Paul Eluard – Capital de la douleur Max Ernst - Répétition Contexte. hist. Péri

Paul Eluard – Capital de la douleur Max Ernst - Répétition Contexte. hist. Période de l’entre 2 guerres. En 1919, avec le traité de Versailles, la France récupère l’Alsace et la Lorraine. Après la Grande Guerre, on assiste à une période de tension. L’économie souffre effroyablement et le bilan humain est terrible face aux pertes et aux horreurs de la guerre. On assiste à la naissance du Parti communiste, parti dans lequel vont s’engager bon nombre d’intellectuels et d’ouvriers. Durant cette époque, un fossé se crée entre le conformisme ambiant et l’avant-garde intellectuelle, particulièrement les artistes plus tard nommés “surréalistes”. Ceux-ci fondent un nouveau mouvement, appelé “Dada”, symbolisant un ras-le-bol, accompagné d’une certaine fantaisie. Contexte litt. Suite au traumatisme de la guerre, un questionnement radical des valeurs dites “périmées” de la société mène à une rupture avec celle-ci. Le mouvement Dada naît en Suisse et se propage en France en 1920. Ce courant est marqué par la bouffonnerie et l’esprit de provocation. Les premiers surréalistes feront partie de ce mouvement jusqu’à la prise de distance d’André Breton, le fondateur du surréalisme, en 1921 : il est agacé par cet esprit et souhaite s’élever à de plus hautes ambitions et encourage ses “disciples” à faire de même. Il fonde une revue littéraire dans laquelle les surréalistes écrivent par différents procédés comme l’hypnose, les récits de rêve ou encore l’écriture automatique, dans le but de se libérer du joug de la raison et exprimer la pensée brute. C’est en 1924, suite à la publication du “Manifeste du Surréalisme” que naît cette appellation. Ce courant peut se définir par “ l’automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale. Les artistes sont vus comme des récepteurs de leur inconscient. Bio. Paul Eluard, de son vrai nom Eugène Émile Paul Grindel naît le 14 décembre 1895. Il grandit dans une famille laïque et socialiste. En 1908, ils s’installent à Paris. A 16 ans il interrompt ses études pour soigner sa tuberculose et il séjourne pendant 2 ans dans un sanatorium à Clavadel en Suisse. Il y rencontre une fille russe qu’il surnommera “Gala”, son premier amour, mais leurs familles refusent leur alliance et Gala retourne en Russie. Pendant son séjour, il sera émerveillé par la pureté des paysages suisses et il lit Baudelaire, Apollinaire et Nerval qui l’influenceront. En 1914, il est mobilisé et, et est envoyé sur le front comme infirmier, ce qui marquera sa poésie d’inquiétude et d’aspiration à la paix. En 1918 il publie “Poèmes pour la paix” sous le pseudo Paul Eluard, et est remarqué par Paulhan, un éditeur qui le présente aux futurs surréalistes. En 1916, Gala le rejoint en France et ils se marient en 1917. En 1922 il publie “Répétitions” qui fera plus tard partie de “Capitale de la douleur”, recueil publié en 1926. Le jeune couple Eluard vit des difficultés puisque qu’ils vivent un “coup de foudre” à 3 avec le peintre surréaliste Max Ernst, qui devient l’amant de Gala et le meilleur ami d’Eluard. Eluard devient jaloux et tombe dans une profonde dépression. Il part alors en Océanie pendant 7 mois et rentre en 1924 après la publication du “Manifeste du Surréalisme”. Il se sépare de Gala en 1930 et il rencontre Nusch qui deviendra sa muse et inspiratrice et qu’il épousera en 1934. Des tensions naissent au sein du surréalisme mais Eluard lui restera fidèle jusqu’en 1938, où il se rapproche du communisme. Il est mobilisé en 1939. Il publie clandestinement “ Poésie et Vérité”. Il envoie grâce aux avions britanniques des milliers d’exemplaires du poème “Liberté” sur le sol français, ce qui le rendra célèbre. Il sera par la suite un porte-parole du communisme. À la mort de Nusch, il pense au suicide mais voyage beaucoup. Il rencontre Dominique qu’il épouse en 1951. Il écrit alors des poèmes plus apaisés. Il meurt en 1952 d’une crise cardiaque. Capitale de la douleur est un recueil de poèmes publié en 1926, dans lequel il exprime sa douleur due à son histoire avec Gala. Il lui dédie ce recueil et elle en est la muse. Le recueil est divisé en 4 parties. La première, “Répétitions”, a été publiée indépendamment en 1922. Cette partie est marquée par l’angoisse et la jalousie (partage de Gala avec Ernst). La suivante, “Mourir de ne pas mourir” est publiée elle aussi une première fois