BIOGRAPHIE DU CHEIKH ZARRUQ Ahmad Zarrûq al-Burnûsî (1442-1494 / 846 h-899 h) n
BIOGRAPHIE DU CHEIKH ZARRUQ Ahmad Zarrûq al-Burnûsî (1442-1494 / 846 h-899 h) naquit à Fès. Il fut un juriste (faqîh) par formation et par tempérament. Il passa une grande partie de sa vie à composer des commentaires sur les Hikam d’Ibn ‘Atâ’ Allâh. Zarrûq était un faqîh, et avait une forte tendance à créer des systèmes de pensée cohérents sur la base de principes généraux. Il enseigna un soufisme fondé sur l’intériorité des comportements en accord avec la Loi. Pour Zarrûq, le fiqh et le tasawwuf sont des aspects complémentaires de la tarîqa. Ces deux aspects, la tendance à systématiser et la perception de l’intégralité du fiqh et du tasawwuf, ont conduit Zarrûq à énumérer, d’une manière concise et organisée, les cinq principes de base de la tarîqa Shâdhiliyya. Ces principes montrent aussi combien fut grande cette influence sur la Shâdhiliyya dans les siècles qui suivirent. Dans son ‘Uddat al-murîd al-sâdiq, Zarrûq limite les principes des « Gens de la Voie » (usûl al-qawm) à quatre : 1. Suivre l’exemple muhammadien (Sunna) avec l’attitude correcte ; 2. Témoigner de la grâce divine et faire preuve d’une gratitude constante ; 3. Eloigner son attention de la création et de tout ce qui vient d’elle ; 4. Tourner son regard vers Dieu seul. Dans une œuvre plus tardive, Les principes de la Voie et les fondements de la Réalité (usûl al-tarîqa wa usus al-haqîqa) , œuvre consacrée entièrement à l’exposé des principes de la tarîqa, Zarrûq adapte les principes mentionnés ci- dessus et en ajoute un cinquième : 1. Crainte de Dieu à l’intérieur et à l’extérieur ; 2. Conformité à la Sunna en paroles et en actes ; 3. Fuite devant la création, dans l’abondance comme dans l’adversité ; 4. Satisfaction à l’égard de Dieu dans la pauvreté et l’abondance ; 5. Se tourner vers Dieu dans la joie et dans la peine. La formation de Zarrûq en jurisprudence le conduisit à juger la validité du soufisme sur la base du fiqh. Zarrûq resta pourtant un juriste (faqîh) et un pilier de la communauté intellectuelle de Tétouan jusqu’à l’âge de quarante-six ans, lorsqu’il délaissa l’étude et s’éloigna des hommes. Il écrivit à cette époque : « Mon passage de la science à l’action fut provoqué par ma rencontre avec les Hikam d’Ibn ‘Atâ’ Allâh, dont je trouvai un exemplaire chez un ami. J’en fis une copie, puis je lus le Commentaire d’Ibn ‘Abbâd. Après cette lecture, j’abandonnai la science exotérique et me consacrai à la pratique dévotionnelle, à la remémoration de Dieu et à la prière sur l’Envoyé de Dieu. ». Dans le livre, « Kitab Qawanin hukum al-ishraq ila kâfat al-Sufiyya fi jami’ al-afaq », l’imam Ahmad Zarruq décrit les caractéristiques d’un Cheikh Soufi authentique comme suit : Les attributs d’un cheikh authentique auprès duquel un disciple peut se rattacher sont au nombre de cinq : 1. Une connaissance religieuse manifeste, 2. Une expérience authentique du Divin, 3. Un but et une volonté exaltés, 4. Une nature louable, 5. Une profonde perspicacité. Quiconque réunirait les cinq caractères suivants n’est pas digne d’être un Cheikh : 1. L’ignorance de la religion, 2. Le dénigrement de l’honneur des musulmans, 3. L’immixtion en ce qui ne le concerne en rien, 4. Suivre ses passions en toute chose, 5. Montrer mauvais caractère sans une seconde de réflexion. » Biographie: Ce cheikh était un savant juriste qui, versé dans la science des traditions, composa de nombreux ouvrages, un saint voué à la vie spirituelle et à l’ascétisme, un Qutb, un Ghâwt1, un professeur vers lequel les étudiants des régions les plus lointaines accouraient en foule, un pèlerin ayant habité les lieux saints. Il est célèbre en Orient et en Occident. Plein de louables qualités, il était toujours prêt à faire profiter les autres de ses avantages. Il nous fait lui-même connaître sa généalogie, ses maîtres et ses actes dans un livre intitulé : Le registre, et dans d’autres de ses compositions. Je suis né, dit-il, le jeudi 23 Moharrem 846 (7 juin 1442), au laver du soleil. Je perdis mes parents dans l’espace d’une semaine : ma mère mourut le samedi après ma naissance, et, le mercredi suivant, mon père la suivit au tombeau. Je demeurai sous la garde de Dieu et la tutelle de mes deux grand’mères : Oum Al- Benin, femme versé dans la connaissance de la loi, et al-Faqira-ila-Rahmatil- Allah. Oum Al-Benin prit soin de moi jusqu’à ce que j’eus atteint ma dixième année et appris le Coran ; après quoi, elle me mit en apprentissage chez un cordonnier. Puis à l’âge de seize ans, Dieu me lança dans la voie de l’étude et j’appris à fond et en détail la Rissalah, sous le cheikh