Littérature-monde en français Master2 Littérature générale et comparée De la fr

Littérature-monde en français Master2 Littérature générale et comparée De la francophonie vers la littérature-monde en français 2021 Dr ALI TEBBANI Université Frères Mentouri . Constantine1. Département de lettres et langue françaises 01/01/2021 Littérature monde en français Master 2 Littérature générale et comparée (S3) Dr Ali Tebbani 1 Objectifs du cours : La littérature offre aux enseignants un espace qui est d’une part très propice pour la lecture et l’étude des textes littéraires et lui permet d’autre part d’accéder à leurs univers socioculturels, de produire des réflexions sur la langue qu’ils véhiculent, de les interroger sur l’identité et de l’altérité... Le débat de par le monde sur la mort de la littérature francophone et la naissance d’une « littérature-monde en français » propose aux enseignants comme aux étudiants de nouvelles perspectives l’enseignement pour le choix et la critique de ces textes. Ce cours de littérature-monde en français est proposé aux étudiants de Master 2 en littérature générale et comparée. C’est un enseignement semestriel qui offre aux étudiants une meilleure maitrise des concepts de littérature francophone, de littérature-monde en français et de tirer profit de tous les débats académique à propos de ces notions qui nourrissent la controverse. Des textes d’auteurs, répandant au concept de « littérature-monde en français », seront proposés à l’étude par étudiants lors de séances TD. Des auteurs et leurs textes y seront présentés et dans la mesure du possible étudiés. Il s’agira lors de séances de cours d’étudier les points suivants : 1. La francophonie un concept polémique 2. Littératures francophones ou littérature-monde en français ? 3. Qu’est-ce que la francophonie ? 4. Panorama des littératures francophones 5. Le français dans le monde 6. Les littératures francophones 7. La littérature francophone d’Afrique 8. Le mouvement de la négritude 9. Les grands thèmes de la littérature africaine 10. La littérature francophone de la Caraïbe 11. La littérature haïtienne 12. La littérature francophone du Maghreb 13. La littérature francophone : avant 1945 14. La littérature d’affirmation de soi et de contestation : 1945-1962 15. Vers une autonomie littéraire : 1962-1980 16. Une écriture complexe et le retour au réalisme : depuis 1980 17. Les littératures francophones de Belgique et de Suisse 18. La littérature québécoise 19. Littératures francophones et histoire littéraire 20. La littérature-monde en français 21. Définitions et origines d’un concept Littérature monde en français Master 2 Littérature générale et comparée (S3) Dr Ali Tebbani 2 22. a francophonie, oui, le ghetto : non ! 23. Francophonie Vs Littérature-monde en français 24. La littérature-monde dans la classe de FLE TD : Etude de textes 1. La littérature africaine de langue française 2. La littérature maghrébine de langue française 3. 2. La littérature haïtienne de langue française 4. La littérature canadienne de langue française Compétences visées chez l’étudiant : - Maitrise et différentiation des concepts de francophonie et de littérature-monde en français. - Géolocalisation des auteurs et des textes de littérature-monde en français. - Etude de textes d’auteurs Littérature monde en français Master 2 Littérature générale et comparée (S3) Dr Ali Tebbani 3 INTRODUCTION 1. La francophonie: Que désigne--t--elle? « Au-delà de sa définition première (l'ensemble des personnes qui utilisent régulièrement le français, qu'il soit langue maternelle, langue d'usage, langue d'enseignement ou langue choisie par désir personnel), la francophonie reste une notion malaisée à circonscrire. Apparu à la fin du XIXe siècle, le terme n’a acquis son sens plein et entier que lorsque, quelques décennies plus tard, des francophones ont pris conscience de l’existence d’un espace linguistique partagé, qui allait se révéler propice aux échanges, que ce soit dans le domaine de l’éducation et de l’économie ou dans le champ politique »1 2. La francophonie, un terme polémique « Cet article-ci aurait pu s’intituler, sur le même mode, “du bon et du mauvais usage de la francophonie”. Un concept qui était, à l’origine, dans les années soixante, une excellente trouvaille. La France et ses anciennes dépendances avaient hâte de dépasser les traumatismes de l’ère coloniale vers une alliance consentie, bâtie sur le terrain le plus stable et le plus élevé qui soit, celui de la langue commune. Plus de colons, plus d’indigènes ; les ancêtres gaulois n’étaient plus exigés à l’entrée. De Brazzaville à Phnom Penh, de Lyon à Montréal, de Bucarest à Port-au-Prince, tous ceux qui avaient “la langue française en partage”, ceux qui étaient nés en son sein comme ceux qui l’avaient adoptée, et même ceux qui avaient le sentiment de l’avoir