Bientôt il est déçu dans ses ambitions de diplomate – il avait cru que le voyag

Bientôt il est déçu dans ses ambitions de diplomate – il avait cru que le voyage en Italie lui ouvrait une brillante carrière diplomatique – et par les moeurs romaines – hypocrisie, plaisirs faibles. De plus, il souffre du mal du pays. Il est heureux de pouvoir rentrer en France en 1557, où il tente de devenir poète courtisan. Devenu sourd, il meurt assez malheureux pendant qu’il écrivait encore des vers. Oeuvres Défense et Illustration de la langue française (1549) L’Olive (1549) Le Quatrième Livre de l’Enéide (1552) Les Antiquités de Rome (1558) Les Regrets (1558) Divers Jeux rustiques (1558) Le Poète courtisan (1559) Discours au Roi sur la Poésie (1559) L ’Olive (Extrait) En même temps que la Défense et Illustration (1549), Du Bellay a publié L ’Olive, un recueil de 50 sonnets dans la première, et de 115 sonnets dans la seconde édition de 1550. Dans ce recueil Du Bellay chante une dame idéale en s’inspirant de l’Italien Pétrarque (1304-1374) et des poètes de son école. Cette oeuvre repose sur une nouvelle conception de l’amour et de la beauté. A l’idée d’un amour purement physique s’est substituée celle d’un amour platonique, chaste et pur. Le sonnet que nous allons lire traite le thème de la Belle Matineuse. Le soleil se lève, mais son éclat disparaît par la beauté de la femme aimée. Les Regrets (Extrait) La plupart de ces sonnets ont été rédigés pendant le séjour en Italie. Du Bellay renonce à l’imitation des Grecs et de Pétrarque et écrit une poésie personnelle et sincère. Dans le sonnet « Heureux qui comme Ulysse » Du Bellay exprime sa propre nostalgie. Ce sonnet justement célèbre peut donner une idée complète de du Bellay poète personnel dans les Regrets. On y trouve: 1. Sa mélancolie. Ce sonnet est une plainte: le tour des phrases (heureux… oh…) est celui d’une lamentation; le mouvement est traînant et lassé (longs enjambements); les mots ont des sonorités mélancoliques (fumer la cheminée, la douceur angevine). 2. Son amour de la Patrie qui lui rend l’exil si dur. Chaque fois qu’il parle de son pays ou des objets qui le représentent pour lui, le poète accompagne ces objets d’une épithète tendre, d’un mot pieux et intime (mon petit village, ma pauvre maison, etc.). 3. La profondeur de la poésie. Ce sonnet traduit le grand rêve de l’homme qui est fait d’un double désir: partir jeune pour la belle et romanesque aventure, pour l’inconnu, revenir, quand on est lassé, dans la maison accueillante pour y vivre de ses souvenirs et pour y mourir. Du Bellay a fait ce rêve; et la réalité qu’il a rencontrée est décevante: le voyage qu’il a tenté n’est pas beau et le retour se fait attendre. De là sa lassitude et son désespoir. Joachim du Bellay (1522-1560) étudie avec son ami Ronsard les lettres grecques et latines. Quand Ronsard fonde la Pléiade, c’est du Bellay qui publie le manifeste Défense et Illustration de la langue française (1549). La gloire du poète repose sur les Regrets (1558). Il remplissait à Rome des fonctions diplomatiques : le jeune humaniste était enthousiaste. Mais bientôt il tombe en proie à la tristesse : ses ambitions de promotion ne se réalisent pas, la vie politique le dégoûte. Et surtout il souffrait de plus en plus de la nostalgie de son pays natal : l’Anjou. Il nous confie ses peines en des vers d’une douce mélancolie. SES CHEVEUX D OR Commentaire littéraire I. La souffrance amoureuse Chacune des trois propositions du premier quatrain contient une métaphore. Elles mettent en scène le sujet amoureux. - 1ère métaphore met en relation les cheveux de la femme qui deviennent des liens. Elle souligne la servitude de l'amant