Talent de créer Christine de Pisan philosophe et poètesse française d'origine i

Talent de créer Christine de Pisan philosophe et poètesse française d'origine italienne (1363 – 1430) “ Soit blessure, soit bonheur, il me prend parfois l'envie de m'abîmer... c'est qu'il n'y a plus de place pour moi nulle part, même pas dans la mort. ” (Roland Barthes, Fragments d'un discours amoureux, Seuil, J977). féministe avant la lettre, Christine de Pisan est Parmi les femmes qui ont fait l’histoire et qui mérite d’être introduite au panthéon des immortelles. C’est une femme qui a fait de la poésie une carrière, qui a perçu mieux que plusieurs de ses contemporains la mutation qui s’opérait dans la société de son époque et qui allait voir la montée des seules valeurs guerrières et de la force physique comme justification du pouvoir Christine a laissé une œuvre poétique abondante et variée; ses poèmes sont organisés dans des recueils selon une trame narrative, beaucoup de ceux-ci sont tirés directement de son expérience personnelle telle Seulette suy et seulette vueil estr. Œuvres • Cent ballades (1394-1399) • Ballades d'estrange façon (1399-1402) • L’Epistre au dieu d’amours (1399) • Le Debat de deux amans (1400) • Le Livre des trois jugemens (1400) • Le Livre du Dit de Poissy (1400) • L’Epistre Othea (1400-1401) • Enseignemens moraux [Les Enseignemens que Christine donne a son filz] (1401) • Proverbes moraulx (1401) • Les Epistres du Debat sus le Roman de la Rose (1401-1402) • Le Dit de la Rose (Christine de Pisan) (1402) • Une oraison Nostre Dame (1402-1403) • Les .XV. Joyes Nostre Dame (1402-1403) • Une oroison de la vie et passion de Nostre Seigneur (1402-1403) • Le Livre du Chemin de long estude (1402-1403) • Le Livre de la pastoure (1403) • Le Livre de la Mutacion de Fortune (1403) • Epistre a Eustace Mourel (1404) • Le Livre des Fais et bonnes meurs du sage roy Charles V (1404) • Le Livre du Duc des vrais amans (1404-1405) • Le Livre de la Cité des Dames (1404-1405) • Le Livre des trois vertus (1405) • Epistre a la reine (1405) • L’Avision Cristine (1405) • La Descripcion et diffinicion de la Prod’ommie ou Le Livre de Prudence a l’enseignement de bien vivre (1405-1406) • Le Livre du corps de policie (1406-1407) • Autres ballades ou Ballades de divers propos (1402-1407) • Encore autres ballades (1407-1410) • Cent ballades d’amant et de dame (1407-1410) • Les Sept psaumes allegorisées (1410) • Le Livre des Fais d’armes et de chevallerie (1410) • La Lamentacion sur les maux de la France (1410) • Le Livre de la Paix (1412-1413) • L’Avision du coq (1413), ouvrage perdu • L’Epistre de la Prison de Vie humaine (1414-1418) • Les Heures de contemplacion sur la Passion de Nostre Seigneur (1420) • Le Ditié de Jehanne d’Arc (1429) Ses vers de début étaient consacrés à la mémoire de son mari. Dans cette première période, elle ne compose que des ouvrages courts, lais, virelais, jeux à vendre, surtout des ballades et des rondeaux. Parmi les premières séries de ses poesies fait partie “Le Livre des cent ballades” où la poetesse mélange la passion, la naïveté, la delicatessen et même une certaine élégance d'expression. "Seulette suis..." Version originale Traduction en français moderne I. Seulete sui et seulete vueil estre, Seulete m'a mon douz ami laissiee; Seulete sui, sanz compaignon ne maistre, Seulete sui, dolente et courrouciee, I. Seulette suis et seulette veux être, Seulette m'a mon doux ami laissée, Seulette suis, sans compagnon ni maître, Seulette suis, dolente et courroucée, Seulete sui, en langueur mesaisiee, Seulete sui, plus que nulle esgaree, Seulete sui, sanz ami demouree. Seulette suis en langueur mésaisée, Seulette suis plus que nulle égarée, Seulette suis sans ami demeurée. II. Seulete suis a uis ou a fenestre, Seulete sui en un anglet muciee, Seulete sui pour moi de pleurs repaistre, Seulete sui, dolente ou apaisiee; Seulete sui, riens n'est qui tant messiee; Seulete sui en ma chambre enserree, Seulete suis, sanz ami demouree. II. Seulette suis à huis ou à fenêtre, Seulette suis en un anglet muchée, Seulette suis pour moi de pleurs repaître, Seulette suis, dolente ou apaisée, Seulette suis, rien n'est qui tant me siée, Seulette suis en ma chambre enserrée, Seulette suis sans ami demeurée. III. Seulete sui partout et en tout estre; Seulete sui, ou je voise ou je siee; Seulete sui plus qu'autre riens terrestre, Seulete sui, de chascun delaissiee, Seulete sui, durement abaissiee, Seulete sui, souvent toute esplouree, Seulete sui, sanz ami