Nathalie Quillet – PEMF Inspection Académique de la Sarthe 1 Acquérir des codes

Nathalie Quillet – PEMF Inspection Académique de la Sarthe 1 Acquérir des codes gestuels pour une meilleure aisance graphique et un accès plus efficace à l’encodage Acquérir des codes gestuels et spatiaux en PS, MS et GS Introduction Ce document fait suite à un atelier qui a eu lieu le 8 décembre 2010 dans le cadre d’un colloque autour de la lutte contre l’illettrisme organisé par l’Académie de Nantes à Avrillé (49). Il est réalisé en deux documents séparés pour être plus facilement téléchargeable : « acquérir des codes gestuels et spatiaux », présent document et « écrire en GS : geste et encodage ». Ecrire recouvre un vaste domaine ! Quand on demande à un élève de Grande Section (GS) d’écrire des mots simples, deux compétences méta-cognitives sont en jeu. Il faut que l’élève ait compris que les sons de la parole sont transcrits par 26 lettres romanes agencées selon un code spécifique à la langue du pays mais aussi qu’il ait assimilé tout un système de codes graphiques et d’agencement de l’espace. Ces deux compétences sont essentielles pour que l’écrit soit facilement lisible à tout lecteur. Comment transmettre nos conventions d’écriture ? Quelles difficultés cela représente-t-il ? Quelles astuces, quelles stratégies peut-on mettre en place pour faciliter l’apprentissage des gestes pour écrire à des jeunes élèves d’école maternelle ? Telles sont les questions auxquelles un enseignant est confronté et pour lesquelles il est nécessaire de mettre en place un enseignement. Avant de passer à la pratique de classe, voici quelques constatations. Constatations Lorsque les élèves commencent à écrire des lettres, ils écrivent en script majuscule. Or en France, nous écrivons en cursive, en «attaché». Ce geste n’est pas inné, il nécessite un apprentissage qui doit commencer dès l’école maternelle afin de préparer le mieux possible l’entrée des élèves au CP. Un de ces apprentissages est une double maîtrise gestuelle : celle du geste de préhension avec sa main directrice et celle du geste postural et corporel. L’élève doit également découvrir un autre espace que celui où il vit quotidiennement dans son monde d’enfant : l’espace de la feuille avec ses codes spécifiques de transcription de l’oral à l’écrit. Tout cela vaut bien un apprentissage structuré ! Constatations de société Dans notre civilisation, l’accent est mis plus sur le sens et la pensée de l’écriture plutôt que sur le geste qui est considéré comme une capacité de moindre importance. Beaucoup de personnes ont une écriture de plus en plus illisible. L’invasion des ordinateurs ne nécessite plus d’avoir une écriture irréprochable pour que son écrit soit lisible par tout le monde. Generated by Foxit PDF Creator © Foxit Software http://www.foxitsoftware.com For evaluation only. Nathalie Quillet – PEMF Inspection Académique de la Sarthe 2 Constatations physiologiques Apprendre à maîtriser un geste pour dessiner, pour produire des graphismes, pour écrire permet d’éviter des postures inadéquates. Celles-ci peuvent provoquer des tensions, des souffrances physiologiques pouvant aller jusqu’à la crampe ou la tétanisation du membre scripteur. Constatations : « le geste » au niveau des écrits publiés et des recherches Trois auteurs ont retenu notre attention. Il s’agit de Liliane Lurçat «L’activité graphique à l’école maternelle », de Liliane Baron «Du tracé au graphisme » et de Danièle Dumont «Le geste d’écriture ». Ces livres insistent sur le respect des étapes du développement physiologique de l’enfant, l’importance du vécu des gestes dans différentes manipulations et des espaces variés. Parallèlement à ces livres pédagogiques, des écrits et des recherches ont montré qu’on apprend mieux à écrire par une méthode visuo-haptique (vision et toucher). Enseigner à écrire c’est tout autant s’attacher au tracé, au chemin des lettres qu’à la verbalisation de leur nom et à la prononciation du son qu’elles encodent. in «Comprendre les apprentissages » 2004 sous la direction de Edouard Gentaz et Philippe Dessus, article «Apprendre à tracer des lettres » 2010 de F. Bara et E. Gentaz (www.sciencesdirect.com). Constatations pédagogiques L’enseignement du geste d’écriture est considéré comme allant de soi et n’ayant pas besoin d’un enseignement spécifique, comme si la dextérité du geste était innée. Par ailleurs la recherche a constaté que l’enseignement du geste est souvent visuel sans passer par d’autres formes de manipulation. Pour une partie des élèves cela ne pose pas problème mais, un clivage d’inaptitude gestuelle se produit dès les premières années d’école et peut favoriser des conditions d’illettrisme. Le document d’application «Le langage à l’école maternelle » paru en avril 2006 