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www.comptoirlitteraire.com André Durand présente Charles Lutwidge Dodgson qui prit le pseudonyme de Lewis CARROLL (Grande-Bretagne) (1832-1898) Au fil de sa biographie s’inscrivent ses œuvres qui sont résumées et commentées (surtout ‘’ Les aventures d’Alice au pays des merveilles’’). Bonne lecture ! 1 Né à Daresbury (Cheshire), il fit ses études à Rugby et à Oxford, au Christ Church College où il fut, dès 1852, nommé à la confrérie religieuse et chargé de cours, y enseignant les mathématiques et les sciences jusqu'en 1881. Il publia sous son nom propre de nombreux ouvrages, traitant tantôt d'algèbre, tantôt de logique : “Le cinquième livre d'Euclide prouvé par l'algèbre” (1858), “Formules de trigonométrie plane” (1861), “Traité élémentaire des déterminants” (1867), “Euclide et ses rivaux modernes” (1879). Mais, par ailleurs, cet homme bègue et de ce fait fort timide, qui, en 1861, fut ordonné diacre, qui resta célibataire, qui communiquait difficilement avec les adultes, préféra la compagnie des enfants, plus précisément des fillettes pour lesquelles il nourrissait une étrange passion. Selon une formule très dans son style, il déclarait : « J'adore les enfants à l'exception des petits garçons. » Ses meilleures heures, il les passait avec une véritable cour de fillettes de moins de dix ans. À un ami qui lui demandait si ces éternelles bambines dont il s'entourait ne l'excédaient pas quelquefois, il répondit : « Elles sont les trois quarts de ma vie », mentant pudiquement sur ce quatrième quart qui leur appartenait sans doute aussi. Toujours soucieux de nouvelles conquêtes, il se déplaçait rarement sans une mallette de jouets et de poupées destinés à affriander la petite fille de ses rêves au cas où il l'aurait rencontrée dans l'omnibus ou dans un jardin public. Il tenait salon au milieu de ses petites amies dont les parents étaient absolument exclus. Thé, papotages, jeux, histoires fantastiques, boîtes à musique faisaient passer le temps très vite. Surtout, ayant adopté ce « hobby » dès 1852, il aimait les photographier. Parmi les « jeux » rituels de sa cour, il plaçait une séance de photographie, rendue fastidieuse et fatigante par le matériel de l'époque, qui constituait en quelque sorte la prestation obligatoire de son harem miniature. Lui-même, d'une main tremblante de joie, déshabillait ses adulées pour les déguiser en Chinoises, en Turques, en Grecques ou en Romaines. Les plus aimées étaient envoyées à une amie, miss Thomson, qui se chargeait de les photographier nues selon les instructions du révérend. Inutile d'ajouter que ces clichés-là ont été détruits après sa mort. Il leur inventait aussi des histoires. Or, en 1856, s'installèrent à Christ Church les Liddell et leurs enfants : Alice, qui avait alors quatre ans, son frère et ses deux sœurs. Devenu l’ami des fillettes, qu’il aimait aussi photographier, il les emmena, le 4 juillet 1862, en promenade en bateau et, comme à l'accoutumée, improvisa un conte à leur intention. Or Alice insista pour qu'il l’écrivît. Pour la publier, Charles Lutwidge Dodgson prit le pseudonyme de Lewis Carroll et fut ainsi le premier écrivain à traiter les enfants comme un public digne du même respect que les adultes : _________________________________________________________________________________ “Alice’s adventures in Wonderland” (1865) “Les aventures d'Alice au pays des merveilles” Roman de 140 pages Une petite fille, Alice, qui s'ennuyait auprès de sa sœur, vit passer, alors qu'elle sommeillait sous un arbre, un lapin blanc qui, tout en tirant une montre de son gilet, s'écria : «Mon Dieu, je vais être en retard !» À peine surprise, elle bondit et se précipita à sa suite dans un terrier. Au bout d'une chute interminable, elle atterrit dans un long couloir meublé d'une petite table à trois pieds sur laquelle traînait une bouteille portant l'inscription « Bois-moi ». À peine la première gorgée avalée, elle se trouva réduite à une taille de vingt-cinq centimètres. Heureusement, un biscuit «Mange-moi» lui permit de grandir à nouveau, mais beaucoup trop, cette fois. Devant son inconséquence, elle se mit à pleurer à chaudes larmes et eut à peine le temps de voir repasser le lapin qui, dans sa hâte, perdit un gant blanc. Alice l'enfila et rapetissa tellement qu'elle manqua se noyer dans la mare de larmes qu'elle avait répandues. Tout à coup, elle se vit entourée d'oiseaux de toutes sortes qui gagnèrent le rivage à grand-peine. Le plus âgé d'entre eux, un «dodo», leur proposa à tous une course «à la caucus» pour se sécher. Et tous de se mettre à courir, dans le plus grand désordre, avant de disparaître. 