En 1649 , Cyrano de Bergerac, écrivain et scientifique libertin du XVIIe siècle
En 1649 , Cyrano de Bergerac, écrivain et scientifique libertin du XVIIe siècle, écrit L’Autre Monde ou les états et Empires de la Lune , roman burlesque et fantaisiste. Précurseur de la science-fiction : dans cette nouvelle initiatique, le narrateur-héros, un humain, voyage sur le Soleil et sur la Lune . Sur la lune, il part à la découverte de cette planète et y rencontre plusieurs êtres étranges . Mais Cyrano propose également une satire de son époque dans son œuvre dont un extrait de « la découverte des Sélénites » nous ait donnée. Comment à travers ce récit de voyage , l’auteur fait-il une critique de la société de son temps ? Après avoir découvert à travers les yeux du narrateur ce qui fait de ce terrain inconnu un monde singulier , nous nous intéresserons à ce monde qui ressemble au notre mais est aussi différent pour finir par aborder la critique habilement menée par l’auteur de plusieurs valeurs de la société de son temps. Tout en découvrant ce nouveau monde à travers les yeux du narrateur, le lecteur se rend compte que ce monde est un étrange. D’une part , on remarque le cadre fantastique de ce monde décrit : la Lune . Les éléments qui le mettent en évidence sont déjà le champs lexical du fantastique qu’on identifie grâce aux termes «créature », « bête-homme », « fortune » , « Sirène » , « géants » ou encore la présence d’êtres aux proportions gigantesques « la plupart d’entre eux ont douze coudées de longueur » (qu’on ne trouverai que dans des romans fantastiques tels que Micromégas de Voltaire ou Les voyages de Gulliver de Jonathan Swift ) ainsi que les nombreuses formes hyperboliques « plus de sept ou huit cent de la même espèce » et « fort grand ». La présence de telles créatures lui fit même rappeler des histoires que lui racontait sa nourrice « cette aventure me fit souvenir de ce que jadis j’avais ouï conter à ma nourrice , des sirènes , des feunes , des satyres », des histoires mettant en scène ce genre de personnages mythiques et c’est donc à partir de cela qu’on peut dire que c’est bien un récit de registre fantastique . D’ailleurs, ces différents éléments merveilleux font que l’auteur en parle avec étonnement mais aussi avec indifférence , nous pouvons retracer ses différentes réactions le long de l’extrait. Avant toute chose , le narrateur (étant également le personnage principal) vient d’arriver sur la Lune et découvre en même temps que le lecteur cette terre méconnue et inexplorée ; c’est donc tel un Neil Armstrong qu’il va découvrir la Lune et s’y aventurer ; déjà , sa première impression est celle d’une ville inhabitée , il est seul et cela donne un cadre plutôt effrayant à première vue ,alors ,le premier réflexe qu’il eut est d’analyser l’endroit dans lequel il se trouvait , c’est pour cela qu’il se mit à être observateur ; on le remarque avec des verbes tels que « mes yeux », « je le vis » comme un réflexe d’auto-défense et une façon de se rassurer , et notamment « j’avais beau promener mes yeux, et les jeter par la campagne » qui suggère la recherche du personnage d’une quelconque forme de vie pour s’assurer de la sécurité des lieux . Mais cette vision changea quand il découvre la ville, il rentre dans une sorte de description dans laquelle il se concentre surtout sur le sens de la vue comme l’indiquent « je les pus discerner » « je vis » « mes yeux » champs lexical qui insiste sur la vue qui veut discerner le vrai du faux .Tout comme il fait découvrir aux lecteurs des coutumes et organisations d’une ville plutôt insolites tels que le fait de marcher à quatre pattes « marchât quatre pattes . Sa description reflète son étonnement envers le paysage qu’il voit , il exprime même cela en disant « Je restais bien surpris », « je fus étonné », « je ne pus croire ». Néanmoins , Il ne fait que raconter ; remplir sa fonction de narrateur .Alors qu’il oublie qu’il est aussi le personnage principal .Il s’exprime à la première personne , le 1 point de vue est interne mais il raconte la succession des faits et cette subjectivité absente en fait quand même l’authenticité d’un récit de voyage sans filtres , qui fait aussi penser à son réalisme . Mais la limite entre réalité et fantastique (imaginaire) n’est pas si grande