Madame de La Fayette est une autrice du XVIIe sciècle, née dans une famille de

Madame de La Fayette est une autrice du XVIIe sciècle, née dans une famille de petite noblesse et ayant épousé un mari noble elle fait partie de la Cour de Louis XIV. Amie très proche de La Rochefoucauld, elle se rapproche du cercle jansénisme du XVIIe mené par Blaise Pascal, ce dernier deviendra même son directeur de conscience, on retrouve cette influence du jeansénisme chez ses personnages notamment chez La Princesse de Clèves. Le roman de Madame de La Fayette est un mixte entre plusieurs genres littéraires, c’est un roman retraçant l’histoire de la Cour d’Henri II, il nous raconte le choix que Mme de Clèves à a faire ; céder à sa passion ou rester vertueuse. Albert Camus dit des personnages de Madame de La Fayette : « ce sont de curieux héros qui périssent tous de sentiments (...) il vaut mieux être fâcheusement mariée que de souffrir de la passion. C'est une théorie de l'ordre [social]». Nous pouvons donc nous demander en quoi la vision d’Albert Camus est une vision pertinente du roman. Pour répondre à ce questionnement nous pouvons nous orienter sur trois axes, en effet ce roman est un roman d’analyse psychologique, il nous montre donc les sentiments des personnages, c’est aussi un roman tragique, avec donc des personnages qui meurent, pour finir, ce roman est également considéré comme une chronique historique qui nous ‘montre’ la société de la Cour. Premièrement, La Princesse de Clèves est un roman d’analyse psychologique, en effet il nous présente la psychologie d’un personnage, ses réflexions, ses états de pensées, c’est le cas du roman de Madame de La Fayette. En effet dans ce roman, contrairement aux stéréotypes, la femme est représentante de la raison tandis que l’homme incarne la passion, on le voit avec les personnages de La Reine et de Madame de Clèves. La Reine pour protéger son pouvoir et son royaume reste vertueuse et ne témoigne d’« aucune jalousie » envers la Duchesse de Valentinois, la maîtresse de son mari, le Roi, tandis que ce dernier a cédé entièrement à sa passion envers sa maîtresse. De même pour Madame de Clèves, elle ne cède pas à sa passion envers le Duc de Nemours et conserve la raison jusqu’à son dernier souffle : « mais enfin la raison et la prudence l’emportèrent sur tous ses autres sentiments ». Au contraire, Monsieur de Nemours cède à sa passion et après la mort de son unique prétendant, Monsieur de Clèves, propose à Madame de Clèves de l’épouser, il ne se soucie pas des conséquences et libère sa passion . Contrairement à La Princesse de Clèves, le roman de Laclos, Les liaisons dangereuses, nous offre une image d’une femme libertine, la Marquise de Merteuil, elle a une morale totalement différente de celle de Madame de Clèves, qui une fois veuve, ne commerce pas avec les hommes. Le personnage de la Marquise est un personnage qui s’oppose aux valeurs de la société tandis que Madame de Clèves s’y conforme. Ce sont donc de « curieux personnages » que l’ont trouve dans la Princesse de Clèves, des personnages complètement différents des stéréotypes. Même après la mort de son mari, Madame de Clèves ne se remarie pas, et refuse l’opportunité de se marier à Monsieur de Nemours, celui pour qui elle est tombé sous le charme. Ce sentant responsable du décès de son mari, elle refuse de se remarier considérant cette proposition comme une atteinte à sa vertu et à ses devoirs. « je [Mr de Nemours] la [Mme de Clèves] voit toujours se défendre également contre moi et contre elle-même ». Madame de Clèves en choisissant ses devoirs, s’oppose à son cœur et à elle-même, ce n’est pas très commun de voir des personnages qui une voit leurs obstacles de côté, refusent d’accéder au bonheur. Par exemple Orphée après avoir franchit les Enfers, après avoir réussi à charmer Hadès et après avoir réussi à le convaincre de lui rendre sa femme, n’arrive pas à accéder au bonheur, ne réussissant pas à franchir le dernier obstacle celui de ne pas regarder Eurydice avant de remonter sur la terre ferme. C’était de ça dont Madame de Clèves avait peur, elle fait comprendre que même si elle arrive à franchir le dernier obstacle qui la sépare de son amour (sa raison), elle n’arrivera qu’à être herseuse pendant une courte période puisque Monsieur de Nemours finira pas se lasser d’elle : « Mais les hommes conservent-ils