Revue d'histoire de la pharmacie Dioscoride dans le monde arabe : Albert Dietri

Revue d'histoire de la pharmacie Dioscoride dans le monde arabe : Albert Dietrich, Dioscurides triumphans. Ein anonymer arabischer Kommentar (Ende 12. Jahrh. n. Chr.) zur Materia Medica. Arabischer Text nebst Kommentierter deutscher Übersetzung Alain Touwaide Citer ce document / Cite this document : Touwaide Alain. Dioscoride dans le monde arabe : Albert Dietrich, Dioscurides triumphans. Ein anonymer arabischer Kommentar (Ende 12. Jahrh. n. Chr.) zur Materia Medica. Arabischer Text nebst Kommentierter deutscher Übersetzung. In: Revue d'histoire de la pharmacie, 79ᵉ année, n°289, 1991. pp. 214-216. http://www.persee.fr/doc/pharm_0035-2349_1991_num_79_289_3166_t1_0214_0000_2 Document généré le 07/01/2016 214 REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE La thèse de K. Makhlouf, complétée encore par quelques annexes, prend place dans la lignée des travaux conduits par le Dr Radhi Jazi et à laquelle appartenait déjà la thèse de F.O. Asli analysée ici-même en 1990 (n° 284, p. 102-103). Ainsi se constitue progressivement et de façon très heureuse une sorte de corpus sur Ibn al-Jazzar. Pierre Julien. Dioscoride dans le monde arabe. DIETRICH (Albert) : Dioscurides triumphans. Ein anonymer arabischer Kommentar (Ende 12. Jahrh. n. Chr.) zur Materia Medica. Arabischer Text nebst Kommentierter deutscher Ùbersetzung. Gôttingen, Vandenhoeck und Ruprecht, 1988, 2 vol. 16,6 X 24,3 cm, 216 et 752 p., 12 ill. (Abhandlungen der Akademie der Wissenschaften in Gôttingen). A. Dietrich, qui s'était signalé au monde savant par une étude sur le commerce des drogues dans l'Egypte musulmane (Zum Drogenhandel im islamischen Agypten, Heidelberg, 1954), puis par des investigations dans les bibliothèques turques et syriennes à la recherche de manuscrits médicaux arabes (Medicinalia Arabica. Studien uber arabische medizinische Handschriften in tUrkischen und syrischen Bibliotheken, Gôttingen, 1966), s'est spécialisé depuis lors dans l'étude de la terminologie arabe de la matière médicale, spécialement à partir des versions arabes du traité de Dioscoride. Cette terminologie pose un problème spécifique. Elle naquit, en effet, de l'entreprise de traduction en arabe du traité grec de Dioscoride. Or, malgré leurs efforts, les traducteurs de Bagdad au IXe siècle ne purent trouver d'équivalent spécifiquement arabe pour tous les noms de plantes rencontrés dans le texte grec et laissèrent une partie de ceux-ci dans leur langue d'origine, mais en les écrivant en alphabet arabe. D'où le travail ultérieur qui consista à tenter de trouver des noms réellement arabes pour ces végétaux au nom grec arabisé. Ce travail dépassait le cadre de la terminologie et débouchait dans le secteur de la botanique et de la pharmacologie, car, pour arriver à donner un nom réellement arabe à une plante, il fallait d'abord passer par la description de la plante telle qu'elle figurait chez Dioscoride, de même que par l'examen pharmacologique, pour parvenir, dans les meilleurs cas, à établir l'identité entre une plante connue dans le monde arabe, et donc nommée, et celle décrite et analysée par Dioscoride. Cette difficulté fut à la source de divers travaux de révision de la traduction arabe de Dioscoride effectuée à Bagdad, dont celui édité et étudié ici par A. Dietrich et contenu dans un manuscrit unique d'Istanbul. Ce texte, dépourvu de nom d'auteur, remonte, semble-t-il, au XIIe siècle. C'est une compilation donnant, pour chaque plante, le texte arabe de Dioscoride, celui du commentateur hispano-moresque du texte de Dioscoride que fut ibn Gulgul (944-994), celui d'Abdallah b. Salih et, enfin, celui de l'auteur anonyme lui-même. LE MOUVEMENT HISTORIQUE 215 Le principe de tels commentaires du texte de Dioscoride est souvent celui des chaînes de synonymes ou de traductions : pour chaque plante citée vient, à côté de son nom, qu'il soit transposé en alphabet arabe ou correctement traduit, une longue liste de noms reprenant les diverses désignations d'une même plante en arabe (synonymes) ou dans diverses langues (traductions), de telle sorte qu'au moins l'un ou l'autre de ces noms permette au lecteur d'établir l'identification entre une plante connue de lui et celle décrite dans le texte. Tout ceci sans compter des commentaires et notations plus spécifiques. Or, ces longues listes de noms, au lieu de simplifier les choses, les compliquent fréquemment, parce que les noms donnés sont difficilement reconnaissables, surtout lorsqu'il s'agit de termes dialectaux ou régionaux transcrits en arabe. Publié dans le premier volume, le texte anonyme du manuscrit d'Istanbul est ensuite largement étudié par A. Dietrich dans le deuxième volume. Pour chaque matière, l'auteur donne les noms arabe, grec et allemand actuel, traduit ensuite le texte arabe, inventorie les passages des autres auteurs arabes traitant de la même matière, identifie les plantes de façon précise