Journal d'un poète (1867), extraits La perpétuelle lutte du Poète est celle qu'
Journal d'un poète (1867), extraits La perpétuelle lutte du Poète est celle qu'il livre à son idée. Si l'idée triomphe du Poète et le passionne trop, il est sa dupe et tombe dans la mise en action de cette idée et s'y perd. Si le Poète est plus fort que l'idée, il la pétrit, la forme, la met en oeuvre. Elle devient ce qu'il a voulu : un monument. (1837) Rien n'est plus rare qu'un poète écrivant en vers le fond de sa pensée la plus intime qur quelque chose. Quand on y arrive et que l'on sort de ce que la Poésie a de trop fardé, composé et compassé, on éprouve une secrète et douce satisfaction à la rencontre du vrai dans le beau. (1842) La Poésie en vers, la seule vraie dans la forme du rythme et de la rime, est un élixir des idées ; mais le choix de ces idées est difficle ; le vrai Poète, seul, a le goût assez exquis pour les frayer et séparer l'ivraie du bon grain. (1843) "La terre est révoltée des injustices de la création." Citation Alfred de Vigny ; Journal d'un poète - 1862. "Le malheur, c'est la pensée !" Citation Alfred de Vigny ; Journal d'un poète - 1862. "Ô jeunesse ! entre ainsi dans la vie, légèrement et gaiement." Citation Alfred de Vigny ; Journal d'un poète - 1862. "Hélas ! toujours la même vie ! Je quitte le chagrin pour la maladie et la maladie pour le chagrin." Citation Alfred de Vigny ; Journal d'un poète - Janvier 1838. "Quand on est sourd, il serait juste d'être sourd et muet, Car on n'a pas le droit de juger ce qu'on n'a pas entendu." Citation Alfred de Vigny ; Journal d'un poète - 1844. "Aimer, inventer, admirer, voilà ma vie." Citation Alfred de Vigny ; Journal d'un poète - 1836. "Pour l'homme qui sait voir, il n'y a pas de temps perdu." Citation Alfred de Vigny ; Journal d'un poète - 1832. "Infidélité - Toi, amour de l'âme, amour passionné, tu ne peux rien pardonner." Citation Alfred de Vigny ; Journal d'un poète - 1832. "L'amour physique et seulement physique pardonne toute infidélité." Citation Alfred de Vigny ; Journal d'un poète - 1832. "L'ennui est la maladie de la vie ; pour la guérir, il suffit de peu de chose : aimer ou vouloir." Citation Alfred de Vigny ; Journal d'un poète - 1835. "Ce qui manque aux lettres, c'est la sincérité." Citation Alfred de Vigny ; Journal d'un poète - 1835. "Le mot de la langue le plus difficile à prononcer et à placer convenablement, c'est moi." Citation Alfred de Vigny ; Journal d'un poète - 1835. "Le cœur a la forme d'une urne ; c'est un vase sacré tout rempli de secrets." Citation Alfred de Vigny ; Journal d'un poète - 1835. "L'honneur, c'est la poésie du devoir." Citation Alfred de Vigny ; Journal d'un poète - 1835. "L'ennui est la maladie de la vie ; on se fait des barrières pour les sauter." Citation Alfred de Vigny ; Journal d'un poète - 1835. A. Les Destinées et Le journal d’un poète : Pour des raisons politiques et sentimentales (mort de sa mère, rupture avec Marie Dorval ) Vigny adopte à partir de 1837 un replis stoïque et hautain vis-à-vis des milieux littéraires. Cela ne l’empêche pas de se porter candidat à l’Académie Française avec acharnement entre 1842 et 1844, ni de continuer à publier en revue des poèmes comme la Mort du Loup (1843), la Flûte (1843), ou le Mont des Oliviers (1844). En 1845, il est finalement élu à l’Académie Française. Il s’éteint le 17 Mars 1863 à Paris. Sa mort fut suivie de la publication posthume des Destinées (recueil de 11 poèmes dont 4 inédits, 1864 ) et du journal d’un poète en 1867. Le journal d’un poète est une opposition des pensées de Vigny concernant ses oeuvres, sa vie, et la société. Cette oeuvre permet aussi de retracer le portrait moral de son auteur. Alfred de Vigny Journal d’un poète Michel Lévy frères, 1867 (pp. 1--). Quelques jours après la mort d’Alfred de Vigny, j’essayai, dans un article du Journal des Débats, d’esquisser en quelques traits rapides, mais précis et fidèles, la physionomie et l’œuvre du poète. Je demande au lecteur la permission de reproduire ces lignes. J’ai quelque chose à y ajouter. Mais, après trois ans, ayant à parler d’Alfred de Vigny et à le faire parler lui-même , je n’ai rien à y changer : « C’est un ami qui va parler d’un ami, un cœur plein d’affliction et de reconnaissance. Le noble poète dont les lettres françaises