LE THEATRE INTRODUCTION On appelle "textes dramatiques" les textes de théâtre.

LE THEATRE INTRODUCTION On appelle "textes dramatiques" les textes de théâtre. Ne pas confondre cet emploi de l'adjectif "dramatique" avec celui qui sert à désigner une progression de l'action au théâtre. En ce sens est "dramatique" ce qui provoque une alternance d'espoir et de crainte Le mot "dramaturge" désigne un auteur de pièce de théâtre. On peut représenter un événement en le racontant à des auditeurs ou des lecteurs, ou en le jouant devant des spectateurs. Ainsi, le théâtre se différencie du récit parce que toute représentation est étymologiquement "drama" (= une action), puisque des acteurs imitent des actions, et "theatra", puisqu'ils sont "regardés" par des témoins (du latin « theatrum » et du grec « theatron », du verbe « theaomai », regarder, contempler). Le théâtre épouse donc mieux que tout autre mode d'expression les apparences de la réalité, ("apparences", car ce genre littéraire obéit à de nombreuses conventions : cf. ci-dessous "décor", "aparté" ...). Bien entendu, le texte théâtral n'est pas, comme le texte narratif ou poétique, une fin en soi. Il n'est pas, par définition, destiné à être lu mais à être joué, représenté. C'est pourquoi il faut lire une œuvre dramatique en ne perdant pas de vue que son aboutissement est la représentation. I COMPOSITION DE L'OEUVRE DRAMATIQUE Le prologue : Avant-propos qui précède parfois l'action proprement dite, récitée par un personnage généralement étranger à l'action, et qui raconte des événements antérieurs, explique les intentions de l'auteur ou s'efforce de gagner l'indulgence du public. Exemples : Le prologue de La Machine infernale, de Jean Cocteau, récité par l'auteur ; le prologue d'Antigone de Jean Anouilh. Un acte : Partie d'une pièce correspondant à une étape importante dans le déroulement de l'action. Les tragédies classiques sont divisées en cinq actes, l'action culminant généralement au quatrième (Mots-clés). Exemple : La composition des Femmes savantes (1672), de Molière, résumée par rapport aux actions des personnages, est la suivante : I. Armande contre Henriette ; II. Philaminte contre Chrysale ; III. Trissotin contre Vadius ; IV. Clitandre contre Trissotin ; V. Déroute de Trissotin. Une scène : Partie d'un acte ou d'un tableau au cours de laquelle le plateau est occupé par les mêmes personnages. Un tableau : Partie d'un acte caractérisée par un changement de décor, donc de lieu. Dans l'acte II de Rhinocéros de Ionesco, par exemple : 1° tableau = le bureau d'une administration ; 2° tableau = la chambre du personnage principal. L'épilogue : Tout texte ajouté à la fin d'une œuvre littéraire et qui apporte, de manière indépendante, des éléments nouveaux postérieurs aux événements racontés. II LES PHASES DE L'ACTION DRAMATIQUE L'exposition : Fiche 8, théâtre, nov. 2006 page 1 / 7 La ou les premières scènes qui fournissent les informations (sur les personnages ou la situation) nécessaires pour comprendre la suite de l'action. Elle doit éclairer et intriguer. Exemple : La scène 1 de l'acte I du Britannicus de Racine expose les différends entre Agrippine et son fils Néron, et raconte que Néron a enlevé Junie. L'exposition "in medias res" (au milieu des choses) consiste à introduire le spectateur en plein sujet, directement dans l'action, sans préambule (voir exemple in Bordas 1°, p. 503 : Lorenzaccio) L'intrigue (ou 1'action) . L'ensemble des événements qui se succèdent depuis 1"'exposition" jusqu'au "dénouement". Dans une œuvre dramatique, l'intrigue est concentrée. Ex., intrigue de Cinna (1640) de Corneille : Emilie, fille adoptive de l'empereur Auguste, conspire contre celui-ci afin de venger son père. Cinna, son amant, doit tuer Auguste. Mais Cinna est partagé entre son amour pour Emilie et son estime pour Auguste. Le complot sera dévoilé par un conjuré jaloux, mais Auguste sera magnanime. Le nœud de l'action : Le point culminant du conflit qui oppose les protagonistes, la crise. Moment où l'intrigue se complique. Exemple : Acte IV, scène 2 de Britannicus, l'affrontement entre Agrippine et Néron. Une péripétie, un coup de théâtre Evénement imprévu qui modifie 1a situation, peut provoquer la crise ou parfois précipiter le dénouement. Exemple : Le retour de Thésée, qu'on croyait mort, dans Phèdre de Racine. Un imbroglio (prononcer "imbrolio") : Pièce de théâtre dont l'intrigue est fort embrouillée, compliquée (en vogue au XVIII° siècle). Exemple : Le Mariage de Figaro (1784), de Beaumarchais. Rem. : Dans la langue courante, ce terme désigne une situation confuse, embrouillée. Un ressort : Moyen dont on se sert pour faire réussir quelque dessein (Littré). (Au théâtre) "Le secret est