pour situer l’œuvre dans son contexte, voir le livre d'Histoire : * pages 106 à

pour situer l’œuvre dans son contexte, voir le livre d'Histoire : * pages 106 à 113 * faire des recherches sur internet en tapant : Affiche Rouge, Aragon, Léo, Ferré, réseau Manouchian 1. analyse de l' Affiche - placardée en 15000 exemplaires par les Allemands dans les rues de Paris, Nantes et Lyon (certains disent qu'elle a été placardée jusque dans les plus petits villages) - elle assimile le groupe Manouchian à de dangereux terroristes. Le réseau Manouchian - dirigé par Missak Manouchian - 23 résistants communistes dont 20 étrangers c'est un montage de différentes photos fait dans un but de propagande couleurs : rouge = sang et noir = mort deux parties distinctes En haut, le mot LIBERATEURS + point d'interrogation, associé à dix portraits en noir et blanc présentés sous forme de médaillon dans un triangle la pointe en bas (symbole juif et franc-maçon) avec pour chacun d'eux : le nom (pas de sentiments) [Grzywacz,Wasjbrot, Witchitz, Fingerweig, Boczov...] le pays d'origine, religion et idéologie [juif hongrois/20 attentats, communiste italien, juif polonais/7 attentats, espagnol rouge, arménien et chef de bande pour Manouchian] Ces visages sont jeunes, sombres, mal rasés, fatigués, hirsutes, patibulaires, farouches et déterminés. Il y a une volonté évidente de les rendre antipathiques et inquiétants. En bas La réponse au mot ''libérateurs '' est ''ARMÉE DU CRIME'' Et entre le triangle et le slogan final, six photos rectangulaires montrant de gauche à droite des actes ''terroristes'' : des impacts de balles, un cadavre, une collection d'armes et trois images de déraillements. Le but de cette affiche, amplifié par le texte qui lui est joint, est double : développer des sentiments xénophobes et antisémites chez les ''bons'' français en associant étranger + danger + peur. dissuader les français d'entrer dans la Résistance Après la guerre, pour leur rendre hommage et ne pas oublier leur combat, on inaugure à Paris, en 1955 une rue ''Groupe Manouchian''(XX° arrondissement) A cette occasion, Aragon écrit un poème ''Strophes pour se souvenir'' En 1959, Léo Ferré composera une chanson ''L'Affiche rouge'' En 2009, Robert Guédiguian tournera ''L'Armée du crime'', un film sur le combat du groupe Manouchian Léo Ferré – L'Affiche rouge - 1959 introduction partie principale 2. analyse de la dernière lettre de Missak Manouchian à sa femme Mélinée montrer que cette lettre-testament ne correspond pas à l'image donnée par les allemands annonce de sa mort avec les circonstances dispositions habituelles pour un testament message d'amour sa femme sa famille et ses amis la nature universel, liberté, paix, fraternité termes qui réfutent l'image de bandit terroriste et chef de bande de l'Affiche 3. Analyse du poème Strophes pour se souvenir – Aragon 7 strophes de cinq vers en alexandrins - rimes a b b a b Au portrait dressé par les nazis, Aragon répond, dans ce poème engagé, en parlant de leur modestie et de leur courage et les montre comme des anonymes oubliés (en 1955) [couplet 1] Il évoque l'affiche rouge et dénonce la manipulation [couplets 2, 4] L'insertion d'un extrait poétisé de la lettre de Manouchian à sa femme [couplets 4, 5, 6] est la réponse du poète qui veut montrer leur humanité, l'absence de haine et de ressentiment. C'est aussi un message de paix, d'espoir et la réponse des accusés par la voix de leur chef aux accusations dont ils sont victimes. C'est une image spirituelle, pleine d'émotion qui amplifie le sens de la lettre Il montre l'apparente indifférence le jour qui se transforme avec la nuit (solidarité, reconnaissance) échec de cette manipulation [couplet 3] Ma Chère Mélinée, ma petite orpheline bien-aimée, Dans quelques heures, je ne serai plus de ce monde. Nous allons être fusillés cet après-midi à 15 heures. Cela m’arrive comme un accident dans ma vie, je n’y crois pas mais pourtant je sais que je ne te verrai plus jamais. Que puis-je t’écrire ? Tout est confus en moi et bien clair en même temps. Je m’étais engagé dans l’Armée de Libération en soldat volontaire et je meurs à deux doigts de la Victoire et du but. Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la Liberté et de la Paix de demain Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement. Au moment de mourir, je proclame que je n’ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit, chacun aura ce qu’il méritera comme châtiment et comme récompense. Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité après la guerre qui ne durera plus longtemps. Bonheur à tous... J’ai un regret profond de ne t’avoir pas rendue heureuse, j’aurais bien voulu avoir un enfant de toi, comme tu le voulais toujours. Je te prie donc de te marier après la guerre,sans faute, et d’avoir un enfant pour mon bonheur, et pour accomplir ma dernière volonté,marie-toi avec quelqu’un qui puisse te rendre heureuse. Tous mes biens et toutes mes affaires je les lègue à toi à ta soeur et à mes neveux. Après la guerre tu pourras faire valoir ton droit de pension de guerre en tant que ma femme, car je meurs en soldat régulier de l’armée française de la libération. Avec l’aide des amis qui voudront bien m’honorer, tu feras éditer mes poèmes et mes écrits qui valent d’être lus. Tu apporteras mes souvenirs si possible à mes parents en Arménie. Je mourrai avec mes 23 camarades tout à l’heure avec le courage et la sérénité d’un homme qui a la conscience bien tranquille, car personnellement, je n’ai fait de mal à personne et si je l’ai fait, je l’ai fait sans haine. Aujourd’hui, il y a du soleil. C’est en regardant le soleil et la belle nature que j’ai tant aimée que je dirai adieu à la vie et à vous tous, ma bien chère femme et mes bien chers amis. Je pardonne à tous ceux qui m’ont fait du mal ou qui ont voulu me faire du mal sauf à celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et ceux qui nous ont vendus. Je t’embrasse bien fort ainsi que ta soeur et tous les amis qui me connaissent de loin ou de près, je vous serre tous sur mon coeur. Adieu. Ton ami, ton camarade, ton mari. Manouchian Michel. P.S. J’ai quinze mille francs dans la valise de la rue de Plaisance. Si tu peux les prendre, rends mes dettes et donne le reste à Armène. M. M. Cet hommage appuyé (répétition) qui leur est rendu doit être compris comme une réhabilitation et rappelle la valeur de leur sacrifice [couplet 7] 4. Analyse du chant l'Affiche rouge de Léo Ferré caractère solennel, tragique, poignant tempo assez lent - nuance f stable et homogène thème voix de ténor bien timbrée, puissante, éclatante mais aussi tendue et pleine d'émotion accpt choeur mixte a capella roulement de timbales en conclusion rappelle l'exécution des condamnés à mort thème très simple, en notes répétées et conjointes avec son rythme souple, il est proche de la récitation peu mélodique : forme de cloche pour la fin de chaque phrase à chaque vers suivant, la mélodie est reprise une note plus bas : figuralisme = tristesse soutenu et ponctué en fin de phrase par un chœur mixte qui chante de deux manières différentes : f avec un O ou A ouvert pour le texte d'Aragon pp bouche fermée pour l'extrait de la lettre conclusion Ferré n'a pas voulu faire une ''jolie'' chanson. La nudité, l'aridité, la sécheresse, la simplification extrême est là pour que l'auditeur ne soit attentif qu'au texte. Conclusion personnelle 1 Vous n'avez réclamé la gloire ni les larmes Ni l'orgue ni la prière aux agonisants Onze ans déjà que cela passe vite onze ans Vous vous étiez servi simplement de vos armes La mort n'éblouit pas les yeux des Partisans 2 Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants L'affiche qui semblait une tache de sang Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles Y cherchait un effet de peur sur les passants 3 Nul ne semblait vous voir Français de préférence Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant Mais à l'heure du couvre-feu des doigts errants Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE Et les mornes matins en étaient différents 4 Tout avait la couleur uniforme du givre À la fin février pour vos derniers moments. Et c'est alors que l'un de vous dit calmement Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand 5 Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses Adieu la vie adieu la lumière et le vent Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses Quand tout sera fini plus tard en Erivan 6 Un grand soleil d'hiver éclaire la colline Que la nature est belle et que le coeur uploads/Litterature/ 30-leo-ferre-l-affiche-rouge.pdf

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