EXAMEN LANGUE ET LITTÉRATURE FRANÇAISES Nº IDENTIFICATEUR:__________ EXERCICE É

EXAMEN LANGUE ET LITTÉRATURE FRANÇAISES Nº IDENTIFICATEUR:__________ EXERCICE ÉCRIT 1 Cette première partie de l'exercice écrit de Langue et littérature françaises se compose de 2 activités obligatoires avec 2 options à choisir, A ou B. Lisez le texte: Dans Chagrin d´école, l´écrivain Daniel Pennac parle de l´élève qu´il a été à l´école et au lycée, de son métier de professeur de français et de l´écrivain qu´il est devenu. Il suffit d'un professeur - un seul ! - pour nous sauver de nous-mêmes et nous faire oublier tous les autres. C'est, du moins, le souvenir que je garde de monsieur Bal. Il était notre professeur de mathématiques en première. Du point de vue de la gestuelle le contraire de Keating; un professeur on ne peut moins cinématographique : ovale, je dirais, une voix aiguë et rien de particulier qui retienne le regard. Il nous attendait assis à son bureau, nous saluait aimablement, et dès ses premiers mots nous entrions en mathématique. De quoi était faite cette heure qui nous retenait tant ? Essentiellement de la matière que monsieur Bal y enseignait et dont il semblait habité, ce qui faisait de lui un être curieusement vivant, calme et bon. Étrange bonté, née de la connaissance même, désir naturel de partager avec nous la "matière" qui ravissait son esprit et dont il ne pouvait pas concevoir qu'elle nous fût répulsive, ou seulement étrangère. Bal était pétri de sa matière et de ses élèves. Il avait quelque chose du ravi de la crèche mathématique, une effarante innocence. L'idée qu'il pût être chahuté (1) n'avait jamais dû l'effleurer (2), et l'envie de nous moquer de lui ne nous serait jamais venue, tant son bonheur d'enseigner était convaincant. Nous n'étions pourtant pas un public docile. À peu près tous sortis de la poubelle de Djibouti, guère attachants. J'ai quelques souvenirs de bagarres nocturnes, en ville, et de règlements de comptes internes qui ne devaient rien à la tendresse. Mais, dès que nous franchissions la porte de monsieur Bal, nous étions comme sanctifiés par notre immersion dans les mathématiques et, l'heure passée, chacun de nous refaisait surface mathematikos ! Le jour de notre rencontre, lorsque les plus nuls d'entre nous s'étaient vantés (3) de leurs zéros pointés, il avait répondu en souriant qu'il ne croyait pas aux ensembles vides. Sur quoi, il avait posé quelques questions fort simples et considéré nos réponses élémentaires comme d'inestimables pépites, ce qui nous avait beaucoup amusés. Puis, il avait inscrit le nombre 12 au tableau en nous demandant ce qu'il écrivait là. Les plus délurés (4) avaient tenté une sortie : - Les douze doigts de la main ! OPTION A LANGUE ET LITTÉRATURE FRANÇAISES EXERCICE ÉCRIT. Première partie. Commentaire de texte (5 points) Activité I. Réponse à des questions concernant un texte (3 points) EXAMEN LANGUE ET LITTÉRATURE FRANÇAISES Nº IDENTIFICATEUR:__________ EXERCICE ÉCRIT 2 - Les douze commandements ! Mais l'innocence, dans son sourire, décourageait vraiment : - C'est la note minimum que vous aurez au bac. Il ajouta : - Si vous cessez d'avoir peur. Et encore : - D'ailleurs, je n'y reviendrai pas. Ce n'est pas du baccalauréat que nous allons nous occuper ici, c'est de mathématiques. De fait, il ne nous parla plus une seule fois du bac. Mètre après mètre, il occupa cette année à nous remonter du gouffre(5) de notre ignorance, en s'amusant à le faire passer pour le puits même de la science; il s'émerveillait toujours de ce que nous savions malgré tout. - Vous croyez que vous ne savez rien, mais vous vous trompez, vous vous trompez, vous en savez énormément ! Regarde, Pennacchioni, savais-tu que tu savais ça ? Daniel Pennac, Chagrin d´école. Ed. Gallimard, 2007. Lexique (1) Chahuter : empêcher un professeur, un conférencier de parler en faisant du bruit. (2) Effleurer : venir à l´esprit de quelqu´un. (3) Se vanter : tirer orgueil, vanité de quelque chose, en être fier. (4) Déluré : audacieux. (5) Gouffre : abîme. Répondez à CHAQUE question posée en 70 mots (+/-20%) (3 points). a) Quelle image le narrateur présente-t-il du professeur de mathématiques? (1 point) b) À quel(s) type(s) d´élèves a affaire monsieur Bal ? Comment sont leurs rapports? (1 point) c) D´après vous, que signifie l´affirmation : « Il suffit d´un professeur - d´un seul ! - pour nous sauver de nous-mêmes et nous faire oublier tous les autres ». (1 point) Choisissez l'un des deux sujets (A ou B) et répondez à la question posée en 250 mots (+/-20%) SUJET A Pensez-vous que l´école soit le seul lieu essentiel