1 Anthologie de textes pour le cours de Littérature Française 3 e – 4 e– 5 e an

1 Anthologie de textes pour le cours de Littérature Française 3 e – 4 e– 5 e années 2 Sommaire 1. Anthologie de textes (pp. 4-68) 1.1 Textes du XVIIe siècle 5-14 a) Pierre Corneille, Le Cid…………………………………………………. b) Jean Racine, Phèdre……………………………………………………. c) Molière, Le Tartuffe……………………………………………………. d) Jean de La Fontaine, « Le Lion, le Loup et le Renard »……………….. 6-7 8-10 11-12 13-14 1.2 Textes du XVIIIe siècle 15-20 a) Montesquieu, Les Lettres persanes - Extrait 1 (lettre XXIV)…………………………………………………. - Extrait 2 (lettre XXIV)…………………………………………………. b) Denis Diderot, L'Encyclopédie (« Autorité politique »)……………….. c) Voltaire, Candide………………………………………………………. 16 17 18-19 20 1.3 Textes du XIXe siècle 21-36 a) François-René de Chateaubriand, René………………………………... b) Victor Hugo, Hernani………………………………………………….. c) Stendhal, Le Rouge et le Noir………………………………………….. d) Honoré de Balzac, Le Père Goriot - Extrait 1 : la description de Mme Vauquer…………………………...... - Extrait 2 : l'enterrement du Père Goriot…………………………...…… e) Emile Zola, L'Assommoir………………………………..……………... f) Camille Lemonnier, Un Mâle………………………………………….. g) Guy de Maupassant, « Boule de suif »………………………………… h) Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal (« L'Albatros »)………………. 22 23 24-25 26-27 28-29 30-31 32-33 34-35 36 1.4 Textes du XXe siècle 37-59 a) Guillaume Apollinaire, Alcools (« Automne malade »)……………….. b) Guillaume Apollinaire, Alcools (« Le Pont Mirabeau »)………………. c) Marcel Proust, A la Recherche du Temps perdu……………………….. d) André Breton, Manifeste du Surréalisme……………………………… e) Paul Eluard, Capitale de la douleur (« La courbe de tes yeux…»)……. f) André Malraux, La Condition humaine………………………………... g) Jean-Paul Sartre, Huis clos…………………………………………….. h) Albert Camus, L'Etranger - Extrait 1………………………………………………………………… - Extrait 2………………………………………………………………… i) Nathalie Sarraute, Le Planétarium……………………………………... j) Eugène Ionesco, Rhinocéros…………………………………………… k) Le roman belge - Madeleine Bourdouxhe, La Femme de Gilles…………………………. - Benoît Coppée, Julie…………………………………………………… - Francis Dannemark, La longue promenade avec un cheval mort……… 38 39 40-42 43 44 45 46-47 48 49 50-52 53-55 56-57 58 59 3 2. Synthèses récapitulatives (pp. 60-79) a) Proposition d'une démarche générale d'analyse d'un texte littéraire…... b) Le classicisme………………………………………………………….. c) Classification des genres théâtraux à l'époque classique………………. d) Les Lumières…………………………………………………………… e) Le romantisme…………………………………………………………. f) Le héros romantique…………………………………………………… g) Le thème de la Nature au XIXe siècle………………………………….. h) Le réalisme et le naturalisme…………………………………………... i) Le symbolisme…………………………………………………………. j) La Belle Epoque………………………………………………………... k) Le surréalisme………………………………………………………….. l) Les mouvements littéraires après 1945………………………………… m) Tableau comparatif du roman traditionnel balzacien et du Nouveau Roman………………………………………………………………….. n) Histoire du genre poétique……………………………………………... o) Evolution du genre théâtral…………………………………………….. p) Histoire du genre romanesque…………………………………………. q) Evolution du personnage de roman……………………………………. 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70-72 73 74 75 76 77 78 79 3. Glossaire (pp. 80-88) 4 1. Anthologie de textes 5 Théâtre Classicisme Racine Fables Molière Corneille Comédie La Fontaine Tragédie Le XVIIe siècle 6 Corneille, Le Cid (1637) A la scène 5 de l'acte I, Don Diègue, après avoir été offensé par Don Gormas, met sa vengeance entre les mains de son fils. A la scène 6, Rodrigue, resté seul, s'interroge : doit-il choisir son honneur ou son amour, son père ou celle qu'il aime ? 5 10 15 20 25 30 Don Rodrigue, seul. Percé jusques au fond du cœur D’une atteinte imprévue aussi bien que mortelle, Misérable vengeur d’une juste querelle, Et malheureux objet d’une injuste rigueur, Je demeure immobile, et mon âme abattue Cède au coup qui me tue. Si près de voir mon feu récompensé, Ô Dieu ! l’étrange peine ! En cet affront mon père est l’offensé, Et l’offenseur est le père de Chimène. Que je sens de rudes combats ! Contre mon propre honneur mon amour s’intéresse, Il faut venger un père, et perdre une maîtresse ; L’un m'anime le cœur, l’autre retient mon bras, Réduit au triste choix ou de trahir ma flamme, Ou de vivre en infâme ; Des deux côtés mon mal est infini. Ô Dieu, l’étrange peine ! Faut-il laisser un affront impuni ? Faut-il punir le père de Chimène ? Père, maîtresse, honneur, amour, Noble et dure contrainte, aimable tyrannie, Tous mes plaisirs sont morts, ou ma gloire ternie L'un me rend malheureux, l'autre indigne du jour. Cher et cruel espoir d’une âme généreuse Mais ensemble amoureuse, Digne ennemi de mon plus grand bonheur Fer qui causes toute ma peine, M’es-tu donné pour venger mon honneur ? M’es-tu donné pour perdre ma Chimène ? 