Séquence 2 Analyse linéaire n°6 Les Mémoires d’Hadrien “Les nuits de Syrie” Int

Séquence 2 Analyse linéaire n°6 Les Mémoires d’Hadrien “Les nuits de Syrie” Introduction Publiés en 1951 après des dizaines d’années de préparation, Les Mémoires d'Hadrien par Marguerite Yourcenar racontent à la première personne les mémoires de l’empereur Hadrien. Ils laissent une grande part au développement de la sagesse. D'abord parce qu'ils forment les mémoires fictives d'un homme ayant vécu une longue et riche vie, ensuite parce que le personnage même de l'empereur Hadrien permet de développer plusieurs philosophies antiques, dont le stoïcisme. Ici, Hadrien s'arrête une nuit en Syrie pour observer les étoiles, et par cette observation Yourcenar crée un tableau poétique dans lequel le jeune Hadrien, une nuit lors d’une campagne militaire, est pris en regardant le ciel entre immortalité et mort à venir. Projet de lecture : En quoi dans ce souvenir astronomique, Yourcenar fait-elle le tableau lyrique du lien entre l'homme et le cosmos ? Mouvements du texte : Lignes 1 à 9 : récit de souvenirs multiples amenant le thème du ciel Lignes 10 à 20 : le récit de la nuit étoilé Lignes 20 à la fin : la réflexion qu’en tire l’Hadrien de l’énonciation sur la vie et la mort Grands enjeux du texte à prouver : - Le récit biographique avec un narrateur guidant son lecteur dans son passé - L’expression du souvenir par l’empereur narrateur devenu vieux et son regard sur sa jeunesse. - Le portrait de l’empereur en homme savant et curieux : éloge de ses qualités. - Le lyrisme d’Hadrien : un être touché par la beauté du monde - La description poétique du ciel - Tableau de mouvement et de lumière - Le regard sur l’homme et sur la mort Rappel :Hadrien du temps de l'énonciation = celui qui raconte (vieux) Hadrien du temps de la narration = celui dans l’histoire (jeune) Quelques procédés intéressants à compléter des vôtres le jour J : Analyse n°1 →1 : « Depuis les nuits de mon enfance » : groupe adverbial à fonction de circonstanciel de temps. Il permet de marquer une continuité dans le temps entre l'Hadrien enfant et le vieillard qui écrit : ce qui va suivre est un trait de caractère qui a duré, et qui donc permet de faire un portrait sincère. Analyse n°2 →8 > 9 : « j’ai fait construire un observatoire, dont la maladie m’empêche aujourd’hui de gravir les marches. » : Hadrien parlant est celui de temps de l'énonciation, le vieillard malade. Peu de pathétique utilisé comme si l'empereur énonçait seulement un fait, sans plainte aucune. Nous notons que le nom commun « maladie » est en position de sujet dans la phrase. En grammaire être sujet de la phrase veut dire que l'on fait l'action, et être COD veut dire que l'on est « objet » (COD = complément d'OBJET direct). Ici DONC (et en fait c'est le principe de la grammaire), Hadrien est l'objet de sa maladie, c'est elle qui décide pour lui. Analyse n°3 →3 > 5« j’ai contemplé la lune courant à travers les nuages des cieux barbares » « j’ai regardé la lente oscillation du mât se déplacer parmi les étoiles » : présence de personnifications et de métaphores, les éléments naturels sous les yeux d'Hadrien deviennent vivants. A chaque fois ce sont leurs mouvements (beaux) qui marquent l'empereur, et chaque élément est dans le ciel ou haut dans le regard (le mat, la lune, les nuages : rien n'est au niveau du sol ou même d'Hadrien). Nous comprenons que ce texte va rêver sur le ciel. Analyse n°4 →15 > 18 : « Les Gémeaux luisaient (...) et à laquelle j’ai donné depuis le plus cher des noms. » Parallélisme de structure avec les noms des constellations suivis d'un verbe d'action (encore de lumière et de mouvement …). La subordonnée finale permet à Hadrien une sorte de confession : c'est au lecteur attentif de deviner quel nom il lui a donné. Il y a comme un mystère à découvrir par nous lecteurs ! A VOTRE AVIS : La constellation s'appelle évidemment …....................................... D'ailleurs cette constellation est au pied d'un aigle. Nous sommes dans l'Empire Romain et les aigles sont le symbole des ….................... ! Analyse n°5 →21 > 23 : « J’ai essayé de m’unir au divin sous bien des formes ; j’ai connu plus d’une extase ; il en est d’atroces ; et d’autres d’une bouleversante douceur. » : toujours parole d'Hadrien du temps de l'énonciation, la phrase donnant un sentiment de confession de fin de vie. La valeur du participe passé est ici accomplie : il a arrêté d'essayer à présent, c'est bon. Nous avons de plus l'impression de quelqu'un qui a eu de nombreuses expériences de ce type, entre « plus d'une », « d'autres ». Les groupes verbaux sont ici très abstraits et dur à comprendre pour le lecture « m’unir au divin » « connu plus d'une extase » : c'est comme si ces expériences étaient dures à dire et à exprimer en mots. A chacun, personnellement, d'essayer dans son esprit de comprendre ce que cela peut pouvoir dire, vouloir s'unir à Dieu. Dans tous les cas nous sommes dans le registre du témoignage. Analyse n°6 →24 > 25 :« Elle inscrivit en moi les mouvements célestes avec une précision à laquelle aucune observation partielle ne m’aurait jamais permis d’atteindre. Je sais exactement, à l’heure où je t’écris, quelles étoiles passent ici » Un champ lexical de la connaissance (astronomique ici) parcourt les deux phrases : c'est comme si d'un coup Hadrien avait compris le cosmos. On parle d'épiphanie. On voit comment la première phrase est au passé, la seconde au présent : donc en une nuit Hadrien a compris toute l'astronomie d'un coup et n'a plus jamais oublié, un peu comme un miracle. Dans « je t'écris » on nous rappelle encore la situation d'énonciation, soit Hadrien qui écrit pour son successeur. Analyse n°7 →30 : « Après tant de réflexions et d’expériences parfois condamnables, j’ignore encore ce qui se passe derrière cette tenture noire. » Usage d'une structure antithétique entre les pluriels « réflexions », « expériences » « condamnables » et le singulier « cette tenture noire ». Ainsi la mort résiste pour toujours à toutes les forces de l'esprit et de l'intelligence. Belle périphrase poétique « tenture noire » pour désigner la mort, proche d'ailleurs du noir du ciel étoile (parallèle entre les deux). Le verbe « ignore » au présent d'énonciation marque l'échec d'Hadrien à comprendre la mort. uploads/Litterature/ 6-nuits-syriennes.pdf

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