Émile Zola : Bilan critique - PAGES Alain Sommaire Introduction 1. Lectures
Émile Zola : Bilan critique - PAGES Alain Sommaire Introduction 1. Lectures modernes (depuis 1950) 1. La critique biographique Exemple d'un découpage biographique (A. Lanoux, 2. La critique historique et génétique 3. La critique sociologique La théorie du champ littéraire : 4. La critique thématique et psychanalytique 5. La critique narratologique La typologie des personnages : trois exemples. La complémentarité des approches critiques. Un exemple : le problème de l'espace. 2. Les interprétations de la critique du XIX 1. La reception de l'œuvre de Zola 1.1 La publication des 1.2 Des Emile Zola sous le regard de ses contemporains, entre 1868 et 1898 : 1.3 Après la mort de Zola Emile Zola vu par les manuels de littérature des années 1930 : 2. La polémique anti-naturaliste Florilège. Quelques formules de la polémique anti-naturaliste... 3. Problèmes critiques 3.1 La représentation des personnages 3.2 La valeur de la théorie romanesque La position de la critique marxiste devant l'oeuvre de Zola : 3.3 La question du style 3. L'analyse des romans 1. Le palmarès des 2. Lectures de 2.1 La réception du roman 2.2 Interprétations modernes Quelques articles consacrés à Le personnage de Gervaise. Quelques interprétations : 3. Lectures de 3.1 La réception du roman 3.2 Interprétations modernes Quelques articles consacrés à La dernière page de 4. Guide bibliographique 1. Editions 1.1 Editions de référence 1.2 Manuscrits et textes inédits 2. Etudes critiques 2.1 Recueils de textes critiques 2.2 Iconographie Notes de bas de page Introduction Ce livre présente l'essentiel des thèses ou des interprétations que l'oeuvre d'Emile Zola a pu faire naître du XIXe siècle à nos jours. Il s'appuie sur un certain nombre de textes critiques, dont certains sont cités dans le cours du développement. Mais il souhaite avant tout offrir au lecteur une instrumentation critique, c'est-à-dire une méthode de lecture et des concepts propres à favoriser l'analyse personnelle. L'exposé n'a pas pour ambition de retracer l'histoire complète de la réception de l'oeuvre de Zola. Il en résume les données essentielles et insiste sur ses résultats, tels qu'ils peuvent être appréhendés aujourd'hui. Bref, il s'agit ici d'un bilan, que l'on devra considérer comme une introduction à des recherches plus approfondies. Le premier chapitre explore les principales problématiques développées par la critique contemporaine – qu'il s'agisse d'approches historiques, conçues d'un point de vue extérieur à l'oeuvre, ou d'approches thématiques et narratologiques, réalisées à partir d'une analyse interne de l'oeuvre. Le deuxième chapitre remonte dans le temps et aborde les premières réceptions de l'oeuvre, celles qui ont surgi au XIXe siècle : il montre en particulier comment les polémiques de cette époque ont déjà contribué à poser les grands enjeux de la réflexion critique. Le troisième chapitre envisage les différentes analyses suscitées par Les Rougon-Macquart. Deux exemples privilégiés sont plus longuement étudiés : celui de L'Assommoir et celui de Germinal. Enfin, le dernier chapitre présente un guide de recherche bibliographique. La réédition – sur le site Internet de l’ITEM – de cet ouvrage, depuis longtemps épuisé en librairie, reprend, pour l’essentiel, le texte publié en 1993 chez Nathan, dans la collection « 128 ». Certaines annexes ont, cependant, été supprimées. La bibliographie du dernier chapitre a été simplifiée, et les références proposées ont été actualisées, pour tenir compte des ouvrages parus depuis 1993. Pour un complément d’information, nous renvoyons le lecteur au site des Cahiers naturalistes (www.cahiers-naturalistes.com), ainsi qu’aux études de synthèse sur la vie et l’œuvre de Zola rassemblées dans notre Guide Emile Zola – publié aux Editions Ellipses en 2002 (ouvrage écrit en collaboration avec Owen Morgan). 1. Lectures modernes (depuis 1950) Très lu par le grand public, comme l'attestent les tirages importants atteints par ses romans, Zola demeurait en 1940 un écrivain largement méprisé par la critique universitaire. On lui reconnaissait certes un certain souffle lyrique, on louait quelquefois la puissance avec laquelle il savait évoquer les foules, mais on soulignait avec insistance la grossièreté de son style et l'indigence de ses idées. L'auteur des Rougon- Macquart n'occupait qu'une place très réduite dans les Histoires de la littérature française. Les choses commencent à changer à partir du début des années 1950. L'exposition organisée à la Bibliothèque Nationale pour le cinquantième anniversaire de la mort de l'écrivain, en 1952, la grande thèse de Guy Robert sur La Terre, le recueil d'hommages publié par les éditions Fasquelle, en 1953, sous le titre de Présence de