demouree. III. Seulette suis partout et en tout être, Seulette suis, où je vais où je siée, Seulette suis plus qu'autre rien terrestre, Seulette suis, de chacun délaissée, Seulette suis, durement abaissée, Seulette suis souvent toute épleurée, Seulette suis sans ami demeurée. Envoi : Princes, or est ma douleur commenciee: Seulete sui, de tout dueil menaciee, Seulete sui, plus teinte que moree: Seulete sui, sanz ami demouree. Envoi : Princes, or est ma douleur commencée : Seulette suis de tout deuil menacée, Seulette suis plus tainte que morée, Seulette suis sans ami demeurée. Dans l'espace de cinq années, de 1399 à 1403, Christine de Pisan composa quinze gros volumes presque entièrement écrits en vers. De cette époque datent, par exemple, des débats et des dits amoureux, ainsi le dit de Poissy , imité de Guillaume de Machaut, charmant récit du voyage qu'elle fit en avril 1400 pour aller voir à Poissy sa fille religieuse, le dit de la Pastoure et le dit de la rose, composition gracieuse ou Christine de Pisan suppose la fondation d'un ordre dans lequel entrent tous ceux qui ont fait le serment de ne jamais traiter légèrement l'honneur des femmes. Elle fait dans ses vers un usage constant de l'allégorie, par exemple dans l'épître d'Othéa à Hector, qui est un traité de l'éducation d'un prince. Elle fait aussi alors quelques poésies pieuses, puis aborde les grandes compositions avec un but avant tout didactique et dans un esprit encyclopédique le Chemin de long estude (1402), poème cosmographique et moral de 6500 vers où l'influence de Dante se fait sentir et qui renferme, avec une description de la Terre et du ciel. Dans “La Mutation de fortune” (1403), poème d'environ 6000 vers, il s’agit des divers changements que la fortune opère dans le monde, et qui est à la fois une satire de la société et un cours d'histoire de l'Antiquité. Même si L'imprimerie n'était pas encore inventée et les écrivains ne pouvaient espérer retirer jamais un profit réel de leurs oeuvres, Christine continue à écrire et commence la série de ses oeuvres en prose. A la demande du duc de Bourgogne, Christine de Pisan compose le Livre des faits et moeurs de Charles V, véritable traité de politique et d'éducation, dans lequel les pages originales sont rares, mais où Christine de Pisan a pu fournir des indications précieuses sur un roi et sur une cour qu'elle avait appris à connaître. Dans son œuvre “Vision” aussi en prose, elle a elle a raconté sa vie; elle y explique son amour pour la France en même temps qu'elle y insère l'histoire de ce pays et fait un exposé des différents systèmes-philosophiques. Deux traités, la Cité des dames et le Livre des Trois Vertus ou Trésor de la Cité des Dames constituent comme un cours d'éducation à l'usage des femmes où l'on retrouve les allégories et les visions qui étaient de mode à cette époque. Christine de Pisan suppose une ville réservée aux femmes célèbres, réunies sous le gouvernement de la Vierge Marie et des saintes. Si “La Cité des dames” est un compilation, le Livre des Trois Vertus peut être considéré comme son meilleur ouvrage en prose. il y a là quantité de détails relatifs aux moeurs et usages. Cependant la situation politique en France devenait de plus en plus grave. Christine de Pisan compose en 1410 une Lamentation sur les maux de la guerre civile. Son Livre de paix, de 1412-13, qui présente une certaine ressemblance avec le Livre des faits et moeurs est un curieux ouvrage dans lequel elle a tracé le portrait des démagogues du temps.. Elle était depuis une dizaine d'années retirée dans un couvent sis à Paris ou dans les environs, à Poissy sans doute, quand elle imagina son Poème sur Jeanne d'Arc, qui venait de faire sacrer le roi (1429); ce sont les derniers vers qu'on a d'elle. Oeuvres poetiques TABLE DES MATIERES 1.L'ÉPISTRE AU DIEU D'AMOURS. 565 N'euvangile qui nul mal en tesmoigne, Mais maint grant bien, mainte haulte besoigne, Grant prudence, grant sens et grant constance, Perfaitte amour, en foy grant arrestance, Grant charité, fervente volenté, 570 Ferme et entier corage entalenté De Dieu servir, et grant semblant en firent, Car mort ne vif oncques ne le guerpirent. Fors des femmes fu de tous delaissié Le doulz Jhesus, navré, mort et blecié. 575 Toute la foy remaint en une femme. Si est trop folz qui d'elles dit diffamme, Ne fust ores que pour la reverence De la haulte Roÿne, en remembrance De sa bonté, qui tant uploads/Litterature/ christine-de-pisan.pdf

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