Critique d’art Actualité internationale de la littérature critique sur l’art co
Critique d’art Actualité internationale de la littérature critique sur l’art contemporain Toutes les notes de lecture en ligne | 2015 Sobre a arte brasileira : da pré-historia aos anos 60 Jacques Leenhardt Electronic version URL: http://critiquedart.revues.org/21512 ISSN: 2265-9404 Publisher Groupement d'intérêt scientifique (GIS) Archives de la critique d’art Electronic reference Jacques Leenhardt, « Sobre a arte brasileira : da pré-historia aos anos 60 », Critique d’art [Online], All the reviews on line, Online since 20 May 2017, connection on 20 May 2017. URL : http:// critiquedart.revues.org/21512 This text was automatically generated on 20 May 2017. Archives de la critique d'art Sobre a arte brasileira : da pré- historia aos anos 60 Jacques Leenhardt 1 La modestie du titre fait comprendre que Fabiana Werneck Barcinski, organisatrice de cet important volume de plus de 660 pages, est consciente de la difficulté de proposer une « histoire » de l’art brésilien, qui embrasse d’un seul regard la longue période allant de la préhistoire à nos jours. L’ouvrage propose donc une suite de monographies très bien faites, portant sur les grands thèmes de l’historiographie : l’art préhistorique, le regard des voyageurs, l’époque du Maniérisme et du Baroque, la naissance de l’art académique sous l’influence européenne et ses développements jusqu’à la Belle Epoque, le modernisme, le Concrétisme et les formes propres au Brésil de ce qu’on nomme l’art contemporain à partir des années 1960. Un dernier essai est consacré à l’art populaire. Chaque chapitre cerne du mieux qu’il est possible la période ou le thème proposé, largement illustré d’une magnifique iconographie. Une importante bibliographie offre au lecteur le moyen de compléter son information sur des sujets précis. 2 L’archéologie a fait récemment de grands progrès au Brésil, de sorte qu’il est aujourd’hui établi que les activités symboliques (dessiner, graver, former des objets de terre cuite et les décorer) sont apparues presque en même temps dans divers foyers autonomes sur les cinq continents. L’art rupestre, qui remonte au Brésil à 12000 ans BP1 pour ce qui est des 717 sites du Parque Nacional da Serra da Capivara, (Piauí-Nordeste) est donc contemporain de bien des manifestations découvertes en Chine ou en Europe à la même époque. L’article ne s’appesantit pas sur la provenance des populations qui ont laissé des témoignages peints ou gravés de leur quotidien ou de leurs croyances, et l’hypothèse qu’elles sont arrivées par l’arc andin n’exclut pas qu’elles soient arrivées à la suite d’une traversée d’Est en Ouest, sous des vents les ayant conduites depuis l’Afrique ou même depuis l’Orient extrême. 3 En donnant une analyse précise des techniques, les auteures, Anne-Marie Pessis et Gabriela Martin, insistent bien sur le fait que la céramique de la région amazonienne a été inventée sur place. Il faut donc oublier bien des schémas diffusionnistes d’antan. Cette Sobre a arte brasileira : da pré-historia aos anos 60 Critique d’art , Toutes les notes de lecture en ligne 1 très longue tradition a accompagné, comme ailleurs, la sédentarisation des populations et le développement de l’agriculture. Lorsque les Espagnols et les Portugais reconnurent pour la première fois ces contrées au XVIe siècle, la céramique indigène constituait déjà une tradition bien établie, et elle continuera, dans l’Ile de Marajó (Para) mais aussi chez les Tapajos, à produire des œuvres d’une complexité et d’un raffinement inégalés dans l’aire brésilienne. Ainsi se trouve fermement établie l’existence de formes artistiques sophistiquées antérieurement à l’arrivée des colons. 4 Le deuxième chapitre offre un regard décalé sur l’art au Brésil sous le titre : « Le Regard étranger et la représentation du Brésil ». Valeria Piccoli place, elle aussi, le Brésil sur une vaste carte du monde : celle de l’expansion portugaise. Il s’inscrit donc dans un ensemble qui s’étend d’Afrique en Inde, d’Indonésie en Chine, sous la loi de l’expansionnisme du Portugal, mais aussi des Pays-Bas et de leurs Compagnies des Indes occidentales et orientales. L’histoire de l’art au Brésil, dans l’acception européenne traditionnelle de cette notion, commence donc avec des marchands et des soldats. Des étrangers s’y installent puis sont chassés, non sans laisser, comme ce fut le cas de Maurice de Nassau à Recife et à Olinda, des traces architecturales de leur passage, et dit-on, quelques enfants blonds et des regrets. On voit ainsi se dessiner une histoire connectée aussi bien à des puissances européennes qu’à des cultures asiatiques. Cette ouverture sur un réseau plus vaste d’influences et d’échanges reste cependant à l’état embryonnaire. La plupart des chapitres se calque principalement sur une forme traditionnelle d’histoire nationale. Le récit historique précis que développe le chapitre sur le « Regard des voyageurs » raconte la construction des mythes et légendes que suscitent les regards étrangers, aussi bien sur la nature tropicale que sur les populations