G. Brandes L'ECOLE ROAANTIQUE EN FRANCE t- PARIS A. AICHALON 26, Eue Monsieur l
G. Brandes L'ECOLE ROAANTIQUE EN FRANCE t- PARIS A. AICHALON 26, Eue Monsieur le Prince, 26 1902. G. Brandes Les grands courants littéraires au XIX^ siècle. L'ÉCOLE ROMANTIQUE EN FRANCE. Ouvrage traduit sur la 8« édition allemande par A. Topin Professeur au collège de Blois. Précédé d'une Introduction par Victor Basch Professeur à l'Université de Reunes. Paris A, Mi chai on. 1902. Tous droits réservés. jjis-uous mil linit cent trente, Epoque fulgurante, Ües luttes, ses ardeurs Th. (le Banville. A mon cher maître, M. Basch, Hommage de respectueuse affection et de reconnaissance. A. Topiii. Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottawa http://www.archive.org/details/lcoleromantiquOObran Table des matières. pages Préface VII à XXIV. I. La scène politique 1 IL La génération de 1830 7 III. Le Romantisme 17 IV. Nodier 33 V. Coup d'oeil rétrospectif — Influences étrangères 45 VI. Coup d'oeil rétrospectif — Influences nationales 59 VU. Poésies de de Vigny et „Orientales" de V. Hugo 70 VIII. Hugo et Musset 79 IX. Musset et George Sand 94 X. Alfred de Musset 109 XL George Sand 120 XII. Balzac 147 XIII. id 158 XIV. id 163 XV. id 169 XVI. id 174 XVII. id 186 XVm. Beyle 191 XIX. id 203 XX. id 214 XXI. Mérimée 225 XXII. Beyle et Mérimée 233 XXm. Mérimée 246 XXIV. id 253 XXV. id 260 XXVL Mérimée et Gautier 267 — VI — pages- XXVII. Gautier 272- XXVm. id 282 XXIX. Sainte-Beuve 292 XXX. id 305 XXXI. Sainte-Beuve et la critique moderne . . 311 XXXII. Le drame — Vitet, Dumas, de Vigny, Hugo 322: XXXIII. Le mouvement politique et social dans la littérature— Saint-Simon et sa doctrine . 341 XXXIV. Les Méconnus et les Oubliés 364- XXXV. Conclusion 382: Errata Introduction. Le volume que voici est, je crois, la ])reuiière oeuvre de Georg Brandes que l'on ait entrepris de traduire en français. Le nom du grand critique danois n'est certes pas inconnu chez nous. M. Brunetière l'a plus d'une fois recommandé, bien qu'avec des réserves, à ses lecteurs. M. Jean Thorel lui a consacré dans la Eevue des Deux-Mondes une étude, beaucoup trop sévère à mon sens, mais sérieuse et complète. Il a eu avec M. Faguet et M. Jules Lemaître des polémiques retentissantes qui, des revues, ont fait passer son nom dans les quotidiens qui dispensent la grande réputation. Non, il n'est plus vrai le mot d'une si jolie imipertinence que M. Jules Lemaître dit à M. Brandes, il y a quelques années, et que celui-ci m'a transmis avec une self-ironie un peu amère: „Mais on vous connaît très-bien à Paris : seulement on vous y appelle Marthe." Mais ce qui est vrai, c'est que jusqu'ici les lecteurs français ne sachant pas l'allemand ne pouvaient connaître M. Brandes que de seconde main. Les voilà enfin, en face, non plus d'une analyse ou d'une appréciation critique, mais d'une oeuvre. Pour mon compte, il y a de longues années que j'ai formulé le voeu de voir l'ouvrage principal de M. Brandes incorporé dans notre littérature critique et, dans un article de Cosmopolis, j'avais attiré tout particulièrement l'attention sur l'Ecole K m a n t i q u e en France. Je suis heureux de voir mon désir réalisé, au moins en partie, et de le voir réalisé par un de mes anciens élèves qui s'est acquitté de la tâche délicate qu'est toute traduction avec, toujours, beaucoup de conscience et avec, le plus souvent, beaucoup de bonheur. — VIII I. Georg Brandes est né à Copenhague le 4 février 1842. A peine sorti de l'Université de sa ville natale, il se lance dans la bataille littéraire et, dès sa première oeuvre, „Dualismen i vor nyeste Pliilosophi"fl866),ilrévète une hardiesse de conception de vie et une intrépidité dans la position et la solution des problèmes les plus dangereux qui firent de lui l'un des plus valeureux champions du radicalisme européen. Rapidement, il s'était affranchi des lourdes entraves delà doctrine hégélienne quipesait encore sur les esprits danois, alors que, partout ailleurs, elle n'était plus quim souvenir lointain. Après avoir manifesté des sympathies pour la gauche hégélienne, il prend conscience que cette gauche elle-même reste embarrassée dans les liens de l'Ecole et il prend définitivement congé de la logomachie creuse qu'était devenu l'hégélianisme entre les mains des épigones du Maître. Il comprit qu'entre l'orthodoxie et le libre examen aucune conciliation n'était possible et qu'il fallait se décider pour l'une ou pour l'autre. Pour lui son choix était fait. Les inspirateurs de sa pensée furent désormais non plus les métaphysiciens et les théologiens allemands, mais les psychologues et les sociologues français et anglais: Auguste Comte, John Stuart Mill, Sainte- Beuve, Eenan et Taine. C'est ce dernier qui exerça sur son esprit l'influence la plus profonde