@Artexte Une bibliographie réalisée par Serge Allaire Le livre photographique 1

@Artexte Une bibliographie réalisée par Serge Allaire Le livre photographique 1959 2017 Spécialiste des années 1960, Serge Allaire a enseigné au Département d’histoire de l’art de l’Université du Québec à Montréal l’histoire de l’art contemporain, canadien et international ainsi que l’histoire de la photographie. Il a collaboré aux catalogues publiés dans le cadre de plusieurs évènements et expositions. Parmi eux, notons le Mois de la Photo à Montréal, Une tradition documentaire? Quelle tradition? Quel documentaire? (Vox Populi, 1993); Michel Saint-Jean, photographe (Galerie de l’UQAM, 1997); Taller : objet-vêtement (Maison de la culture Maisonneuve, Montréal, 2010); Boarding Pass, une rétrospective du photographe Serge Emmanuel Jongué (Maison de la culture Côte-des-Neiges, Montréal, 2011). Il a également collaboré à plusieurs publications : Montréal au xxe siècle : Regards de photographes, Les Éditions de l’Homme, 1995; Les arts au Québec dans les années soixante, tome II, VLB éditeur, 1993; et John Max / Quelque chose suit son cours, Musée de la photographie à Charleroi, Belgique, 1997. Il a également collaboré aux revues Spirale, Ciel Variable. Art photo Médias Culture et Vie des arts. Depuis trois ans il agit à titre de commissaire dans le cadre des Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie pour le volet consacré aux livres photographiques. Il a également organisé des expositions sur le livre photographiques au Festival Photaumnales (Beauvais, France) et à Polycopies, foire internationale du livre photographique (Paris, France). Il a récemment réalisé une résidence de recherche sur le thème du livre photographique au Centre d’information Artexte (Montréal) et il est aussi boursier de l’Institut canadien de la photographie (Ottawa). Il prépare actuellement une exposition sur la pratique du Polaroïd au Québec. Le livre photographique, un état des lieux Depuis maintenant plus de dix ans, l’importance du livre photographique est consacrée tant comme objet d’étude que comme forme d’expression à part entière. C’est le cas autant en Europe, qu’aux États-Unis ou qu’en Orient, notamment au Japon qui exerce une influence considérable au plan esthétique de la conception du livre photographique. Si l’on peut parler aujourd’hui d’engouement, il faut tout de même préciser que la publication de livres photographiques n’est pas un phénomène absolument nouveau. Depuis ses origines, l’histoire de la photographie est jalonnée de publications de livres. Fox Talbot, l’un des inventeurs de la photographie en Grande-Bretagne, voyait déjà l’édition de livres comme la destination logique et pour ainsi dire naturelle de la photographie comme médium de la reproductibilité. Son ouvrage The Pencil of Nature, publié en fascicule entre 1844 et 1846, se voulait une démonstration claire de cette voie. L’enthousiasme actuel est déterminé par plusieurs facteurs croisés. Retenons- en deux pour le moment. Depuis les années 2000, de nombreuses publications ont proposé des histoires du livre photographique et le phénomène des nouvelles technologies numériques a fortement stimulé l’autoédition du livre. Parmi ces publications, il faut mentionner l’histoire du livre photographique de Martin Parr et Gerry Badger, The Photobook: A history, paru en trois tomes entre 2004 et 2014. Non seulement Parr et Badger présentent une histoire du livre photographique à travers le monde depuis le XIXe siècle, ils proposent également d’identifier un certain nombre de critères ou paramètres qui permettent de définir ce qu’est le livre photographique en tant que forme et en tant qu’oeuvre. Aujourd’hui, se fait jour une littérature théorique et critique qui propose des paramètres, de mieux en mieux articulés, sur cet objet. Par exemple, celui de Jörg Colberg, Understanding Photobooks: The Form and Content of the Photographic Book (Routledge, 2016) et The Photobook: From Talbot to Ruscha and Beyond (I.B. Tauris, 2016). Les festivals et les foires Depuis plusieurs années, les grandes manifestions internationales consacrées à la photographie telles Arles et Paris Photo, intègrent un volet dédié au livre photographique. De plus, dans la mouvance de ces publications et de l’intérêt qu’elles ont soulevé, sont nées dans différents pays des foires essentiellement dédiées au livre photographique. Parmi les plus importantes, notons le Fotobook festival, créé en 2008 à Kassel en Allemagne. Ce festival, où l’on E S S A I 2 peut voir les plus récentes publications, se veut également la réunion de photographes, d’éditeurs et de libraires, ponctuée de conférences et de revues de portfolio. Il encourage l’édition du livre en offrant des prix, dont le meilleur livre et la meilleure maquette, avec comme récompense un contrat avec un éditeur et une couverture de presse par un magazine spécialisé. Plus récemment encore, le Festival Photo d’Athènes reconnaissant l’importance croissante du livre photographique a ajouté un volet consacré aux nouvelles formes du livre photographique dans sa mouture de 2015. La liste pourrait encore s’allonger. Signe