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PRÉSENTATION José-Luis Diaz Presses Universitaires de France | « Revue d'histoi

PRÉSENTATION José-Luis Diaz Presses Universitaires de France | « Revue d'histoire littéraire de la France » 2010/3 Vol. 110 | pages 515 à 520 ISSN 0035-2411 ISBN 9782130580355 Article disponible en ligne à l'adresse : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- https://www.cairn.inforevue-d-histoire-litteraire-de-la-france-2010-3-page-515.htm -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Distribution électronique Cairn.info pour Presses Universitaires de France. © Presses Universitaires de France. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. 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Anne-Martin Fugier, La Vie élégante ou la formation du Tout-Paris, 1815-1848, Fayard, 1990, Points-Seuil, 1993 ; Les Salons de la IIIe République, art, littérature, politique, Perrin, 2003. 4. Jean-Pierre Chaline, Sociabilité et érudition. Les sociétés savantes en France aux XIXe et XXe siècles, Nancy, éd. du CTHS, 1995. 5. Léon Séché, Le Cénacle de La Muse française, Paris, Mercure de France, 1908 ; Le Cénacle de Joseph Delorme, Paris, Mercure de France, 1911, 2 vol. 6. Michel Salomon, Charles Nodier et le groupe romantique, Paris, Perrin, 1908. 7. Robert Baldick, Les Dîners Magny, Paris, Denoël, 1971. 8. Laure Riese, Les Salons littéraires parisiens du second Empire à nos jours, Toulouse, Privat, 1962, in-8°, 275 p. PRÉSENTATION JOSÉ-LUIS DIAZ* En dépit de récents travaux prometteurs, la recherche sur les sociabili- tés littéraires du XIXe siècle reste encore aujourd’hui un champ ouvert, auquel le présent ensemble d’études se propose d’apporter sa contribution. Pour l’instant, point encore de ces synthèses qui ont caractérisé les études dix-huitiémistes sur cette dimension de la vie littéraire1. Les travaux des historiens sur les cercles2, sur les salons mondains3, sur les sociétés savantes4 ont précédé la reprise relativement récente de telles recherches par les littéraires. Jusqu’à la dernière décennie, ce domaine d’étude est resté représenté par des travaux désormais bien archaïques : ceux de Léon Séché sur les cénacles de la Muse française et de Joseph Delorme5, de Michel Salomon sur Nodier6, de Robert Baldick sur les Dîners Magny7, de Laure Riese sur les salons de la seconde moitié du XIXe siècle8, ou encore RHLF, 2010, n° 3, p. 515-520 Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 181.23.93.213 - 07/10/2019 22:58 - © Presses Universitaires de France Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 181.23.93.213 - 07/10/2019 22:58 - © Presses Universitaires de France REVUE D’HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LA FRANCE 516 9. Jules Bertaut, L’Époque romantique, Paris, Tallandier, coll. « Histoire de la vie littéraire », 1947. Plus récent, pour l’extrême fin du siècle, le livre de Géraldi Leroy et de Julie Bertrand- Sabiani, La Vie littéraire à la Belle Époque, Paris, PUF, coll. « Perspectives littéraires », 1998. 10. Vincent Laisney, L’Arsenal romantique : le salon de Charles Nodier (1824-1834), Paris, Champion, 2002. 11. Anthony Glinoer, La Querelle de la camaraderie littéraire : les romantiques face à leurs contemporains, Genève, Droz, 2008. 12. Anthony Glinoer, Sociologie des cénacles romantiques (1819-1836), thèse, Liège, 2005. 13. Guillaume Pinson, Fiction du monde. De la presse mondaine à Marcel Proust, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, coll. « Socius », 2008. 14. Voir surtout le numéro 80 de la revue canadienne Tangence, hiver 2006, dirigé par Michel Lacroix et Guillaume Pinson : Sociabilités imaginées : représentations et enjeux sociaux. 15. Vincent Laisney, « L’âge des cénacles », Littératures, n° 51, 2004, p. 171-186 ; « Le cénacle est-il une institution littéraire ? » Travaux de littérature, « L’écrivain et ses institutions », Adirel/Droz, t. XIX, 2006. Anthony Glinoer, « Groupe, cénacle, mouvance : essai de sociologie quantitative des Jeunes-France », dossier Autour des Jeunes-France, Les Cahiers du XIXe siècle, n° 3, 2008 (en collaboration avec Björn-Olav Dozo) ; « Portraits du romantique en camarade », dossier Les imaginaires de l’écriture. Personnages et scénarios de la vie littéraire (P. Brissette et M. Prévost, dir.), Les Cahiers du XIXe siècle, n° 1, 2006, p. 59-75 ; « La difficulté d’être du Petit Cénacle romantique », Lieux Littéraires/La Revue. Revue du centre d’études romantiques et dix- neuviémistes, n° 2, 2000, p. 397-418. Anthony Glinoer, et Vincent Laisney, « Le cénacle à l’épreuve du roman », Tangence, loc. cit., p. 19-40. 