Choderlos de Laclos (rz+r-raoa) Sa vie et son euvre ll est né à Amiens et mort

Choderlos de Laclos (rz+r-raoa) Sa vie et son euvre ll est né à Amiens et mort à Tarente. Fils d'une famille de noblesse de robe, il est poussé à en- treprendre la carrière militaire. ll conduit une morne vie de garnìson et devient franc-magonl, il arrive à obtenir la charge de Vénérabìe Maitre. ll s'ennuie et commence à ecrire. En U7-/,il esL chargé d'installer une école d'artillerie à Valence ou le jeune Napoléon Bonaparte ira étudier. Ses promotions militaires se succèdent et il continue aussi à écrire. Én1779, il est envoyé dans l'ile dAix pour collaborer à la construction des fortifÌca- tions pour défendre l'ile des attaques anglaises. ll achève, en 1781, son roman, qu'ìl avait commen- cé en 1778, Les Liaisons dangereuses, dont la pre- mière éditìon obtient un succès extraordinaire. La hiérarchie militaire considère cette ceuvre, or) il exprime ses frustrations militaires et ses humi- liations, comme une faute et ordonne à Laclos d'aller en Bretagne pour construire le nouvel arsenal. C'est Ià qu'il rencontre Marie-Soulange Duperré (elle a seulement 24 ans) de laquelle ìl a un enfant. ll l'épouse en 1786 et ils auront encore deux autres enfants. En 1788, ilquitte l'armée et la Révolutìon Iui permet de vivre intensément : il mène des intrigues, complote, organise des pro- testations, obtient un poste de commìssaire au Ministère de la Cuerre et réorganise les troupes de la jeune République. llest emprisonné comme suspect, échappe à ìa guillotine gràce à des ap- puis, fait la connaissance du général Bonaparte devenu Premier Consul, est réintegré à lArmée de Rhin en janvier 1800. ll est affecté ensuite au commandement de la réserve d'artillerie de l'ar- mée d'ìtalie et c'est à Tarente qu'il meurt. I Adepte de la franc-maqonnerie. association mutualiste et philanthropique internationale en partie secrète. € a d l' r( T( fi D nl fL à ffi Les Liaisons dangereuses gtaz) La vie de Pierre Choderlos de Laclos serait restée obscure s'i1 n'avait pas écrit Les liaisons d.angereusesrle plus célèbre et le plus lu parmi les romans du XVI[" siècle. I1 s'agit d'un roman par lettres qui a pour protagonistes deux libertins, le vicomte deValmont et la marquise de Merteuil, dans le Paris de 1770. Laclos était convaincu de l'utilité morale de son roman, comme il l'écrit.dans la préface : c'est rendre un seraice a.ux lneurs, que de déooiler les moyens qu'emploient ceux qui en ont de mauaaises pour corrompre ceux qui en ont de bonnes, et je crois que ces Letaes Pourront concourir à ce but. La conclusion, avec la punition des coupables, semble dénoncer l'immoralité du libertinage, mais le livre se prète à des interprétations contradictoires, car le cy- nisme, la séduction, l'habilité des protagonistes est aussi objet d'admiration. Le genre épistolaire joue un ròle important dans cette intrigue libertine, car la lettre est la seule forme possible de sincérité ; elle permet de décrire la stratégie du libertin, le cynisme avec lequel il trompe ses victimes. M'' de Merteuil passe pour une veuve vertueuse et bigote près des gens qu'elle fréquente et seulement dans la lettre elle révèle son vrai visage ; il en est de mème pourValmont, c'est pourquoi la révélation de leur correspondance leur fera perdre leur réputation d'apparence. Il y a plusieurs versions du roman porté au théàtre et à l'écran :1959, Les liaisons dangereuses de Roger Vadim, en costumes contemporains, avec Jeanne Moreau et Gérard Philipe; 1988, Les liaisons dangereuses de Stephen Frears, avec Glenn Close dans le ròle de M'" de Merteuil; 1989, Valmont de Milos Forman. dr q.'o I c'es basse de quir de l'Inte qui h 340 .'ìrrì.i : Théàtre et libertinage au XVlll" siècle iI M. De Vaimont et M" de Merteuil, après avoir été amants, sont devenus confi- dents et complices, décidés à s'attaquer à l'innocence de deux femmes. Le vicomte rencontre par hasard la présidente de Tourvel, femme vertueuse et épouse fidèle, et attiré par sa vertu, il décide de passer à l'action. La marquise, pour se venger d'un homme qui l'a abandon- née, Cercourt, décide de faire séduìre sa future femme, la jeune Cécile Volanges, à peine sortie du couvent et amoureuse de Danceny. Séduire Cécile est une entre- prise assez facile pour un libertìn comme Valmont ; plus difficile est séduire la ver- tueuse M" de Tourvel, femme sÙre de sa vertu, de sa morale, de sa religion, de sa fidélité