de la passion dans ces engagements éternels ? ». Albert Camus est donc dans le vrai lorsqu’il parle des personnages de La Princesse de Clèves comme de « curieux héros », car les héros du roman sont inversés par rapport aux stéréotypes et le personnage principal préfère renoncer à son amour plutôt que de le voir un j our s’éteindre. II. C’EST AUSSI UN ROMAN DU GENRE NOBLE DONC UNE TRAGEDIE Deuxièmement, La Princesse de Clèves est un roman du genre noble et donc une une tragédie, en effet le roman nous présente une dilemme tragique que le personnage doit affronter. Dans le cas de La Princesse de Clèves, c’est Madame de Clèves qui doit faire ce choix impossible, elle doit choisir entre la passion qui brûle dans son cœur pour Monsieur de Nemours et entre sa raison qui la pousse à rester fidèle à Monsieur de Clèves et à rester vertueuse. Il y a un déchirement moral à l’intérieur d’elle, durant tout le roman elle hésite entre céder à sa passion : « ma conduite n’a pas été réglée par mes sentiments », et à reprendre sa raison : « je suivrai les règles austères que mon devoir m’impose ». Ce choix met en jeu sa vertu, sa réputation dans la Cour et son accès au paradis, si elle cède à sa passion elle risque de perdre toutes ces choses, ainsi que la relation qu’elle entretient avec son mari. Cependant, si elle cède à sa passion, elle pourra enfin vivre son amours partagé avec Monsieur de Nemours, être libérée du mal qu’elle a à dire non à celui qu’elle aime, et pourra arrêter de prétendre aimer son mari alors qu’elle en aime d’une « passion violente » un autre. Dans Roméo et Juliette, la tragédie de Shakespeare, les deux amants doivent choisir entre leur amour et l’honneur de leur familles respectives, ennemies l’une de l’autre, ils mettent en jeu, comme la Princesse de Clèves, leurs valeurs. Mais comparé à cette dernière, les deux amants s’avoue leur passion mais ne l’avoue pas à leur famille, le contraire de Madame de Clèves qui avoue sa passion à sa mère et à son mari. Une tragédie comporte également la mort des personnages principaux, , dans la Princesse de Clèves, Monsieur de Clèves périt des sentiments qu’il a pour sa femme, celle-ci ne l’aimant pas comme il voudrait ; « Je suis plus malheureux que je ne l’ai cru et je suis le plus malheureux de tous les hommes . Vous êtes ma femme et je voua aimes comme ma maîtresse et je vous en vois aimer un autre ». Il meurt littéralement de jalousie, après avoir su que Monsieur de Nemours avait été voir Madame de Clèves chez eux, « la fièvre lui prit dès la nuit-même », sur son lit de mort, il accuse la passion de Madame de Clèves d’être la cause de sa mort ; « mais je meurs de cruel déplaisir que vous m’avez donné ». Dans Othello de William Shakespeare, une autre de ses tragédies, Othello finit par se suicider par amour et par regret d’avoir assassiné sa femme. La passion d’Othellp s’étant transformé en jalousie finit par le tuer, comme Monsieur de Clèves, toutefois, la femme d’Othello Desdémone, ne l’a pas réellement trompé, ce sont des rumeurs colportées par Iago. Aussi, Madame de Clèves finit par mourir, elle n’aura pas cédé à sa passion, mais son choix de rester vertueuse l’aura menée à sa mort. Elle meurt après s’être retirée de la société de la Cour en laissant « des exemples de vertus inimitables ». Aussi, Monsieur de Nemours, après que Madame de Clèves lui ai dit nonn à sa proposition de mariage, se sent mourir. Lorsque cette dernière se retire dans une maison religieuse, Monsieur de Nemours tente tant bien que mal d’entrer en contact direct avec elle, n’ya arrivant pas, il se sent « accablé de douleur », il se sent mourir . Cependant il finit par sortit de cette situation après des « années entières »le »temps et l’absence [ayant ralenti] sa douleur et [éteint] sa passion », mais il s’est quand même à un moment senti mort. Albert Camus a donc raison de dire des personnages de La Princesse de Clèves qu’ils « périssent tous de sentiments ». III . AINSI QU’UNE CHRONIQUE HISTORIQUE RETRAÇANT UNE PARTIE DU RÈGNE D’HENRI II Dernièrement, la Princesse de Clèves est une chronique historique qui retrace les dernières années du règne d’Henri II. Le roman explore l’ordre social de l’époque et son fonctionnement, Madame le La Fayette explore uploads/Litterature/ dissert-complete-pdc.pdf

  • 21
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager