INTRODUCTION Plusieurs recherches scientifiques ont enrichi nos connaissances s
INTRODUCTION Plusieurs recherches scientifiques ont enrichi nos connaissances sur l’âge et la dimension du cosmos, sur le devenir des formes vivantes et l’apparition de l’homme. Malgré tous ces efforts humains, l’homme n’a toujours pas cessé de se poser des questions au sujet du grand mystère de l’origine des choses. D’où vient le monde ? Comment se fait la création ? Quel est l’origine de l’espèce humaine ? Comme ces devanciers, saint Augustin, s’inspirant du platonisme et du néoplatonisme, tente à sa manière d’apporter une solution à cette polémique qui d’ailleurs va dans tous les sens et fait appel particulièrement à la cosmologie : discipline qui se consacre à l’étude de l’univers, du cosmos englobant la totalité de ce qui nous est accessible dans la nature. Comme les Juifs, Augustin pense que Dieu est un être libre et tout puissant, que le ciel et la terre dépendent totalement de lui et qu’Il ne dépend en rien du ciel et de la terre et même de tout ce qu’ils contiennent. Cette dépendance implique inéluctablement la notion de création, puisqu’il n’existe rien en dehors de Dieu pour limiter sa puissance. Partant d’un bref rappel du contexte historique dans la première partie de notre travail, nous dans la seconde partie aborder la conception augustinienne sur l’origine du monde. Cette démarche nous conduira à coup sûr à une évaluation critique de sa pensée cosmologique, objet de la dernière partie de notre recherche. I-AUGUSTIN : VIE ET ŒUVRE 1-Vie Né en 354 en Numidie à Thagasta (en Afrique du nord), d’un père peintre au nom de Patricius et d’une mère chrétienne Monique, Aurelius Augustinus étudie à Carthage où il entre en contact avec les manichéens. Durant neuf ans (374-384), il resta membre auditeur de la secte. En 383, il quitte l’Afrique et s’installe d’abord à Rome, puis à Milan où il rencontre Ambroise, évêque de la ville. Il est alors sous l’emprise du scepticisme de la nouvelle académie. Si la vocation d’Augustin s’est éveillée à la lecture de l’Hostensius de Cicéron, sa vocation littéraire et théologique se manifeste à partir de sa conversion et de son baptême en 387 et sous l’influence conjuguée des « livres platoniciens » et du cercle néoplatonisant de Thilan et des Sermons d’Ambroise. La même année, Augustin abandonne son poste, quitte Milan pour Rome, puis s’installe à nouveau en Afrique où il devient prêtre en 390. Il meurt en 4301. 1 Saint Augustin., Confession, Paris, Gallimard, 1993. 1 2 - Ses principaux ouvrages Augustin est considéré comme le plus grand des pères latins. L’influence de sa pensée est profonde et durable. Ses écrits dans lesquels la philosophie et la théologie ne font souvent qu’un, sont difficiles à classer selon d’autres critères que chronologiques. A la première période (386-396), appartiennent les écrits philosophiques, les polémiques contre le manichéisme, dont le De Genesi contra manocheos, les premières exégèses, dont le De Genesi liber imperfectus ; à la deuxième période (396-411), appartiennent les polémiques contre les manichéens et les donatistes, les traités exégétiques et théologiques, dont Les confessions, le De trinitate et le De genesi ad litteram ; à la dernière période, appartiennent les polémiques contre les donatistes, pélagiens et semi-pélagiens, les traités théologiques et exégétiques dont le De civitate et les tractatus in joannis Evangelium. La riche correspondance d’Augustin s’étale sur les deux dernières périodes. Il est important ici pour nous de marquer un accent particulier sur ses ouvrages qui traitent ou font allusion à la cosmologie. 2.1- Les confessions (1982) Dans cet ouvrage qui est à la fois une méditation et une prière, Augustin réfléchit sur sa vie et analyse son histoire spirituelle. Les livres XI et XII constituent une méditation sur le premier chapitre de la Genèse, livre important relatant de la création et de l’univers. La rencontre d’Augustin avec le néoplatonisme l’aide à résoudre le problème de la nature spirituelle de Dieu et de l’âme humaine, ainsi que l’origine du mal dans le monde ; elle lui apprend aussi à concevoir Dieu comme le seul Etre vrai, car il est le seul immuable. 2.2-La Genèse au sens littéral Principal commentaire d’Augustin sur la Genèse, ce traité en douze livres propose des doctrines philosophiques de réel intérêt. Il s’applique à manifester le sens littéral « historique du texte biblique ». Les livres I à IV expliquent « le premier récit de la création » 2, celui qui distribue l’acte créateur en six jours. Le livre V au rôle de charnière vient coordonner les deux récits bibliques de la création et les livres VI à XII se réfèrent au second récit de la Genèse, celui qui traite spécialement de la création de l’homme et de la chute originelle. Deux livres, 2 Genèse 1,1-4. 