des temps, des galeries spécialisées sont maintenant créées avec une mission vouée aux nouvelles pratiques du livre. Photobook Melbourne, un centre d’artistes autogéré situé à Melbourne en Australie, se définit comme plateforme expérimentale visant les pratiques innovantes dans la réalisation du livre photographique en tant que forme artistique à part entière. Un autre symptôme de reconnaissance, qui parachève sans doute la légitimation du livre photographique comme forme d’expression, est son intégration à l’enseignement universitaire. L’université Hartford au Connecticut aux États-Unis a créé dans son programme de maîtrise des séminaires sur la pratique du livre photographique, et l’Institut international du design à Madrid offre aussi des séminaires sur le livre photographique, où enseignent notamment les plus grands spécialistes du domaine, Martin Paar et Joan Foncuberta. Enfin, en Grande Bretagne, l’Université de Plymouth a créé un programme de maîtrise intitulé Photography and the Book, entièrement dédié à la conception et la réalisation du livre photographique. Les musées Les musées ne sont pas en reste. Maintenant, les plus grands musées du monde développent des collections dédiées au livre photo. Le Musée de l’Élysée à Lausanne, le Tate Modern à Londres et le Museum of Fine Arts à Houston ont récemment fait l’acquisition d’importantes collections de livres photographiques pour mettre à jour leur patrimoine et contribuer de manière significative à la connaissance et la diffusion de cette forme de culture visuelle. Mais, pour Markus Schaden, ces nouvelles collections semblent insuffisantes. En 2014, avec des partenaires, il crée à Cologne le PhotoBookMuseum, un musée essentiellement consacré à la reconnaissance et à la diffusion du livre photographique, considéré, écrit- il, comme une forme d’expression entièrement autonome. Schaden n’hésite pas à écrire sur le site du musée que l’importance du livre constitue une véritable transformation paradigmatique dans l’histoire de la photo, affirmant du même souffle que dorénavant un festival photo est inconcevable sans une section dédiée au livre photographique. 3 4 Enfin, il est important de noter les conséquences de la présence du livre photographique sur le marché. Depuis une dizaine d’années, la valeur marchande des livres photographiques a connue une croissance exponentielle. Désormais, les institutions et les collectionneurs s’intéressent de plus en plus aux livres de photographie, les exposant et les acquérant au même titre que des œuvres, constituant ainsi de précieuses collections. Le livre photographique au Québec et au Canada La situation du livre photographique au Québec est un domaine relativement peu connu et qui en est à ses premiers balbutiements. Outre les centres d’artistes spécialisés en photographie1 qui publient des livres photographiques depuis la dernière décennie, deux jeunes maisons d’édition sont nées au cours des dernières années, soit les Éditions Cayenne, créées et dirigées par Robert Hébert, et les Éditions du Renard, créées par Louis Perreault (2012) et à laquelle s’est récemment joint Jean-François Hamelin à tire de codirecteur. Fondé en 2014, le Photobook Club – Montréal est l’initiative de trois photographes : Jean-François Hamelin, Josée Schryer et Thomas Bouquin. Il a pour visée de réunir une communauté d’artistes et de passionnés de photographie afin de réfléchir et discuter autour du livre photographique comme une des formes d’expression privilégiée par les photographes. Périodiquement, le club organise des rencontres où chacun des participants peut présenter et commenter un livre de son choix, tout en suscitant la discussion avec le public présent. En partageant et en présentant ainsi de nouveaux livres régulièrement, le club cherche à promouvoir l’appréciation esthétique du livre photographique en tant qu’objet d’art. En terme de diffusion et de rayonnement, l’initiative revient aux Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie, qui depuis maintenant trois ans ont intégré un volet consacré au livre photographiques à leur programmation. En 2015, sous ma responsabilité, à titre de critique d’art et de commissaire indépendant, la librairie Formats à Montréal présentait une exposition qui proposait un choix de livres photographiques au Québec depuis 2011. C’est également sous mon initiative, qu’en 2016 deux expositions du livre photographique québécois ont été présentées en France, la première au Festival Photaumnales de Beauvais et à la Foire Polycopies à Paris. C’est d’ailleurs dans la foulée de ces activités qu’Artexte m’a confié la responsabilité d’une recherche consacrée à la présence du livre photographique dans ses collections. Sur la scène canadienne, quelques initiatives doivent être soulignées notamment à Toronto et à Vancouver. Fondé en 1997, CONTACT est l’un des plus importants festivals canadiens dédié à la photographie et caractérisé par une grande diversité d’activités. En 2016, en collaboration avec CONTACT, Edward Burtinsky uploads/Litterature/ bibliography-versionweb-compressed-vf-2.pdf

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