conjugale avec de fortes res- semblances avec la Julie de Rousseau. A la fin, amoureuse, M'" de Tourvel cèdera, mais en mème temps Valmont se prend pour elle d'une passion véritable, aban- donnant ainsi son ròle de libertin, car les règles du libertinage veulent une luci- dité froide sans compromettre les senti- ments. M*" de Merteuil Iui demande de rompre s'il veut retrouver ses faveurs. M" de Tourvel ne survit pas à cette rup- ture et elle meurt de chagrin. La mar- quise refuse de tenir sa promesse et les deux lìbertins, devenus adversalres, sont punis par la révélation de leur correspon- dance scandaleuse : Valmont est tué en duel par Danceny, l'amoureux de Cécile, et la marquise, défigurée par la petite vérole, doit fuir pour le déshonneur. main en l'entendant se vanter ! car il se vantera mez cette petite fiIle, il y aura bien du malheur r+ ir';i:'rllti ::r;;' 1e une fois vous for- Gercourt ne devient pas, [...] Je veux donc bien vous instruire de mes proiets :mais jurez-moi qu'en fidèle Chevalier, vous ne courrez aucune aventure que vous n'ayez mis celle- ci à fin. Elle est digne d'un héros : vous servirez l'amour et la vengeance ; ce sera enfin ùne roueriel de plus à mettre dans vos Mémoires : oui, dans vos Mémoires, car ie veux qu'ils soient imprimes un jour, et ie me charge de les écrire. Mais laissons cela) et revenons à ce qui m'occupe. Madame de Volanges marie sa fille : c'est encore un secret ; mais elle m'en a fait part hier. Et qui croyez-vous qu'elle ait choisi pour gendre ? le Comte de Gercourt. Qui m'aurait dit que je deviendrais la cousine de Gercourt ? J'en suis dans une fureur... Eh bien !vous ne devinez pas encore ? oh ! l'esprit lourd ! Lui avez-vous donc pardonné l'aventure de l'Intendante2 ? Et moi, n'ai-je pas encore plus à me plaindre de lui, monstre que vous ètes ? Mais je m'apaise, et l'espoir de me vengil rassérène mon àme. Vous avez été ennuyé cent fois, ainsi que moi, de l'importance que met Gercourt à la femme qu'il aura, et de la sotte présomption qui lui fait croire qu'il évitera le sort inévitable. Vous connaissez ses ridicules préventions pour les éducations cloitrées, et son préjugé, plus ridicule encore, en faveur de la de rente de la petite Volanges, il n'aurait jamais fait ce mariage, si elle eùt été brune, ou si elle n'eùt pas été au couvent. Prouvons-lui donc qu'il n'est qu'un 2Ll sot sera sans doute un iour ; ce n'est pas là ce qui m'embarrasse : mais le plaisant serait qu'il débutàt par là. Comme nous nous amuserions le lende- l Ce mot vient de roae, supplice qu'on infligeait aux malfaiteurs ; ici c'est synonyme de bassesse, ignominie. 2 Le comte de Gercourt avait quitté la marquise de Merteuil pour 1'Intendante de *** qui lui avait sacrifié le vicomte de Valmont. 3 Recherchée. comme un autre, la fable de Paris. Au reste, l'héroine de ce nouveau roman merite tous vos soins : elle est vrai- ment iolie ; cela n'a que quinze ans, c'est le bouton de rose ; gauche à la vérité, comme on ne l'est point, et nullement maniérée3 : mais) vous autres hommes, vous ne craignez pas cela ; de plus, un certain regard langoureux qui promet beaucoup en vérité : ajoutez-y que ie vous la recommande ; vous n'avez plus qu'à me remercier et m'obéir. Vous recevrez cette lettre demain matin. J'exige que demain à sept heures 3U ffi La proposition de la Marquise -qffiffi Pierre Choderlos de Laclos, L§§ LlAt50l\l§ §AFCGEREUSES, LETTRE ll .nl*:, 'nj{ i 112 ;ii'1,;i6; Méd iat h èq u e Ì€#+.ANAIYSE *"'" tntrnacttvr Liri!!:tr :,ì1i,1- iìit;ìt:.. iii i!r: += ;i1],.:l;1:i =r;:ri f : i; I :'irl l,.il ì_ii:3i-r if f n --É iiii*rii:: trl +r: ii: j !' r;1i;:3.i ;5.5. retenue des blondes. En effet, je gagerais quer malgré les soixante mille livres [e siècle des Lumières ffi ,,ffiÈ,* du soir, vous soyez chez moi. Je ne recewai personne qu'à.huit, pas mème le régnant Chevalier : il n'a pas assez de tète pour une aussi grande affaire. Vous voyez que l'amour ne m'aveugle pas. A huit heures je vous rendrai votre liberté, :r, et vous reviendrez à dix souper avec le bel objet ; car la mère et la fille souperont chez moi. Adieu, il est midi passé :bientòt je ne m'occuperai plus de vous. Paris, ce 4 aoùt l7** La réponse du Vicornte Choderlos de Larlos, t§§ t§At§Ol§§ §Al§6§R§U§§§, LETTRE lV [...] Ne vous fàchez pas, et écoutez-moi. Depositaire dd tous les secrets de uploads/Litterature/ choderlos-de-laclos.pdf

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