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^^^^H Digitized by the Internet Archive in 2011 with funding from University of Toronto http://www.archive.org/details/courbetselonlescOOIg Courbet jl- ^<ei- selon les Caricatures et les Images - » -,^~ ' - Documents n'unis et publiés par CHARLB8 LEGEB Préface <!<• Thbodori Dl'RKT PAT'L ROSENBERG, Éditbur, ai, Ruk La Boftni PARIS D- -i ] COURBET SELON LES CARICATURES ET LES IMAGES IL A ÉTÉ TIRE DE CET OUVRAGE : ioo exemplaires numérotés sur papier à la forme d'Arches, avec double suite en noir des planches en couleur. 4oo exemplaires numérotés sur vélin de Cran-Gevrier. \ (»H COURBET d'aprèi une eau-forte de Gab. Bogouri L^t>^^^ /<1 aiSh^n^ M fj 'J{ Lsy^ cJv^ % &A.I' cS}~*+- Cr* 7 / / / A/^Af/,,. t^f-— ù-^-î., 0^.^/ ^j^Z 7 H^ ^Ce--T> <-? COURBET SELON LES CARICATURES ET LES IMAGES avec 190 Reproductions en couleurs et en noir d'après BAUDELAIRE, DAUMIER, ANDRÉ GILL, GHÂM, BERTALL, QUILLENBOIS, HADOL, NADAR, GARJAÏ, GRÉYIX, LE PETIT, RANDON suivies de Lettres inédites de Courbet (1870-1877) et d'une Bibliographie Documents réunis et publiés par Charles LEGER Préface de Théodore DURET PARIS PAUL ROSENBERG, ÉDITEUR 91, aux La Bobtis 1920 KJC Il faut d'abord, pour bien comprendre l'inté- rêt des caricatures et des images réunies ici, se représenter certaines particularités du temps où elles sont apparues. A l'époque où Courbet est survenu et s'est montré aux Salons (18.^4-1870) et où ont surtoul été produites les images le concernant, le Salon, institution officielle, jouissait, pour exposer les pro- ductions artistiques, d'un monopole cpii a disparu. Les autres Salons, les expositions de Sociétés indépen- dantes, qu'on peut visiter maintenant, n'exislaient pas alors. La coutume qui s'est généralisée d'expositions particulières était inconnue. Tous ces locaux, agencés par des marchands, qui convient le public à voir chez eux les œuvres d'arlisics de toute sorte, n'existaienl pas non plus. Il n'y avait, pour faire connaître la production des œuvres d'art, pour tenir le public informé du mérite des artistes el du développe- ment des écoles, que l'unique Salon officiel, remontant au xvii siècle. Dans ces conditions, le Salon avait acquis une importance nationale. Son ouverture, impatiemment attendue, mettait en mouvement les artistes, les journalistes, les hommes de lettres, le public. La conduite des jurys, alors maîtres absolus des Salons, y décidant des admissions et des refus, du choix des exposants pour les récompenses à décerner, était passionné- ment discutée. A ce sujet, les partisans des différentes écoles se partageaient en camps rivaux, dont les luttes trouvaient leur répercussion dans la presse. Le Salon concentrait sur lui, en un court espace de temps, L'attention qui a pu depuis se répartir, à travers Tannée, entre de nombreuses expositions. Aussi les journaux ne se bor- naient-ils point, connue on le voit aujourd'hui à l'occasion des expositions, à donner un compte-rendu succinct des œuvres réunies, pour servir de vade-mecum aux visiteurs. Les grands journaux s'assuraient le concours d'hommes de lettres célèbres, de littérateurs en renom qui, dans des feuilletons et des articles élaborés, analysaient les œuvres exposées, développaient des théories sur l'art et faisaient connaître leurs préférences esthétiques. C'était alors comme une chose obligée, pour un écrivain en vue. d'avoir fait de la critique d'art, d'avoir écrit au moins un Salon. Au sein de la Presse il y avait les journaux illustrés, les journaux à images, à caricatures, très répandus. Ceux-là se tenaient prêts à l'ouverture des Salons. Leurs dessinateurs, Daumier, Chain, Nadar, Bertall, prenant pour cible les princi- paux exposants et les œuvres, les présentaient au public en images, en charges, en caricatures. Courbet, des plus assidus à envoyer aux Salons et aux Expositions universelles, les a particulièrement arrêtés. On peut dire que, pendant de longues années, ils ont tenu les yeux sur lui et se sont dépensés à son sujet. C'est ainsi qu'ont été produites les caricatures et les images Ici réunies. Elles permettent de reconnaître comment Courbet a été accueilli par les contemporains. ( )n pourrait obtenir celte même connaissance enlisant, par exemple, dans le livre de Riat sur Courbet, les extraits pris aux écrits des littérateurs, qui ont rendu compte des Salons. Mais ce que la lecture des critiques littéraires de l'époque pourrait nous apprendre, la vue des œuvres dessinées nous l'apprendra tout aussi bien et même mieux. Quand on visite un musée, on est frappé par un certain air de famille qu'on découvre aux grands artistes, à travers leurs traits particuliers. La ressemblance vient de la puissance d'expression, de la faculté de donner la vie à leurs œuvres, qu'ils possèdent en commun. C'est