2 X et XII s’affairent chacun à un problème spécial : l’origine de l’âme spirituelle (X) et les divers modes de vision ou connaissance(XII). Parmi les principaux thèmes développés, on y trouve : -La primauté de l’homme sur l’univers physique. -L’âme rationnelle image de Dieu. -L’origine de l’âme. -La question de la métempsycose. -La création de la femme et sa dignité d’image de Dieu. 2.3- La cité de Dieu. Ce principal ouvrage d’Augustin sur l’histoire se compose en vingt -deux livres rédigés entre 412 et 427. Il comporte deux grandes parties dont la première (I-X) retraçant l’histoire de Rome et la seconde (XI-XXII) brosse l’histoire du peuple élu débouchant sur l’Eglise, puis s’applique à montrer que désormais le genre humain tout entier se compose de deux cités mystiques qui coexistent et qui, promise chacune à une histoire et une fin bien différentes, sont l’une des justes et l’autre des injustes. II- RAPPEL DU CONTEXTE HISTORIQUE Les premiers philosophes. Ceux qui ont d’ailleurs inventé le mot philosophie, sont les présocratiques. « On les appelle ainsi parce qu’ils ont vécu avant Socrate, »3 et avaient comme nous l’avons dit à l’introduction, centré leurs spéculations ou recherches sur la cosmologie. Ainsi, les Ioniens : Thalès, Anaximandre, Anaximène furent les premiers penseurs à avoir orienté la réflexion sur l’ontologie des choses. Ils se sont posés la question de savoir quel est l’être derrière l’apparence. Ils ont cherché la matière première originelle et originaire des choses. A la question de savoir en quoi consiste l’essence des choses, Thalès proposera l’eau comme principe primordial de toute chose. Anaximandre dira que l’infini est le fondement du monde. L’école pythagoricienne quant à elle dira très exactement que seuls les nombres gouvernent le monde. Héraclite, une figure présocratique pensait que les choses sont toujours en perpétuel changement. A son tour, c’est Parménide qui viendra s’opposer radicalement à la théorie héraclitéenne. Pour lui, il a toujours existé une réalité statique et 3 Godin C., La philosophie pour les nuls, First, Paris, 2007, p. 23. 3 immuable dans un mouvement. C’est Platon qui va essayer de concilier les deux thèses en créant deux mondes. S’il est vrai pour Platon, qu’à l’origine du monde président trois causes à savoir : les formes intelligibles ou les idées, le démiurge et les formes sensibles ; Aristote conçoit plutôt la notion des quatre causes : cause matérielle, formelle, efficiente et finale. Il n’en demeure pas moins pour saint Augustin qui pense que si la production de l’univers est contingente, elle ne peut être retrouvée par les seules ressources solitaires de l’intelligence individuelle. III- LA THEORIE AUGUSTINIENNE DE LA CREATION 1-La création de l’univers et son auteur La pensée de Saint Augustin est l’enseignement qu’il reçoit de l’Eglise catholique. C’est le dépôt de la foi, la tradition. La conversion de Saint Augustin a consisté à accepter « la discipline catholique ». C’est dans cette discipline qu’il a trouvé le médiateur capable de libérer l’âme du temps. En revanche, il est claire que cette tradition l’a porté, l’a éveillé et l’a soutenu. Obsédé par la question de la présence de Dieu dans le monde, Augustin le résout par un raisonnement logique et cohérent. Il fonde ses enseignements sur le premier livre de la Genèse, récit biblique de la création et reprend la célèbre théorie des idées de Platon à la lumière du christianisme. Mais, fort de la croyance chrétienne en la création, Augustin rejette les mythes de la réminiscence et de la métempsychose. Pour lui nous n’avons pas avant de naitre habité au ciel des idées. Nous ne vivons pas sur les souvenirs d’une contemplation prénatale, mais Dieu nous fait librement participer aux vérités éternelles qu’il porte en lui. Il se fait en nous lumière intérieure par laquelle et en laquelle nous contemplons les vérités : telle est la théorie augustinienne de l’Illumination. Chez Saint Augustin, l’ordre suprême est ordonnant et ordonnateur. Tout est soumis à sa mesure. Rien ne lui résiste et il se remarque en tout. Tout en séparant l’acte divin de son effet, Saint Augustin s’efforce d’assurer la présence de l’acte dans le développement et l’épanouissement de l’effet. La nature soumise à la loi des nombres participe à l’unité.4 Cette nature est pour Saint Augustin la volonté divine. Pour lui, de tous les être visibles, le plus grand est le monde ; de uploads/Litterature/ cosmologie-chez-saint-augustin.pdf
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- Publié le Jul 07, 2022
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