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Page 1 sur 15 Mai 2007 Ogilvie Philippe Master 1 ANTHROPOLOGIE Dossier : Autour de Petit à Petit de Jean Rouch (1971) Page 2 sur 15 Présentations Petit à Petit Fiche technique1 Titre original : Petit à petit Réalisateur : Jean Rouch, assistant : Philippe Luzuy Scénario : Jean Rouch et les acteurs Images : Jean Rouch Montage : Josée Matarasso et Dominique Villain Son : Moussa Amidou Production : Pierre Braunberger (Les Films de la pléïade, Paris) Musique : Enos Amelon (Petit à petit), Alan Helly (Jerk and slow), Amicale de Niamey (Niger si sera) Tourné à : Paris, Niger, Côte d'voire, Italie, Canada, Suisse, USA Format : Couleurs (Eastmancolor) - 1,37:1 Durée : 96 minutes Sortie : le 10 septembre 1971, à Paris, au cinéma Panthéon Distribution Damouré Zika : Damouré Lam Ibrahima Dia : Lam Illo Gaoudel : Illo Ariane Bruneton : Ariane Safi Faye : Safi Philippe Luzuy : Le Clochard Tallou Mouzourane : Tallou Moustapha Alassane : Moustapha Idrissa Maiga : Idrissa Marie : Marie, la dactylo Alborah Maiga : Alborah Charles Chaboud : M. Chaboud L'équipe de S.E.U.R.A. : Les architectes Michel Delhaye : Michel Sylvie Pierre : La fille qui montre ses dents Patricia Finaly Zomo et ses frères Synopsis S’inscrivant dans un triptyque Petit à Petit fait suite à Jaguar. On y retrouve les mêmes personnages principaux : Damouré, Lam et Illo. La petite boutique ouverte en Gold Coast Petit à Petit a très bien réussi et est devenu une grosse société d’import export. Damouré, pour affirmer le prestige de la société veut construire une maison à étage avant ses concurrents. Il part pour cela à Paris pour étudier les maisons à étage. L’inquiétude des 1 Tiré de http://fr.wikipedia.org/wiki/Petit_à_petit_%28film%29, donnée reprises de L’Avant-scène du cinéma, n°123, mars 1972. Page 3 sur 15 sociétaires face aux courriers farfelus que Damouré leur envoie conduit Lam son second associé à venir le chercher à Paris. L’aventure parisienne continue alors à deux. En un troisième temps, ce sont trois Parisiens qui accompagnent Damouré et Lam au Niger. Librement inspiré des Lettres persanes de Montesquieu cette « ethnofiction » questionne, suscite discussions et débats sur les deux rives (Afrique et France). Jean Rouch (1917 – 2004), (Mort à 87 ans, dans un accident de voiture au Niger). La production cinématographique de Jean Rouch est indissociable de son parcours européen et africain, tant public que privé. Aussi, les détails de sa biographie sont en quelque sorte un passage obligé de tout travail sur ses films. Nous en rappellerons ici les grandes lignes, mais ne nous attarderons malheureusement pas sur les détails, nombreux, riches et éloquents, de son histoire privée et publique, de ses amitiés avec ses collaborateurs, de ses rapports avec l’Afrique, le Cinéma, l’Anthropologie. Dans les notices concises, les éléments de la biographie de Jean Rouch retenus sont les suivants : sa découverte de l’Afrique en 1941 en tant qu'ingénieur des Ponts-et-Chaussées (responsable à 24 ans d’un chantier au Niger) ; ses nombreuses rencontres et amitiés, tant européennes qu’africaines (amitiés fortes et durables qui jouent un rôle prégnant dans son parcours) ; ses débuts en sciences sociales (il fut élève de Mauss) ; son entrée au CNRS ; son rôle majeur dans le champ du film ethnographique en France : en 1953 (avec Enrico Fulchignoni, Marcel Griaule, André Leroi-Gourhan, Henri Langlois et Claude Lévi-Strauss) il crée le Comité du film ethnographique, dont le siège est au Musée de l'Homme à Paris ; ou encore son passage à la présidence de la Cinémathèque française pendant cinq ans (entre 1986 et 1991). Ajoutons que les nombreux entretiens avec des journalistes ou avec des collègues étoffent considérablement ces brefs repères biographiques. À la manière d’un compteur ou d’un grand-père, Jean Rouch, et ce jusqu’à sa mort, aime raconter et transmettre son vécu ses explorations et ses trouvailles. Nous piocherons largement dans les nombreux entretiens pour compléter (notamment sur les aspects innovants de la technique cinématographique de Rouch) ces brèves et arides informations. La filmographie de Jean Rouch est toute aussi foisonnante (plus de 120 films). Citons2, parmi les plus célèbres et les plus marquants (courts, moyens ou longs métrages, films ethnographiques ou « ethno-fictions3 ») : -Initiation à la danse des possédés, (1949), Premier Prix au Festival du Film maudit à Biarritz, organisé par Henri Langlois et Jean Cocteau ; -Les Maîtres fous (1954), Grand Prix de la Biennale internationale du cinéma de Venise - Film Ethnographique, Mostra, 1957 ; -Jaguar (1957) ; -Moi un noir (1958), prix Louis-Delluc 1958 ; -La pyramide humaine (1959) ; 2 