cela qui rapproche des hommes qui se sont produits avec les tendances et les dons les plus divers, dans les pays les plus différents, en des temps les plus éloignés. En présence de cette constatation, on a peine à s'imaginer comment ont pu avoir lieu les luttes, que l'on sait être surve- nues de leur vivant, entre artistes de styles et de genres différents, mais également doués de puissance, qui se sont combattus et ont prétendu représenter, chacun à part soi. la seule vraie forme artistique. On a surtout peine à s'imaginer comment certains niai très, occupant maintenant une place indisputée parmi les maîtres de tous les temps, ont pu être méconnus à leur apparition, comment leur originalité, les formes imprévues qu'ils ont apportées, d'où leur vient main- tenant la gloire, ont pu être d'abord la cause des attaques et des railleries les plus singulières. Ceci s'applique tout particulièrement à Courbet. Aujour- d'hui ses œuvres occupent leur place à. côté de celles des maîtres de toutes les écoles. Il est pourtant certain que, quand au xi\ siècle elles ont apporté la forme qualifiée « réaliste », elles ont soulevé une violente opposition. On a généralement pensé qu'elles ne pouvaient être tenues, dans le champ de l'art, sur le même pied que les formes classique et romantique, qui dominaient alors. Cependant, quand on voit aujourd'hui !• - œuvres réalistes de Courbet, à côté des œuvres classiques < i romantiques (l'Ingres et de Delacroix, on reconnaît immé- diatement, entre elles tontes, celle sorle de parenté, d'ail' de famille, ((ne nous axons dit s'établir entre les œuvres des giands artistes, possédanl une môme puissance d'expression el la Commune faculté de saisir la vie. Courbel peignait le monde vivant, il représentai! les êtres que L'on pouvait voir autour de soi, il montrait les horizons. 1<>s bois, les eaux de la vraie nature. Or, eet ensemble parut d'abord indigne de l'art, par comparaison avec les formes classique et romantique. Celles-là voulaient se tenir au-dessus de la vie réelle, elles prétendaient s'élever par L'imagination dans une sphère à part, où régnerait ec qu'on appelait l'idéal. Elles prenaient leurs sujets et leurs personnages dans le passé ou le lointain. Les classiques se tenaient attachés aux Grecs et aux Romains, les romantiques allaient de préférence aux paladins du Moyen-Age et aux Orientaux. Le temps a fait son œuvre. Au réalisme de Courbet s'est ajouté celui de Manet et des Impressionnistes. Alors qu'à son apparition on avait prétendu refuser sa place à la forme réaliste, entre les formes classique cl roman- tique, c'est elle en définitive qui a triomphé et qui l'esté vivante, à l'exclusion des deux autres devenues caduques et entrées dans le passé. Voulant donner' dans leur ensemble les caricatures et les images dont Courbet a été l'objet, nous n'avons pas cru devoir éliminer celles qui n'ont pas trait à l'exercice de son art et en particu- lier celles où il est montré, comme s'employant à renverser la colonne de la place Vendôme. Mais alors nous devons présenter quelques explications sur sa carrière politique et sur la part qu'on a voulu lui attribuer, dans le renversement de la Colonne. Courbet était un artiste fourvoyé dans la politique. C'est Proudhon, son compatriote, un Franc-Comtois comme lui, qui lui avait communiqué ses idées socialistes et l'avait amené à se croire appelé, comme représentant de l'art réaliste, à jouer un rôle politique. Proudhon mort, ses amis et disciples avaient su, en cajolant Courbet, se l'attacher. Son nom célèbre devait leur servir. En effet, après la révolution de Septembre 18^0 et le siège de Paris, ils le présentaient, à Paris, en télé de leur liste, comme candidat à l'élection de l'Assemblée nationale. 11 ne fut pas élu. Il obtint cependant 5o.ooo voix, dont il s'enorgueillit. 11 rcsla alors avec ces amis socialistes, qui les lui avaient obtenues, et devenu un de leurs candidats aux élections pour la Commune, y fut élu, par le VIe arrondisse- ment de Paris, le 16 avril i8;i. Il était d'humeur joyeuse, doué de facilité de parole avec ses amis à l'atelier ou à la taverne, mais il était dépourvu de tout entregent, il se trouvait muet lorsqu'il fallait s'adresser à une assemblée, et il devait recourir à une plume amie quand il avait à rédiger un document destiné à la publicité. Dans ces conditions, incapable d'agir sur des hommes réunis pour délibérer, il est demeuré à la Commune sans rôle et sans influence, et s'y est tenu avec la minorité relativement mo- dérée, qualifiée par les violents de girondine. La Colonne lui uploads/Litterature/ courbet-selon-les-images.pdf
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- Publié le Fev 21, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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