1 Quelques références … Les ruines ou la figure du temps De Hubert Robert au Lo

1 Quelques références … Les ruines ou la figure du temps De Hubert Robert au Louvre (9 mars-30 avril 2016) à Anselm Kiefer au centre Pompidou (16 décembre- 18 avril 2016) en passnt par le photographe Joseph Koudelka sur le site du Pont du Gard (3 juillet -31 octobre 2015), les artistes nous rappellent combien l'esthétique des ruines constitue une facette importante de la sensibilité occidentale depuis la Renaissance. Aujourd'hui, nous assistons à un enrichissement du vocabulaire qui qualifie les ruines (décombres, ruines de guerre, démolitions, chantiers, friches) entrainant des changements importants quant à la représentation voire à la mise en scène des ruines par des artistes contemporains. Hubert Robert anticipe sur la destruction : l’imaginaire de la ruine en vient à voir le monde à l’aune de son propre futur, c'est-à-dire de son inéluctable précarité. Son tableau "La grande Galerie du Louvre en ruines" nous projette dans un futur sinon inévitable en tout cas probable et crie la vanité des civilisations malgré tout le prestige et l’apparente solidité dont elles jouissent. Hubert Robert (1733-1808) : un peintre visionnaire : exposition, Paris, Musée du Louvre, du 7 mars au 30 mai 2016, Catalogue de l'exposition / sous la direction de Guillaume Faroult, Margareth Morgan Grasselli et Yuriko Jackall.. A la Bpi, niveau 3. 70"17" ROBE 2 Dessinateur des jardins du roi, membre du comité d'aménagement de la Grande galerie du Louvre, Hubert Robert marqua de son empreinte l'art du paysage et l'art des jardins français. Chacune des œuvres d’Anselm Kiefer capte la vulnérabilité du monde par des sédimentations de matières viles (sable, suie, plomb, boue, cheveux, cendre) découvrant les splendeurs instables qui fleurissent après l'apocalypse. "L'art devrait permettre de regarder au- delà des choses et le visible n'être que le support de l'invisible, l'émanation du secret divin. Voilà pourquoi il faut continuer à peindre, après la barbarie, l'horreur et la catastrophe. Il n'y aura jamais de catastrophe finale tant qu'il y aura des peintres et des poètes à l'œuvre, travaillant pour que le monde ne se défasse pas complètement. Si le monde écoutait l'art, peut-être pourrait-il survivre à ses ruines." Anselm Kiefer : exposition, Paris, Centre Pompidou du 16 décembre 2015 au 18 avril 2016 / Sous la direction de Jean-Michel Bouhours. A la Bpi, niveau 3. 70"19" KIEF 2 Le catalogue explore la complexité des créations de l'artiste qui joue avec les matières et les couleurs pour aborder différents thèmes liés à la philosophie, à la théologie et à l'histoire. 2 L'objet ruine croise l'histoire de l'art sous ses différentes formes. Figure du fragment, allégorie du temps, la ruine mêle savoir et imaginaire. Elevée au rang de genre, la ruine traverse l'histoire de la peinture, de l'architecture et de l'art des jardins depuis la Renaissance. Mais le questionnement temporel qu'elle inspire resurgit de façon exacerbée dans l'art contemporain car le débat sur les ruines s'est déplacé au XXe siècle du plan esthétique au plan politique. Faut-t-il penser comme Marc Augé : "L'histoire à venir ne produira plus de ruines. Elle n'en a pas le temps. Sur les décombres nés des affrontements qu'elle ne manquera pas de susciter, des chantiers néanmoins s'ouvriront, et avec eux, qui sait, une chance de bâtir autre chose, de retrouver le sens du temps et au-delà, peut-être, la conscience de l'histoire." Evocation des ruines à travers les siècles Au Moyen-âge, on retrouve dans les manuscrits des représentations de ruines, le plus souvent motivées par des thèmes religieux comme l’Apocalypse ou la chute de Babylone. Les bâtiments semblent intacts, pour signifier l’état de ruine, on les représente souvent à l’envers, le toit en bas, comme dans une chute. A la Renaissance, les ruines antiques grecques et romaines sont présentes dans de nombreux tableaux d'artistes. Le Saint Sébastien de Mantegna est martyrisé sur les ruines d'un édifice romain. Dans son Adoration des mages, Botticelli peint des ruines près de la crèche. Au XVIIe, Monsu Desiderio donne à voir le temps de la catastrophe, le moment de la destruction d’architectures monumentales fantastiques d’inspirations antique et biblique, on s’interroge sur ce qui s’est passé. En revanche chez Poussin comme Le Lorrain, le bâtiment antique est soigneusement reconstitué pour composer un univers harmonieux. Au XVIIIe, la ruine devient un thème pictural à part entière. Piranèse, avec ses gravures, magnifie l’antiquité et son architecture. Hubert Robert peint des ruines anticipées comme "Vue imaginaire de la Grande galerie du Louvre en ruines". Le goût pour la ruine à cette époque est tel qu’on va jusqu'à en construire pour agrémenter les jardins : les fabriques. Au XIXe, les peintres Turner, Friedrich, Cole… donnent