que ça car à travers la description du narrateur , c’est comme si nous étions dans un monde parallèle , plusieurs éléments nous rappellent notre terre mais n’oublions pas que le narrateur l’a lui-même dit à un moment de l’œuvre : « la lune est un monde comme celui-ci, à qui le nôtre sert de lune » , un sens de relativisme qu’on retient dans son œuvre . Plusieurs éléments nous rappellent donc que ce n’est qu’un monde parallèle au nôtre dont il s’agit . Des ressemblances sont donc identifiables telles que le fait qu’il y ait des rangs sociaux tels que « le roi » , « le prêtre » « la reine » . De plus , ils présentent les mêmes caractéristiques que celles d’un homme puisqu’il dit « son dos » , «deux jambes et deux bras », « les mains de la reine » « ils avaient la taille , la figure et le visage comme nous » . Cependant, plusieurs divergences montrent que cette population ne nous ressemble pas tant que ça . Des différences entre les mœurs tels que celles concernant leur perception de la taille « me voyant si petit » et la façon de marcher à « quatre pattes » mais aussi la place de la Nature, ici citée deux fois et personnifiée: «la nature ayant donné aux hommes comme aux bêtes deux jambes et deux bras, ils s’en devaient servir comme eux. » et dans « la Nature ne saurait engendrer que des matières de rire » et surtout eux se considérant humains . De plus, le narrateur semble même ne pas comprendre leur langage puisqu’il se limite à l’interprétation comme il le dit « mon guide me l’interprétait ainsi » « lui même n’entendait point cette énigme », leurs paroles sont donc une énigme. C’est un monde parallèle dans lequel tout se ressemble mais est différent à la fois .En bref , la découverte du narrateur le force à regarder « une humanité » nouvelle qui lui ressemble autant qu’elle lui est étrangère . De plus , l’étonnement précédemment citée dont fait preuve le narrateur envers les sélénites est réciproque ! ils sont également surpris par le narrateur « ils élevaient des huées si furieuses, causées sans doute par l’admiration de me voir , que je croyais quasi-être devenu monstre » . En d’autres mots , ils sont surpris les uns des autres ; le voyageur l’est notamment à cause de la répétition de vue « je les pus discerner » « je vis » tout comme il fait l’objet d’une observation comme le montre le pronom « ce peuple me vit » « me voyant » « il m’aperçut » « nous venait contempler ». Ces sélénites se considérant Hommes et avec l’adjectif « furieuse » insistant sur l’intensité des huées , permet un retournement de situation qui remet en cause l’humanité du narrateur .En parlant d’humanité ,Cette attitude d’étonnement mutuel des deux camps permet à Cyrano d’en profiter pour remettre sur le tapis une question émise autrefois lors de la Renaissance ; l’humanisme. La figure de l’arroseur arrosé (le narrateur qui prend les sélénites pour des animaux mais qui est pris par eux pour un animal) n’est que superficielle , certes elle ajoute une touche d’humour, mais bien au contraire des questions peuvent traverser l’esprit du lecteur : les humains sont-ils ceux qui marchent à 4 pates ou bien ceux qui en marchent à 2 ? dues notamment à des différences de croyances. On ajoute qu’ ici , les sélénites banalisent les Hommes, car ils ne sont rien que des animaux sur cette terre inconnue. D’ailleurs le seul être que le narrateur reconnait humain est pris pour un singe à cause de son apparence dite ridicule ; c’est un espagnol dont la tenue« une troupe de singe qui portaient la fraise et le haut-de-chausses » est équivalente à celle des singes « ils habillent, par hasard, en ce pays-là les singes à l’espagnole » .On prend alors comme éventualité qu’ils ne se prétendent pas Hommes pour rien . Mais même si le narrateur finit par les considérer comme tel « je reconnu en effet que 2 c’étaient des hommes » (on remarque d’ailleurs une évolution de la façon de penser du narrateur ) . Mais malgré leurs points communs, il a du mal à les voir autrement que des « bêtes-hommes » , un oxymore qui juxtapose deux mots opposés uploads/Litterature/ devoir-franc-ais-5ce-lia 1 .pdf
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- Publié le Jui 20, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
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