PUBLISHING & GLOBALISATION | JANUARY, 2011 BIBLIODIVERSITY INDICATORS Defining
PUBLISHING & GLOBALISATION | JANUARY, 2011 BIBLIODIVERSITY INDICATORS Defining Bibliodiversity Tools for Bibliodiversity Exploring Bibliodiversity Identity and Bibliodiversity Bibliodiversity and Digitalisation Measuring Bibliodiversity 3 | Bibliodiversity | « Bibliodiversity Indicators » | JAn 2011 La bibliodiversité est un concept récent, apparu dans le monde hispanophone à la fin des années 1990. Si le terme évoque bien évidemment la diversité culturelle rapportée au monde du livre, il n’est pas seulement un slogan, un outil de communication. Peu à peu, il prend de l’épaisseur, gagne en complexité. Aujourd’hui, il fait essentiellement référence à la capacité du secteur de l’édition – au sens large, de la création à la lecture en passant par toutes les phases de la fabrication et de la commercialisation – à produire de la diversité. La bibliodiversité à l ’épreuve de la mondialisation La bibliodiversité est profondément interrogée par les mutations du secteur de l’édition. Le proces sus de mondialisation influence l’organisation et la réalisation des tâches nécessaires à la produc tion du livre, à sa commercialisation et à sa lecture. La mondialisation accélère les mutations qui touchent profondément les structures permettant de rassembler et de rendre opérationnelles les ressources (main d’œuvre, budget, etc.) – le plus souvent, des maisons d’édition à but lucratif. Elle révolutionne les techniques, les technologies, les savoir-faire et les supports. L’espace éditorial est bouleversé alors que de nouveaux acteurs apportent (parfois brutalement) de nouvelles logiques, de nouvelles méthodes, de nouvelles perspectives. Par ailleurs, les pratiques de lecture, l’utilisation des contenus, la finalité de l’écrit sont eux aussi en évolution. Les supports se multiplient et « tordent » parfois les contenus pour les conformer à leurs contraintes, mais produisent aussi des créations originales. Les espaces et les moments consa crés au livre s’amoindrissent et doivent faire face à la diversification croissante de l’offre de pro duits culturels et de pratiques sociales (réseaux sociaux, par exemple). Les zones de contact entre le consommateur et le livre ne sont sans doute plus aussi nombreuses. Néanmoins, il semble encore conserver son poids symbolique, sa capacité d’influence. Il marque toujours le monde des idées, la sphère publique. En se déclinant sur de nombreux supports, il génère des vastes univers culturels qui influencent les imaginaires collectifs de générations entières à un niveau mondial (on peut penser ici à la saga d’Harry Potter) – ce qui est une nouveauté, prémices peut-être d’une « culture globale ». éditorial Par Étienne Galliand, coéditeur et rédacteur en chef 4 | Bibliodiversity | « Bibliodiversity Indicators » | JAn 2011 Pourquoi une revue ? La création de cette revue repose sur trois constats préalables. La notion de bibliodiversité, pour s’être imposée rapidement et pour faire preuve d’un fort potentiel, n’en reste pas moins peu explorée et peu débattue, mal approfondie, voire mal utilisée – réduite parfois à la seule fonction de slogan. Il était im portant de ne pas la laisser s’appauvrir. En outre, les deux coéditeurs – l’Alliance internationale des édi teurs indépendants, qui a largement contribué à l’internationalisation du concept et Double ponctuation – souhaitent contribuer à la recherche, à l’élaboration d’outils intellectuels et opérationnels, à la collecte de témoignages qui peuvent aider à comprendre les mutations du monde du livre et de l’édition. Enfin, il n’existe pas beaucoup d’espaces permettant d’étudier ces phénomènes de mutation, à la fois sous un angle international, interculturel et interdisciplinaire. La revue est le support le plus souple – le plus adapté sans doute – à ce travail de recherche et de repérage de savoir-faire nouveaux répondant aux évolutions du secteur. Le rythme de parution doit être celui de la réflexion ; il s’agit bien de rendre compte d’une situation en l’analysant. La périodicité de la revue – deux numéros par an – doit répondre à cette exigence sans dicter son rythme à la production intellectuelle. Et si l’existence de Bibliodiversity (comme il semble que ce soit déjà le cas) suscite des travaux, encourage les témoignages, comment ne pas s’en réjouir ? La dimension internationale, un pari nécessaire Une revue qui traite de « l’édition et la mondialisation » ne pouvait qu’être internationale. C’est là une qualité indépassable, même s’il faut sans arrêt veiller à renforcer la diversité géographique des contribu tions. Mais une revue internationale est bien souvent une revue exclusivement en anglais. Si l’importance de l’anglais en tant que langue de communication ne fait aucun doute, c’est aussi parfois un moyen d’expression qui peut appauvrir la pensée de l’auteur qui ne la maîtrise pas complètement. Dans le cadre de Bibliodiversity, il