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Cette page contient des caractères hébreux. En cas de problème, consultez Aide:Unicode ou testez votre navigateur. Pour le Dieu unique du judaïsme, voir les articles Adonai et Elohim. Pour la divinité du Proche- Orient ancien , voir Yahweh . Le Tétragramme en phénicien, en araméen ancien et en hébreu carré . Le tétragramme (grec ancien : Τετραγράμματον, Tetragrammaton , « mot composé de quatre lettres ») est le théonyme de la divinité d’Israël, composé des lettres yōḏ (י ), hē (ה), wāw (ו ), hē (ה), et retranscrit YHWH en français ou JHVH en allemand. Apparaissant plus de cinq mille fois dans l’ensemble de la Bible hébraïque et présenté comme le « nom propre » de l’ Elohim du judaïsme , il pourrait être dérivé de la racine trilittère hébreu : היה (HYH, « être ») [1] . Considéré d’une sainteté suprême et déclaré ineffable en raison du troisième commandement (« ne pas prononcer le nom divin en vain ») vers le III e siècle, il est substitué dans les prières ou la lecture de la Torah par Adonaï (hébreu : אדני « mon Seigneur ») et par HaShem (hébreu : השם « le Nom ») dans un contexte profane. Certaines traductions chrétiennes de la Bible l’ont parfois transcrit par « Yahvé », « Yahweh » ou « Jéhovah ». Depuis le pontificat de Benoît XVI , l’ Église catholique préconise, entre autres par respect pour les Juifs, de ne plus prononcer « Yahvé » mais d’employer à la place l'expression « le Seigneur » [2] selon l’usage de la Vulgate, laquelle suit elle-même la Septante , qui avait transcrit le tétragramme par Κυρίος (Kyrios , « Seigneur »). Le nom à quatre lettres dans la Bible La première occurrence explicite du nom à quatre lettres se trouve en Genèse 2:4 (le premier chapitre emploie Elohim). Le nom apparaît ensuite plus de 1 400 fois dans la Torah (avec 153 occurrences dans le Livre de la Genèse , 364 dans le Livre de l'Exode , 285 dans le Lévitique, 387 dans le Livre des Nombres et 330 dans le Deutéronome ), près de 2 700 dans les livres prophétiques et un peu moins de 1 300 fois dans les Écrits [3] . Les quatre consonnes Le Tétragramme sur la stèle de Mesha , musée du Louvre La forme YHWH correspond à une flexion verbale atypique de la racine trilittère היה , HYH (« être, devenir, arriver, il fait devenir»). Tel était déjà l’avis des grammairiens juifs du Moyen Âge, conforté par celui de Baruch Spinoza. La plus ancienne mention épigraphique connue du Tétragramme est un nom théophore, c'est-à- dire « portant [le nom de] Dieu », daté de 820 av. J.-C. sur la stèle de Tel Dan. Une inscription plus explicite, datée de 810 av. J.-C. , a été trouvée sur la stèle de Mesha [4] , [5] . Selon la Jewish Encyclopedia (1906), le Tétragramme apparaît 5 410 fois dans le Tanakh. Ces occurrences se répartissent ainsi : 1 419 dans la Torah [6] , 2 696 dans les Prophètes (Nevi'im ) et 1 295 dans les Écrits (Ketouvim )[7] . Pour Douglas Knight (2011) [8] , le Tétragramme est écrit 6 828 fois dans les éditions de Kittel et de Stuttgart. Le dictionnaire BDB indique quant à lui un total de 6 518 occurrences. Dans les Ecritures Hébraïques, le nom personnel divin apparaît près de 7000 fois. Interdit de prononciation dans le judaïsme Les Juifs s’imposent une interdiction de prononcer le Tétragramme, fondée sur le Troisième Commandement : « Tu n’invoqueras pas le Nom de YHWH ton Dieu en vain » (Ex 20:7). Le grand-rabbin Lazare Wogue , traducteur de la Torah, précise : « Quant au saint Tétragramme, on sait que le judaïsme, de temps immémorial et dans toutes ses sectes sans exception, s’est abstenu de le prononcer selon sa forme véritable : les rabbanites ou pharisiens disaient Adônaï, les Samaritains Schimâ [9] . » Lorsque le Tétragramme est inscrit dans les Écritures hébraïques, d’autres mots lui sont substitués à l’oral, le plus souvent Adonaï (אדני , « mon Seigneur ») et de temps en temps Elohim (« Puissances ») [10] . Cette substitution [11] explique les points-voyelles utilisés dans plusieurs transcriptions du Pentateuque selon qu'il faut lire Adonaï ou Elohim . Dans la conversation, on utilise de préférence HaShem (« le Nom », cf. Lv 24:11). À l’école, on dit aussi « Elo qim ». Lors des bénédictions, à la synagogue ou à la table familiale, les participants saluent la prononciation d’« Adonaï » par la formule « Baroukh Hou