Th. Ponchon – CAPES – Écrit didactique – Saint-Pierre/XXX/2nde. 1 / 4 ÉCRIT DID

Th. Ponchon – CAPES – Écrit didactique – Saint-Pierre/XXX/2nde. 1 / 4 ÉCRIT DIDACTIQUE (10 pts) QUESTIONS : A) Approche de la séquence (4 pts) Définissez le titre d’une séquence dans laquelle pourrait s’inscrire le texte de M. PROUST, ainsi que l’œuvre picturale de GIORGIONE, à destination d’une classe de 2nde. Identifiez, en les justifiant, des objectifs pour la lecture, l’écriture et l’oral. B) Proposition didactique (6 pts) 1. Trouvez la phrase minimale dans la phrase entre [ crochets ] : « De même, quand elle lisait […] dans le registre de sa sensibilité. » (ll. 30-37). 2. À partir des occurrences présentes dans le texte et en prenant appui sur le document 2 grammatical, proposez un ensemble d’activités visant à construire, à consolider et à réinvestir la notion de rythmes avec une classe de 2nde. Vous justifierez vos choix en explicitant votre démarche. ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DU DOSSIER : –Texte : J.-H. B. de SAINT-PIERRE (1737-1814), « Le Repos de Virginie », Paul et Virginie (1788). –Document 1, iconographique : GIORGIONE, Vierge à l’enfant lisant (1505), (hsb, 76,7 x 60,2 cm), Ashmolean Museum. –Document 2, grammatical : Fiche de révisions Baccalauréat Général Français. https://www.letudiant.fr/boite-a-docs/document/autour-de-la-phrase-et-du-paragraphe.html Th. Ponchon – CAPES – Écrit didactique – Saint-Pierre/XXX/2nde. 2 / 4 TEXTE « Une lecture attendrie de François le Champi » 5 10 15 20 25 30 35 40 Maman s’assit à côté de mon lit ; elle avait pris François le Champi à qui sa couverture rougeâtre et son titre incompréhensible donnaient pour moi une personnalité distincte et un attrait mystérieux. Je n’avais jamais lu encore de vrais romans. J’avais entendu dire que George Sand était le type du romancier. Cela me disposait déjà à imaginer dans François le Champi quelque chose d’indéfinissable et de délicieux. Les procédés de narration destinés à exciter la curiosité ou l’attendrissement, certaines façons de dire qui éveillent l’inquiétude et la mélancolie, et qu’un lecteur un peu instruit reconnaît pour communs à beaucoup de romans, me paraissaient simples — à moi qui considérais un livre nouveau non comme une chose ayant beaucoup de semblables, mais comme une personne unique, n’ayant de raison d’exister qu’en soi — une émanation troublante de l’essence particulière à François le Champi. Sous ces événements si journaliers, ces choses si communes, ces mots si courants, je sentais comme une intonation, une accentuation étrange. L’action s’engagea ; elle me parut d’autant plus obscure que dans ce temps-là, quand je lisais, je rêvassais souvent, pendant des pages entières, à tout autre chose. Et aux lacunes que cette distraction laissait dans le récit, s’ajoutait, quand c’était maman qui me lisait à haute voix, qu’elle passait toutes les scènes d’amour. Aussi tous les changements bizarres qui se produisent dans l’attitude respective de la meunière et de l’enfant et qui ne trouvent leur explication que dans les progrès d’un amour naissant me paraissaient empreints d’un profond mystère dont je me figurais volontiers que la source devait être dans ce nom inconnu et si doux de « Champi » qui mettait sur l’enfant, qui le portait, sans que je susse pourquoi, sa couleur vive, empourprée et charmante. Si ma mère était une lectrice infidèle, c’était aussi, pour les ouvrages où elle trouvait l’accent d’un sentiment vrai, une lectrice admirable par le respect et la simplicité de l’interprétation, par la beauté et la douceur du son. Même dans la vie, quand c’étaient des êtres et non des œuvres d’art qui excitaient ainsi son attendrissement ou son admiration, c’était touchant de voir avec quelle déférence elle écartait de sa voix, de son geste, de ses propos, tel éclat de gaîté qui eût pu faire mal à cette mère qui avait autrefois perdu un enfant, tel rappel de fête, d’anniversaire, qui aurait pu faire penser ce vieillard à son grand âge, tel propos de ménage qui aurait paru fastidieux à ce jeune savant. [ De même, quand elle lisait la prose de George Sand, qui respire toujours cette bonté, cette distinction morale que maman avait appris de ma grand’mère à tenir pour supérieures à tout dans la vie, et que je ne devais lui apprendre que bien plus tard à ne pas tenir également pour supérieures