aborde le sujet du geste en fin du livret (pages 105 à 112). Les programmes 2008 expliquent clairement qu’apprendre les gestes de l’écriture tout comme aborder le principe alphabétique et distinguer les sons de la parole prépare l’élève à apprendre à lire et à écrire. La finalité est de « copier en écriture cursive, sous la conduite de l’enseignant, de petits mots simples dont les correspondances en lettres et sons ont été étudiées ». Les gestes doivent être associés à l’encodage des lettres et des sons qu’elles produisent. Constations au niveau de notre groupe scolaire Les évaluations CE1 (copie & orthographe) et la posture des élèves en cycle 3 de notre groupe scolaire montrent que ces items sont à travailler. Nous décidons d’harmoniser nos pratiques de geste d’écriture à l’école maternelle afin de faire acquérir aux élèves des compétences techniques solides nécessaires à l’acte graphique. Exemples de pratiques pédagogiques dans une école maternelle La finalité des pratiques pédagogiques présentées ci-dessous est d’aider le jeune élève à construire les outils dont il aura besoin pour réaliser l’écriture de façon automatisée. Il s’agit bien à terme de soulager la surcharge cognitive que nécessite l’encodage pour que les gestes en écriture cursive soient maîtrisés ou tout du moins assez bien maîtrisés et que le vocabulaire propre à l’espace feuille soit acquis. Un travail autour des fonctions de l’écrit, du principe alphabétique et des sons de la parole est fait en parallèle afin d’arriver en fin de Grande Section à l’encodage de mots écrits en cursive. Les activités mises en place ont concerné les trois niveaux de classe d’âge de nos élèves (PS, MS, GS). Il y a des gestes qui sont véritablement plus faciles à acquérir à 3 ans qu’à 5 ans (lorsque l’élève n’a pas eu d’enseignement dirigé). L’expérience montre qu’une gestion adaptée de l’espace graphique (horizontalité, tenue de ligne, régularité des espaces, des dimensions et de la verticalité des productions graphiques) est obtenue plus vite et plus facilement chez les PS que chez les GS. Generated by Foxit PDF Creator © Foxit Software http://www.foxitsoftware.com For evaluation only. Nathalie Quillet – PEMF Inspection Académique de la Sarthe 3 Travailler la latéralisation Ecrire c’est tenir un crayon avec sa main directrice mais les jeunes enfants n’ont pas la force musculaire pour maintenir cet effort très longtemps. C’est pourquoi beaucoup utilisent indifféremment les deux mains. Les recherches au niveau des fœtus par le biais de l’échographie ont montré qu’ils étaient à 93 % droitiers puis lorsque le nourrisson grandit, il a été constaté que près de 10 % étaient gauchers. On ne peut donc pas avoir une dizaine de gauchers dans une classe, deux ou trois pas plus ! Comment les repérer dans une classe de petite section lorsque les gestes des enfants ne sont pas encore assurés ? Une observation au quotidien dans les gestes de la vie courante peut se faire. Il est facile dans les coins jeux d’observer avec quelle main, l’enfant tourne la cuillère de sa tasse de café, avec quelle main il se coiffe, avec quelle main il conduit la petite voiture jusqu’au garage, avec quelle main il promène les figurines par terre, avec quelle main il récupère cette figurine sur une table à son niveau, sur un meuble légèrement en hauteur… Ce travail d’observation est à noter pour les élèves pour lesquels on a un doute, pas pour les droitiers affirmés. A partir du moment où on sait quelle main est directrice, il faudra reprendre l’élève s’il change de main dans les activités manuelles ou stopper cette activité car elle lui demande un effort musculaire trop important. Il faudra aussi faire attention à la place d’un gaucher dans les groupes de table : ne pas mettre un gaucher à côté d’un droitier mais bien à une place extérieure des groupes de table. Exemples de moments dans la classe où on peut noter la préhension pour les élèves dont on a un doute. Une des utilités de savoir quelle main est directrice est de faire attention au placement des élèves gauchers quand il est nécessaire de laisser une trace graphique et écrite. Cette gauchère (en GS) n’est pas bien installée car elle n’avait pas suffisamment d’espace pour dérouler son bras pour écrire étant donné qu’elle est placée au milieu d’un groupe de table et entourée de droitiers. Elle a été obligée de se décaler vers la droite. Generated by Foxit PDF Creator © Foxit Software http://www.foxitsoftware.com For evaluation only. Nathalie Quillet – PEMF Inspection Académique de la Sarthe 4 La dextérité motrice : la pince La dextérité motrice peut être source d’enseignement. Certains élèves de PS uploads/Litterature/ acquerir-des-codes-gestuels-et-spatiaux-ps-ms-gs.pdf

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