COULON Alain, "Le Métier d’étudiant" : l’entrée dans la vie universitaire, Pari

COULON Alain, "Le Métier d’étudiant" : l’entrée dans la vie universitaire, Paris, Economica, 2005, 240 pages « Apprendre son métier d’étudiant signifie qu’il faut apprendre à le devenir » Cet ouvrage de Alain Coulon va nous [étudiants en première année] donner des explications sur notre intégration à l’université qui peuvent permettre aux lecteurs étudiants de trouver les clés pour une vie étudiante optimale. Ce texte est l’introduction du livre Le métier d’étudiant : l'entrée dans la vie universitaire, elle comporte une introduction suivit de quatre parties, une première : La transition secondaire-supérieure ; une seconde : Le métier d’étudiant ; une suivante : Les rites d’affiliations ; et enfin une dernière : L’organisation de l’ouvrage. Alain Coulon est un sociologue français né en 1947, il est professeur à l'Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis, terrain d’enquête choisi pour mener ses recherches, en sciences de l’éducation. L’enseignement supérieur et l’éducation sont ses thèmes de recherche majeur à travers différents ouvrages comme L’École de Chicago, Paris, Presses universitaires de France, 2002 ou encore L'Ethnométhodologie, Paris, Presses universitaires de France, « Que sais-je ? » 1987. Alain Coulon écrit cet ouvrage en 1997 (première édition), il semblerait qu’à cette époque la sociologie suive une tendance de globalisation et d’internationalisation. Ces théories insistent surtout sur des aspects politiques et économiques, mais la société et la culture globale y sont aussi ciblées, puisque les développements sociaux et culturels prennent de plus en plus d’importance à cette époque. (VAILLANCOURT, Jean-Guy, "Chapitre 3 : La sociologie au XX° siècle. Des débuts de l’internationalisation à l’émergence de la mondialisation », in CRÉPEAU, François et THÉRIEN, Jean-Philippe, Penser l’international : perspectives et contributions des sciences sociales, Presses de l'Université de Montréal, 2007, p71-86.) L’auteur se questionne et nous questionne beaucoup lors de l’introduction en émettant un principal problème qui serait d‘effectuer ce « passage » : la première année dans l’enseignement supérieur, ou se situent de nombreuses défaites qui se résumerait par un abandon ou un échec. Il s’interroge aussi en se demandant « comment on échoue ? », « quels sont les mécanismes et les connexions internes de ce processus de sélection et de classement social ? » avec une distinction entre ceux qui demeureront étudiants de ceux qui seront exclus. D’après l’auteur, l’objet de cet ouvrage est de montrer que la réussite universitaire passe par l’apprentissage du métier d’étudiant et que l’entrée à l’université ne sert à rien si elle ne s’accompagne pas d’un processus d’affiliation, à la fois institutionnel et intellectuel. Il tentera aussi de nous montrer que la réussite universitaire dépend de la capacité d’insertion active des étudiants dans leurs nouveau milieu. La notion de « passage », Alain Coulon lui réserve deux titres de sous partie, liée au Rites d’affiliation, mais elle suit finalement toute l’introduction. Il considère comme un « passage » l’entrée à l’université qu’il analyse en trois temps : qui vont aussi guider le début de l’ouvrage. Le temps d’étrangeté, d’apprentissage, et d’affiliation. Ce passage, synonyme de transition mais aussi de rupture, est dit-il, délicat. Il connaît de nombreuses difficultés : une conquête de l’autonomie, la préparation à la vie active, un choix possiblement forcé. L’auteur explique que ces trois facteurs, qui caractérisent l’enseignement supérieur, accompagnent des ruptures simultanées pour l’étudiant dans les conditions d’existences (anxiété), dans la vie affective (passage d’une vie familiale à une vie plus autonome) mais aussi dans les relations avec les enseignants (rapport extrêmement réduit face à l’enseignement secondaire). Alain Coulon lie cette notion de passage à l’apprentissage, comprenant des modifications spatio-temporelles et par rapport aux règles et aux savoirs qui engendrent des problèmes sérieux d’adaptation à l’enseignement supérieurs. Il explique que « les élèves du secondaire ne sont pas préparés a devoir s’affilier à l’enseignement supérieur ». L’auteur va se référer à différents sociologues, économistes ou ethnologues tel Van Gennep, ethnologue français, qui explique que le passage d’un statut social a un autre est toujours marqué par trois phases : la séparation avec le statut passé, la phase d’ambiguïté et la phase de la conversion. Alain Coulon va assimiler l’entrée à l’université a ces phases. C’est par cette comparaison qu’il conclura que la durée du passage est variable et qu’elle dépend de la durée de la deuxième phase (la phase d’ambiguïté), qui varie selon les individus, les établissements, le nombres et la complexité de leurs règles. L’échec universitaire est un point sur lequel l’auteur appuie beaucoup. Il considère que pour réussir, il est nécessaire d’être « reconnu socialement compétent » ; on comprend ici que l’auteur émet un lien entre l’intégration à l’université et l’échéance suite à cette première année. Il parle d’une intégration sociale mais aussi aux modes de fonctionnement de l’université qui sont expliqués dans cette introduction. Alain Coulon explique que les étudiants qui ne peuvent pas montrer qu’ils sont incorporés, […], les traits distinctifs de leur affiliation au « métier d’étudiant » sont impitoyablement éliminés ou s’auto-éliminent. Il dénonce aussi le rôle de l’organisation institutionnelle dans la réussite ou l’échec universitaire. L’auteur s’exprime dans cet ouvrage dans le but d’apporter un regard nouveau sur notre conception de la première année à l’université et de favoriser une pédagogie d’affiliation. Il considère que les enjeux multiples de l’entrée des étudiants dans les universités sont de nature à devoir être considérés sérieusement et traité d’urgence. Ce texte est très intéressant à étudier pour un individu de première année à l’université, il me semble que chacun d'entre nous pourrait se reconnaitre lors de sa lecture sur certain point. L’auteur ne tente ni de nous conforter dans l’idée d’échec ni de nous effrayer, il semble simplement vouloir nous faire part de son analyse tout en dénonçant le manque d’intérêt pour « l’université ordinaire » de la part de ses confrères mais aussi de la part des politiques. Il cherche, dans son écriture, à adopter un ton critique, qui me semble mi polémique mi neutre. L’exemple des étudiants en médecine me parait trop excentré pour l’associer à son analyse, « apprendre l’institution du savoir » est immédiat en faculté de médecine or, pour des étudiants pouvant prendre part à une vie étudiante active dès la première année me parait moins théorique et visé pour nous autre. Alain Coulon opte pour une démonstration qui s’avère directe et dialectique en mon sens. uploads/Litterature/ coulon-alain.pdf

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