avec, éventuellement, une discussion des identifications en présence et, parfois aussi, d'ailleurs, des problèmes laissés sans solution et commente les différents noms donnés à chaque plante d'un point de vue plus strictement philologique. Il termine par une série d'index des noms de plantes cités : grecs, latins (désignations binominales linnéennes), allemands, arabes (écrits en translittération latine) ; ibéro-romans (mozarabes) et berbères. Dépassant largement le cadre de l'histoire de la pharmacie arabe, l'ouvrage fournit une contribution à l'histoire plus générale de la pharmacie. D'abord, il présente un large pan de l'histoire du texte de Dioscoride dans le monde arabe, mettant bien en lumière la difficile assimilation de ce texte non seulement dans la langue, mais aussi dans le savoir arabes. Ensuite, il constitue un bilan sur la question de l'identification des plantes du monde arabe, dont on sait combien elle peut être difficile, alors qu'elle conditionne tout travail d'histoire de la pharmacie. Enfin, il rassemble pour chaque plante, sinon toutes les attestations de toutes leurs citations dans tous les textes arabes de matière médicale, du moins un très large nombre, et il fournit de la sorte un matériel considérable permettant de suivre l'histoire de chaque matière : c'est presque une encyclopédie des plantes médicinales dans le monde arabe ancien. A ces titres, l'ouvrage, même s'il risque de ne pas être définitif sur la question des identifications, l'auteur n'ayant pas procédé dans tous les cas à un examen spécifiquement botanique (mais pourrait-on le lui reprocher quand on sait qu'il y a cinq à six cents plantes décrites dans Dioscoride et que son ouvrage contient déjà près de sept cent cinquante pages bien denses ?), fera date en rassemblant pour la première fois les données grecques et arabes en présence pour chaque matière médicale et deviendra d'autant plus un ouvrage de référence qu'il est pourvu de tous les index nécessaires pour retrouver aisément une plante au départ de son nom grec, de son nom latin linnéen ou de son nom arabe. Et sans doute connaîtra-t-il une fortune comparable à celle de Dioscoride dans le monde arabe et à laquelle le titre fait allusion : Dioscurides triumphans. 216 REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE Car, comme le rappelle l'auteur dans l'introduction du second volume, l'histoire du texte de Dioscoride dans le monde arabe fut une marche triomphale, au terme de laquelle Dioscoride fut à la pharmacognosie ce qu'Hippocrate et Galien furent à la médecine. Alain TOUWAIDE. La pharmacie à Gand au bas Moyen Age. DE BACKER (Christian) : Farmacie te Gent in de late Middeleeuwen. Ed. Verloren, Alexanderlaan 14, 1213 XS Hilversum ; 1990, 264 p. , 13 ill. - 48 fl. Le sujet traité par l'auteur dans cette thèse de doctorat présentée à la Faculté de Mathématiques et Sciences de la nature de l'Université de Leyde en novembre 1990 n'avait jusqu'à présent fait l'objet d'aucune monographie. Et pourtant, les archives de la ville de Gand contiennent de riches renseignements concernant l'art d' « apothicairerie » à la fin du Moyen Age. La cité vit alors les heures les plus glorieuses de son histoire. Centre vital d'une Flandre à l'apogée de sa grandeur, elle est le théâtre d'intenses activités économiques et culturelles. Christian De Backer en a dépouillé toutes les archives. Celles des deux institutions religieuses ayant une infirmerie, les abbayes bénédictines de Saint-Pierre et de Saint-Bavon, lui ont été d'une aide particulièrement précieuse. Il est ainsi parvenu à réunir une documentation exhaustive sur la pharmacie de la fin du Moyen Age dans la cité flamande. Ce véritable travail de Titan a été récompensé : au cours de ses recherches, De Backer a découvert deux textes rarissimes et complètement inédits, un carnet d'ordonnances médicales et un cahier de recettes pharmaceutiques du XVe siècle. Ces textes figurent en fac-similé et en transcription graphique moderne dans les annexes III et IV de l'ouvrage et font l'objet d'une analyse approfondie aux chapitres II et III. Le livre débute par un examen du statut des pharmaciens gantois aux XIVe et XVe siècles. Les premiers apothicaires gantois étaient jusqu'alors peu et mal connus. De Backer en a identifié plus de trente, qui exercèrent entre 1300 et 1520. Ses principales sources sont les archives du « Métier des Crudeniers » ou Herbiers (« Neeringhe van Crudenare »), qui faisaient le commerce d'épices, d'herbes, de fruits, de vins, de confiseries et de chandelles. Elles remontent à la fin du XIVe siècle. Les « apothicaires » (« apotecarien »), de même d'ailleurs que les « espiciers » (« specyeren »), étant trop peu nombreux pour former une corporation indépendante, rejoignirent, en effet, le « Métier des Crudeniers » dans la première moitié du uploads/Litterature/ albert-dietrich-dioscurides-al-kutami-ibn-juljul-sur-le-livre.pdf

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