Aulu-Gelle AULU-GELLE NUITS ATTIQUES. - NOCTES ATTICÆ. Livre II. A. GELLII NOCT
Aulu-Gelle AULU-GELLE NUITS ATTIQUES. - NOCTES ATTICÆ. Livre II. A. GELLII NOCTIUM ATTICARUM COMMENTARIUS. LES NUITS ATTIQUES D'AULU-GELLE. LIBER SECUNDUS. CAPUT 1. Quo genere solitus sit philosophus Socrates exercere patientiam corporis; deque ejusdem viri patientia. Inter labores voluntarios et exercitia corporis, ad fortuitas patientiae vices firmandi, id quoque accepimus Socratem facere insuevisse. Stare solitus Socrates dicitur, pertinaci statu, perdius atque pernox a summo lucis ortu ad solem alterum orientem, inconnivens, immobilis, iisdem in vestigiis, et ore atque oculis eumdem in locum directis cogitabundus, tamquam quodam secessu mentis atque animi facto a corpore. Quam rem cum Favorinus de fortitudine eius viri ut pleraque disserens attigisset: Πολλάκις, inquit, ἐξ ἡλίου εἰς ἥλιον ἑστήκει ἀστραβέστερος τῶν πρέμνων. Temperantia quoque fuisse eum tanta traditum est, ut omnia fere vitae suae tempora valitudine inoffensa vixerit. In illius etiam pestilentiae vastitate, quae in belli Peloponnesiaci principis Atheniensium civitatem internecivo genere morbi depopulata est, is parcendi moderandique rationibus dicitur et a voluptatum labe cavisse, et salubritates corporis retinuisse, ut nequaquam fuerit communi omnium cladi obnoxius. 456 LIVRE II. CHAPITRE I. De quelle manière Socrate exerçait son corps à la patience : force de volonté de ce philosophe. Parmi les travaux et les exercices volontaires par lesquels Socrate endurcissait son corps et l'aguerrissait contre la souffrance, voici une épreuve singulière qu'il s'imposait fréquemment. On dit que souvent il restait debout dans la même attitude, pendant tout le jour, et même pendant la nuit, depuis le lever du soleil jusqu'au retour de l'aurore, sans faire un seul mouvement, sans remuer les paupières, toujours à la même place, la tête et les yeux fixes, l'âme plongée dans des pensées profondes, et comme isolée do corps par la méditation. Favorinus, nous parlant un jour de la patience de ce philosophe, nous en rapportait cette marque frappante, et disait que« souvent Socrate « restait dans la même position, d'une aurore à l'autre, immobile et aussi droit qu'un tronc d'arbre. » On dit aussi qu'il était si tempérant et si réglé, que, pendant tout le cours de sa vie, sa santé ne se dérangea peut-être pas une seule fois. Même, lorsqu'au commencement de la pierre du Péloponnèse, une affreuse contagion vint dépeupler Athènes par ses ravages exterminateurs, la sobriété du philosophe, l'égalité de son régime, son éloignement des voluptés, l'influence d'une vie pure et saine, le préservèrent du mal auquel personne n'échappait CAPUT II. Quae ratio observatioque officiorum esse debeat inter patres filiosque in discumbendo sedendoque, atque id genus rebus domi forisque, si filii magistratus sunt et patres privati; superque ea re T auri philosophi dissertatio, et exemplum ex historia Romana petitum. Ad philosophum T aurum Athenas visendi cognoscendique ejus gratia venerat V. Cl., praeses Cretae provinciae : et cum eo simul ejusdem praesidis pater. T aurus, sectatoribus commodum dimissis, sedebat pro cubiculi sui foribus, et cum assistentibus nobis sermocinabatur. Introivit provinciae praeses, et cum eo pater. Assurrexit placide T aurus : et post mutuam salutationem resedit. Allata mox una sella est, quae in promptu erat, atque, dum aliae promebantur, apposita est. Invitavit T aurus patrem praesidis, ut sederet. Atque ille ait: « Sedeat hic potius, qui populi Romani magistratus est. -- Absque praeiudicio », inquit T aurus, « tu interea sede, dum inspicimus quaerimusque, utrum conveniat tene potius sedere, qui pater es, an filium, qui magistratus est. » Et, cum pater assedisset, appositumque esset aliud filio quoque ejus sedile, verba super ea re T aurus facit cum summa, dii boni ! honorum atque officiorum perpensatione. Eorum verborum sententia haec fuit: In publicis locis atque muneribus atque actionibus patrum jura cum filiorum, qui in magistratu sunt, potestatibus collata interquiescere paululum et conivere : sed cum extra rempublicam in domestica re atque vita sedeatur, ambuletur, in convivio quoque familiari discumbatur, tum inter filium magistratum et patrem privatum publicos honores cessare ; naturales et genuinos exoriri. Hoc igitur, inquit, quod ad me venistis, quod colloquimur nunc, quod de officiis disceptamus, privata actio est. Itaque utere apud me iis honoribus prius, quibus domi quoque vestrae te uti priorem decet. Haec atque alia in eandem sententiam T aurus graviter simul et comiter disseruit. Quid autem super hujuscemodi patris atque filii officio apud Claudium legerimus, non esse ab re visum est, ut adscriberemus. Posuimus igitur verba ipsa Quadrigarii ex Annali ejus sexto transscripta: « Deinde facti consules Sempronius Gracchus iterum, Q. Fabius Maximus filius ejus, qui priore anno erat consul. Ei consuli pater proconsul obviam in equo vehens venit, neque