ou Baroukh Shemo » (« Béni [soit]-Il et Béni [soit] Son Nom »). Feuille d'argent (c. 600 AEC) comportant la bénédiction sacerdotale (Nb 6:24-26) : « Que YHWH te bénisse et te garde. » La prononciation exacte du Tétragramme, à supposer qu’elle soit possible, demeure incertaine. Le doute ne porte pas sur les consonnes, qui sont fixes, mais sur la place et le type des voyelles. L'incertitude a trait à l’existence même de cette prononciation. Joel M. Hoffman, par exemple[12] , soutient que le Tétragramme n’a jamais été prononcé. Néanmoins, la plupart des hébraïsants sont d’un avis contraire. Ils s’appuient entre autres sur les noms théophores et sur les chapitres du Pentateuque contenant le Tétragramme. En particulier un passage couramment appelé « Le songe d’Isaïe », dont la prosodie et les assonances en « O » et « OU » suggèrent une prononciation usitée à l’époque de la rédaction du texte, c’est-à-dire avant l’interdiction comme le signalent nombre de nom théophores [13] composés avec le tétragramme généralement considéré comme l’un des plus anciens du corpus biblique, rédigé vers le VIII e siècle avant l’ère commune[14] . L'interdit va si loin qu'il modifie la numération hébraïque . Celle-ci est de type décimal ; la lettre yud (י ) représente le chiffre 10. De 11 à 19 inclus, les chiffres sont écrits sur le modèle « 10 + n » : 11 = 10 + 1, 12 = 10 + 2, et ainsi de suite. Or, en suivant ce schéma, les nombres 15 et 16 seraient formés l'un et l'autre par deux des lettres du Tétragramme : le yod (י ) et le hé (ה) pour 15 (10+5), et le yod (י ) et le waw (ו ) pour 16 (10+6). La numération est donc modifiée : la lettre thet (ט), qui ne fait pas partie du Tétragramme et a pour valeur 9, est substituée au yod (10). Le chiffre 15 s'écrit (9+6) טו , et 16 s'écrit (9+7) טז. C'est pourquoi on emploie la numération avec le thet en désignant par Tou Bichvat et Tou Beav les fêtes du 15 Chevat et du 15 Av. Prononciations dans le christianisme Le Tétragramme dans une sacristie , en Suède , avec les voyelles de « Jéhovah » L’interdiction de prononcer le nom propre de Dieu ne concerne pas seulement les Juifs, mais aussi les premiers chrétiens, qui peut-être n’ont jamais connu sa prononciation. Dans la liturgie chrétienne comme dans les copies tardives de la Septante et ensuite dans la Vulgate, le Tétragramme est remplacé par les mots Kurios (Kûριος en grec), et Dominus (en latin), c’est-à-dire « Seigneur ». Toutefois, dans son Prologus Galeatus , préface aux livres de Samuel et des Rois, Jérôme de Stridon dit avoir rencontré le Nom en caractères archaïques dans des rouleaux grecs. Jérôme évoque aussi des Grecs ignorants qui ont entrepris de transcrire le Nom divin [15] . Au Moyen Âge[16] , « certains chrétiens qui lisaient la Bible dans sa version originale ont lu YHWH en lui appliquant la vocalisation du terme Adonaï, c’est-à-dire en intercalant ses trois voyelles « ĕ » [17] , « ō » et « ā », et obtenu ainsi le nom Jéhovah[18] ». Cette hypothèse refait surface dans l' ésotérisme de la Renaissance, lorsque Johannes Reuchlin émet une théorie sur le rapport entre le Tétragramme et le nom de Jésus. Dans son De verbo mirifico , il affirme que le nom de Jésus, retranscrit vers l'hébreu, donne le pentagramme YHSVH ou IHSUH, c'est-à-dire les quatre lettres du Tétragramme YHVH ou IHUH, au cœur duquel il en a inséré une cinquième, le Sh : ש (shin ). Selon cette hypothèse, cette consonne supplémentaire rendrait le nom prononçable. Celui-ci se lirait alors Yehoshuah, c'est-à-dire Jésus [19] . Cette théorie n'est pas retenue par les spécialistes de la langue hébraïque. Luther , lui-même traducteur de la Bible, l'avait déjà disqualifiée en expliquant que la prétendue similitude entre Jéhovah et Jéhoshuah aurait nécessité non seulement l'ajout d'une consonne (le shin) à Jéhovah mais aussi la suppression d'une autre (le ayin de Jéhoshuah [20] ). Le mot « Jéhovah », d’apparence scientifique, est contestable sur les plans historique et théologique. Pour André-Marie Gerard[21] , cette version « n’appartient à aucune langue… si ce n’est celle de Racine et de Victor Hugo ! ». Longtemps tombée dans l’oubli, la transcription Jéhovah est abandonnée au début du XIX e siècle par les spécialistes après uploads/Litterature/ document-bak.pdf

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