République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l’Enseignement Sup

République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Université A. MIRA-BEJAIA Faculté des lettres et des langues Département de français Spécialité : Français Polycopié pédagogique Master 1, Littérature et approches interdisciplinaires Module : Théories de littérature Polycopié conçu par : ZOURANENE Tahar Maître de conférences (Classe B) en sciences des textes littéraires Année Universitaire : 2017/2018 SOMMAIRE Module : Théories littéraires Master 1, Littérature et approches interdisciplinaires Cours : Narratologie Objectif Objets d’étude Question principale « histoire », « narration » et « récit » Le mode narratif La distance Les fonctions du narrateur Exemples d’applications La voix narrative Le statut du narrateur La perspective narrative Exemples d’applications Le temps du récit et le temps de l’histoire L’ordre temporel du récit : La vitesse de la narration : Exemples d’Application Analyses de textes Corrigés types Cours : Titrologie Références bibliographiques Définitions Le titre : un code social ? Thématique/Rhématique Sèmes, opérateurs : Quelle typologie ? Les fonctions du titre Applications Eléments de réponse Cours ; Sémiotique narrative/ Intertextualité Références bibliographiques Introduction 1. Le principe dialogique 2. De quelques notions voisines 3. La relation intertextuelle 4. L’hypertextualité ou intertextualité A. La relation de transformation a. La parodie b. Le travestissement c. La transposition B. La relation d’imitation a. Le pastiche b. La charge c. La forgerie 5. Le plagiat Activités proposées Eléments de réponse : Module : Théories littéraires Master 1, Littérature et approches interdisciplinaires Cours : Narratologie Nous avons choisi de focaliser notre cours sur l’analyse sémiotique du récit (ou sémiotique narrative) en suivant exclusivement la typologie de G. Genette dans son ouvrage Figure III, en évitant le métadiscours et en privilégiant les applications. Objets d’étude : 1° - Distinction entre « histoire », « récit » et « narration ». 2° - Le mode narratif (la distance, les fonctions du narrateur) 3° - L’instance narrative (la voix narrative, le temps de la narration, la perspective narrative) 5° - Le temps du récit (la vitesse du récit, la fréquence événementielle) Question principale : Quelles sont les différentes relations qu’entretiennent les notions : Récit, histoire et narration dans la terminologie de G Genette ? L’analyse de l’énonciation des différents genres littéraires est multiple. La narratologie, selon l’acception de Genette, se propose d’étudier le récit littéraire et implique de ce fait, le roman, la nouvelle, le conte, la fable…etc. il est donc question des genres caractérisés par une histoire d’événements, et des procédés narratifs. 1. « histoire », « narration » et « récit » Dans son ouvrage intitulé Figure III1, Gérard Genette tente de distinguer les trois notions principales de son ouvrage. Il définit ainsi le récit comme étant le résultat d’une narration des événements constituant l’histoire de l’œuvre. Pour le narrotologue, il convient tout d’abord de mettre en lumière les différentes ambigüités qui caractérisent l’emploi du terme Récit : 1 Genette Gérard, Figures III, Seuil, Paris, 1972 Dans un premier sens – qui est aujourd’hui, dans l’usage commun, le plus évident et le plus central -, récit désigne l’énoncé narratif, le discours oral ou écrit qui assume la relation d’un événement ou une série d’événements…2 Dans sa première définition le terme récit renvoie à ce que Genette désigne dorénavant par l’expression de « discours narratif ». Il renvoie donc au résultat d’une juxtaposition d’événements assurés par l’instance narrative. Dans un second sens, moins répandu, mais aujourd’hui courant chez les analystes et théoriciens du contenu narratif, récit désigne la succession d’événements, réels ou fictifs, qui font l’objet de ce discours, et leurs diverses relations d’enchainement, d’(opposition, de répétition et de situations considérées en elle-même, abstraction faite du médium, linguistique ou autre, qui nous en donne connaissance…3 Dans un second sens, le terme récit désigne ainsi la trame des événements qui constituent l’intrigue ou l’histoire : En un troisième sens qui est apparemment le plus ancien, récit désigne encore un événement : non plus toutefois celui que l’on raconte, mais celui qui consiste en ce que quelqu’un raconte chose : l’acte de narrer pris en lui-même4. Dans cette troisième et dernière définition, le mot récit représente les procédés narratifs exploités pour relater l’histoire. 