Intro : suit directement le jeu d'Adam dans le manuscrit originel revenir sur l
Intro : suit directement le jeu d'Adam dans le manuscrit originel revenir sur la présentation vite fait (chansons, partitions) situation du passage étudié = début de la pièce Exposer la problématique : problématique : Quel manifeste dramatique se déploie en filigrane de cette variation de pastourelle ? Qu'est-ce qui fait de cette scène une scène d'exposition ? (dans une oeuvre en deux parties, le chevalier va réappataître frapper Robin puis finalement Marion réussira à lui échapper). Quel jeu s'y opère à la fois avec les genres et les valeurs ? Et enfin, quel est le contenu du manifeste dramatique prôné ? 1. scène d’exposition : intrigue amourette (les types : la bergère, le Robin, le chevalier) -Marion la fausse naïve -Chevalier, perturbateur du triangle amoureux -Robin, berger, amoureux parfait L’entrée en scène des personnages archétypaux : bergère amoureuse, chevalier (tournoi), le Robin. Efficacité dramatique : en 2 répliques, triangle amoureux posé, par la présence scénique + contenu répliques a) intrigue amoureuse traitée avec légèreté Caractéristiques des protagonistes : Marion = bele au cors gent (au joli corps) v9, v30, douce bergère v56, v68. annonce un rapport à l'amour plutôt charnel. Chevalier nommé Aubert (jeu de mot haubert = cotte de maille, attribut du chevalier). + statuts sociaux sont donnés dès le premier échange de salutations : "bergère" v.13 / "seigneur" v.14 concurrence amoureuse : chevalier décrit en négatif par Marion, Robin est ce que n’est pas le chevalier - v52-53 « robins n’est pas de tel manière / en lui a trop plus de deduit » (Robin n’est pas comme vous / Il est bcp plus amusant) deduit=divertissant et plaisant dans l’amour - virulence du chevalier : avances frontales par 4 fois (harcèlement), rejet ferme de Marion (à l'impératif) p212. cf v74-75 cheval, attribut définitoire du chevalier, cristallise le rejet, la préférence amoureuse. relégué à bête vulgaire qui rudoie l’amante, on lui préfère le cheval de trait Le ton de la pièce repose sur la légèreté : chanson mais surtout amour présenté avec humour cf rime vers 21/22 chiere/panetiere (Marion // corbeille à pain) -> le décor pastoral (retour sur les buissons dont avait parlé L. Mathey : v. 28-29 : s'y cachent les chardonnerets et les pinsons) b) scène d’exposition programmatique (càd annonce la suite) tension entre les personnages : discorde à venir annoncée par rime vers 23/24 coutel/oisel, couteau=arme et cadeau de Robin (sans glisser dans psychanalyse avec l’objet long et contondant… càd couteau comme sexe symbolique de Robin qui se place entre le chevalier et Marion…) voir conflit entre chevalier et Robin à cause du faucon maltraité vers 320 et suivants chanson résume intrigue. Pièce = développement des refrains entonnés finalement dans le premier refrain, on a déjà le dénouement de la pièce et à la fin de la scène, le chevalier s'en va en mettant déjà sa rencontre en chanson (v. 97 à 100) dans la chanson réside aussi l’ambiguïté du personnage de Marion : Marion amoureuse passive et naïve ? comparer • - vers 10-11 Marion : « Hé Robin, se tu m’aimes, / Par amours, maine m’ent » = amoureuse qui attend que son amant l’emmène • - vers 775-777 (derniers vers pièce) Robin : « Venés après moi, venés / Le sentele, le sentele, / Le sentele les le bos » = Robin qui emmène effectivement Marion et tous les amis • - MAIS vers 354-355 Gautier « Hé Resveille toi, Robin ! / Car on en maine Marot » ironie… chevalier qui emporte Marion, Robin qui ne vient pas malgré apostrophe chantée de Gautier ! Marion qui se débrouille toute seule => scène d’exposition mais est en fait scène véritablement programmatique de la pièce = rejet du chevalier (répétition de la scène d’ailleurs) / voire version condensée de l'intrigue, qui est développée ensuite 2. une variation sur la pastourelle : évincer le modèle de l’amour courtois (modèle du chevalier dévoyé, codes pastourelle, precarnaval) a) prise de distance avec l’idylle * cadeaux offerts à Marion : au début, dons précieux, dont le caractère est redoublé par la rime 'en - ele" : "cotele / d'escarlate bonne et bele / souskanie et chainturele". V3-5 mais cet horizon d’attente du début va être modifié très rapidement Robin fait du "bruit" (v.55), ce n'est donc pas un poète Et on passe à des cadeaux beaucoup plus substantiels : "du fromage" et "un gros morceau de pain" v. 65-67. la panetière est un attribut traditionnelle des bergers -> on reste dans la bergerie * ironie, détournement des topoï antiques : topos lyrique des