35 40 45 50 55 60 Il vaut mieux courir au trépas. Je dois à ma maîtresse aussi bien qu’à mon père ; J'attire en me vengeant sa haine et sa colère, J'attire ses mépris en ne me vengeant pas. A mon plus doux espoir l'un me rend infidèle, Et l'autre indigne d'elle. Mon mal augmente à le vouloir guérir ; Tout redouble ma peine. Allons, mon âme ; et puisqu’il faut mourir, Mourons du moins sans offenser Chimène, Mourir sans tirer ma raison ! Rechercher un trépas si mortel à ma gloire ! Endurer que l’Espagne impute à ma mémoire D’avoir mal soutenu l’honneur de ma maison ! Respecter un amour dont mon âme égarée Voit la perte assurée ! N’écoutons plus ce penser suborneur Qui ne sert qu’à ma peine. Allons, mon bras, sauvons du moins l’honneur, Puisqu'après tout il faut perdre Chimène. Oui, mon esprit s’était déçu, Je dois tout à mon père avant qu'à ma maîtresse : Que je meure au combat, ou meure de tristesse, Je rendrai mon sang pur comme je l’ai reçu. Je m’accuse déjà de trop de négligence, Courons à la vengeance ; Et tout honteux d’avoir tant balancé, Ne soyons plus en peine, Puisque aujourd’hui mon père est l’offensé, Si l’offenseur est père de Chimène. Le Cid, Acte I, scène 6, vers 291 à 350. Vocabulaire - percer (v. 1) : faire un trou, blesser avec une arme pointue. - misérable (v. 3) : digne de pitié. - un vengeur (v. 3) : qui venge (= qui dédommage moralement qqun en punissant son offenseur, qui répare en punissant l'offenseur). - une querelle (v. 3) : vif désaccord entre personnes, dispute. - la rigueur (v. 4) : sévérité, dureté, précision. - abattu, e (v. 5): qui a été rendu faible, dont on a ôté les forces, l'énergie, l'espoir, la joie. - céder (v. 6) : abandonner ; céder à : ne pas résister à qqch. - récompenser (v. 7) : donner une récompense (= bien matériel ou moral donné ou reçu pour une bonne action, un service rendu, des mérites). - un affront (v. 9) : offense, injure faite publiquement ; honte, déshonneur résultant d'un outrage public. - un offensé (v. 9) : personne qui a subi une offense (= parole, action qui blesse qqun dans sa dignité, son honneur), qui est atteint dans son honneur. - un offenseur (v. 10) : personne qui offense. 7 - rude (v. 11) : dur. - animer (v. 14) : pousser à agir. - retenir (v. 14) : ici: empêcher d'agir. - réduire (v. 15) : amener à, dans (un état d'infériorité), contraindre. - trahir (v. 15) : cesser d'être fidèle à qqch ou qqun. - infâme (v. 16) : qui avilit ou déshonore celui qui agit, parle ; qui provoque le dégoût. - une contrainte (v. 22) : violence contre qqun, entrave à la liberté d'action. - la tyrannie (v. 22) : gouvernement autoritaire qui ne respecte pas les libertés individuelles et sur lequel le peuple n'a aucun contrôle ; pouvoir de certaines choses sur les hommes. - terni, e (v. 23) : participe passé du verbe "ternir" (= rendre moins pur, moins honorable, rendre terne, sans éclat, porter atteinte à la valeur morale; salir). - indigne (v. 24) : qui n'est pas digne de qqch, qui ne le mérite pas, déshonorant. - généreux, se (v. 25) : qui a de nobles sentiments qui le portent au désintéressement, au dévouement. - le trépas (v. 31) : (litt.) le décès, la mort. - le mépris (v. 34) : sentiment par lequel on considère qqun comme indigne d'estime, comme moralement condamnable. - redoubler (v. 38) : rendre double, recommencer, augmenter de beaucoup. - tirer ma raison (v. 41) : ici : obtenir la réparation de l'affront. - endurer (v. 43) : supporter avec patience ce qui est dur, pénible. - impute à ma mémoire (v. 43) : se souvienne de moi. - soutenir (v. 44) : maintenir debout, fortifier, aider, affirmer, faire valoir en appuyant par des raisons. - égaré, e (v. 45) : mis hors du bon chemin, écarté de la vérité. - assurer (v. 46) : rendre sûr. - ce penser suborneur (v. 47) : ici : cette pensée inacceptable, qui va contre l'honneur ; pensée trompeuse qui détourne du chemin de l'honneur. - mon esprit s'était déçu (v. 51) : ici : s'était trompé. - une négligence (v. 55) : attitude d'une personne dont l'esprit ne s'applique pas à ce qu'elle fait ou devrait faire - avoir tant balancé (v. 57) : ici : avoir hésité. Sources : d'après le Larousse de poche. Dictionnaire. Noms communs. Noms propres. Précis de grammaire. Paris, Larousse, 1995, pp. 45, 68, 188, 379, 541, 544, 712, 1002, 1030 et 1042 ; Dictionnaire Larousse en uploads/Litterature/ dossier-cours-de-litterature-3e-4e-5e.pdf

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