Ali al-Basti2 et le cheikh Abdallah al-Fakhkhâr. J’appris aussi le Coran d’une manière utile et profitable, sous la direction de plusieurs maîtres, parmi lesquels je citerai:: 1° Al-Qawri3 2° Le vertueux az-Zarhouni4 3° Al-Majassi5 4° Al-Ustadh as-Saghir6 Je m’occupai ensuite de théologie et après L’épître sainte7 sous le professeur sidi Abdul-Rahman Al-Majouli8 élève d’Al-Obby9, qui m’enseigna aussi les Articles de foi d’Al-Senoussi10 ; une partie du Tanwîr, sous le cheikh Abdul-Rahman Al- Qawry, à qui j’entendis faire plusieurs fois la lecture expliquée du Sahîh d’Al- Bokhari. C’est auprès de ce dernier maître que je fis également une étude approfondie des Préceptes mineurs d’Abd-al-Haq11 et du Recueil d’al-Thirmidi12. Je fréquentai enfin une foule innombrable de contemplatifs, tant jurisconsultes que simples ascètes. » Telle est l’autobiographie de Zarrûq. Ce nom, dit-il, me vient de mon grand-père paternel qui avait les yeux bleus ; il tenait cette particularité physique de sa mère. Cette femme était d’origine noble, mais je n’ai pu connaître sa généalogie à cause de la mort de mon père. Au surplus, la noblesse de l’homme consiste dans la pureté de sa foi, dans son naturel, dans ses qualités viriles, et il n’y a pas de plus grande noblesse que la piété, car, ainsi que le dit le Très-Haut, dans son Livre sacré : » Le plus noble des hommes, aux yeux de Dieu, est celui qui est le plus pieux. » Voici comment s’exprime le cheikh Ibn Ghazi (dans son Catalogue, en parlant de Zarrûq : » c’est compagnon le plus cher, notre ami le plus intime, le juriste versé dans les traditions, l’ascète adonné au soufisme. Il est originaire de Burnous13 le nom d’une tribu arabe de l’Occident (Maghreb) « les Baraniss ». » As-Sakhâwi14 dit : « Zarrûq fut l’élève de Muhammad Ibn Qasim Al-Qawry. Il commenta les Sentences d’ Ibn ’At’aï’llâh, l’ouvrage de droit intitulé : El Qortobiyya15), et mit en vers « rejez » la section des ventes ou marchés à termes avec avance du prix fait par l’acheteur »16 J’ajoute, dit Ahmad Baba, que Zarrûq eut pour professeurs, en Occident (Maghreb), les cheikhs suivants : 1. Abdul-Rahman At-Tha’âlibi17 2. Le saint Ibrahim At-Tâzi 3. Al-Michdâli18 4. Le cheikh Halwâw (ou Ahloulou) 5. As-Sarraj as-Saghîr 6. Ahmad Ibn Sa »ïd Al-Habbâk19 7. Ar-Rassâa’ 8. Le Hafidh20 At-Tennessi21 9. L’imam As-Senoussi 10. Ibn Zikri 11. Abu Mahdi Issa Al-Muwâssi22 Et, en Orient, un grand nombre de savants dont les principaux sont : 1. Nour-ad-Din As-Sanhouri23 2. Le Hafidh ad-Dimiri24 3. Le Hafidh As-Sakhkhâwi 4. Le Qutb Abul-Abbas Ahmad Ibn ‘Oqba al-Hadrami 5. Le saint Chihâb ad-Din al-Ibchihi ou (al-Ifshîti)25 On lui doit un grand nombre d’ouvrages écrits avec concision et précision, et renfermant de nombreuses observations et de précieux éclaircissements. Ces observations et éclaircissements abondent surtout dans ceux de ses livres qui traitent de soufisme, doctrine dans laquelle il se distingua spécialement par la profonde connaissance qu’il en avait et par son exquise façon d’écrire sur cette matière. Voici la liste des ouvrages qui sont sortis de sa plume : 1- deux commentaires sur la Rissalah 2- un commentaire sur l’Irshad (Bonne direction) d’Ibn ‘Askar26 3- un commentaire du Précis de Sidi Khalil, dont j’ai pu voir certaines parties écrites de sa main. 4- un commentaire de la Ughlissiyya27 5-un commentaire de la Qortobiyya 6-un commentaire d’al Qâfiyya et Qodsiyya (Le saint poème) d’Al-Ghazali28 7-vingt et quelques commentaires sur les Sentences d’ Ibn ’At’aï’llah ; j’en vu les quinzième et dix-septième. Mon père m’a dit tenir, de certain Mecquois, que le nombre de ces commentaires est de vingt-quatre 8-deux commentaires sur les Litanies de la mer29 9-deux commentaires sur la Grande oraison d’Abul-Hassan ash-Shâdhili30 10-un commentaire des parties difficiles et obscures de la Grande oraison 11-un commentaire des Vérités et subtilités31 d’Al-Maqqari 12-un commentaire des Fragments d’ach-Shoshturi32 13-un commentaire des noms de Dieu 14-un commentaire des Observatoires, ouvrage sur le soufisme de son professeur Ahmad Ibn ‘Oqba 15-un livre intitulé : « Conseil désintéressé et complet donné à celui à qui Dieu a fait la grâce particulière de le préserver de tout mal »et l’abrégé du même ; 16- un livre dont le titre est : « L’aide du malheureux qui se dirige dans la voie qui mène à la grâce et réussite » ; 17- un livre qui traite des règles fondamentales du uploads/Litterature/ biographie-du-cheikh-zarruq.pdf
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- Publié le Jui 08, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
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