Maurice BLONDEL (1861-1949) Une énigme historique Le « Vinculum Substantiale »

Maurice BLONDEL (1861-1949) Une énigme historique Le « Vinculum Substantiale » d’après Leibniz et l’ébauche d’un réalisme supérieur Deuxième édition (1930) Un document produit en version numérique par Mr Damien Boucard, bénévole. Courriel : mailto :damienboucard@yahoo.fr Dans le cadre de la collection : "Les classiques des sciences sociales" dirigée et fondée par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi Site web : http ://classiques.uqac.ca/ Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi Site web : http ://classiques.uqac.ca Maurice Blondel, Le «Vinculum Substantiale» d’après Leibniz (1930) 2 Politique d'utilisation de la bibliothèque des Classiques Toute reproduction et rediffusion de nos fichiers est interdite, même avec la mention de leur provenance, sans l’autorisation formelle, écrite, du fondateur des Classiques des sciences sociales, Jean-Marie Tremblay, sociologue. 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Jean-Marie Tremblay, sociologue Fondateur et Président-directeur général, LES CLASSIQUES DES SCIENCES SOCIALES. Maurice Blondel, Le «Vinculum Substantiale» d’après Leibniz (1930) 3 Un document produit en version numérique par Damien Boucard, bénévole. Courriel : mailto :damienboucard@yahoo.fr Maurice Blondel Une énigme historique, le « Vinculum Substantiale » d’après Leibniz et l’ébauche d’un réalisme supérieur. (1930). Paris: Editions Gabriel Beauchesne, 1930, 2e édition, 146 pp. Polices de caractères utilisés : Pour le texte : Times New Roman, 12 points. Pour les citations : Times New Roman 12 points. Pour les notes de bas de page : Times New Roman, 12 points. Pour le grec ancien : TITUS Cyberbit Basic (disponible à : http ://titus.fkidg1.uni-frankfurt.de/unicode/tituut.asp) Les entêtes et numéros de pages de l’édition originale sont entre [ ]. Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word 2007 pour Windows. Mise en page sur papier format LETTRE (US letter), 8.5’’ x 11’’) Édition complétée à Chicoutimi, Ville de Saguenay, Québec, le 9 janvier 2010. Maurice Blondel, Le «Vinculum Substantiale» d’après Leibniz (1930) 4 Maurice Blondel, Le «Vinculum Substantiale» d’après Leibniz (1930) 5 Table des matières LETTRE D’ENVOI AU R. P. AUGUSTE VALENSIN SOURCES DE LA DOCTRINE du Vinculum substantiale. BIBLIOGRAPHIE CHAPITRE I CHAPITRE II CHAPITRE III CHAPITRE IV CHAPITRE V CHAPITRE VI CONCLUSION APPENDICE A APPENDICE B APPENDICE C APPENDICE D Table des matières originale Maurice Blondel, Le «Vinculum Substantiale» d’après Leibniz (1930) 6 [V] LETTRE D’ENVOI AU R.P. AUGUSTE VALENSIN _________________ Retour à la table des matières Mon Révérend Père et très Cher Ami, Vous avez bien voulu me demander s’il ne me semblerait pas instructif de publier une traduction et un commentaire de la thèse latine que j’avais intitulée : De Vinculo substantiali et de Substantia composita apud Leibnitium. Vous désireriez en outre savoir comment j’ai été amené à étudier cette question qui a paru très « spéciale » et même à peine « sérieuse » à la plupart des historiens de Leibniz. Vous souhaitez enfin que je vous fasse connaître le sens initial de mon effort d’exégèse et d’interprétation, la portée historique que j’ai cru découvrir en ce problème, l’intérêt dogmatique qui m’y a longuement attaché et les réflexions nouvelles qu’après plus de trente-cinq ans me suggère une révision de ce travail ancien où, comme je le rappelais naguère 1, se trouve une des [VI] « cellules-mères » de la doctrine à laquelle je reste fidèle. 1 Cf. Itinéraire philosophique, publié par Frédéric Lefèvre aux éditions Spes, p. 57 et « Patrie et Humanité », p. 20. Les références sauf indication contraire renvoient le lecteur à l’édition Gerhardt en 7 volumes in-quarto ; le chiffre romain indique le tome ; les autres chiffres, la page et, en cas Maurice Blondel, Le «Vinculum Substantiale» d’après Leibniz (1930) 7 Une « traduction littérale » me semble peu utile : les lecteurs désireux et capables d’étudier à fond ce sujet par ses côtés ardus, ne sont pas arrêtés par un latin qui emprunte à Leibniz lui-même ses mots techniques et qui, surtout pour mon commentaire personnel, reste partout rudimentaire comme une mince enveloppe sous laquelle on retrouve sans peine le texte français. Aussi, au lieu de reprendre un nouvel épluchage des documents auxquels il est aisé de se reporter et pour faire plus vite, plus