à tout dans les livres, attentive à bannir de sa voix toute petitesse, toute affectation qui eût pu empêcher le flot puissant d’y être reçu, elle fournissait toute la tendresse naturelle, toute l’ample douceur qu’elles réclamaient à ces phrases qui semblaient écrites pour sa voix et qui pour ainsi dire tenaient tout entières dans le registre de sa sensibilité. ] Elle retrouvait pour les attaquer dans le ton qu’il faut l’accent cordial qui leur préexiste et les dicta, mais que les mots n’indiquent pas ; grâce à lui elle amortissait au passage toute crudité dans les temps des verbes, donnait à l’imparfait et au passé défini* la douceur qu’il y a dans la bonté, la mélancolie qu’il y a dans la tendresse, dirigeait la phrase qui finissait vers celle qui allait commencer, tantôt pressant, tantôt ralentissant la marche des syllabes pour les faire entrer, quoique leurs quantités fussent différentes, dans un rythme uniforme, elle insufflait à cette prose si commune une sorte de vie sentimentale et continue. M. Proust, Du côté de chez Swann, ch. 14 (1913) (636 mots) * Passé simple de l’indicatif. Th. Ponchon – CAPES – Écrit didactique – Saint-Pierre/XXX/2nde. 3 / 4 DOCUMENT 1, ICONOGRAPHIQUE GIORGIONE, Vierge à l’enfant lisant (1505) (hsb, 76,7 x 60,2 cm), Ashmolean Museum. Th. Ponchon – CAPES – Écrit didactique – Saint-Pierre/XXX/2nde. 4 / 4 DOCUMENT 2, GRAMMATICAL FICHE DE RÉVISIONS BACCALAURÉAT GÉNÉRAL FRANÇAIS Le mot et la phrase sont le cœur du texte. Au baccalauréat, vous travaillez sur des textes dans lesquels les mots et les phrases créent des réseaux. Ponctuation et rythme La ponctuation aide à la lisibilité du texte, votre devoir comme l’extrait d’une œuvre d’auteur. La ponctuation La ponctuation sert à organiser la phrase, insérer dans la phrase et elle indique l’intonation de la phrase. Elle sert aussi à introduire du discours. Le point : termine la phrase et correspond à quatre modalités du discours. Les différents types de phrases prennent en charge l’intention du locuteur ; La phrase déclarative énonce un fait, une réalité. (.) Ex : Je suis fatigué.La phrase interrogative pose une question. (?) Ex : Comment se porte Mme Dimanche, votre épouse ? (Molière)La phrase exclamative exprime une émotion, un sentiment. (!) Ah ! Non ! C’est un peu court, jeune homme ! (Rostand)La phrase impérative exprime un ordre, une demande. (./ !) Ex : Donnez-moi ce bouquet.La virgule marque une pause dans le propos et permet la succession de termes (énumération, gradation).Les deux points introduisent une explication, une énumération.Les parenthèses ou les tirets introduisent un propos supplémentaire au propos principal.Les guillemets introduisent une citation.La ponctuation sert l’expressivité du texte, la mise en relief des termes importants et le rythme. Le rythme Le rythme de la phrase est binaire ou ternaire, croissant ou décroissant. Binaire : La phrase est organisée autour de deux groupes de mots de longueur équivalente. Ex : Tu as bien fait d’arriver, j’allais quitter l’appartement. Ternaire : La phrase comporte trois groupes de longueur équivalente. Ex : Elle avait reçu beaucoup d’éducation, elle écrivait comme un greffier, et avait appris à lire à son fils. (Balzac) Croissant : Les groupes de mots dans la phrase sont de plus en plus longs. Ex : Va-t-en, chétif insecte, excrément de la terre. (La Fontaine) Décroissant : Les membres de la phrase sont de plus en plus courts. Ex : Vous aviez demandé à me voir, vous m’avez vue, je m’en vais, adieu. Les figures de style Figures de répétition Anaphore : Elle reprend un mot ou une expression en début de phrase, de vers ou de groupes de mots. Parallélisme : C’est une reprise de mots dans une construction syntaxique qui se répète plusieurs fois. Figures de construction Chiasme : Le chiasme place en ordre inverse les éléments de deux groupes de mots identiques. Ex : Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger. (Molière) Antithèse : Elle rassemble dans une même phrase deux idées qui s’opposent. Ex : En mon pays, suis en terre lointaine. (Villon) Asyndète : C’est l’absence de connecteur logique entre les groupes de mots ou les phrases. — https://www.letudiant.fr/boite-a-docs/document/autour-de-la-phrase-et-du-paragraphe.html uploads/Litterature/ capes-entrainement-ecrit-rythmes-proust-2de 1 .pdf

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