oiseaux au printemps et du "locus amoenus', scène d'amour entre personnages littéraires : question du rapport à l'idylle, comment Adam de la Halle joue avec et lui donne corps (là aussi, fromage) b)jeu avec les attendus de la pastourelle (qui sont comme Mme Mathey l'a présenté lors de la dernière séance, multiple). Schéma traditionnel résumé par Jean Dufournel "où le chevalier tente de séduire la bergère qui est souvent facile" MAIS conclusion différente "chevalier n'est nis mis en fuite ni moqué ni frappé" : on peut le discuter, on le verra ensuite (le chevalier dit lui même qu’il est frappé) Pastourelle s'inscrit contre le fin'amor, dans les thèmes, et dans l'attitude du chevalier (même s'il essaye de remettre ça en jeu dans sa chanson finale) c) prendre ses distances avec l'amour courtois : * la question de la distance sociale - insistance sur les différences de classe sociale : jeu sur les quiproquos : caractéristiques de la scène comique, mais joue aussi sur les différences de classes sociales qui expliquent toutes les incompréhensions de Marion l'oiseau, c'est le faucon du chevalier, dont Marion s'étonnera par ailleurs de "la tête de cuir" la cane, que Marion confond avec un âne, c'est parce qu'il chasse du gibier d'eau le héron/le hareng + répétition du mot "bête" au v. 35, 48, 50, Marion finit la présentation de ses incompréhensions par un rappel de sa condition sociale (ma grand mère lève ces brebis) chevalier le rappelle lui même au vers 88 : "Je suis chevalier et vous bergère". cf le texte en AF "chevaliers sui et vous bregiere" construction en chiasme qui accentue le rapport de force/diff classe socialeChevalier, dès sa première réplique, insiste sur le fait qu'il est un chevalier "je reviens du tournoi" * un chevalier pas si courtois - fonctionne souvent en tripartite comme la manière dont le chevalier s'adresse à la bergère au fur et à mesure * une bergère qui n'est pas si bête Un rapport au roman de chevalerie : analyse de Jean Dufournel comparaison Marion/Perceval : caractère ingénu pas forcément lié à la classe sociale mais aussi au fait de se moquer du chevalier (ce que lui même note : aux vers 45-46 : "ma foi, me voici tout désarmé, jamais je ne fus si bien moqué" Perceval comme sauvageon qui interroge son maître sur ses attributs de chevalier alors que là Perceval est une bergère. -> bergère devient chevalier face au chevalier + renversement des genres * et en même temps, chevalier perd son caractère "chevaleresque au fur et à mesure" -> donner les différentes désignations de Marion : On passe de bergère au V. 13 "douce pucelle" v. 15, "belle au corps gracieux" v. 31, "douce bergerette" v. 57, "douce bergère" v. 69 puis "bergère" tout court v. 77 et 85 -> "ma mie" à "ma drue" On passe de aimer à jouer à en faire sa drue. à la fois énervement et chevalerie de facade ? ce qui est étrange, c'est aussi que le chevalier à la fin sur un piédestal "de si belle n'en vit jamais roi" -> manière de retrouver une forme de contenance Chevalier (idéal amoureux, social, littéraire) mis en déroute par une bergère obstinée / parce que le modèle du chevalier dans une structure féodale a perdu en force depuis l’époque de Chrétien de Troyes (là où Ch. de Troyes se faisait le relais d’un processus de civilisation des mœurs guerrières par l’amour courtois) société a changé, société curiale s’impose au cours du XIIIe siècle bellatores VS laboratores dans l’ordre social médiéval modèle du chevalier errant dévoyé ici, insistant, rude, louvoyant voire déloyal, alors qu’il est censé être un serviteur humble au service de sa dame Renversement permet d'évoquer quelque chose de très important, à la fois pour Adam de la Halle et la période médiévale, le carnaval (études Mikhail Bakhtine) : "le principe du rire et de la sensation carnavesque du monde qui sont à la base du grotesque détruisent le sérieux unilatéral et toutes les prétentions à une signficiation et une inconditionnalité située hors du temps". 3. prôner un théâtre littéraire et populaire à la fois (rigueur dans la construction, chanson, réf litt) bref rappel : tradition littéraire avec la pastourelle d'une part (cf part 2) mais l'arrière plan antique aussi (cf part 2.) et l'amour courtois le type littéraire de la bergère (opposée ay type du chevalier, comme vu part.2) décor pastoral dans lequel s'inscrit la bergère . -> le décor uploads/Litterature/ commentaire-compose-adam-de-la-halle.pdf
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- Publié le Aoû 30, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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