autochtones. On y voit l’importance de la cartographie, comme capture symbolique du territoire, mais aussi le rôle joué par les beaux-arts dans la construction de ces représentations. On connaît la grande tradition de la peinture hollandaise, si intimement liée à une représentation précise du monde, toujours soumise à une observation fidèle, quasi scientifique, de la réalité. Il est remarquable que Maurice de Nassau se soit fait accompagner, pour les sept années qu’il passa dans le Pernambouc, de scientifiques et de peintres comme Albert Eckhout et Franz Post, chargés de documenter le territoire brésilien occupé. Mais par-delà l’étude de la topographie, de la faune et de la flore, domaines de connaissance d’où on pouvait espérer tirer des profits, les images qu’Eckhout consacre aux populations locales laissent envisager de profitables mélanges de race entre Européens et autochtones Tupi, comme en témoignent deux tableaux au format imposant (271x170) représentant un Homme mulâtre et une Mamelouk, (1641-1643). Il est intéressant de noter, avec Valeria Piccoli, auteure de ce chapitre, qu’en contraste avec l’abondante documentation iconographique produite par les Pays-Bas, on ne connaît presque aucun équivalent portugais jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, à l’exception du manuscrit Historia dos animaes e árvores do Maranhão attribué à Frei Christovão de Lisboa (1582-1652). Cette absence est significative et sera lourde de conséquences : elle éclaire le retard qu’a pris le développement culturel et artistique, mais aussi administratif, de la colonie lusitanienne où la métropole reste peu présente, se contentant d’exploiter les taxes qui pèsent sur le commerce des ressources naturelles. Il faudra attendre la réforme pombalienne, et l’effort de rationalisation administrative qui l’accompagne, pour que le Portugal constitue une documentation systématique portant sur les territoires de son empire. Il chargera alors Domenico Vandelli, Italien enseignant à la chaire de sciences naturelles et de chimie de l’université de Coimbra, de préparer les expéditions scientifiques qui commenceront à rassembler les documents indispensables à la gestion du Brésil. Jusqu’alors, seules les Sobre a arte brasileira : da pré-historia aos anos 60 Critique d’art , Toutes les notes de lecture en ligne 2 Académies militaires disposaient d’un enseignement de dessin technique, dont la finalité était principalement opérationnelle, et n’avaient que peu contribué à la connaissance de la flore et de la faune et moins encore à celle de l’architecture. Les voyageurs du XVIIIe siècle n'avaient, pour leur part, pu qu’accoster brièvement aux côtes du Brésil, dans la mesure où les ports de la colonie étaient fermés aux navires étrangers. Ce seront donc seulement quelques rares brésiliens qui commenceront le travail scientifique de documentation et de production d’images. Ainsi, Alexandre Rodrigues Ferreira (1756-1815), qui avait été formé par Vandelli à Coimbra, entreprendra une expédition de neuf années dans la région amazonienne (1783-1792), d’où il rapportera une documentation notable dans le domaine de la botanique, de la zoologie, de l’ethnographie, la navigabilité des fleuves et les possibilités d’adaptation d’espèces botaniques à des fins d’exploitation agricole. 5 A partir de 1808 en revanche, le Brésil va faire une entrée fracassante sur le théâtre du monde, dès lors que des étrangers, Allemands, Anglais, Français principalement, vont pouvoir en parcourir le territoire. Désormais, des expéditions se montent et vont traverser le pays : Langsdorff, Saint-Hilaire, Pohl, Spix, Martius, Briard, et tant d’autres. Une curiosité avide va susciter une iconographie prolifique et envahir le marché européen des connaissances scientifiques et des rêves exotiques. Cette riche moisson de textes et d’images est mieux connue. Valeria Piccoli détaille avec soin les expéditions et les ouvrages qui en résultent. Elle montre, sur l’exemple de quelques documents classiques, comment se constitue cette image du Brésil, essentiellement produite par des regards étrangers. Le parti pris de consacrer un chapitre spécialement au regard étranger est intéressant. Depuis longtemps, la question de l’identité brésilienne, de l’autochtonie de l’art brésilien, revient avec une régularité qui indique une incertitude à l’endroit de l’identité brésilienne, voire la conscience d’un manque. Mario Pedrosa se méfiait du regard des européens et des nord-américains. Francisco Alambert s’y réfère dans son chapitre introductif « Pour une histoire (sociale) de l’art brésilien ». Il souligne ce malaise à partir d’une anecdote : dans un ouvrage récent qui embrasse l’histoire de l’art dans le monde, le Brésil est présent à travers deux artistes : Hélio Oiticica et Lygia Clark. C’est très bien, note-t-il, mais que signifie le fait que les auteurs les classent uploads/Litterature/ arte-brasileira-da-pre-historia-aos-anos-60-pdf.pdf
Documents similaires
-
19
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jui 24, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 0.1567MB