Carole BUFFA-POTENTE Mémoire présenté en vue de l’obtention du grade de Docteur

Carole BUFFA-POTENTE Mémoire présenté en vue de l’obtention du grade de Docteur de l'Université de Nantes sous le sceau de l’Université Bretagne Loire École doctorale : Cognition, Education, Interactions Discipline : Sciences de l'éducation Unité de recherche : Centre de Recherche en Education de Nantes (CREN) Soutenue le 14 novembre 2016 La pédagogie universitaire en question(s) Points de vue d'étudiants en reprise d'études en master, d'enseignants-chercheurs et de responsables institutionnels JURY Rapporteurs : Emmanuelle ANNOOT, Professeur, Université de Rouen Saeed PAIVANDI, Professeur, Université de Lorraine Examinateurs : Jean-Pierre BOUTINET, Professeur émérite, UCO d'Angers Francis LESOURD, Maître de conférences, Université de Paris 8 Président du jury : Brigitte ALBERO, Professeur, Université de Rennes 2 Directeur de Thèse : Martine LANI-BAYLE, Professeur, Université de Nantes La pédagogie universitaire en question(s) 2 La pédagogie universitaire en question(s) 3 Remerciements Je remercie très sincèrement : Mon conjoint, mes enfants, ma sœur, mes parents, ma famille et mes ami-e-s pour leur soutien tout au long de cette aventure. Les différentes personnes rencontrées dans un cadre professionnel sur le terrain. Alexandre, Anna, Anne-Sophie, Bruno, Clarisse et Perrine qui ont bien voulu me consacrer du temps pour m'expliquer leur vécu en master. Florence, Frédéric, Marc, Nadia, Nicole et Xavier qui ont accepté de me faire partager leurs missions au quotidien à l'université. Alice, Dominique et Valérie pour leur expertise. Martine Lani-Bayle pour sa confiance, la perspicacité de ses remarques, de ses critiques et la liberté qu'elle m'a laissée dans cette recherche. Les doctorants du CREN pour nos échanges et le partage de projets. Le jury qui a répondu favorablement pour lire et évaluer mon travail en construction depuis le master. La pédagogie universitaire en question(s) 4 Sommaire Remerciements ........................................................................................................................... 3 Avant-propos .............................................................................................................................. 5 Introduction ................................................................................................................................ 9 Partie I – Retour "adulte" à l'université .............................................................................. 13 Chapitre 1 – Qui est l'adulte postmoderne ? ............................................................................. 14 Chapitre 2 – Un sujet inachevé, immature ou infantilisé ? ...................................................... 19 Chapitre 3 – La spécificité des motivations ............................................................................. 23 Chapitre 4 – Un sujet responsable de sa vie, "condamné" à réussir ......................................... 34 Chapitre 5 – Doit-on éduquer les adultes et avec quelle finalité ? ........................................... 44 Partie II – Image, place et rôle de l'université ..................................................................... 51 Chapitre 6 – Des adultes en reprise d'études à l'université ....................................................... 52 Chapitre 7 – L'avant-gardisme de Paris 8 Vincennes Saint-Denis ........................................... 58 Chapitre 8 – Quelle politique actuelle pour des adultes en reprise d'études en master ? ......... 64 Chapitre 9 – Le malaise de l'université un peu plus encore depuis la loi LRU ........................ 69 Chapitre 10 – La recherche priorisée au détriment de la qualité de l'enseignement ................ 76 Partie III – Une approche pédagogique sur-mesure pour un public spécifique ?............ 83 Chapitre 11 – Pédagogie ou andragogie : au-delà du poids et du choix des mots ................... 84 Chapitre 12 – Impact des émotions sur le plan cognitif ........................................................... 96 Chapitre 13 – Relation, séduction ou rencontre pédagogique ? ............................................. 101 Chapitre 14 – Des pratiques pédagogiques universitaires concrètes ...................................... 115 Partie IV – Terrain de recherche et méthodologie ............................................................ 135 Chapitre 15 – Pourquoi une recherche qualitative ? .............................................................. 136 Chapitre 16 – Les récits d'enseignants et d'étudiants se font-ils écho ? ................................. 154 Chapitre 17 – Points de vue d'étudiants responsables en reprise d'études ............................. 264 Chapitre 18 – Points de vue d'universitaires animés par leur mission d'enseignement ......... 284 Partie V - Quels possibles malgré les freins ? .................................................................... 301 Chapitre 19 – Quels points de rencontre pour un travail ensemble ? ..................................... 302 Chapitre 20 – Retour sur la problématique et l'hypothèse de travail ..................................... 318 Chapitre 21 – Pistes de réflexion ............................................................................................ 323 Conclusion - Ouverture .......................................................................................................... 340 Annexes - trames et transcriptions d'entretiens (non accessibles) ...................................... 345 Bibliographie .......................................................................................................................... 353 Index des auteurs .................................................................................................................... 