pour l´éducation d´un enfant ? SUJET B Dans son roman, Chagrin d´école, Pennac parle de : « Aucun avenir. Des enfants qui ne deviendront pas » : des enfants ayant des difficultés d´apprentissage pour diverses raisons. Croyez-vous que le système éducatif actuel soit adapté à ces enfants en difficulté ? Activité II. Rédaction (2 points) EXAMEN LANGUE ET LITTÉRATURE FRANÇAISES Nº IDENTIFICATEUR:__________ EXERCICE ÉCRIT 3 OPTION B Lisez le texte: Ce roman est un grand classique de la littérature antillaise où l’auteur nous raconte son enfance en nous décrivant la Martinique des années 30 marquée par la vaillance, la dureté et la tendresse des descendants d’esclaves acharnés à bâtir pour leurs enfants un pays plus libre et généreux. Cet extrait se situe juste au début du roman. Quand la journée avait été sans incident ni malheur, le soir arrivait, souriant de tendresse. D’aussi loin que je voyais venir m’man Tine, ma grand-mère, au fond du large chemin qui convoyait les nègres dans les champs de canne de la plantation et les ramenait, je me précipitais à sa rencontre, en imitant le vol du mansfenil (1), le galop des ânes, et avec des cris de joie, entraînant toute la bande de mes petits camarades qui attendaient comme moi le retour des parents. M’man Tine savait qu’étant venu au-devant d’elle, je m’étais bien conduit pendant son absence. Alors, du corsage de sa robe, elle retirait quelque friandise qu’elle me donnait : une mangue, une goyave, des icaques, un morceau d’igname, reste de son déjeuner, enveloppé dans une feuille verte ; ou encore mieux que tout cela, un morceau de pain. M’man Tine me rapportait toujours quelque chose à manger. Ses compagnes de travail en faisaient souvent la remarque, et m’man Tine disait qu’elle ne pouvait porter quoi que ce soit à sa bouche qu’elle ne m’eût réservé une part. Derrière nous apparaissaient d’autres groupes de travailleurs, et ceux de mes camarades qui y reconnaissaient leurs parents se précipitaient à leur rencontre, en redoublant de criaillerie (2). Tout en dévorant mon goûter, je laissais m’man Tine continuer sa conversation, et la suivais docilement. - Mon Dieu, merci ; j’en suis retournée ! soupirait-elle, en posant le long manche de sa houe (3) contre la case. Elle se déchargeait ensuite du petit panier rond en lattes de bambou juché sur sa tête et s’asseyait sur une sorte d’excroissance pierreuse qui, devant la case, tenait lieu de banc. Enfin, ayant trouvé dans le repli de son corsage une boîte de fer-blanc toute rouillée, qui contenait une pipe de chaux, du gros tabac et une boîte d’allumettes, elle se mettait à fumer lentement, silencieusement. Pour fumer, m’man Tine occupait presque toute la place qu’offrait la grosse pierre. Elle se tournait du côté où il y avait de belles couleurs dans le ciel, allongeait et croisait ses jambes terreuses, et semblait s’adonner toute à son plaisir de tirer sur sa pipe. Je restais accroupi auprès d’elle, fixant dans la même direction qu’elle un arbre en fleurs […], les couleurs qui faisait le ciel derrière les mornes (4), de l’autre côté de la plantation, et dont la lueur se reflétait jusqu’au- dessous de nous. Ou bien, je la regardais - à la dérobée (5) - car elle me répétait souvent avec véhémence que les enfants ne devaient pas dévisager les grandes personnes. Joseph Zobel, La Rue Cases-Nègres. Éditions Présence Africaine, 1974. Lexique (1) Mansfenil : oiseau de proie, endémique aux Antilles. (2) Criaillerie : cris répétés. (3) Houe : outil de cultivateur qui sert à creuser, remuer la terre. (4) Morne : petite montagne isolée au milieu d’une plaine d’érosion, de forme arrondie (mot créole). (5) À la dérobée : en cachette, furtivement, secrètement. Activité I. Réponse à des questions concernant un texte (3 points) EXAMEN LANGUE ET LITTÉRATURE FRANÇAISES Nº IDENTIFICATEUR:__________ EXERCICE ÉCRIT 4 Répondez à CHAQUE question posée en 70 mots (+/-20%) (3 points). a) Quelle réaction le narrateur a-t-il quand la grand-mère rentre de la plantation? Comment la grand-mère interprète-t-elle cet accueil ? (1 point) b) Quelle est la raison que donne m’mam Tine pour garder toujours un morceau de son déjeuner pour l’enfant ? Quel cadeau s´offre-t-elle à la fin de sa longue journée de travail ? (1 point) c) La Martinique est un département français d’outre-mer constitué par une île des Petites Antilles en Amérique centrale. Relevez le lexique qui situe le lecteur dans un contexte antillais et analysez la valeur de l’adjectif « terreuses ». uploads/Litterature/ bachibac-e-anos-ant-2.pdf

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