Rapp. Comm. int. prot. eaux Léman contre pollut., Campagne 2017, 2018, 176-192

Rapp. Comm. int. prot. eaux Léman contre pollut., Campagne 2017, 2018, 176-192 CONTRÔLE ANNUEL DES STATIONS D'ÉPURATION (STEP) ANNUAL MONITORING OF WASTE WATER TREATMENT PLANTS (WWTP) CAMPAGNE 2017 PAR Adrien ORIEZ SECRÉTARIAT DE LA COMMISSION INTERNATIONALE POUR LA PROTECTION DES EAUX DU LÉMAN ACW Changins, Case postale 1080, CH - 1260 NYON 1 RÉSUMÉ En 2017, 213 stations d'épuration (STEP) étaient en service dans le territoire couvert par la CIPEL (bassins versants du Léman et du Rhône aval) totalisant une capacité de traitement de 4'645’555 équivalents-habitants. Le bilan global de l'assainissement en 2017 se base sur les résultats de surveillance de 179 STEP pour le phosphore total, et 189 pour la DCO représentant respectivement 99% et 97% de la capacité du parc épuratoire. En 2017, les volumes journaliers moyens entrants et sortants dans les stations du territoire sont comparables à l’année 2015 dont la pluviométrie est équivalente. Le rendement moyen d'épuration des STEP du bassin versant du Léman pour le paramètre phosphore atteint 92% ce qui est comparable aux années précédentes (valeur sans la STEP de Regional-ARA Visp dont les données sont à consolider). Des efforts permettraient toutefois de réduire encore la part des apports en phosphore au lac si le rendement moyen d’épuration atteignait l’objectif de 95% fixé par la CIPEL dans le plan d’action 2011- 2020. A l’échelle du territoire de la CIPEL, le flux de matière organique rejeté après traitement exprimé par la DCO s’élève à 10’132 tonnes avec un rendement de 92%. Ces chiffres témoignent de bonnes performances d’épuration pour la matière organique. Les bons rendements sont à nuancer par des déversements parfois importants. Les volumes et charges associés restent sous-estimés du fait de l’équipement lacunaire en systèmes de mesure de débit des déversoirs sur les réseaux d’assainissement. Une enquête de 2015 confirme l’importance de développer une meilleure connaissance des déversements sur les réseaux dans la qualification de l’impact des systèmes d’assainissement sur les milieux. Le débit spécifique par temps sec donne une bonne idée des eaux claires parasites qui s’écoulent dans les réseaux d’eaux usées. Depuis 2001, il est remarqué une tendance globale à la baisse du débit spécifique par temps sec. En 2017, ce dernier est estimé à 240 Lڄ EH-1ڄ j -1 à l’échelle du territoire de la CIPEL. Par comparaison avec 2015 dont la pluviométrie est équivalente, l’estimation de 2017 renforce cette tendance à la baisse. Les efforts entrepris sur les réseaux d’assainissement sont reflétés dans l’évolution de cet indicateur qui est observé sur le long terme. - 177 - 1. INTRODUCTION La CIPEL réalise chaque année depuis plusieurs décennies le bilan du fonctionnement des stations d'épuration (STEP) du bassin versant du Léman et du Rhône aval jusqu'à la frontière franco-suisse de Chancy. Ce bilan permet d’avoir une vision globale de l'assainissement et des efforts entrepris pour lutter contre les pollutions d'origines domestique et industrielle. Il est effectué sur la base des résultats de mesures de débits et de concentrations, en particulier les paramètres de pollution “classiques” que sont la DBO5, la DCO, le phosphore total et dissous. Les données sont transmises par les services compétents des entités faisant partie de la CIPEL : les directions départementales de la Haute-Savoie, la communauté de communes du Pays de Gex, les cantons de Vaud, Valais et Genève ainsi que les Services industriels de Genève. 2. SITUATION DE L’ASSAINISSEMENT 2.1 ÉTAT DES STATIONS D’ÉPURATION Dans le territoire de la CIPEL, l'état de l'assainissement en 2017 est le reflet du fonctionnement de 213 STEP, 166 STEP dans le bassin versant du Léman et 47 STEP dans le bassin versant Rhône Aval, totalisant une capacité nominale de traitement d’approximativement 4'646'000 équivalents-habitants (EH). Tableau 1 : Stations d’épuration du territoire de la CIPEL Table 1 : Wastewater treatment plants of the CIPEL territory Secteur Nombre Capacité cumulée (EH) Léman Ain 3 21'500 Genève 1 125 Haute-Savoie 26 310'575 Valais 75 1'665'370 Vaud 61 1'043'735 Total BV Léman 166 3'041'305 Rhône aval Ain 8 13'835 Genève 11 987'645 Haute-Savoie 28 602'770 Total BV Rhône aval 47 1'604'250 Total territoire CIPEL 213 4'645'555 - 178 - La majorité des stations sont des systèmes d’épuration de rejets domestiques ; cependant on peut noter que parmi ces 213 : x deux sont des stations d’épuration industrielles ne recevant pas d’effluents domestiques : Evionnaz-Chimie en Valais et La Plaine-Firmenich II à Genève ; x cinq sont des stations mixtes recevant des effluents industriels importants : Monthey-Cimo et Regional-ARA Visp (Lonza) en Valais, Aigle et Eclepens sur Vaud ainsi que Vernier Ouest-Givaudan à Genève. Procédés épuratoires. Le procédé d’épuration de type boues activées représente 68% de la capacité de traitement des STEP du bassin lémanique (figure 1). Ce procédé d’épuration biologique est le plus courant en raison de sa simplicité, de sa souplesse d’exploitation et de son efficacité. Il est d’autant plus efficace que l’âge des boues est élevé. Les installations à moyenne ou forte charge ne traitent que le carbone tandis que les installations à aération prolongée ou faible charge traitent le carbone et l’azote (nitrification, voire dénitrification pour certaines STEP). De plus, les procédés de type boues activées à aération prolongée ou à très faible charge sont à privilégier car ils permettent un meilleur traitement des fractions biodégradables de certains micropolluants. Figure 1 : Répartition de la capacité épuratoire totale des STEP du territoire suivant les procédés d’épuration Figure 1 : Distribution of the territory’s WWTPs total treatment capacity according to the treatment processes used Ancienneté des équipements. Près d’un cinquième de l’effectif du parc épuratoire a été créé ou rénové il y a 10 ans ou moins ; environ un tiers date de plus de 30 ans (figure 2). Figure 2 : Répartition en nombre des STEP suivant l’âge de leur création ou de la dernière rénovation importante de la filière « eau » en 2017 Figure 2 : Distribution of the number of WWTPs according to the age of their creation or latest renovation of the water treatment system in 2017 - 179 - Si l’on raisonne en termes de capacité théorique de traitement (figure 3), les équipements les plus anciens se trouvent dans le canton de Vaud. La station d’épuration de Lausanne, d’une capacité de 412’500 EH, construite en 1965, explique en grande partie ce résultat. D’importants travaux de modernisation sont en cours. Figure 3 : Capacités théoriques d’épuration dans chaque secteur du territoire en fonction de l’âge des équipements en 2017 ou de la dernière rénovation de la file « eau » (EH) Figure 3 : Theoretical treatment capacities in each region of the territory according to the age of the plants in 2017 or their latest renovation (population-equivalent PE) 2.2 CONTRÔLES DE L’ASSAINISSEMENT 179 STEP ont transmis des données pour le paramètre phosphore total, 196 pour les mesures de débit, 189 pour la DCO et 155 pour la DBO5. Ces données donnent une très bonne vision de l’assainissement à l’échelle du territoire de la CIPEL car les STEP dont les résultats ont été analysés représentent pour chacun de ces paramètres plus de 88% de la capacité totale de traitement. La représentativité des résultats 2017 en termes de capacité et de nombre est compable aux années précédentes. La fréquence à laquelle ont lieu les contrôles et/ou les autocontrôles des STEP (avec analyse simultanée des eaux en entrée et en sortie et mesure des débits) varie d'une fois par an à une fois par jour selon les STEP et les paramètres mesurés, ce qui influence nettement la qualité des résultats obtenus pour ce qui concerne les flux de pollution et les rendements d'épuration considérés individuellement par STEP. A l’échelle du bassin versant, le bilan peut toutefois être considéré comme robuste, les plus grandes STEP, qui traitent la plus grande partie de la pollution, faisant l’objet de contrôles à une fréquence plus élevée. - 180 - 3. BILAN DU FONCTIONNEMENT DES STEP 3.1 DÉBITS ET VOLUMES Le tableau 2 présente les débits journaliers mesurés en 2017 pour 196 STEP du territoire de la CIPEL. Le volume journalier moyen entrant est de 715’006 m3 soit une réduction d’environ 5% par rapport à 2015 (pluviométrie comparable). Le volume des eaux traitées estimé en sortie des stations d'épuration est comparable à 2015 ; il est de 692'116 m3, soit 97 % du volume total entrant (figure 4). Une enquète portant sur la connaissance des déversements a été réalisée en 2015 pour les STEP de plus de 2'000 EH (CONDAMINES, 2016). Il en ressort que seuls 37% des déversoirs situés sur les réseaux et 71% des déversoirs d’entrée de STEP sont équipés d’un détecteur de surverse, ou d’un système de mesure du débit, ou ont fait l’objet d’une modélisation permettant de quantifier les déversements. Le volume journalier déversé reste donc sous-estimé. Les débits déversés mesurés en entrée et/ou en cours de traitement en 2017 représentent environ 3 % du débit total entrant. A noter que ceux-ci ne tiennent pas compte des déversements situés sur les réseaux. Tableau 2 : Débits journaliers mesurés dans les STEP du bassin CIPEL en 2017. Table 2 : Daily uploads/Litterature/ cipel-controle-step-2017.pdf

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