1/6 Par Amélie Vioux Chant d’automne, Baudelaire : commentaire commentairecompo

1/6 Par Amélie Vioux Chant d’automne, Baudelaire : commentaire commentairecompose.fr/chant-d-automne-baudelaire Voici une analyse du poème « Chant d’automne » de Baudelaire extrait de son recueil Les Fleurs du Mal (1857). Chant d’automne, Baudelaire, introduction : « Chant d’automne » appartient à la section « Spleen et Idéal » des Fleurs du Mal et au cycle de poèmes adressés à Marie Daubrun. (Voir aussi le fiche de lecture pour le bac sur Les Fleurs du Mal) Questions possibles à l’oral de français sur « Chant d’automne » : ♦ Quels sont les sentiments du poète ici ? Comment sont-ils exprimés ? ♦ Commentez la composition du poème. ♦ Que représente ici la femme pour le poète ? ♦ De quelle manière se joue ici le rapport entre Spleen et Idéal ? ♦ Quel est le registre dominant dans ce poème ? Annonce du plan : Dans ce poème divisé en deux parties, Baudelaire évoque avec angoisse et nostalgie la fin de l’été. Si le poème est dominé par le Spleen (I), une issue semble possible grâce à la femme aimée et à la poésie (II). I – Un poème dominé par le Spleen A – Angoisse du poète face au passage du temps Le temps est omniprésent dans le poème « chant d’automne ». 2/6 On relève tout d’abord le champ lexical du temps et de la durée : "« Bientôt », « trop courts » (v. 1-2), « déjà » (v. 3), « en grande hâte » (v. 14), « hier » (v. 15), « aujourd’hui » (v. 18), « éphémère » (v. 23), « courte »" (v. 25). Baudelaire reprend ici le motif romantique traditionnel de la fuite du temps. Cette fuite est évoquée principalement à travers le cycle des saisons :" « étés » (v. 2), « l’hiver » (v. 5), « l’été » (v. 15, v. 27), « l’automne »" (v. 15, v. 24). Le passage du temps est renforcé par la conjugaison. En effet, on passe du futur au présent ou du présent au passé : "« plongerons » (v. 1), « J’entends » (v. 3), « va rentrer » (v. 5), « sera » (v. 8), « J’écoute », « on bâtit » (v. 9-10), « est » (v. 11), « Il me semble », « on cloue » (v. 13-14), « c’était » (v. 15), « sonne », « J’aime »" (v. 16-17), … Le passage du temps est pour le poète vecteur d’angoisse. DEVIENS MEMBRE Accède à TOUT le contenu Reçois ma formation GRATUITE en 10 vidéos sur le bac de français Choisis ta classe : 1re générale 1re techno Seconde Enseignant Ainsi, l’approche de l’hiver entraîne une accumulation de sentiments négatifs marqués dans l’énumération de la deuxième strophe : "« colère, Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé »" (v. 5-6). Par ailleurs, l’arrivée prochaine de l’hiver est synonyme de mort. On trouve ainsi dans le poème un vaste champ lexical de la mort : « ténèbres » (v. 1), "« Adieu », « funèbres » (v. 2-3), « l’échafaud » (v. 10), « cercueil » (v. 14), « la tombe »" (v. 25). L’angoisse du poète face au temps est accentuée par une personnification de l’hiver et de la mort : "« Tout l’hiver va rentrer dans mon être » (v. 5), « La tombe attend – elle est avide ! »" (v. 25). La mort, qualifiée par l’adjectif « avide », apparaît comme une figure vampirique. Enfin cette angoisse de la mort constitue une souffrance physique et morale, ce qui transparaît notamment à travers les comparaisons : "« Mon cœur ne sera plus qu’un bloc rouge et glacé » (v. 8), « Mon esprit est pareil à la tour qui succombe/Sous les coups 3/6 du bélier infatigable et lourd »" (v. 11-12). B – Un chant mélancolique Le poète est en proie au spleen, sentiment mélancolique lié à la fuite du temps. Cette mélancolie est ici liée à la fin de l’été que Baudelaire évoque avec nostalgie : "« en regrettant l’été blanc et torride »" (v. 27). Ainsi, la fin de « l’arrière-saison » (v. 28) est vécue comme la perte irrémédiable d’une chose chère : « Adieu, vive clarté de nos étés trop courts ! » (v. 2), "« C’était hier l’été ; voici l’automne! Ce bruit mystérieux sonne comme un départ »" (v. 15-16). La