Brevet blanc : Français Janvier 2014 1ère Partie: De 9H00 à 10H30 9H00: Les que
Brevet blanc : Français Janvier 2014 1ère Partie: De 9H00 à 10H30 9H00: Les questions et la réécriture: 10H10: Dictée Mon premier contact avec la mer eut sur moi un effet bouleversant. Je dormais paisiblement sur ma couette lorsque je sentis sur le visage une bouffée de fraîcheur parfumée. Le train venait de s'arrêter à Alassio et ma mère avait baissé la fenêtre. Je me dressai sur les coudes et ma mère suivit mon regard en souriant. Je jetai un coup d’œil dehors et je sus brusquement , clairement, que j'étais arrivé. Je voyais la mer bleue, une plage de galets et des canots de pêcheurs, couchés sur le côté. Je regardai la mer. Quelque chose se passa en moi. Je ne sais quoi : une paix illimitée, l'impression d'être rendu,. La mer a toujours été pour moi, depuis, une humble mais suffisante métaphysique. Je ne sais pas parler de la mer. Tout ce que je sais, c'est qu'elle me débarrasse soudain de toutes mes obligations. Chaque fois que je la regarde, je deviens un noyé heureux. La Promesse de l'aube, Romain Gary Brevet blanc : Français Janvier 2014 Texte 1: J'ai été un enfant, je ne le suis plus et je n'en reviens pas. Soudain, je me rappelle notre arrivée à Marseille. J'avais cinq ans. En descendant du bateau, accroché à la jupe de Maman coiffée d'un canotier orné de cerises, je fus effrayé par les trams, ces voitures qui marchaient toutes seules. Je me rassurai en pensant qu'un cheval devait être caché dedans. (...) Peu après notre débarquement, mon père m'avait déposé, épouvanté et ahuri, car je ne savais pas un mot de français, dans une petite école de sœurs catholiques. J'y restais du matin au soir, tandis que mes parents essayaient de gagner leur vie dans ce vaste monde effrayant. Parfois, ils devaient partir si tôt le matin qu'ils n'osaient pas me réveiller. Alors, lorsque le réveil sonnait à sept heures, je découvrais le café au lait entouré de flanelles par ma mère qui avait trouvé le temps, à cinq heures du matin, de me faire un petit dessin rassurant qui remplaçait son baiser et qui était posé contre la tasse. J'en revois de ces dessins : un bateau transportant le petit Albert, minuscule à côté d'un gigantesque nougat tout pour lui; un éléphant appelé Guillaume, transportant sa petite amie, une fourmi qui répondait au doux nom de Nastrine; un petit hippopotame qui ne voulait pas finir sa soupe; un poussin de vague aspect rabbinique qui jouait avec un lion. Ces jours-là, je déjeunais seul, devant la photographie de Maman qu'elle avait mise aussi près de la tasse pour me tenir compagnie. (...) Je me rappelle qu'en quittant l'appartement, je fermais la porte au lasso. J'avais cinq ou six ans et j'étais de très petite taille. Le pommeau de la porte étant très haut placé, je sortais une ficelle de ma poche, je visais le pommeau en fermant un œil et, lorsque j'avais attrapé la boule de porcelaine, je tirais à moi. Comme mes parents me l'avaient recommandé, je frappais ensuite plusieurs fois contre la porte pour voir si elle était bien fermée. Ce tic m'est resté. Texte 2:Dans cette seconde scène, le narrateur a une dizaine d'année Soudain, je la revois, si animée par la visite du médecin venant soigner son petit garçon. Combien elle était émue par ces visites du médecin, lequel était un pontifiant crétin parfumé que nous admirions éperdument. Ces visites payées, c'était un événement mondain, une forme de vie sociale pour ma mère. Un monsieur bien du dehors parlait à cette isolée, soudain vivifiée et plus distinguée. Et même, il laissait tomber du haut de son éminence des considérations politiques, non médicales, qui réhabilitaient ma mère, la faisaient une égale et ôtaient, pour quelques minutes, la lèpre de son isolement. Sans doute se rappelait-elle alors que son père avait été un notable. Je revois son aspect de paysanne pour le médecin, sonore niais qui nous paraissait la merveille du monde et dont j'adorais tout, même une trace de variole sur son pif majestueux. Je revois l'admiration si convaincue avec laquelle elle le considérait m'auscultant d'une tête à l'eau de Cologne, après qu'elle lui eut tendu cette serviette neuve à laquelle il avait droit divin. Comme elle respectait cette nécessité magique d'une serviette pour ausculter. Je la revois, marchant sur la pointe des pieds pour ne pas le déranger tandis qu'il me prenait génialement le pouls tout en tenant génialement sa belle montre dans sa main. Que c'était beau, n'est-ce pas, pauvre Maman si peu blasée, si sevrée des joies de