clairement ressortir ce qu’il y a, j’ose dire, de captivant dans une telle investigation, il me semble commode et avantageux d’offrir un exposé libre et bref de la question ; j’insisterai donc principalement sur la signification permanente et la valeur toujours actuelle d’un débat qui dépasse singulièrement l’occasion où il est né et même les limites où, quoique déjà étendu, il s’est restreint entre les deux correspondants : ceux-ci en ont sans doute entrevu, mais ils n’ont peut-être fait qu’en entrevoir la portée véritable. Avant d’aborder cette étude sommaire, je me borne, dans cette lettre d’envoi, à satisfaire votre curiosité personnelle sur la façon dont j’ai été amené à explorer ce coin réputé obscur et mal famé de la philosophie, leibnizienne : j’espère, mieux encore qu’autrefois, montrer que cette obscurité ne nous engage dans aucun piège et qu’elle conduit ceux qui comme vous [VII] ont la hardiesse de vouloir la traverser, vers une belle et précieuse lumière. * * * Dans le cours qu’il professait à la Faculté de Dijon, durant l’hiver 1879, le doyen Henri Joly consacra une leçon à la correspondance de Leibniz et du Père Des Bosses. Élève de philosophie au Lycée, je suivais cet enseignement très vivant qui rendait attrayantes les questions même les plus abstruses. Contrairement à l’opinion à peu près unanime des historiens, Henri Joly d’utilité, la date de la lettre ou de l’ouvrage est mentionnée. Le mot « thèse » se rapporte, dans les notes, à la thèse latine De Vinculo Substantiali apud Leibnitium, in-8 de 80 pages, Paris, Alcan, 1893 — (épuisée). J’ajoute qu’on trouvera dans la thèse des analyses, des discussions et des citations qui n’ont pu trouver place dans le présent exposé, en outre quelques documents inédits. Maurice Blondel, Le «Vinculum Substantiale» d’après Leibniz (1930) 8 déclara que, dans l’hypothèse du Vinculum, Leibniz avait vu sincèrement un de ces « possibles métaphysiques » que sa fertilité d’invention ne se lassait pas de susciter, à l’imitation de ces fulgurations divines qui produisent toutes les essences, toutes les natures intelligibles, même celles qui ne sont et ne seront pas réalisées. L’explication qu’il donna des raisons du Vinculum pour Leibniz répondait, comme par une « harmonie préétablie », à mon besoin encore très vague, mais déjà très vif, d’un réalisme spirituel, ennemi d’un symbolisme idéaliste et d’un individualisme abstrait : ce que j’entrevoyais, sous l’hypothèse provoquée par les questions stimulantes d’un religieux catholique et par les méditations spontanées de Leibniz, c’était, non pas un problème théologique et restreint à un aspect du dogme eucharistique, mais la justification des « vérités incarnées » ; — mais la réhabilitation de la lettre et de la pratique ; — mais la primauté de ce qui est ultérieur, actualisé et un, sur ce qui est dissocié par l’analyse, ramené à des éléments antérieurs ou à des abstractions ; — mais [VIII] l’efficience positive de la cause finale et la valeur originale de l’action, lien de la nature et de la pensée ; — mais l’union réelle des esprits formant comme un corps, comme une « substance nouvelle », comme une composition plus une, plus substantielle que les éléments qu’elle domine et qu’elle élève à son unité supérieure : « unum corpus muti sumus ». Et, continuant à méditer ce texte qui m’était resté dans la mémoire : « ex pluribus substantiis oritur una nova », je songeais que la vraie perspective de la philosophie métaphysique, morale, sociale, religieuse, consisterait peut-être à intervertir l’ordre habituel qui procède trop exclusivement par analyses fictives, en assujettissant indûment la vie profonde, l’ordre même de l’action et de la foi, aux lois d’un entendement discursif qui, lui, va, par abstraction et rétrospection, au rebours de la nature et de l’âme. Dès lors (et malgré l’importance extrême que j’attachais à la réhabilitation de la pratique littérale et sacramentelle dont l’idéalisme à l’Allemande, le symbolisme à la Renan, et tout ce néo-christianisme, prélude du modernisme, alors en faveur dans beaucoup de milieux cultivés, avaient méconnu et discrédité la valeur), je ne me suis jamais assujetti dans la controverse sur le Vinculum à l’aspect particulier du problème de uploads/Litterature/ blondel-maurice-une-enigme-historique-le-vinculum-substantiale-d-x27-apres-leibniz-et-l-x27-ebauche-d-x27-un-realisme-superieur-1924.pdf

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