subie, se retrouvaient désormais égaux, tous frères en francophonie, unis les uns aux autres par les liens sacrés de la langue, à peine moins indissociables que ceux du sol ou du sang. Le glissement sémantique s’est produit par la suite. Je parle de “glissement” parce qu’il n’y avait là aucune intention pernicieuse. Il semblait naturel, en effet, dès lors qu’on avait constitué un rassemblement global francophone, mis en place des institutions francophones, tenu des sommets francophones, que l’on se mît à parler de littérature francophone et d’auteurs francophones. Qu’est-ce, après tout, qu’un auteur francophone ? Une personne qui écrit en français. L’évidence, n’est-ce pas ? Du moins en théorie… Car le sens s’est aussitôt perverti. Il s’est même carrément inversé. “Francophones”, en France, aurait dû signifier “nous” ; il a fini par signifier “eux”, “les autres”, “les étrangers”, “ceux des anciennes colonies”… En ces temps d’égarement où les identités se raidissent, les vieux réflexes sont revenus. Peu de gens auraient l’idée d’appeler Flaubert ou Céline “francophones” ; et même des écrivains d’origine étrangère, s’ils ne viennent pas d’un pays du Sud, sont vite assimilés à des écrivains français ; je n’ai jamais entendu décrire Apollinaire ou Cioran comme des “francophones”… »2 1 Jean--‐Louis JOUBERT, in Article « Francophonie », Encyclopédie Universalis. 2 Amin Mââlouf, extrait publié sur son blog En 2009, aminmaalouf.net (fait Suite à un article publié en 2006 dans Le Monde, «Contre la littérature francophone » Littérature monde en français Master 2 Littérature générale et comparée (S3) Dr Ali Tebbani 4 3. La littérature francophone «La littérature francophone est une littérature de langue française mais qui ne parle pas de la France»3 « Je vais juste parler d’une anecdote : quand j’ai écrit mon premier roman (en pleines années noires - 1996), Au commencement était la mer, c’est un roman d’eau et de lumière, de soleil, d’amour, c’est un roman d’amour. Ça se passe en vacances, je décris la mer, l’irisation de l’eau, tout ce dont j’étais privé au moment où je le décrivais. Pour moi l’essentiel était de trouver quelque chose de l’ordre de la beauté dans un monde où tout n’était plus qu’horreur. Et quand j’ai envoyé ce texte à une amie en France pour qu’elle le lise et quand ce texte a été envoyé aux grandes maisons d’édition – Grasset, Gallimard, Seuil… , vous savez ce qui m’a été répondu par les lecteurs des collections de littérature ? On m’a écrit, ce texte est trop beau, trop poétique pour dire la réalité sanglante de l’Algérie d’aujourd’hui. Il fallait témoigner beaucoup de rouge, de noir, et moi c’était non. C’est pour vous dire qu’en tous cas pour moi, l’écriture a constitué la première forme de rejet, de refus du monde tel qu’il m’avait été imposé jusque là et tel qu’il nous était imposé à nous tous Algériens à ce moment-là. » Maïssa Bey, Table ronde «Voix féminines en Méditerranée », 2013. * 3 Carlos Alvarado--‐Larrouceau Littérature monde en français Master 2 Littérature générale et comparée (S3) Dr Ali Tebbani 5 INTRODUCTION AUX LITTERATURES FRANCOPHONES CHAPITRE 1 Panorama des littératures francophones 1. Qu’est-ce que la francophonie ? Dans son ouvrage devenu un classique sur la naissance et l’évolution de la francophonie politique, Michel Tétu4 souligne le rôle joué par le mouvement politique dans la vulgarisation des termes francophone et francophonie. Selon l’auteur, le changement aurait eu lieu en 1986 lors de la première Conférence des chefs d’État et de gouvernement des pays ayant en commun l’usage du français, organe politique de la francophonie connu désormais sous le sobriquet de Sommet de la Francophonie. À partir de cette période, les termes franco font leur entrée dans le langage du public par le biais des médias, de sorte que tout le monde s’entend sur le sens général des mots. Néanmoins quelques nuances existent, car si par francophonie (avec petit f), on entend habituellement l’ensemble de locuteurs qui utilisent la langue française dans leur vie quotidienne ou dans les relations internationales entre pays, le terme Francophonie (avec grand F) a un sens plus politique, désignant le regroupement des gouvernements des pays ou des instances officielles qui ont en commun l’usage du français dans leurs travaux ou leurs échanges. Et l'espace francophone désigne une réalité plus floue qui se réfère à tous ceux qui, de près ou de loin, éprouvent ou expriment une certaine appartenance à la langue française ou aux cultures francophones sans nécessairement utiliser le français ni dans la vie quotidienne ni dans les affaires ou les relations internationales. Certes, des trois termes ainsi définis, le dernier est le plus imprécis, mais il n’en uploads/Litterature/ dr-ali-tebbani.pdf

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