LE DORMEUR DU VAL C’EST un trou de verdure où chante une rivière Accrochant fol

LE DORMEUR DU VAL C’EST un trou de verdure où chante une rivière Accrochant follement aux herbes des haillons D’argent; où le soleil, de la montagne fière, Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons. Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort; il est étendu dans l’herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où la lumière pleut. Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme Sourirait un enfant malade, il fait un somme : Nature, berce-le chaudement : il a froid. Les parfums ne font pas frissonner sa narine; Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit. Arthur Rimbaud Octobre 70 Les renseignements biographiques de Rimbaud sont du livre entitulé Arthur Rimbaud par Enid Starkie. Johanna Preston Le Dormeur Dort Mort et Libre Quelques jours avant son seizième anniversaire le 20 Octobre 1870, Arthur Rimbaud a écrit le poème Le Dormeur Du Val. Il venait d’errer pendant deux semaines à travers la France et la Belgique pour chercher un abri contre le traitement abusive qu’il recevait de sa mère. Il avait eu des problèmes en trouvant un ami qui lui recueillirait cette deuxième fois en trois mois qu’il s’était enfuit de chez lui. La première fois, il voulait aller à Paris pour lancer sa carrière littéraire, mais il ne pouvait pas payer son billet de train et il avait passé une semaine en prison à Paris. Son professeur et meilleur ami Izambard l’a délivré de la prison et l’a apporté à la maison de ses trois tantes, les sœurs Gindre, à Douai où Izambard avait passé son enfance. Pendant le séjour agréable de trois semaines chez les gentilles sœurs, Rimbaud s’est engagé dans la Garde Nationale. Les Prusses avaient vaincu l’armée française et la guerre explosait partout dans la France. Donc, Rimbaud voyait beaucoup de violence et d’agitation politique. Quand Rimbaud a eu de la difficulté en cherchant des logements pendant sa deuxième excursion, naturellement, il est revenu chez les sœurs à Douai. Izambard y l’a trouvé en train de copier Le Dormeur Du Val et des autres poèmes qu’il avait écrits pendant ses pérégrinations. Tous ces influences—les horreurs de la guerre, l’isolation, la campagne— apparaissent dans Le Dormeur Du Val. Même la progression du poème ressemble à la course de sa vie et à ses expériences. Il avait été l’enfant idéal—obéissant, doux, extrêmement intelligent—pendant les premiers quatorze ans de sa vie; tout à coup, un après-midi de sa quinzième année, il a abandonné sa famille. De façon similaire, treize 2 vers du poème se concernent avec la nature idéale, mais pendant le dernier vers on apprend le vrai sujet du poème, la mort. La découverte est une surprise éclatante qui est la puissance du poème. Ainsi, Rimbaud se sert d’une technique de choc pour démontrer l’atrocité de la guerre, qui correspond à la peine dans sa vie. Ayant beaucoup d’aspects poétiques crée une ambiance paisible qui exagère plus tard l’horreur de la découverte. À première vue, la structure laisse entendre à tort que le poème est une eulogie douce et rassurante comme une berceuse. Dans la forme d’un sonnet de quatorze vers alexandrins avec deux quatrains de rimes ABAB et deux tercets de rimes CCD, on s’attend à trouver le confort et la paix en ce qui paraît s’agir de la beauté de la nature, surtout parce que des sonnets sont traditionnellement romantiques et tranquilles. Le titre suggère aussi une atmosphère calme et apaisible où le sommeil n’a pas d’interruptions de la société. Les images contribuent aussi à l’effet de choc. Dans la première strophe, l’imagerie de la nature donne un sens faux de sécurité. Le poète décrit la verdure, les herbes, le soleil, et le “petit val qui mousse de rayons,” qui s’unissent tous pour créer un tableau glorieusement beau de la nature. La personnification de la montagne “fière” et une rivière qui “chante” et “accroche follement….des haillons d’argent” augment en particulier la paix et la beauté de ce cadre. La nature enveloppe encore le paysage lorsque le narrateur introduit le soldat dans le deuxième quatrain. On pense faussement que le soldat se repose dans la vallée parce qu’il veut être proche de la nature et parce que le paysage est si beau. Imaginant sa “bouche ouverte, tête nue, / Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,” on est convaincu que le soldat est complètement détendu et confortable, entouré des