Chapitre 1 Une nouvelle réaliste, « La Parure » 23 1 CHAPITRE Page 16 Une nouve
Chapitre 1 Une nouvelle réaliste, « La Parure » 23 1 CHAPITRE Page 16 Une nouvelle réaliste, « La parure » Objectif Découvrir les caractéristiques de la nouvelle réaliste au XIXe siècle explicitation des choix didactiques En commençant l’année avec l’étude d’une nouvelle intégrale de Maupassant, il s’agit de plonger les élèves dans un univers propre au xixe siècle dans un laps de temps, celui de la séquence, propice à l’ex- ploration et à l’approfondissement de cet horizon culturel entièrement nouveau pour les élèves. Prendre le temps de poser les bases du réalisme ainsi que celles du récit, de sa construction et de ses techniques permet de poser des jalons nécessaires au déroulement logique d’une progression annuelle bien pensée en classe de 4e. Si Maupassant est considéré comme un auteur « abordable » du xixe siècle, « La Parure » n’en est pas moins une nouvelle qui peut être lue selon diff érents niveaux interprétatifs. Montrer aux élèves la super- position de ces niveaux, c’est leur donner accès à la profondeur d’un texte, aussi simple puisse-t-il paraître au premier abord. C’est la raison pour laquelle « La Parure » est ici étu- diée sous plusieurs aspects : sous celui d’une nou- velle simple qui permet d’aborder les notions techniques du discours narratif – notamment du point de vue, de la vitesse et de la construction d’un récit, et en particulier d’une nouvelle à chute – mais aussi comme un anti-conte de fées, puisque Mau- passant s’amuse à renverser tous les codes d’un conte bien connu : Cendrillon, et enfi n sous l’angle d’une certaine critique sociale aux accents bova- rystes, dont la futile Mathilde fait les frais, exemple type d’une société bourgeoise soumise au règne des apparences. Tels sont les trois objectifs que se fi xe cette séquence inaugurale. LIRe L’ImAGe Page 16 Jean Béraud (1849-1935), Une soirée Le règne des apparences dans une soirée parisienne, telle est l’accroche visuelle choisie pour l’étude de « La Parure », outre le fait que ce tableau annonce la scène centrale de la nouvelle : le bal lors duquel Mathilde rêve de briller. Jean Béraud a peint de très nombreuses scènes de la vie parisienne dans les rues, dans les cafés, à l’opéra ou au théâtre. Il a représenté en particulier les divertissements de la société mondaine, sujet qui l’éloigne des préoccu- pations des peintres réalistes à son époque – qui préfè- rent peindre les classes populaires –, mais avec une précision et une exactitude certaines. L’impression d’ensemble qui se dégage est une impres- sion d’aisance, comme en témoignent les dorures, la taille de la pièce, des lustres, et le nombre de fenêtres, mais aussi une impression de rigidité. Les relations semblent très codifi ées, à voir la façon dont les bustes se penchent et à observer l’exacte similitude des vête- ments portés, similitude de coupe et de couleurs : les personnages de ce tableau se conforment tous à la même mode ! Cette œuvre fait l’objet d’une analyse animée, utili- sable pour l’Histoire des arts, dans la version numé- rique du manuel. RepÈRes Page 18 Le réalisme à l’époque de maupassant D’importants éléments de contextualisation sont pro- posés dans ces pages afi n d’ancrer l’étude de cette nouvelle dans une problématique à la fois générique – les particularités du genre de la nouvelle – et esthé- tique – le réalisme littéraire. ■Guy de maupassant Les élèves trouveront une approche rapide de la biogra- phie de Maupassant, à la suite de laquelle on leur demande de chercher la date de publication de « La Parure », 1884 – à trouver dans la frise chronologique de la page 19 par exemple –, période la plus féconde dans la vie littéraire de Maupassant. Il est à noter que Maupassant connaît bien l’univers des employés de ministère, celui de son personnage M. Loi- sel, pour y avoir lui-même travaillé pendant huit ans. L’observation de ce milieu, comme lui enseigne Flaubert, est une étape indispensable à toute production réaliste. Cette étape biographique est nécessaire au seuil d’une séquence portant sur une œuvre intégrale, séquence qui donne l’occasion d’accéder à l’univers d’un auteur. Pour cette raison, il est possible de s’attarder davantage sur cette étape et de demander par exemple aux élèves 24 développées dans le dossier « Histoire des arts » (p. 32-33 du manuel). ■Avant la lecture… Cette activité a pour intérêt de mettre l’élève en posi- tion de questionnement, position qu’il devra conserver durant la lecture de l’extrait et qui devra devenir habi- tuelle par la suite. L’activité ici proposée consiste