en 1924. Cette partie est rédigée durant sa dépression et est donc sombre et marquée par sa douleur. La troisième, “Les petits justes”, reste la plus énigmatique. On assiste à un constat désabusé de sa relation avec Gala. La dernière, “Nouveaux poèmes” est dédiée à Gala et constitue la partie la plus optimiste car il espère retrouver Gala et repartir sur de nouvelles bases. Celle-ci y est présentée comme une divinité mystique érotique. Analyse 1: Max Ernst Situation : Ce poème fait partie de la première section du recueil nommée Répétitions. Le titre de ce poème : Max Ernst nous indique la période à laquelle fait référence Eluard. Max Ernst était le meilleur ami d'Eluard mais il était aussi l’amant de Gala. Ce rapprochement fait beaucoup souffrir Eluard qui est amoureux de Gala. Il était très jaloux, par ailleurs sentiment qu’il ne pensait pas pouvoir ressentir. On se retrouve face à un poème marqué par la jalousie et la souffrance face à l’infidélité de sa femme. Ce poème est composé de 2 quatrains et 1 tercet. On se retrouve face à un sonnet inachevé car il manque un tercet. Analyse : Face à ce poème on peut distinguer 3 thèmes : 1. La souffrance 2. L’ambivalence de la relation entre Gala et Eluard 3. Le surréalisme d'Eluard 1. La souffrance - Ce poème est marqué par la souffrance du poète face à l’infidélité de sa femme. Mais pas uniquement on peut voir “inceste” (l.1), ce mot ne désigne non pas le rapport entre un frère et sa sœur mais symbolise l’amitié presque fraternelle entre Eluard et Max. Il en veut donc à Max d’avoir séduit sa femme. Il le décrit comme une sorte de prédateur qui attaquerait une victime sans défense. (l.2) “Tourne autour de la virginité d’une petite robe”. L’expression “tourne autour” montre un mouvement circulaire, clos. L’espace amoureux est souvent représenté de manière circulaire chez Eluard on peut donc en déduire la relation amoureuse qui unit Max et Gala. Ce mouvement se forme autour de la “virginité d’une petite robe” (l.2) montre la vision presque idéalisée de Gala. Avec la virginité on peut avoir l’impression d’être face un être naïf, une proie facile. Le “petite” renforce cette idée de victime. On peut donc avoir l’impression que Eluard idéalise Gala et veut montrer que celle-ci est une victime. Avec l’adjectif “agile” (l.1) cette idée est une fois de plus renforcé. Cette agilité peut être prise pour une sorte de ruse. On peut aussi relever l'allitération en “t” (l.2) qui saccade le poème et qui fait ressortir la douleur ressentie par le poète. - Le poète semble spectateur de la scène et non un acteur. “on attend” (l.6), il n’est pas actif, il regarde ce qu’il se passe. Il ne prend donc aucune initiative pour reconquérir sa belle. On peut croire qu’il accepte cette relation qui le fait souffrir. Son rival remporte la victoire. “immobile” (l.8) accentue la passivité et le calme. Cette attente laisse la place à “l’angoisse”(l.6) donc même s’il ne met rien en œuvre ça n’enlève en rien sa douleur. L’angoisse renforcée par l'allitération en “s” du “poisson d’angoisse” (l.6), fait penser à un poisson enfermé comme dans un aquarium, pris au piège dans une prison et il ne peut pas fuir. - Dans le dernier tercet on peut apercevoir le champ lexical de la lumière. Celui-ci est composé de “la lueur, lampes, allumées” (l.9-10). Cette lumière peut montrer que cette relation entre Max et Gala n’a pas été cachée à Eluard. Il est lucide et constate cette relation. “Les lampes allumées très tard” (l.10) rappellent aussi la nuit et le feu passionné qui envahit les amants. C’est durant la nuit que la passion est principalement présente. Mais on peut aussi voir le lien entre le vers 9 et le 10 comme le souvenir de leur “jeunesse” qui serait une époque de joie et de bonheur ou le couple ne rencontrait pas encore de problème alors “les lampes allumées très tard” symboliserait leurs nuits passionnées. 2.L’ambivalence de la relation entre Gala et Eluard - Tout au long du poème on peut distinguer le côté manichéen du poète. Les termes employés sont soit très positif soit complètement négatif. Et souvent mis en opposition ce qui peut révéler une certaine ambivalence chez Eluard. - La relation de Gala et Eluard semble avoir rencontré des hauts comme des bas. Cela se traduit par l’opposition du “ciel délivré” (l.3) et “l’orage” (l.4). Le ciel uploads/Litterature/ analyse-max-ernst.pdf

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