descendere voluit, quod pater erat : et, quod inter eos sciebant maxima concordia convenire, lictores non ausi sunt descendere jubere. Ubi iuxta venit, tum consul ait: Descendere jube. Quod poesteaquam lictor ille, qui apparebat, cito intellexit, Maximum proconsulem descendere jussit. Fabius imperio paret : et filium collaudavit, cum imperium, quod populi esset, retineret. » CHAPITRE II. Quels procédés doivent observer entre eux les. pères et Ies fils, soit pour se mettre à table, soit pour prendre des sièges, soit dans d'autres cas semblables, tant chez eux qu'au dehors, lorsque le fils est magistrat et le père simple particulier. Dissertation du philosophe T aurus sur ce sujet : exemple tiré de l'histoire romaine. Un jour, le proconsul qui gouvernait la province de Crète vint à Athènes avec son père, pour rendre visite au philosophe T aurus, qu'il désirait connaître. Ils arrivèrent fort à propos au moment où T aurus, ayant achevé sa leçon, venait de congédier ses élèves, et s'entretenait familièrement avec nous, assis sous le vestibule de sa demeure, En voyant entrer le proconsul et son père, T aurus se leva tranquillement, leur rendit leurs salutations, et se remit à sa place. Il n'y avait là qu'un siège dont on pût disposer; on l'avança, et, tandis qu'on allait en chercher d'autres, T aurus invita le père à s'y placer. « Non, dit celui-ci; que mon fils le prenne, il est magistrat du peuple romain. — Asseyez-vous toujours, lui 457 dit T aurus sans préjudice des droits de votre fils; et nous examinerons ensemble lequel de vous deux devait s'asseoir le premier, et si la dignité du père doit remporter en pareil cas sur celle du magistrat. » Le père s'étant assis, et le siège pour son fils étant arrivé, T aurus se mit à disserter sur cette question : il compara et apprécia avec une admirable justesse les procédés et les devoirs réciproques des pères et des enfants. Voici quel fut le résumé de son opinion. Dans les lieux publics, dans toutes les circonstances où le fils remplit ses fonctions de magistrat, la paternité doit abdiquer un instant ses droits, et céder la place : mais, hors des affaires publiques, dans les différentes circonstances de la vie domestique, dans les cercles, dans les promenades, dans les repas intimes, alors les rapports du père et du fils changent, la magistrature perd ses droits, et la nature reprend les siens. « Or, la visite dont vous m'honorez, cet entretien, l'examen que nous faisons ensemble de ces sortes de convenances, tout cela appartient à la vie privée. Jouissez donc chez moi, dit T aurus en s'adressant au père, des honneurs et de la préséance dont vous jouiriez chez vous. » T aurus tint encore sur ce sujet d'autres discours semblables, avec autant de gravité que de politesse. Je crois qu'il ne sera pas hors de propos de citer ici un passage de Cl. Quadrigarius, relatif à cette question de prééminence, que j'ai trouvé dans le sixième livre des Annales de cet historien. « Ensuite, dit-il, furent nommés consuls Sempronius Gracchus, qui l'avait déjà été une fois, et Fabius Maximus, fils du Fabius qui avait rempli cette charge l'année précédente. Un jour le père, qui n'était plus que proconsul, étant venu à cheval au-devant de son fils, consul, crut que l'autorité paternelle le dispensait de mettre pied à terre. Les licteurs, connaissant la parfaite intelligence qui régnait entre eux, n'osèrent lui ordonner de descendre; mais, quand il fut plus près, le consul dit au licteur de faire son devoir, et celui-ci ordonna au proconsul de descendre aussitôt. Fabius le père obéit, et félicita son fils d'avoir soutenu la dignité d'une magistrature qu'il tenait du peuple romain. » CAPUT III. Qua ratione verbis quibusdam vocabulisque veteres immiserint h litterae spiritum. H litteram, sive illam spiritum magis, quam litteram, dici oportet, inserebant eam veteres nostri plerisque vocibus verborum firmandis roborandisque, ut sonus earum esset viridior vegetiorque; atque id videntur fecisse studio et exemplo linguae Atticae. Satis notum est Atticos ἰχθὺς et ἵρος et multa itidem alia contra morem gentium Graeciae ceterarum inspirantis primae litterae dixisse. Sic lachrymas, sic sepulchrum, sic ahenum, sic vehemens, sic incohare, sic helluari, sic halucinari, sic honera, sic honestum dixerunt. In his enim verbis omnibus litterae seu spiritus istius nulla ratio visa est, nisi ut firmitas et vigor vocis, quasi quibusdam nervis additis, intenderetur. Sed quoniam aheni, quoque exemplo usi sumus, venit nobis in memoriam, Fidum Optatum, multi nominis Romae grammaticum ostendisse mihi librum Aeneidos secundum, mirandae vetustatis, emptum in Sigillariis XX. aureis, quem ipsius Virgili fuisse credebatur : in quo duo isti versus cum ita scripti forent: Vestibulum ante uploads/Litterature/ aulu-gelle-nuits-attiques-livre-2.pdf
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- Publié le Fev 03, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
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