est donc possible de publier des textes en anglais, en français ou en espagnol. Toutefois, les parties communes de la publication (les éléments de couverture, le sommaire, les mentions légales, ainsi que les résumés de tous les articles) sont présentés en anglais. En ce sens, donc, il s’agit bien de la langue de base de la revue – mais elle ne se veut pas exclusive. Si l’organisation qui découle de ce multilinguisme est parfois contraignante, il faut aussi constater qu’elle est beaucoup moins coûteuse que le supposerait la traduction intégrale en trois langues de tous les textes. Ce qui, dans l’absolu, serait la solution idéale. Quoi qu’il en soit, les résumés disponibles en anglais permettent d’approcher les articles, d’en assurer la promotion. Le multilinguisme est un défi nécessaire ; il ne simplifie ni les processus de sélection des textes, ni les processus de publication. Il reste l’option la plus viable dans le contexte actuel de la revue et traduit un souci permanent, à tous les niveaux, de ne pas appauvrir la diversité des expressions. Une zone de contact entre universitaires et praticiens En un an, le projet a déjà beaucoup évolué. D’une revue purement universitaire, Bibliodiversity s’est réso lument ouverte aux praticiens, aux professionnels du monde du livre. Elle souhaite leur donner une place à part entière. C’est bien du dialogue entre l’analyse – voire la création – académique et les pratiques, les réalités, la réflexion des acteurs du secteur que nait la connaissance. L’un ne peut, bien entendu, être sans l’autre. Il ne s’agit donc pas de sanctuariser Bibliodiversity, de la limiter à une forme donnée. Il ne s’agit pas non plus d’en faire une libre tribune, un « web 2.0 » sans modération. Bibliodiversity souhaite proposer à ses lecteurs des articles de qualité, des analyses essentielles, des écrits de référence – ou qui le deviendront. Ainsi, les articles écrits par des universitaires sont revus par deux référents (referees, en anglais), selon le principe de la lecture en « double aveugle » : les articles – rendus anonymes – sont alors jugés d’un point de vue académique. Ceux qui correspondent le mieux aux critères universitaires sont publiés avec la 5 | Bibliodiversity | « Bibliodiversity Indicators » | JAn 2011 mention « Peer Reviewed ». Par ailleurs, des avis de lecture sont demandés aussi pour les articles rédigés par des professionnels. Il arrive, pour l’une ou pour l’autre de ces catégories, que des textes soient refu sés – ce fut le cas, pour ce premier numéro – ; tout acte de publication ne suppose-t-il pas, en effet, une sélection ? Des dossiers thématiques La revue s’appuie sur une logique thématique ; ainsi, chaque numéro traite d’un thème donné, d’une pro blématique principale. Si ce numéro s’attache bien logiquement à définir la bibliodiversité et à préciser les indicateurs qui pourraient la mesurer, un prochain numéro traitera de la numérisation. D’autres thè mes sont en discussion – l’évolution du droit d’auteur et du copyright, les flux de traduction, etc. Rien n’empêche, à l’avenir, que la revue évolue vers une formule plus complexe, intégrant par exemple des rubriques, des recensions d’ouvrages, voire des actualités concernant la bibliodiversité. Ce premier numéro, s’il demeure imparfait, existe ; et par là, il pose les fondations d’une aventure intellectuelle et éditoriale qui doit s’inscrire dans le temps. Lisibilité et accessibilité Publier la revue est une chose, en rendre les contenus accessibles et visibles en est une autre. Grâce aux efforts de maquettage, les articles sont présentés de façon agréable, lisible, attractive. Les deux formats – fichier PDF interactif et Epub – permettent un accès aux textes à partir de différents supports. La cou verture, les illustrations, la typographie servent ces objectifs : lisibilité, accessibilité. Les liens hypertextes facilitent la navigation au sein du document et permettent d’en sortir à bon escient, lorsqu’il s’agit de renvoyer le lecteur à des compléments d’information ou à des ressources utiles. Pour tant, Bibliodiversity n’est pas un site Internet ; elle reste avant tout une publication linéaire – si l’on souhaite l’utiliser comme telle –, organisée, datée et signée. Un espace numérique – www.bibliodiversity.org – assoit la visibilité de la revue. Il a vocation aussi, éventuellement, à proposer des compléments de lecture. Il conservera quoi qu’il en soit une forme minimaliste, étant au service de la revue, sans avoir vocation à s’y substituer. Des soutiens inestimables Le fonctionnement de Bibliodiversity n’est pas, en tant que tel, original. Il repose sur la participation ines timable d’auteurs, sur l’expertise et les réseaux des membres des Comités (éditorial uploads/Litterature/ bibliodiversity-indicators.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jan 13, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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