Zola, l'édition par Philippe Van Tieghem, en 1954, du dossier préparatoire de Germinal (et l'inscription du roman au programme de l'agrégation), la fondation des Cahiers naturalistes en 1955, par Pierre Cogny et Jacques Emile-Zola, le fils de l'écrivain – tous ces événements constituent autant d'indices qui témoignent du renouvellement de l'intérêt. Délaissant les polémiques qui avaient occupé les esprits au XIXe siècle, les critiques considèrent alors l'oeuvre de Zola d'un regard neuf. Guidés par une perspective scientifique, ils s'efforcent d'en avoir une vision complète. Ils avancent simultanément dans deux directions : – une direction philologique, prenant en compte la réalité du texte, et d'abord la nécessité de son édition précise, adaptée à un public moderne ; – une direction interprétative, s'attachant aux thèmes et aux structures, et cherchant à en dégager les lois internes. Le développement de la critique zolienne a accompagné la transformation des méthodes critiques qu'ont connue les années 1960 et 1970. Il en a épousé les différentes tendances : sociologiques, thématiques, psychanalytiques, narratologiques... A chacune de ces étapes, l'oeuvre de Zola a suscité des lectures renouvelées, sortant enrichie de sa confrontation avec la diversité des modèles théoriques. 1. La critique biographique Décrire les étapes d'une existence, les situer dans le mouvement d'une époque, établir des correspondances avec la progression de l'oeuvre, tels sont les objectifs que poursuit toute critique biographique. Celle-ci procède souvent du désir de réparer une injustice ou de procéder à une réhabilitation. C'est ce sentiment qui pousse Henri Guillemin quand il s'efforce, en 1960, de débarrasser la personne de Zola de toutes les « légendes » accumulées depuis le XIXesiècle. Pas tellement facile à connaître, il faut l'avouer, ce monsieur. La première fois que les Goncourt l'ont eu devant eux (c'était le 14 décembre 1868 ; il avait vingt-huit ans), ils l'ont trouvé « profond », « mêlé », « insaisissable ». Quelqu'un qui ne se livrait guère. Zola n'a pas tenu de Journal et n'a point laissé de Mémoires. Du moins avons-nous un peu de sa correspondance, et ses "notes de travail" et son oeuvre elle-même, avant tout, qui nous apprend sur lui beaucoup de choses lorsqu'on veut bien la lire pour de bon, sans négliger ces livres qu'on a tort, si grand tort, de n'ouvrir presque plus, ses Contes à Ninon et sa Confession de Claude. Je n'avais sur lui que les idées les plus sommaires lorsque, par le biais de l'affaire Dreyfus, je me suis trouvé conduit à le regarder d'un peu près. Et je dois dire qu'il m'a assez interloqué. Un homme d'un format peu commun, celui qui, à cinquante-huit ans, s'est résolu tout à coup à faire ce qu'il a fait, sachant parfaitement qu'avec ce geste-là il s'exposait à des désagréments considérables, et qu'il allait au-devant d'incidents fâcheux – la mort, par exemple. Je crois maintenant qu'après quelques années de fréquentation, je devine à peu près le personnage. Et c'est une chose qui réconforte, après telle compagnie désolante, de rencontrer un homme comme lui. H. Guillemin, Zola. Légende et vérité, Julliard, 1960 (UGE, 1971, coll. 10/18, pp. 9-10). L'originalité d'une telle méthode consiste, comme on le voit, non pas à chercher à connaître l'homme pour accéder à l'oeuvre, mais, au contraire, à tenter de retrouver l'homme dissimulé derrière l'oeuvre. Zola, constate Henri Guillemin, est quelqu'un qui ne se « livre guère » et n'a laissé aucune autobiographie. Aussi faut-il reconstituer sa personnalité à travers ses notes de travail ou à partir de ceux de ses écrits qui portent le plus la trace d'une expérience intime : des oeuvres de jeunesse comme La Confession de Claude ou les Contes à Ninon, qui gardent le souvenir des premières expériences sentimentales, un roman comme L'Oeuvre où est évoquée l'enfance à Aix-en-Provence et l'amitié avec Cézanne. La réflexion biographique, dans ce cas, débouche sur une relecture de l'oeuvre. Cette voie a été plus ou moins exploitée par ceux qui se sont attachés à donner un tableau complet de l'existence de l'écrivain : Armand Lanoux, dont le Bonjour Monsieur Zola, publié en 1954, a été plusieurs fois réédité et remis à jour ; et, plus récemment, Henri Troyat (Zola, Flammarion, 1992)1. Alors que la recherche d'H. Guillemin demeurait fragmentaire, là, il s'agit de synthèses qui tentent de suivre le cheminement d'une existence et d'en expliquer la continuité. Mettant en scène l'auteur des Rougon- Macquart, lui donnant la parole, elles reconstruisent un univers et se situent, par uploads/Litterature/ critique-litteraire-nvo 2 .pdf
Documents similaires
-
21
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Mai 19, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 0.4053MB