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Adresse du secrétariat de la revue : 187, rue Belliard F-75018 PARIS apocrypha.revue@gmail.com SOMMAIRE Liminaire « Marcion et les disciples de Jésus » par Enrico NORELLI ........................................................... 9-42 « Jacques, frère du Seigneur, dans les écrits gnostiques » par Claudio GIANOTTO ....................................................... 43-55 « Maria Magdalena in gnostischen Texten » par Gregor EMMENEGGER SIEBER ....................................... 56-75 « Centre et périphérie dans le roman antique et le roman chrétien. Une comparaison entre les Homélies et les Reconnaissances pseudo-clémentines » par Meinolf VIELBERG ...................................................... 76-102 « Ein Goldstück für Caesar ? Anmerkungen zu EvThom 100 » par Stephan WITETSCHEK .................................................. 103-122 « Medieval Memories of the Apostolic Past : Reception and Use of the Apocryphal Acts in the Liturgical Commemoration of the Apostles » par Els ROSE .................................................................... 123-145 « La littérature apocryphe dans la Légende dorée et dans ses sources immédiates. Interprétation d’une chaîne de transmission culturelle » par Giovanni Paolo MAGGIONI ......................................... 146-181 « The Revelation of the Magi in the Chronicle of Zuqnin » par Brent LANDAU ............................................................ 182-201 « Le début authentique du Martyre de Matthieu ? Remarques sur le codex Froehner et les Actes d’André et de Matthias » par Andrei VINOGRADOV ................................................... 202-216 « Pseudo Severiano di Gabala, Encomium in XII apostolos (CPG 4281): gli spunti apocrifi » par Sever J. V OICU ............................................................ 217-266 « Syriac and Arabic Perspectives on Structural and Motif Parallels Regarding Jesus’ Childhood in Christian Apocrypha and Early Islamic Literature : the ‘Book of Mary’, the Arabic Apocryphal Gospel of John and the Qur’Ɨn » par Cornelia HORN ............................................................ 267-291 NOTE CRITIQUE: « Ingeniosa coqua ? À propos d’un livre récent d’Ilaria Ramelli » par Michel TARDIEU .......................................................... 292-303 COMPTES RENDUS......................................................................... 304-329 LIVRES REÇUS À LA RÉDACTION ................................................... 331-332 ADDENDA ET CORRIGENDA ............................................................. 333 LIMINAIRE Ce volume propose des contributions diverses sur les littératures apocryphes. Nous sommes heureux de pouvoir publier trois contributions issues de la journée du Groupe Suisse d’Etudes Patristiques du 31 mars 2007, à Fribourg, sur les disciples de Jésus dans des sources « gnostiques » du deuxième siècle. D’autres contributions proviennent des sessions annuelles de l’A.E.L.A.C. à Dole. D’autres encore nous sont parvenues directement. Nous signalons à ce propos que les nouvelles coordonnées du Secrétariat de Rédaction sont indiquées sur la page 3 de couverture. Nous tenons à rassurer nos lecteurs sur les délais de publication. Au cours de l’année écoulée, nous avons réorganisé et renforcé le Secrétariat de Rédaction. Cela nous permet de combler le retard accumulé en 2008 afi n de publier successivement et dans un délai rapproché le volume 19, 2008 et le volume 20, 2009. La Rédaction Enrico NORELLI Université de Genève MARCION ET LES DISCIPLES DE JÉSUS L’article analyse les témoignages disponibles – en premier lieu dans le Contre Marcion de Tertullien – au sujet du traitement des passages évangéliques où apparaissent les disciples de Jésus dans l’Instrumentum (et sans doute dans les Antithèses) de Marcion. L’enquête permet de repérer des éléments d’une interprétation cohérente. Selon Marcion, Jésus met en œuvre avec ses disciples une pédagogie fondée sur la pratique (ne pas observer la Loi), sur l’enseignement et sur la révélation visuelle et auditive lors de la Transfi guration. Malgré cela, les disciples ont continué à voir en Jésus le rédempteur d’Israël attendu par les juifs. L’échec du message de Jésus auprès des disciples confi rme que la présence de l’évangile dans le monde est faible, précaire et marquée par l’ombre du tragique. This contribution analyses the information – mostly contained in