d'abord de plaire et de toucher/ Inventez des ressorts qui puissent m'attacher." (Boileau, Art poétique, III, vers 25-26). Le deus ex machina: Intervention inattendue d'un personnage qui, de façon souvent invraisemblable, résout tous les problèmes à la fin de la pièce. Exemple : Aristide et ses fausses lettres qui, dans les Femmes savantes de Molière, permet de démasquer Trissotin, rendant ainsi possible le mariage de Clitandre et d'Henriette. Le dénouement : Marque la fin de l'intrigue, la résolution du conflit. Il varie en fonction du genre de la pièce : dénouement comique (heureux), tragique. Exemples : Le dénouement du Tartuffe (1664) de Molière, qui repose sur l'intervention d'un personnage extérieur à l'action - le roi - a souvent été jugé comme une faiblesse de la pièce. C'est en effet le roi qui révèle que Tartuffe est un scélérat dissimulé sous un faux nom et qui permet l'issue heureuse du mariage de la fille d'Orgon avec le jeune Valère. Le dénouement de Phèdre de Racine, est remarquable parce qu'il est la conclusion logique de la pièce, la seule issue possible de la crise. La mort d'Hippolyte entraîne l'aveu de Phèdre à Thésée de sa passion coupable et sa mort immédiate (Mots-clés). Fiche 8, théâtre, nov. 2006 page 2 / 7 III LES FORMES DE L'ECHANGE DANS LE TEXTE DRAMATIQUE (lire FMH, p. 262) Le dialogue : Conversation entre deux ou plusieurs personnages (ou style direct). Exemple : Les dialogues entre Vladimir et Estragon dans En attendant Godot de Samuel Beckett. Le monologue : Scène au cours de laquelle un personnage important est seul et se parle à lui-même. Le monologue permet de révéler les sentiments ou les pensées d'un personnage, ce qui révèle son caractère. Exemple : le monologue d'Hamlet ("To be or not to be...") ; le monologue de Macbeth, II, 1 ; le monologue de Rodrigue dans Le Cid (I,6) ; le monologue de Sosie dans Amphitryon de Molière (I,1) ; le monologue de Figaro dans Le Mariage de Figaro de Beaumarchais (V,3). La réplique : Texte qu'un personnage prononce sur scène en une seule intervention brève, au cours d'un dialogue. Les paroles alternées des deux interlocuteurs. On dit "donner la réplique", c'est-à-dire répondre. La stichomythie : Succession rapide de brèves répliques d'égale longueur. Procédé utilisé pour créer un effet de dynamisme, de vivacité lorsque les personnages s'affrontent en un duel verbal. Exemples : Le Cid, acte I, scène 3 ; les 15 premiers vers du Misanthrope de Molière : Alceste, en colère contre son ami Philinte. Une tirade : Longue réplique ; elle permet au personnage de développer une argumentation ou de s'épancher avec lyrisme. Réduits à un temps de silence, ses interlocuteurs rejoignent en quelque sorte la situation de spectateurs. Exemple : la tirade du nez dans Cyrano de Bergerac, d'Edmond Rostand, acte 1, scène 4. Un récit : Au théâtre, un récit raconte un événement lié à l'action de la pièce mais qui n'a pas lieu sur scène. Il est dit par un personnage. Exemple : Le récit de la mort d'Hippolyte par Théramène dans Phèdre de Racine (V, 4). Les chevaux du char d'Hippolyte s'étaient emballés à la vue d'un monstre sorti des eaux. Un aparté : Partie du discours d'un personnage qui est destinée aux spectateurs et dissimulée aux autres personnages présents sur scène. C'est une convention théâtrale qui a le plus souvent une fonction comique. Une réplique en aparté est signalée sur le texte par l'expression entre parenthèses "à part". L'adresse directe au public (FMH, p. 262b) : un personnage se tourne vers les spectateurs pour leur parler ; cela rompt avec la règle du théâtre classique qui interdit qu'on s'adresse au spectateur. Les didascalies (ou indications scéniques) : Ce nom féminin désigne les indications, inscrites entre parenthèses sur le texte, qu'a écrites l'auteur sur la façon de jouer ou de dire une réplique, ou sur les éléments du décor (L.2°, p. 307-308). Leur qualité varie en fonction des œuvres : une tragédie classique du XVII° siècle en comporte très peu ; une pièce de Ionesco en sera richement pourvue. On distingue les didascalies externes, initiales, fonctionnelles et expressives et les didascalies internes, intégrées aux propos du personnage. La double énonciation (ou double destination de la parole théâtrale) : Le langage dramatique pose toujours la question du "destinataire" : pour qui, à qui parle-t-on ? Le paradoxe du dialogue théâtral est que chaque comédien parle à deux auditeurs : son interlocuteur Fiche 8, théâtre, nov. 2006 page 3 / 7 sur la scène et le public (Profil n° 151-152, "Le théâtre, problématiques essentielles", p.33). La double énonciation rend uploads/Litterature/ cours-theatre-2.pdf

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