11 12 13 14 15 15b 15c 16 17a 17b 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 SÉQUENCE William Blake p
11 12 13 14 15 15b 15c 16 17a 17b 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 SÉQUENCE William Blake prend le train vers l’Ouest pour y trouver un emploi de comptable. Arrivé dans la ville de Machine, il s’y trouve accusé à tort d’un double meurtre et prend la fuite, une balle près du cœur. Il traverse l’Ouest en compagnie de Nobody, un étrange Indien cultivé qui le prend pour un poète. Poursuivi par des tueurs à gages, affaibli par sa blessure, le comptable se transforme en poète tueur de Blancs. Lorsqu’il meurt au terme du voyage, il est devenu Indien. SYNOPSIS La séquence du meurtre des deux shérifs par William Blake est un tournant du film : l’ancien comptable accepte la mis- sion que lui confie Nobody : devenir un poète tueur de Blancs. Elle intervient juste après que Nobody a dessiné deux éclairs sur son visage, signes de sa transformation et de sa nouvelle mission. . – Jonathan Rosenbaum, Dead Man, Paris, Editions de la Transparence, 2005. –.Jean-Louis Leutrat, Le western, quand la légende devient réalité, Paris, Gallimard « Découvertes », 1995. www.filmdeculte.com/portrait/portrait.php?id=100 benlelon.club.fr/voyage.htm - 3k http://www.imdb.com http://members.tripod.com/~jimjarmusch/ http://www.sfgoth.com/~kali/jarmusch.html À LIRE, EN LIGNE Dead man USA / Allemagne / Japon 1995 Scénario et réalisation : Jim Jarmusch Image : Robby Müller Montage : Jay Rabinowitz Musique originale : Neil Young Décors : Bob Ziembicki Costumes : Marit Allen Durée : 2h14 Format : 35 mm noir et blanc Sortie française : janvier 1996 Interprétation William Blake : Johnny Depp Nobody : Gary Farmer Cole Wilson : Lance Henriksen Scholfield : William Hurt Conway Twill : Michael Wincott Thel Russel : Mili Avital Salvatore “Sally” Jenko : Iggy Pop John Dickinson : Robert Mitchum GÉNÉRIQUE Rédaction : Cyril Neyrat Crédit affiche : DEAD MAN, BAC FILMS LYCÉENS AU CINÉMA Fiche Élève Dead Man s’ouvre par un plan des roues de la locomotive lancée à pleine vitesse. Il annonce d’emblée le thème du film : le voyage. Le train, ou « cheval de fer », fut l’instrument principal de la « conquête de l’Ouest ». Comme la plupart des westerns, Dead Man est une réflexion sur cet épi- sode fondateur de l’histoire des Etats-Unis. Mais une réflexion doublement critique : de l’épisode historique lui-même, et de sa représentation par le western.À la barbarie et la violence de la conquête des Blancs, Jarmusch oppose la sagesse et la profondeur spirituelle de la quête entreprise par William Blake grâce à Nobody : à la fois un voyage vers la mort, et une quête de visions, principal rite initiatique dans la culture indienne. Contre la célébration de la conquête de l’Ouest par les Blancs, thème récurrent du western classique, Jarmusch prend le parti des Indiens. Ce plan n’est que le premier d’une série qui court tout au long de la séquence d’ouverture. La répétition des plans de la locomotive insiste sur l’idée de vitesse implacable, de marche en avant inexorable : aussi bien celle de la civilisation vers l’Ouest que celle de William Blake vers la mort. Le retour systématique de la guitare de Neil Young, qui imite le rythme de la locomotive, appuie par le son la répétition visuelle. Enfin, la répétition de ce plan est le premier signe de la structure circulaire du récit. Dès cette première séquence, Jarmusch annonce le sens profond du film : alors qu’on a l’impression de filer tout droit, d’avancer, on ne fait en réalité que revenir, répéter. Jim Jarmusch naît en 1953 à Akron, près de Cleveland, la ville d’origine de William Blake dans Dead Man. D’abord attiré par la poésie, il se tourne vers le cinéma après un séjour à Paris, en 1975, où il fréquente la Cinémathèque française. De retour à New York, il suit des cours de cinéma à New York University, où il rencontre Wim Wenders et Nicholas Ray. Passioné de rock, Jarmusch joue dans un groupe new wave. Encouragé par Ray, il finance seul son film de fin d’études, Permanent Vacation. Le style et l’univers de Jarmusch sont posés : l’errance urbaine d’un jeune homme désoeuvré, de longs plans