Tertullian’s Against Marcion – concerning the interpretation of the Gospel passages about Jesus’ disciples given by Marcion in his Instrumentum as well as – very likely – in his Antitheses. This research shows that this interpretation was consistent in itself. According to Marcion, Jesus developed with his disciples a pedagogy founded on practice (obeying the Law was forbidden), on teaching and on visionary revelation in the Transfi guration episode. In spite of all that, the disciples went on believing that Jesus was the redeemer of Israel the Jews were waiting for. The failure of Jesus’ message with his disciples witnesses, in Marcion’s sight, to the fact that the presence of the Gospel in this world can only be weak, precarious and tragic. Dans les pages qui suivent, je me propose d’examiner le peu que nous savons de la manière dont Marcion a lu les passages de l’évangile de Luc – le seul qu’il admettait, moyennant un travail de révision textuelle, en le considérant comme correspondant à l’« évangile » de Paul – où les disciples de Jésus jouaient un rôle. En général, je tends à ne pas assimiler Marcion aux gnostiques, si on peut encore admettre Apocrypha 19, 2008, p. 9-42 E. NORELLI 10 que ce dernier terme ait un sens comme désignation d’un ensemble assez varié de groupes et tendances1. À la rigueur, donc, mon sujet est marginal par rapport au sujet des disciples de Jésus dans les sources « gnostiques » ; cependant, il n’est peut-être pas inutile de comparer le traitement marcionite des disciples avec leur mise en valeur par les différents courants et groupes qu’aussi bien les hérésiologues anciens que les savants modernes appellent gnostiques. Remarques générales sur les Douze chez Marcion Il est bien connu que, d’après Marcion, les Douze choisis par Jésus n’avaient pas vraiment compris qu’il annonçait un Dieu autre que celui qui avait créé notre univers et s’était révélé au peuple d’Israël2. Étant des juifs, c’est en ce Dieu qu’ils étaient habitués à croire depuis toujours, et ils ont interprété le message de Jésus en le combinant avec la Loi du Créateur3. Or pour Marcion, c’était là la ruine de l’Évangile, car pour lui, la Loi et l’Évangile s’opposent totalement entre eux et sont incompatibles, en répondant à deux logiques contraires. La Loi correspond à la nature du Créateur, qui est aussi celle de ses créatures et donc de tout le fonctionnement de notre univers : c’est la logique de la conservation de soi, de l’affection portée à ceux qui sont proches de nous et qui nous ressemblent et, parallèlement, de l’exclusion de quiconque ne respecterait pas les lois de cet ordre établi par son 1. On connaît le débat à ce sujet ; on peut lire une synthèse utile des positions en présence, par quelques-uns de leurs principaux représentants, ainsi qu’une discussion, dans A. MARJANEN (éd.), Was There a Gnostic Religion ? (Publications of the Finnish Exegetical Society 87), Helsinki, Finnish Exegetical Society ; Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 2005. Je ne vais pas le reprendre ici, me limitant à remarquer que malgré quelques outrances des positions critiques, je crois qu’il faut être beaucoup plus prudent que par le passé face à un usage généralisé de la désignation de « gnostique ». 2. Voir à leur sujet la synthèse de A. VON HARNACK, Marcion. Das Evangelium vom fremden Gott. Eine Monographie zur Geschichte der Grundlegung der katholischen Kirche, 2. Ausgabe (TU 42), Leipzig, Hinrichs, 1924, réimpression – avec les Neue Studien zu Marcion de 1923 – Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 1996, p. 37-39, qui se réfère entre autres aux passages que je vais étudier ici, pas toujours avec les mêmes conclusions. 3. Outre le Contre Marcion de Tertullien en 5 livres, qui reste notre source primaire, voir en particulier Irénée, Contre les hérésies 3,2,2 ; 3,12,12 ; 3,13,2 ; cependant, Irénée tend souvent à trop rapprocher les positions de Marcion et celles des valentiniens. MARCION ET LES DISCIPLES DE JÉSUS 11 créateur4. L’Évangile, en revanche, est absolument transcendant, dans le sens qu’il est en dehors de la portée non seulement des humains, mais aussi de leur Créateur ; il introduit dans ce monde une logique radicalement étrangère et bouleversante, celle qui fait primer l’amour de l’ennemi et de l’étranger sur la protection de sa propre personne. En interprétant le message uploads/Litterature/ apocrypha-19-2008-pdf.pdf

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