mélancolie du poète s’exprime à travers la monotonie : "« bercé par ce choc monotone »" (v. 13). Ce chant d’automne monotone (les deux termes sont d’ailleurs liés par la rime aux vers 13 et 15) est marqué par la régularité de l’alexandrin et l’assonance en « ou » qui renforcent la sensation de bercement :" « nous », « courts », « cours » (v. 1 à 4), « Tout », « rouge » (v. 5 et 8), « J’écoute », « sourd », « tour », « sous les coups », « lourd » (v. 9 à 12), « cloue » (v. 14), « Douce », « tout aujourd’hui », « ni votre amour, ni le boudoir » (v. 18-19), « pourtant », « pour », « Amante ou sœur, soyez la douceur », « ou d’un soleil couchant » (v. 21 à 24), « Courte tâche ! », « genoux », « Goûter », « doux »" (v. 25 à 28). C – Entre Spleen et Idéal : le choc des extrêmes Le terme de « choc » est répété dans la première partie du poème : "« chocs funèbres » (v. 3), « choc monotone »" (v. 13). Il est renforcé par un champ lexical de la chute et du choc :" « tomber » (v. 3), « tombe », « l’échafaud » (v. 9-10), « succombe », « les coups du bélier » (v. 11-12), « cloue » (v. 14) et par une allitération en « k » qui fait entendre les échos du choc : « clarté », « courts », « chocs », « cours », « colère » (v. 1 à 5), « Mon cœur ne sera plus qu‘un bloc », « J’écoute en frémissant chaque bûche qui tombe » (v. 8-9), « qu‘on bâtit n’a pas d’écho », « qui succombe », « les coups » (v. 10-12), « choc », « Qu‘on cloue en grande hâte un cercueil quelque part », « Pour qui ? » "(v. 13-15). Ce choc est celui des extrêmes : obscurité et lumière, chaud et froid, spleen et idéal. Ainsi la "« vive clarté » (v. 2) de « l’été blanc et torride » (v. 27) se heurte aux « froides ténèbres » (v. 1) de l’hiver et au cœur désormais « glacé »" (v. 8) du poète. Ainsi, la fusion du chaud et du froid à l’origine du choc se réalise dans les oxymores : "« dans son enfer polaire », « un bloc rouge et glacé »" (v. 7-8). Transition : Mais cette fusion des contraires n’est-elle pas une caractéristique de l‘idéal poétique baudelairien ? Il semble en effet que le poète cherche une issue au spleen à travers la femme aimée et la poésie. 4/6 II – Une issue possible grâce à la femme et à la poésie A – Apparition de la femme : une figure maternelle et apaisante Dans la deuxième partie de « chant d’automne », Baudelaire s’adresse directement à la femme aimée sous le mode de l‘impératif : « Et pourtant aimez-moi, tendre cœur ! soyez mère », "« soyez la douceur éphémère » (v. 21-23), « Ah! laissez-moi »" (v. 26). Ces injonctions du poète traduisent son désespoir et la femme apparaît alors comme seul réconfort possible. La femme décrite ici joue tous les rôles : à la fois amante, sœur (v. 23) et mère (v. 21). C’est malgré tout la figure maternelle qui l’emporte. Elle est marquée par le champ lexical de la douceur et de la tendresse : "« Douce beauté » (v.18), « tendre cœur » (v. 21), « la douceur » (v. 23), « le rayon jaune et doux » "(v. 28). La douceur de la femme est implicitement comparée à la douceur de l’été et ainsi apaise le poète. D’ailleurs, le poète joue sur l’homophonie entre « mère » et « mer » (v. 20 et 21) mise en valeur par la rime et lie ainsi les deux termes. Comme un petit garçon, il se repose sur les genoux de sa mère : « mon front posé sur vos genoux » (v. 26). Les sonorités traduisent l’apaisement du poète. L’allitération en « m » et l’assonance en « ou » renforcent la sensation de bercement : "« J’aime de vos longs yeux la lumière verdâtre/Douce beauté, mais tout aujourd’hui m‘est amer/Et rien, ni votre amour, ni le boudoir, ni l’âtre,/Ne me vaut le soleil rayonnant sur la mer » (v. 17 à 20), « Et pourtant aimez-moi, tendre cœur! soyez mère/Même pour un ingrat, même pour un méchant/Amante ou sœur, soyez la douceur éphémère/D’un uploads/Litterature/ chant-dautomne-baudelaire-commentaire.pdf

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