et la plus durable. Avec ce guide tjTannique mais sûr, il abandonna à jamais les landes grises de la spéculation, pour se vouer tout entier à l'esthétique et à la critique. Les ,,Aesthetiske Studier" (1868), les „Kritiker og Portraiter" (1870), et surtout „Den franske Aesthetiki vor Dage" (1870) — ouvrage consacré à Taine — sont tout imprégnés des idées du grand maître français même quand il semble s'en éloigner. A partir de ce moment, la voie de Brandes est tracée et il y avance avec une sûreté, une hardiesse et un succès toujours croissants: il sera esthéticien et critique, c'est-à-dire psychologue et historien. Pour se préparer à sa tâche, il sent qu'il lui faut quitter le Danemark: là, — IX — son centre de perspective était nécessairement trop étroit et s'il pouvait s'y documenter par des livres, il n'y trouvait pas cette atmosphère excitante et vivifiante que l'on ne respire que dans les grands centres où se forgent les idéals et où s'élaborent, comme dans de gigantesques usines intellectuelles, l'art et la science de l'Europe. Aussi üt-il de longs séjours en Italie, en Allemagne, en Angleterre et à Paris où il se lia avec les artistes et les penseurs les plus éminents. Kevenu à Copenhague avec le fervent désir de communiquer à ses compatriotes le riche butin •qu'il avait accumulé, il tombe au milieu de la plus ardente réaction politique et religieuse. Mais les obstacles De font qu'aviver son humeur combative et, en 1871, il commence à l'Université de Copenhague ses fameuses conférences sur les ,,Courants directeurs de la Littérature du XIX^ siècle", conférences qui furent imprimées dès l'année suivante et qui, achevées et réunies, formèrent le grand ouvrage en six volumes qui est le titre le plus solide de Brandes à la notoriété européenne. Le succès de ces conférences fut prodigieux. Les auditeurs de Brandes, enfermés jusqu'ici dans Ja prison des abstractions et dans les dédales de la dialectique, se trouvaient transportés tout à coup en plein jour, en pleine lumière, en plein air. Comme par un coup de baguette magique, les pays Scandinaves qui s'étaient tenus loin du grand mouvement européen et qui cherchaient encore des inspirations dans la flamme éteinte des formules du romantisme allemand, se rouvrent aux courants intellectuels de l'occident. Darwin, Stuart Mill, Max Müller, Taine, Kenan, Flaubert, toute la science, toute la critique, tout l'art moderne pénètre comme un soaffle régénérateur dans le monde du Nord. Des continents d'idées nouvelles se découvrent aux yeux éblouis des septentrionaux assoupis. Etudiants, professeurs, littérateurs, artistes, tous sont entraînés. La littérature danoise s'éveille de son rêve, quitte la table de thé autour de laquelle elle s'était attardée à „esthétiser" alors que, partout en Europe, se livraient les plus mémorables batailles, pour reprendre «contact avec la réalité vivante. Et le mouvement imprimé --r- X — par cette parole ardente, ne s'arrête pas au Danemark, La Suède et la Norwège suivent le petit pays qu'elles avaient eu jusqu'ici la prétention de devancer. Un écrivain aussi illustre que l'était déjà alors B. Bjürnson, troublé jusqu'au plus intime de sa conscience artistique par les horizons illimités évoqués par le jeune enclianteur, éprouve- le besoin d'arrêter, pendant plusieurs années, sa production pour lire, pour s'élargir, pour s'approfondir, pour se renouveler. On imagine sans peine la fureur des orthodoxes: si l'on n'y mettait bon ordre, toute la jeunesse Scandinave allait être irréparablement séduite, corrompue et perdue à tout jamais pour la bonne cause. Ils manoeuvrèrent si bien que les portes de T Université furent fermées à l'initiateur. Brandes cependant fait tête à l'orage. Sans désemparer, il lance sur le marché littéraire des monographies psychologiques de tout premier ordre: „Ferdinand Lassalle" (1877), „Sören Kierkegaard" (1877), „Danske Digtere" (1877), „Esajas Tegner" (1877), „Benjamin Disraeli" (1878) qui auraient suffi à illustrer n'importe quel écrivain d'un grand pays. Kien n'y fit. L'orthodoxie ne désarma pas. Plus l'ennemi faisait preuve de talent, plus il était dangereux et plus il était méritoire de le combattre sans merci. Brandes fut obligé d'abandonner la partie et d'aller vivre à. l'étranger. Il se fixa d'abord à Berlin. Il connaissait sans doute dès lors admirablement la littérature et la langue allemandes. Mais il s'agissait maintenant pour lui de se faire une nouvelle patrie intellectuelle, de penser et d'écrire dans une langue étrangère. La persévérance de uploads/Litterature/ brandes-georg-l-ecole-romantique-en-france.pdf
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- Publié le Aoû 14, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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