à la ruine un caractère fantastique. Ils pressentent qu’il y a là un univers entre rêve et réalité. La ruine est alors utilisée sur un mode allégorique. A la même époque, avec la naissance de l’archéologie moderne et de la photographie, se développe un goût pour l’Orient et ses ruines. Le XXe est marqué par le pressentiment du désastre. Le thème de la fragilité et de la désolation parcourt les œuvres des artistes comme dans le Maelstrom de Ludwig Medner, l'Homme dans les ruines de Karl Hofer ou l'Europe après la pluie de Max Ernst...Chargées de souffrance, elles traduisent le traumatisme de la guerre. Dans la seconde moitié du XXe, on commence à s’intéresser aux ruines dans leur contemporanéité. De nombreux artistes, photographes ou cinéastes réinvestissent de façons diverses l'imaginaire des ruines : Anne et Patrick Poirier, Victor Burgin, Bill Morrisson, Ruth Thorne- Thomsen, Daniel Eisenberg, Jia Zhangke. Mais la distance qui sépare le spectateur du spectacle de la destruction se réduit : prendre du plaisir à contempler la ruine devient sujet à controverse. Le ruin porn,"mouvement photographique" qui esthétise la dégradation urbaine de villes comme Berlin ou Détroit est perçu par certains comme du voyeurisme. D'autres s'indignent que les trésors de Palmyre fassent l'objet d'autant d'attention de la part de la communauté internationale. Les oeuvres d'art semblent susciter plus d'empathie que le sort des populations locales : "l'art vaut-il une vie ?" (cf Le Monde 23/01/2016). Finalement inutile, encombrante, la ruine du XXIe pourrait avoir du mal à trouver sa place dans notre société: balayée, recyclés donc privée de son image elle pourrait ne plus exister. Vagabondage autour des ruines "Comme un miroir, les ruines renvoient l'image de ceux qui les regardent : entre le souvenir de ce qui fut et l'espoir de ce qui sera, l'homme y contemple l'image familière du temps, son double" M . Makarius Ruines / Michel Makarius. Flammarion, 2004 A la Bpi, niveau 3. 7.155 MAK Etude depuis la Renaissance de l'évolution de l'intérêt porté aux ruines, intérêt qui reflète la vision d'une époque sur le passage du temps, Analyse les significations symboliques, philosophiques et culturelles des représentations de ruines dans la peinture, la littérature, l'architecture, l'art des jardins, etc. Ce que nous disent les ruines : la fonction critique des ruines / Sophie Lacroix. L’Harmattan, 2007. A la Bpi, niveau 2. 14 LAC L’attrait de l'homme pour les ruines remonte au XVIIIe siècle. Elles ne sont plus seulement un motif décoratif mais aussi un instrument méthodologique. L'auteure met en valeur la fonction philosophique des ruines depuis cette période historique, à travers leur esthétique et leur sens métaphysique. Esthétique des ruines : poïétique de la destruction / Michel Egana, Olivier Shefer. Presse universitaire de Rennes, 2015 A la Bpi, niveau 3. 7.01 EGA Des regards croisés sur les diverses modalités modernes et contemporaines du concept d'œuvre en ruine : désastre, chaos, vandalisme, sites dévastés, etc. Les formes multiples de ce phénomène sont étudiées à travers l'esthétique, la philosophie, les arts plastiques, la littérature, la photographie, le cinéma, les jeux vidéo ou encore Internet. Que faire avec les ruines : poétique et politique des vestiges / Chantal Liaroutzos. Presse universitaire de Rennes, 2015. A la Bpi, niveau 3. 7.01 LIA 1 Une approche pluridisciplinaire des ruines pour interroger la pertinence de ces vestiges, leur dimension esthétique mais aussi idéologique, entre réhabilitation, poétique et récupération politique. Métaphysique des ruines / Michel Onfray. Librairie générale française, 2010 A la Bpi, niveau 3. 70"16" MONS 2 Une plongée dans l'univers allégorique, symbolique et métaphysique de Monsu Desiderio, personnage du XVIIe siècle. 3 Imaginaire des ruines : hommage à Piranèse : exposition, Villeneuve-sur-Lot, Musée de Gajac, 30 janvier-19 avril 2009. Dominique Fernandez, Ferrante Ferranti .Actes sud, 2009 A la Bpi, niveau 3, 70"17" PIRA 2 Confrontation imaginaire entre l'oeuvre de Jean-Baptiste Piranèse, graveur du XVIIIe, le photographe Ferrante Ferranti et le sculpteur Patrice Alexandre sur la place des ruines dans l'art, ses mythes, son esthétique, ses ambivalences.. Futures & ruins. Eighteenth-century Paris and the art of Hubert Robert./ Nina. L. Dubin, Getty publications, 2010. A la Bpi, niveau 3, 70"17" ROBE 2 Analyse des œuvres d’Hubert Robert à travers une nouvelle conscience du temps et de l’économie à Paris au XVIIIe La métamorphose des ruines. L’ 'influence des découvertes archéologiques sur les arts et les lettres (1870-1914) : actes du colloque international organisé à l'École française d'Athènes, 27-28 avril 2001 A la Bpi, niveau 3, 704-6 MET Etudes sur uploads/Litterature/ bibliographie-sur.pdf

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