portent le deuil m’a honoré, en mourant,d’un monument inestimable de sa confiance et de son amitié. L’illustre écrivain a recommandé, il a fait plus, il a légué ses belles œuvres en toute propriété, comme un père à son fils, comme un frère aîné à son frère, à l’humble homme de lettres, son ami : poétique héritage, don touchant et rare, comme tout ce qui venait de lui. Je craindrais de n’en pas paraître digne et de n’en pas laisser voir assez de gratitude si je n’en montrais quelque fierté,si je ne me parais comme d’une couronne, ô mon cher maître, du témoignage de ta glorieuse amitié [1] ! » Que ce lien personnel de piété reconnaissante qui m’attache à lui ne diminue pas sous ma plume l’autorité de son éloge et ne mette pas en garde contre moi. Une atteinte à la vérité, même pour le louer, offenserait la mémoire du gentilhomme qui ne mentit jamais. » Au surplus, je ne veux pas entrer devant le public dans le détail de cette vie si pure, toute à la poésie et au devoir,mais qu’il cachait avec une réserve pudique et même un peu farouche. Je l’ai vu, il y a quelques jours à peine, ayant quitté dans sa cellule « le camail de l’étude » pour le linceul de la tombe : je ne veux que le regarder encore une fois et rappeler à la France ce qu’elle a perdu. » Il était né trois ans avant le siècle [2], cinq ans avant Victor Hugo, huit ans après Lamartine. Son père, le comte de Vigny, brillant homme de cour, ancien officier sous Louis XV, s’était distingué dans la guerre de Sept ans. Sa mère était fille de l’amiral de Baraudin, cousine du grand Bougainville, petite-nièce du poète Regnard. Elle était d’une distinction et d’une beauté remarquables ; elle avait,disent ceux qui l’ont connue avant la terrible maladie des dernières années, une intelligence des plus élevées unie à une rare fermeté de caractère, et il y avait entre le fils et la mère une parfaite ressemblance. Alfred fut envoyé comme externe dans une institution du faubourg Saint-Honoré, où il fit ses études avec une ardeur extraordinaire qui compromettait sa frêle santé. Comme tous les poëtes-nés, il essaya son vol et rima des vers à des âges invraisemblables. Cependant, quand sa mère, qui avait ramassé quelques plumes de cette muse au bord du nid,l’interrogeait sur sa vocation, l’enfant répondait : « Je veux » être lancier rouge ! » Lancier rouge ! On était à la fin de l’Empire, Alors, comme il l’écrit lui-même, les lycéens les plus studieux étaient distraits, le tambour étouffait la voix des maîtres ; on était pressé de finir les logarithmes et les tropes et d’arriver, sur quelque champ de bataille, à l’étoile de la Légion d’honneur, « la plus belle étoile des cieux pour des enfants. » L’Empire tomba. Alfred de Vigny, à peine âgé de seize ans, s’engagea dans les gendarmes de la garde. Il fit partie d’une compagnie composée de jeunes gens de famille ayant tous le grade de sous-lieute-nant. Il eut un beau cheval et de belles parades au champ de Mars, mais de champ de gloire, point. Lors du retour de l’île d’Elbe, et encore mal remis d’une chute de cheval qui lui avait brisé la jambe, il accompagna Louis XVIII jusqu’à Béthune, où le roi licencia la compagnie dont il faisait partie. A la seconda Restauration, le jeune officier, qui avait été interné à Amiens pendant les Cent-Jours, entra dans la garde royale à pied et fut nommé capitaine. Mais les rêves de gloire guerrière qui a aient enflammé son imagination d’enfant pendant le tourbillon impérial, il fallait leur dire adieu. Il les voyait s’évanouir un à un avec les dernières fumées des champs de bataille. Alors, la muse qui songeait dans le cœur do ce capitaine adolescent et le préservait des trivialités de la vie de garnison se mit à chanter. De cette époque sont datées quelques imitations gracieuses de l’antiquité grecque, dont il s’inspirait d’abord, comme André Chénier. En 1822, il publie son premier volume de vers, Héléna, qui empruntait son nom au poëme le plus étendu du recueil, celui justement qu’il jugea plus tard inférieur à ses autres compositions et qu’il n’a plus réimprimé dans ses poésies complètes. Pendant les uploads/Litterature/ alfred-de-vigny.pdf
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- Publié le Mai 05, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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