2. Le mode narratif : Le mode narratif implique comme première notion : Le narrateur. En effet, ce dernier se définit comme étant l’instance à laquelle l’auteur délègue la parole pour raconter les actions des personnages ou rapporter leurs paroles. Les travaux de poétique, de sémiotique et d’analyse du discours qui ont vu le jour depuis les années 1960 ont montré qu’une histoire ne se raconte pas toute seule. On a 2 Genette Gérard, Figures III, op.cit 3 Idem 4 idem tendance à l’oublier, mais l’auteur (personne réelle) ne relate pas une histoire, il la fait dire en déléguant la parole à une instance chargée de raconter l’histoire : le narrateur5 Le narrateur implique diverses distances pouvant caractériser sa narration, ainsi que plusieurs fonctions pouvant lui être attribuées. A. La distance : On entend par la distance narrative la caractéristique de la parole et/ou les actions racontées à travers le discours rapporté. Celui-ci révèle l’exactitude de ce qui est rapporté et le degré d’implication de l’instance narrative. Genette nous propose de mesurer la distance narrative en analysant le type du discours rapporté. Ainsi, on parle d’un narrateur plus distant quand celui-ci rapporte l’action et ou la parole dans un style direct Ex : - il lui offrit une fleur en lui disant « je vous aime » Dans ce, cas le narrateur établit une distance vis-à-vis de son propos en rapportant l’action et la parole au style direct. Le narrateur peut réduire au maximum sa distance vis-à-vis de ses propos en optant pour le discours narrativisé : - Il lui exprima son amour. Dans ce cas de figure, nous constatons la réduction de la distance du narrateur qui s’implique davantage dans son propos afin d’exprimer à sa propre façon l’action qu’il raconte. Les différentes postures du narrateur ainsi que les types de discours employés décrivent la façon plus au moins exacte du déroulement de l’action ou l’expression 5 Calas Frédéric, Introduction à la stylistique, Hachette, Paris, 2007, p 84. d’une pensée ou la reprise d’une parole comme nous pouvons le déceler dans l’exemple suivant exploité par Genette dans son ouvrage Figures III : « Il faut absolument que j’épouse Albertine » (Proust Marcel, Sodome et Gomorrhe) Discours rapporté direct « J’informai ma mère de ma décision d’épouser Albertine » paroles « Je décidai d’épouser Albertine » pensées Discours narrativisé (réducteur et +distant) « Je dis à ma mère qu’il me fallait absolument épouser Albertine » paroles rapportées « Je pensai qu’il me fallait absolument épouser Albertine » monologue intérieur Discours transposé au style indirect « J’allais trouver ma mère : il me fallait absolument épouser Albertine » : Style indirect libre (absence du verbe déclaratif) Dans le cas où le narrateur rapporte les faits ou les paroles dans les styles indirect ou indirect libre, il est considéré plus au moins distant. B. Les fonctions du narrateur Outre la fonction narrative considérée par Genette comme la fonction première par laquelle se produit le récit, le narrateur peut également assurer d’autres fonctions secondaires et non pas des moindres. On parle alors de la fonction de régie qui intervient lorsque le narrateur commente l’organisation de la narration de sont récit pour aider le lecteur à s’y repérer. Il s’agit donc d’une fonction métatextuelle. Quand le narrateur interpelle le lecteur ou le narrataire comme témoins, on parle de la fonction communicative. Lorsque le narrateur introduit des commentaires pour argumenter et attester de la vérité de son propos, celui-ci assure sa fonction testimoniale. Enfin, il arrive parfois au narrateur d’introduire des savoirs d’ordre didactiques en puisant ainsi dans la fonction idéologique. - Exemples d’applications 1. La distance : Quatre types de discours révèlent la distance du narrateur vis-à- vis des personnages de l’histoire : - Le discours narrativisé - Le discours au style indirect - Le discours au style indirect libre - Le discours rapporté ou direct A identifier le type de discours à l’œuvre dans chacun des extraits suivants. 1° « Le Proviseur nous fit signe de nous rasseoir ; puis, se tournant vers le maître d’études : – Monsieur Roger, lui dit-il à demi-voix, voici un élève que je vous recommande, il entre en cinquième. » (Cf. Madame Bovary de Gustave Flaubert, incipit) Réponse : Le type de discours utilisé par le narrateur pour rapporter les paroles du Proviseur est le discours rapporté ou direct 2° Emma Bovary tend au marchand Lheureux sa montre pour payer ce qu’elle vient de lui commander : « Mais le marchand s’écria qu’elle avait tort ; ils se connaissaient ; est-ce qu’il doutait d’elle ? Quel enfantillage ! Elle insista cependant pour qu’il prît au moins la chaîne, et déjà Lheureux l’avait mise dans sa poche et s’en allait, quand elle le rappela.» Réponse : Le type de discours utilisé par le narrateur pour rapporter les paroles de Charles Bovary est le discours indirect libre. 3° - Extrait de la uploads/Litterature/ cours-zouranene-tahar-litterature-et-approches-interdisciplinaires.pdf

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