à réactiver les connaissances acquises au sujet du genre de la nouvelle dans les pages « Repères ». En eff et, la contrainte majeure de place sur une feuille de journal oblige les auteurs à resserrer au maximum l’intrigue et à limiter le nombre de personnages. Ainsi, les élèves comprennent que les détails révélés dans ce premier extrait sur le personnage principal vont être déterminants pour la suite ! On peut aussi demander aux élèves, de façon plus large, ce qu’ils attendent d’une nouvelle qui a pour titre « La Parure ». Les premières propositions auront l’intérêt d’at- tiser leur curiosité au seuil de la lecture de cette œuvre intégrale, et de montrer qu’un titre trace un horizon d’attente. Néanmoins, cet horizon ne sera pas vérifiable dans ce premier extrait, à la suite duquel il est difficile de confirmer ou d’infirmer des hypothèses de lecture. premières impressions La question est ouverte et insiste sur les nuances à apporter à sa réponse. Il s’agit de laisser les élèves s’ex- primer et réagir spontanément, sans que le professeur ne propose trop vite une théorie interprétative plaquée sur le texte. Il s’agit néanmoins de faire sentir que la jeune femme en question – et on prendra soin de ne pas la nommer, puisque Maupassant ne l’a pas encore fait (cf. question 5) – malgré son sentiment d’avoir une vie malheureuse, a de quoi être heureuse, ou du moins pas malheureuse. Cette question cruciale sera abordée de nouveau lors de l’étude du dernier extrait de la nouvelle. Telle Emma Bovary rêvant d’un idéal romantique qui lui ferait oublier son médiocre mari et qui aura à souff rir de ce rêve irréa- lisable car irréaliste, Mathilde rêve d’une vie luxueuse au-delà de ce que lui permet sa classe sociale, à côté d’un mari auquel elle se « laissa marier » (l. 4), et verra la dure réalité de la vie lui faire payer ce rêve futile. LIRe et AnALYseR Un personnage réaliste 1 VOCABULAIRE La dot est une somme d’argent et de biens dont les jeunes femmes étaient gratifi ées par leur famille pour se marier, ces biens revenant au mari. « Elle n’avait pas de dot » sous-entend donc qu’elle n’a pas assez de biens pour faire un mariage avantageux. de mener une recherche Internet sur la vie de Maupas- sant – recherche qui servira aussi à valider quelques items du B2I – en guidant toutefois les élèves sur trois axes importants pour l’étude de « La Parure » : la carrière de Maupassant dans diff érents ministères, sa rencontre avec Flaubert et son initiation au réalisme, l’importante production de contes et nouvelles et leur parution dans la presse, accompagnant le succès de l’auteur. ■Le genre de la nouvelle au XiXe siècle Cette partie fait le point sur l’émergence du genre de la nouvelle, rendu accessible au public grâce à l’essor de la presse au xixe siècle. Les élèves trouveront là l’ori- gine des contraintes techniques de la nouvelle par rapport au roman, contraintes de longueur et de sim- plicité de l’intrigue qu’ils vont observer par la suite. ■Le réalisme en littérature Une première approche théorique du réalisme littéraire est nécessaire, notamment à travers le texte-phare de Maupassant sur le sujet : la préface de Pierre et Jean. À partir de la lecture de cet extrait, il est demandé aux élèves d’expliciter l’idée que le réalisme n’est pas la photographie exacte du réel – photographie impos- sible à produire car détailler le monde serait une tâche infi nie et peu intéressante – mais l’illusion donnée par le petit fait vrai. Dans le même ordre d’idées, pour peindre le réel, la construction est nécessaire : il appar- tient à l’auteur de montrer au lecteur la logique du monde. Ainsi s’éclaire l’apparente contradiction entre les termes associés de « réalistes » et d’« illusionnistes ». L’œuvre de Gustave Caillebotte, Les Raboteurs de parquet, fait l’objet d’une analyse animée, utilisable pour l’Histoire des arts, dans la version numérique du manuel. teXtes 1. Guy de maupassant, « La parure » (extrait 1) Page 20 Reconnaître une situation initiale réaliste Histoire des arts Cette lecture d’image peut être entreprise à la suite de l’étude de cet extrait qui brosse un premier portrait de Mathilde Loisel, personnage principal de la nouvelle. Une première réfl exion peut être menée sur l’absence d’embellissement du sujet peint, sa grande simplicité, jusqu’à son abandon – que nous lisons dans son regard absent et rêveur – et sur l’impression uploads/Litterature/ chapitre1-ok-pdf.pdf
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- Publié le Jan 13, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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