359 Liste des schémas et des tableaux .......................................................................................... 361 Table des matières .................................................................................................................. 363 La pédagogie universitaire en question(s) 5 Avant-propos Commencer par présenter mon parcours dans les grandes lignes a pour objectif de comprendre la genèse de cette recherche mais aussi les inévitables orientations subjectives qui à mon sens, l'éclairent voire l'alimentent. Cette prise de conscience dans ce travail impliqué me permet de veiller à une prise de recul dans le sens où il n'est pas question de généraliser à partir de mon cas particulier. Même si ce projet de thèse est peut-être aussi une façon d'être à la recherche de soi, cette quête n'est pas ici prioritaire. J'ai grandi dans les années 1970-1980 dans une classe dite "moyenne" mais une certaine aversion pour ce terme m'invite à préférer un milieu modeste synonyme pour moi d'humilité, de savoir rester à sa place en s'en contentant, assez révélateur de mon vécu. J'ai été élevée avec une sœur de deux ans plus jeune que moi avec la particularité, pour l'époque, de la rémunération de notre mère supérieure à celle de notre père. Reconnue professionnellement, elle a évolué tout au long de sa carrière. Matériellement, je n'ai manqué de rien. Sur le plan affectif non plus, malgré quelques maladresses, à certains moments. Comme beaucoup, mes parents ont fait de leur mieux. De mon éducation, je garde la transmission des valeurs d'écoute, de discipline malgré la liberté de parole, du respect de l'autre, du travail si possible bien mené jusqu'à son terme. Scolarisée depuis l'âge de deux ans dans la même école maternelle, aucun enseignant, aucun apprentissage ne m'est resté en mémoire. Du primaire au lycée, je me souviens, en revanche, assez précisément des professeurs, de certains cours, de leurs dires. J'ai longtemps travaillé pour faire plaisir à mes parents, aux enseignants, ne voyant pas grand intérêt aux matières obligatoires dont je me demandais bien à quoi les enseignements allaient bien pouvoir nous servir concrètement dans l'existence. Bonne élève jusqu'en 5ème, j'ai ensuite eu un parcours adolescent chaotique capable du meilleur comme du pire, souffrant d'un manque de culture générale et de méthodologie au collège et lycée. Attirée par les métiers du social, de l'humain en général, ma première intention était de m'inscrire en psychologie à l'université. J'opterai néanmoins pour des études courtes en BTS bureautique bilingue poursuivies en TS + marketing bilingue. Probablement pour remplir un projet parental. La pédagogie universitaire en question(s) 6 Aussi, la reprise d'études que j'ai délibérément choisie par plaisir est la mienne. Après dix ans d'activité professionnelle en tant qu'assistante de direction, j'avais le sentiment d'avoir fait le tour de mon poste mais surtout j'avais décidé de prendre du temps, lors d'un congé parental, pour m'occuper de mes deux jeunes enfants. J'imaginais alors que des cours en sciences de l'éducation intéresseraient concrètement mes préoccupations maternelles avec le pari que la charge de travail ne prendrait pas le pas sur ce rôle qui me tenait à cœur. Dans ce sens, la distance restait la seule alternative envisagée pour que je puisse avoir envie d'apprendre tout en adaptant mes horaires de travail pour ne délaisser personne sur le plan familial. Effectivement en tant qu'adulte, je ne pouvais envisager, à aucun moment, des déplacements pour écouter des professeurs que je n'aurais pu choisir, une façon aussi de fuir l'enseignement traditionnel imposé. Je préférais être responsable de ma formation qui m'appartenait, sans compte à rendre si ce n'était ma propre envie de réussir, un essai pour voir à quoi ressemblait la fac... Bien sûr, j'allais inéluctablement subir certains cours, certains écrits, l'évaluation orale et écrite du mémoire à produire mais parce que j'avais opté pour l'université, synonyme pour moi d'acquisition de connaissances et de liberté de penser, je souhaitais pouvoir faire des choix. Pourtant le regard de l'autre avait, malgré mes premières impressions, un poids considérable dans ce projet éminemment personnel dont j'ai peu parlé. A la fois, une envie de réussir pour moi et quelques autres, avec en filigrane, l'objectif de décrocher un bac + 5 imaginant qu'éventuellement, lorsque je reprendrai une activité professionnelle, ces études pourraient me servir à quelque chose sans savoir précisément à quoi. J'ai donc repris à zéro, en licence sur deux ans, malgré mon bac + 3, en l'absence d'expérience professionnelle dans le champ de l'éducation et de la formation. La pédagogie à Lyon, où je me suis inscrite via le CNED en 2006, était plutôt scolaire avec de nombreuses théories, de concepts à acquérir. Les étudiants s'entraidaient sur les forums où les enseignants invisibles ou presque n'intervenaient pas mais prenaient le temps d'annoter les copies d'entraînement. Je me souviens attendre avec une certaine inquiétude les notes et leurs commentaires après un cheminement laborieux voire douloureux, très tôt le matin ou tard le soir, pour me lancer dans la rédaction d'une dissertation. J'avais peur d'écrire. Je n'avais rien à dire. A force de persévérance, je redoutais de moins en moins, au fil du temps et des cours, "le jugement". Les examens se faisaient sur table. A près de 600 étudiants la première année, les taux d'échec et d'abandon étaient conséquents. J'ai particulièrement apprécié le suivi à distance et lors des regroupements d'une tutrice pour un dossier méthodologique que nous avions à remettre. La uploads/Litterature/ buffa-potent-e.pdf

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