2 Revint alors le lapin blanc qui, prenant Alice pour sa servante, l'envoya chercher des gants dans sa maison. Alice obéit sur-le-champ et, arrivée dans la chambre du lapin, but une gorgée de la boisson qu'elle y trouva, tout simplement parce qu'elle savait que quelque chose d'intéressant devait se produire lorsqu'elle buvait ou mangeait. La voilà qui grandit à nouveau de manière démesurée avant de rapetisser après avoir avalé un petit pain. Alice, ne sachant plus très bien qui elle était après tous ces avatars, rencontra alors une chenille qui lui proposa, si elle le souhaitait, de grandir selon son désir pour autant qu'elle mangeât l'un ou l'autre côté du champignon sur lequel elle était assise. Ensuite, Alice rencontra la Duchesse qui lui confia son bébé, qui ne tarda pas à se transformer en porcelet. À peine étonnée, Alice poursuivit sa route et aperçut dans un arbre la tête du chat de Chester. Tout en disparaissant, un sourire aux lèvres, il lui expliqua que tous les chats sont fous ainsi que tous les habitants de ce monde étrange. Elle n'avait pas fait trois pas qu'elle arriva en vue de la maison du «lièvre de Mars». Celui-ci, assis aux côtés d'un loir endormi et d'un chapelier, prenait le thé sous un arbre. D'autorité, Alice prit place à leur table, mais bientôt le regretta : leur conversation était ennuyeuse et leurs devinettes idiotes (la différence entre un corbeau et un bureau?). De plus, l'heure n'obéissant plus au chapelier, leur table était peu soignée : c'était toujours l'heure du thé, et jamais celle de la vaisselle. Dégoûtée, Alice s'en alla et, ayant aperçu une porte dans un tronc d'arbre, y pénétra. Elle se trouva dans un long couloir qui débouchait sur de magnifiques jardins. Au détour d'un chemin, elle aperçut des cartes qui jardinaient. L'arrivée de la reine de cœur criant «Coupez-leur la tête !» les plongea dans une vive terreur. La reine invita Alice à une partie de croquet, mais la petite fille se fatigua vite car les cannes étaient en réalité des flamants roses qui bougeaient tout le temps et les boules, des hérissons qui ne pensaient qu'à fuir. La reine invita alors Alice à aller écouter la tortue à tête de veau lui conter ses malheurs. Mais le griffon qui l'escortait préféra l'histoire du quadrille des homards. Bien vite, ils furent interrompus par l'annonce d’un procès : les tartes de la reine de cœur avaient été dérobées et l'accusé devait être jugé. Le procès était à peine commencé lorsque, peu après avoir été interrogée, Alice grandit tellement qu'elle fut exclue de l'audience par la reine qui voulait à tout prix lui faire trancher la tête. Elle put balayer toutes ces créatures hostiles et se réveiller assise auprès de sa sœur sur la berge du fleuve et à laquelle elle raconta son étrange voyage. Analyse Intérêt de l’action L'œuvre, née des «nursery rhymes», est à classer dans le fantastique. Les lois familières du temps, de l’espace et du langage sont subtilement transformées. Pourtant, l'aventure suit un schéma simple : Alice suit un lapin dans son terrier, change de taille, manque se noyer, sort victorieuse des rencontres insolites qu'elle fait, accède aux jardins de la reine, s'oppose à celle-ci et obtient le pouvoir. Le changement de taille fait passer d'une situation à une autre. Ces situations, nombreuses et variées, connaissent une progression, et sont, chaque fois, interrompues à un moment crucial. L’aventure suit une logique implacable qui, partie d'une prémisse enfantine, ou, plus exactement, libérée de toute convention sociale, la développe jusqu'à sa conséquence ultime (par exemple : il n'y a aucune différence entre un corbeau et un bureau). Alice est précipitée dans un monde instable (sa taille varie à plusieurs reprises), agressif (elle est raillée, insultée, menacée, rudoyée, et décapitée... ou peu s'en faut), dont les habitants sont soit les figures d'un jeu de cartes, soit des êtres fabuleux (licorne, griffon), soit enfin de ces êtres dont parlent les proverbes ou les expressions pittoresques de la langue anglaise : la Fausse Tortue (dont on fait un faux bouillon de tortue), le Lièvre de Mars et le Chapelier fou (deux modèles de malades mentaux), le Chat de Chester, etc.. La Reine de Cœur terrorise tout ce monde et monte un gigantesque procès où l'accusé semble être le Valet de Cœur mais où le Chapelier puis, finalement, Alice elle-même se trouvent sérieusement menacés. 3 Si l'on en croit les souvenirs des auditeurs du conte originel, Carroll y ajouta des épisodes, tel celui du thé des fous ou du chat de Chester, uploads/Litterature/ 90-carroll 1 .pdf

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