http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Rouch 3 Ainsi qu’il les qualifie lui-même cf. René Prédal, « La place du surréalisme », in Cinémaction n° 81. Jean Rouch ou le ciné-plaisir, p. 56-58, 1996. Page 4 sur 15 -Chronique d'un été, (1961) co-réalisé par Edgar Morin. Prix de la Critique au Festival de Cannes de 1961 ; -Les veuves de quinze ans (1962) ; -La Gare du nord (1964), Court-métrage de fiction en plan-séquence d’environ 16’, faisant partie du film Paris vu par… : Jean Rouch, Jean-Daniel Pollet, Jean Douchet, Eric Rohmer, Claude Chabrol et Jean-Luc Godard ; -La chasse au lion à l'arc, (1965), Lion d'or au Festival de Venise, 1965 ; -Cocorico Monsieur Poulet (1974) ; Activité qui ne cessera pas dans les trois décennies suivantes (citons encore Dionysos en 1984, Folie ordinaire d’une fille de Cham en 1987, Moi fatigué debout, moi couché en 1996, Le rêve plus fort que la mort en 2002). Pour une biographie et une bibliographique plus complète nous nous reporterons à des ressources en lignes et imprimées : citons le site du Comité du film ethnographique (http://www.comite-film-ethno.net/rouch/rouch.htm) et les numéros 81 et 17 de la revue Cinémaction : « Jean Rouch ou le ciné-plaisir » (1996) et « Jean Rouch, un griot gaulois » (1982). Ces quelques éléments de biographie nous montre que Jean Rouch, personnage-clé de l'anthropologie visuelle, navigue dans deux domaines de façon conjointe et simultanée : l’anthropologie et le cinéma. Rouch déborde même, bouscule et innove, et ce dans les deux champs. Affirmant que le film de sciences humaines se situe à l’avant-garde de la recherche cinématographique, il inspire fortement Jean-Luc Godard et toute la Nouvelle Vague française. Il a notamment été, à plusieurs reprises, un moteur de progrès technique du matériel cinématographique faisant fabriquer sur commande du matériel techniquement plus exigeant (allant vers plus d’autonomie et de maniabilité de la caméra et vers une plus grande qualité des bandes sonores). Lui même se plaçant à la fois dans les domaines de la recherche en anthropologie et dans le domaine du cinéma (y revendiquant fortement le statut d’auteur, et faisant de la caméra son outil privilégié), il faut néanmoins constater que parmi les écrits que l’on trouve aujourd’hui sur Jean Rouch, c’est dans le domaine du cinéma qu’il semble que la plus grande place lui soit donnée. En effet, « les films de Jean Rouch retinrent immédiatement l’attention des cinéphiles et, entre 1949 et 1965, il gagna une demi-douzaine de grands prix internationaux »4. Ce poids plus fort du cinéma semble transparaître également lorsque l’on évoque les « inspirateurs » de Jean Rouch : les principaux se situent non du côté des sciences sociales - citons quand même Flaherty précurseur du film ethnographique -, mais du côté de la production artistique d’avant-garde : ainsi Dziga Vertov le cinéaste russe, et les surréalistes (dans leurs œuvres de poètes, d’écrivains, de peintres et de cinéastes). « De plus en plus je me considère à la fois comme cinéaste et comme ethnologue. Je pense que l’ethnologie c’est de la poésie. »5 4 Jean-Paul Colleyn, "Jean Rouch, presque un homme-siècle", L'Homme, 171-172, Musique et anthropologie ; http://lhomme.revues.org/document1545.html 5 Jean Rouch, « Je suis mon premier spectateur », Le Monde, 16 septembre 1971, texte repris dans L’Avant-scène du cinéma, n°123, mars 1972. Page 5 sur 15 Avant de rentrer dans le vif du sujet, voici quelques brèves données de présentation de son travail que nous expliciterons tout au long de ce travail Dans un texte paru en 1973 (Jean Rouch, « La caméra et les hommes », paru pour la première fois en 1973, repris dans Cinémaction n° 81. Jean Rouch ou le ciné-plaisir, p. 42-45, 1996.) Jean Rouch synthétise ses prises de positions en matière de ciné-anthropologie : Il revendique : -un statut d’ethnographe-cinéaste (avec comme donnée importante la taille réduite de l’équipe composée d’ un réalisateur/caméraman, un preneur de son et un monteur et non une équipe mixte cinéaste et anthropologue) ; -la caméra à la main contre le trépied ( celle-là permettant de s’adapter à l’action en fonction de l’espace, de pénétrer dans la réalité plutôt que de la laisser se dérouler devant l’observateur) ; (c’est seulement ainsi qu’il est possible d’accéder à ce qu’il appellera la « ciné-transe ») -la pratique du tournage/montage (le réalisateur caméraman effectuant déjà en grande partie son montage lors de la prise de vue) -une ciné-anthropologie partagée (avec notamment la pratique du « feed-back » les premiers spectateurs de ses films étant les personnes uploads/Litterature/ autour-de-quot-petit-a-petit-quot-de-jean-rouch.pdf

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