contemplatifs en noir-et-blanc, l’importance de la musique. En 1983, son second long-métrage, Stranger than Paradise. remporte la Caméra d’Or au festival de Cannes. Jarmusch devient la nouvelle star du cinéma indépendant américain. En 1985, autre succès avec Down by Law, épopée absurde de trois taulards en noir-et-blanc. Son film suivant, Mystery Train, suit les destins croi- sés de marginaux à Memphis, autour de la figure d’Elvis Presley. En manque d’inspi- ration, Jarmusch réalise ensuite le film à sketchs Night on Earth et la série de courts- métrages Coffee and Cigarettes. En 1995, il trouve un second souffle avec Dead Man, confirmé en 1999 par Ghost Dog, transposition du film de samouraï dans la culture gangsta-rap. Broken Flowers (2005), son dernier film à ce jour, profite de la popula- rité de l’acteur Bill Murray et remporte le Grand Prix à Cannes. LE PREMIER PLAN LE RÉALISATEUR Le récit de Dead Man combine linéarité et circularité. Le trajet de William Blake dans l’Ouest semble linéaire : une marche vers la mort, de Cleveland à l’océan en passant par la ville de Machine (1) et le vil- lage indien (2). Pour effectuer ce voyage, il emprunte trois modes de transport successifs : le train, le che- val, le bateau. Mais cette ligne droite apparente est contredite par de nombreuses répétitions, qui font de ce voyage un authentique retour. Pour Nobody, le comptable est le fantôme d’un poète. La traversée du village indien répète celle de la ville de Machine, le voyage en canoë celui en train. Enfin, les mêmes pay- sages ne cessent de se répéter, les tueurs repassant par les mêmes lieux que Blake et Nobody (3). Le voyage de William Blake est une quête de visions. On peut s’intéresser à la manière dont Jarmusch figure ces visions. Il a notamment recours à plusieurs reprises à une combinaison de plongées / contre-plongées et de fondus enchaînés du visage et du ciel (4 et 5). Préférant aux vastes paysages habituels du wes- tern des espaces limités, restreints, il figure l’accès de Blake à la vison par l’apparition finale du lointain : l’horizon de l’océan (6) Enfin, le parcours de William Blake est celui d’un poète-tueur. L ’écoulement et le mélange du sang et de l’encre, tous deux noirs du fait du noir-et-blanc, constitue un fil conducteur essentiel du film : sang d’encre de Blake (7 et 9) et de ses victimes (8). Né en 1963 dans le Kentucky, Johnny Depp est le petit-fils d’un Indien Cherokee, qui lui légua sans doute les pommettes saillantes de son visage sculpté. Il obtient son premier rôle au cinéma dans Les Griffes de la nuit (Wes Craven, 1984). Sa performance dans Platoon (1987) d’Oliver Stone est intégralement coupée au montage. Son premier succès sera télévisuel : il devient l’idole des jeunes en acceptant le rôle principal de la série poli- cière 21 Jump Street. Sa carrière cinématographique commence véritable- ment en 1990, lorsqu’il casse son image de teenage star en jouant dans Cry Baby, de l’icône underground John Waters. Dès lors, il sera abonné aux rôles de marginaux solitaires. La même année, Edward aux mains d’ar- gent impose son talent et marque le début de sa collaboration avec Tim Burton. Refusant des offres lucratives et des succès assurés pour se risquer dans des aventures incertaines auprès de cinéastes de second rang, il ne devient une véritable star qu’avec le triomphe de Pirates des Caraïbes (Gore Verbinski, 2003). Auparavant, on retiendra de sa carrière inégale, émaillée d’échecs publics et artistiques dus à ses choix parfois hasardeux, ses compositions sous la direction de cinéastes renommés comme Emir Kusturica (Arizona Dream,1991), Terry Giliam, (Las Vegas Parano, 1998), Mike Newell (Donnie Brasco, 1997) ou Roman Polanski (La Neuvième Porte, 1999). Mais personne n’a exploité son talent singulier comme Tim Burton, à quatre reprises : après Edward…, ce furent Ed Wood (1994), Sleepy Hollow (1999), et Charlie et la chocolaterie (2005). ACTEURS / PERSONNAGES MONTAGE uploads/Litterature/ dead-man-de-jim-jarmusch 1 .pdf
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- Publié le Apv 30, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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