ce monde ? Albert COHEN, Le livre de ma mère, 1954 Albert Cohen (1895-1981) écrivain d'origine juive, né en Grèce, émigre en 1900 avec ses parents qui s'installent à Marseille .Fonctionnaire international, il s'installe à Londres en 1940 puis retourne à Genève. Son œuvre majeure est un roman d'amour intitulé Belle du Seigneur Brevet blanc : Français Janvier 2014 1ère Partie: Les questions et la réécriture Questions : /15 pts Répondez en rédigeant des phrases. N’oubliez pas les guillemets lorsque vous citez le texte. TEXTE 1:UN RECIT AUTOBIOGRAPHIQUE 1) Montrer que ce récit est autobiographique en vous appuyant sur la définition du genre, le texte et le paratexte (2 points) 2) « Je me rappelle » ligne 1 et « j'avais » ligne 1 a) Quels est le temps et quelle est la valeur de ces deux verbes ? (2 points) b) Qu'exprime cette alternance des temps dans le récit? (0,5 point) 3) Quel sentiment le narrateur enfant éprouve-t-il au début de son séjour en France? Pourquoi? Justifiez en vous appuyant sur le texte (1,5 points) LA FIGURE DE LA MERE TEXTE1: 4) Relevez l'adjectif épithète postposé qualifiant les dessins de la mère. Quelle caractéristique de la mère traduit-il? (1 point) 5) Dans le second paragraphe , quelle figure de style le narrateur emploie-t-il? Que veut-il montrer? (1 point) TEXTE 2: 6) Quel sentiment la mère éprouve-t-elle à l'égard du médecin? Ce sentiment est-il partagé par le narrateur enfant? Par le narrateur adulte? Pourquoi sa mère se comporte-elle ainsi face au médecin? Rédigez les réponses de ces 4 questions et justifiez en citant le texte (3 points) 7) Quel jugement le narrateur adulte porte-t-il sur sa mère? Répondez en citant le texte. ( 1 point) TEXTES 1 ET 2 : DEGAGER L'ESSENTIEL 8) Quelle image de sa mère l'auteur-narrateur donne-t-il dans ces deux extraits? Rédigez un paragraphe argumenté. (3 points) VALIDATION DU SOCLE COMMUN LIRE Questions Repérer des informations dans un texte à partir de ses éléments explicites et des éléments implicites nécessaires. 1 – 3 - 6 Utiliser ses capacités de raisonnement, ses connaissances sur la langue, savoir faire appel à des outils appropriés pour mieux lire. 2 – 4 - 5 Dégager, par écrit l’essentiel d’un texte lu. 6 – 7 - 8 ECRIRE Écrire lisiblement un texte, spontanément ou sous la dictée, en respectant l’orthographe et la grammaire. 6 – 8 Rédiger un texte bref, cohérent et ponctué, en réponse à une question ou à partir de consignes données. 6 – 8 Réécriture : / 3 pts Réécrivez le passage ligne 15 « j'avais cinq ou six ans... » à 19 « Ce tic m'est resté .» en remplaçant l'imparfait du souvenir par le présent à valeur de narration. ECRIRE Reproduire un document sans erreur Écrire lisiblement un texte,en respectant l’orthographe et la grammaire. Brevet blanc : Français Janvier 2014 2ème partie: De 10H45 à 12H15 Rédaction : 15 points Consignes : Durée de l’épreuve : 1H30 Traitez un seul des deux sujets proposés Vous pouvez utiliser un dictionnaire Rendez votre copie avec le sujet et le texte Sujet 1 : Sujet d'imagination: Comme dans l'extrait 2 ou le texte d'Annie Ernaux La Place , racontez un souvenir précis de votre enfance, dans lequel vous ferez apparaître en filigrane le portrait de votre mère ou de votre père. Sujet 2 :Sujet de réflexion : Quitter son pays est une grande aventure. Aimeriez-vous partir vous installer dans un pays étranger ? Répondez à cette question dans un texte structuré et argumenté. Correction Brevet blanc : Français Janvier 2014 1ère Partie: Les questions et la réécriture Questions : /15 pts Répondez en rédigeant des phrases. N’oubliez pas les guillemets lorsque vous citez le texte. TEXTE 1:UN RECIT AUTOBIOGRAPHIQUE 1) Montrer que ce récit est autobiographique en vous appuyant sur la définition du genre, le texte et le paratexte (2 points) Il s'agit d'un récit dans lequel le narrateur personnage, au début du texte, raconte comment, enfant, il débarque d’un pays étranger à Marseille. Il a cinq ans quand il arrive en France. C'est donc un récit rétrospectif. L'auteur,Albert Cohen émigre en 1900 c’est-à-dire à l’âge de cinq ans pour la France et plus précisément pour Marseille. Le narrateur personnage s’appelle Albert tout comme l’auteur. Ils ont la même identité. Il s'agit donc d'un récit autobiographique. 2) « Je me rappelle » ligne 1 et « j'avais » ligne 2 a) Quels uploads/Litterature/ college-francais-fr-3e-06.pdf
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- Publié le Oct 04, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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