sensations 3 splendides de la nature et pas troublé du travail dont il doit faire comme soldat. Il dort dans son lit vert, dans l’herbe et dans la lumière: sûrement le soldat aime sentir la terre riche et les plantes qui lui protègent. À cause de ces images, on continue à croire que le soldat éprouve un sommeil profond et refraîchissant. La troisième strophe est un peu moins réconfortant au lecteur mais on pense encore que tout va bien. Il semble que le soldat ne soit pas aussi confortable qu’on avait cru: il dort légèrement—“il fait un somme”—avec un sourire malheureux, et il a froid. De plus, le narrateur appelle la nature en disant “berce-le chaudement.” Ces mots-ci font un mélange étrange. Soit “chaudement” réfère à une température (puisqu’il a froid) soit il veut dire “tendre, avec l’amour.” Rimbaud utilise “chaudement” probablement à double sens. Mais pourquoi est-ce qu’il invoque la nature? Il n’y a pas de souci, n’est-ce pas? On est sûr que le soldat dormira calmement ou qu’il se réveillera. Cependant la dernière strophe tient le coup qui frappe le lecteur. On apprend que le soldat dort tranquille parce qu’il ne peut pas bouger: “Il a deux trous rouges au côté droit.” La révélation que le soldat a été fusillé est très choquant; on n’est pas préparé pour la découverte de la mort du soldat parce que les plantes à côté de lui fleurent avec vivacité et beauté. Il ne semble pas juste que tel beauté soit autour du pauvre soldat dans cet histoire tragique ou que la mort du soldat peut être représentée comme paradis. Il y a plusieurs raisons probables que Rimbaud a décidé de mettre son soldat dans un endroit tranquil. Premièrement, la mort du jeune soldat est horrible, surtout dans le val si beau; le paysage florissant fait contraste avec la réalité pour magnifier l’injustice de la mort d’une victime innocente. Cette technique poétique aide à créer la force du choc qui est une façon dans laquelle Rimbaud montre l’idée de révolte (contre les 4 Prusses, contre la guerre, contre des châtiments rendus par sa mère et contre tout ce qui est injuste). Rimbaud n’a pas vu son père après l’âge de six ans et il n’a pas reçu d’amour de sa famille. De plus, il était bien au-dessus du niveau intellectuel des étudiants de son âge et Izambard avaient récemment quitté Charleville où habitait la famille de Rimbaud. Ainsi, Rimbaud montre ici son isolation. Deuxièmement, le paysage sert comme ciel pour la jeune victime innocente de la guerre. Quand Rimbaud avait six et sept ans sa famille habitait dans un quartier pauvre. Rimbaud s’entendait très bien avec les enfants de la rue qui étaient privés, défavorisés et délaissés; Rimbaud s’est amusé le plus avec ces pauvres enfants. De façon similaire, le soldat a été privé du reste de sa vie et a été abandonné par la société dans l’agitation de la guerre. Rimbaud lui-même a connu la pauvreté et l’inanition quand il poursuivait son chemin à pied à travers la France. Ainsi, Rimbaud réserve le paradis à ceux qui sont innocents et négligés. Il ne mentionne pas de fusil près du soldat; la manque d’une arme signifie probablement l’innocence du soldat. Peut-être aussi que Rimbaud se souvient du temps qu’il a passé dans la Garde Nationale où il n’y avait pas de fusils pour son régiment. Rimbaud a le plus de compassion pour les abandonnés et il donne la victime un paradis terrestre qui est plus tranquil que le monde des indigents. Troisièmement, il est possible que Rimbaud ait trouvé par hasard le corps d’un jeune soldat dans la forêt pendant son excursion. En tout cas, il aurait vu beaucoup de souffrance. Mourir en bataille était un patriotisme très honorable et Rimbaud donne beaucoup de respect au soldat en lui mettant dans un paradis. Quatrièmement, Rimbaud a peut-être vu la mort comme une façon d’échapper à l’isolation intellectuelle et psychologique de sa vie. Les aspects douloureux de sa vie—la 5 situation chez lui, les tensions de la guerre, sa sexualité, et la séparation de son ami Izambard—l’ont accablé et il s’est enfuit exaspéré deux fois de sa famille. Il sépare le soldat de toute la souffrance du monde y compris le mal, les ténèbres et la laideur parce que le poète veut fuir de la souffrance. Des contrastes magnifient l’effet de choc en prévenant discrètement la révélation. Par exemple, il y a une grande différence de couleur entre le corps pâle du soldat uploads/Litterature/ dormeur.pdf

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