16. Sur les rapports de l’histoire littéraire et de l’histoire culturelle voir le numéro 143 de Romantisme que j’ai co-dirigé avec Alain Vaillant (Histoire culturelle/Histoire littéraire, 2009-1). L’une des trois parties du volume porte sur les sociabilités (Guillaume Pinson, Anne-Marie Thiesse, José-Luis Diaz). 17. « L’âge des Cénacles », loc. cit., p. 180. le panorama suggestif mais cursif que Jules Bertaut a proposé en 1947 sur la vie littéraire à l’époque romantique9. Les recherches de deux des contributeurs du présent volume sur le salon de l’Arsenal10, sur la querelle de la camaraderie littéraire11 et sur les cénacles Jeune-France12 ceux d’un troisième sur les interférences entre presse et sociabilité mondaine à la fin du siècle13, complétées par un numéro de revue14 et quelques articles15, ont récemment renouvelé ce genre de recherches. Elles tendent à occuper une place stratégique dans le cadre de ce que les historiens appellent désormais l’« histoire culturelle », aux côtés d’autres aspects matériels et institutionnels de la vie littéraire : librairie, enseignement, presse, vie artistique et théâtrale16. Il ne s’agit plus seulement, comme ce fut longtemps le cas, de s’intéresser aux choses de la « vie littéraire » sous l’angle du pittoresque. Bien au contraire, selon le programme tracé par Vincent Laisney, il s’agit de penser les sociabilités littéraires dans le cadre d’une « poétique historique des cénacles au XIXe siècle, qui ne soit ni anecdotique ni mythologique, qui ne soit non plus ni exclusivement sociologique ni exclusivement historiographique, mais littéraire, au sens où la littérature considérée non plus seulement comme résultat (les œuvres), mais comme processus complexe conduisant à ce résultat, demeure la visée et l’objectif prioritaire17 ». Dans une telle Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 181.23.93.213 - 07/10/2019 22:58 - © Presses Universitaires de France Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 181.23.93.213 - 07/10/2019 22:58 - © Presses Universitaires de France PRÉSENTATION 517 18. Virginie Ancelot, Les Salons de Paris, foyers éteints, Paris, Jules Tardieu, 2e éd., 1858. 19. Mutation que confirment les historiens, aussi bien Christophe Prochasson (Paris 1900. Essai d’histoire culturelle, Paris, Calmann-Lévy, 1999), que Nicole Racine et Michel Trebitsch (« Sociabilités intellectuelles. Lieux, milieux, réseaux », Cahiers de l’Institut d’histoire du temps présent, n° 20, mars 1992). optique, il ne suffit plus de focaliser complaisamment sur tel ou tel des lieux légendaires de sociabilité — Cénacle Hugo, cafés de la bohème, Dîners Magny, Mardis de la rue de Rome —, mais de prendre en consi- dération les médiations complexes et changeantes qui ont lieu, tout au long du XIXe siècle, entre la création — et la réflexion — littéraires et les instances de sociabilité littéraire tour à tour dominantes. À cet égard, le XIXe siècle est un excellent observatoire, en ce qu’il est, comme sur bien d’autres plans, un siècle de révolutions. Révolutions moins rapides qu’on ne serait porté à le croire, puisqu’elles comportent de longues rémanences de formes réputées anciennes comme les académies ou les salons (très présentes encore en 1831-1834, si l’on en croit Paris ou le Live des Cent-et-Un). En tant que corps littéraires constitués et gardiens des traditions, les académies, et plus encore l’Académie française, conti- nuent de compter dans le paysage institutionnel. Même constat pour les sociétés savantes. Même constat surtout pour les salons. Pourtant, si l’ex- pression célèbre de Mme Ancelot sur les « salons, foyers éteints18 » est sans doute prématurée à sa date (1858), force est bien de constater que, dans ce siècle qui nous fait assister à ce phénomène essentiel qu’est la double autonomisation de la littérature et du champ littéraire, la princi- pale de ces révolutions tient bien à la montrée en puissance d’une socia- bilité intrinsèquement littéraire, coupée de la sociabilité mondaine ou lui tournant le dos. Du salon au cénacle donc19, avec bien sûr de longues résistances de la forme ancienne, soit dans le réel, soit plus longuement encore dans les représentations ; et une montée en puissance corrélative de la forme nouvelle, mais longtemps uploads/Litterature/ diaz-presentacion-sociabilidades.pdf