prisonnier. L'amant est prisonnier de la beauté de la femme. "Ces cheveux d'or". L'état amoureux est décrit dans la chronologie de ses effets. En effet, au vers 2, le passé simple renvoie au moment de la naissance de l'amour et le présent du vers 1 met en évidence le caractère vivace de cette séduction. - La 2ème métaphore est développé au vers 3. Elle assimile l'amour à une flamme qui brûle "éprise". Cette métaphore exprime la violence physique de l'émotion ressentie, violence traduite aussi par le resserrement du vers 3. - La 3ème métaphore contenue dans le dernier vers est une métaphore pétrarquiste par excellence, celle qui exprime le pouvoir du regard de la femme. Les mêmes métaphores sont reprises au vers 8 et sont ensuite développées dans le tercet. Entre les vers 7 et 8, il y a un paradoxe. Il tient dans le fait que ces métaphores disent à la fois la souffrance du poète et les remèdes pour y échapper de manière symétrique, vers 11 briser par " le fer ". Pour la 2ème métaphore, il y a la même symétrie entre le remède et le mal. En développant et en filant les mêmes métaphores que les quatrains, les tercets de ce sonnet constituent une amplification de la sentence paradoxale exprimée au vers 7 et 8. La disposition des métaphores permet de remettre en évidence la structure binaire du sonnet qui s'articule autour des vers 7 et 8. II. Idéalisation de la femme aimée La présence de l'amour sur le poète présente la femme aimée en figure dominatrice et cruelle, habile à faire souffrir. vers 6 "le coup de main". Elle est présente dans ce sonnet dans la mesure où le discours prend la forme d'une interpellation directe, vers 1 "Madame". Cette apostrophe souligne la distance entre le poète et la femme aimée. Distance qui témoigne de la froideur de cette femme, froideur qui contraste avec l'ardeur de la confession amoureuse. L'amante est physiquement représentée par le procédé de la synecdoque. Le procédé participe à l'économie de se sonnet. Seules sont mises en évidence les caractéristiques qui ont provoqués la passion, l'amour du poète. Paradoxalement, ces éléments qui sont à l'origine de la souffrance du poète reçoivent des qualifications élogieuses. III. Le paradoxe de l'état amoureux Le paradoxe dans le portrait élogieux de la femme, en opposition avec ses pouvoirs destructeurs, paradoxe introduit par "toutefois". L'évocation de la souffrance du poète plus inattendue encore la révélation du vers 7. Là où le lecteur s'attend à une lamentation du poète, l'accumulation des trois verbes " j'aime, j'adore, je prise ", et leur gradation rend plus paradoxal encore les sentiments exprimés. Ces trois verbes sont repris de manière négative au vers 8 "étreint, brûle, entame". De plus, le "je", poète en position de sujet se retrouve en position d'objet au vers 8 soulignant ainsi l'ambivalence des sentiments. Les deux tercets s'attachent à souligner la situation paradoxale développée par le poète, ce qui précise l'emploi de "donc" au vers 9 et le "du" au vers 11. Dans les tercets, ce sont les remèdes qui sont indiqués mais ils sont directement repoussés par la construction négative du vers 11. Le refus du vers 11, reprend l'énumération du vers 9. Conclusion Dans le sonnet Ces cheveux d'or, du Bellay insiste sur la classe de l'amant douloureusement traité par la dame. En dépit de ses souffrances et connaissant les remèdes, il ne veut pas renoncer à sa relation amoureuse. XXVI La nuit m’est courte, et le jour trop me dure. Je fuis l’amour, et le suis à la trace. Cruel me suis, et requiers votre grâce. Je prends plaisir au tourment que j’endure. Je vois mon bien, et mon mal je procure. Désir m’enflamme, et Crainte me rend glace. Je veux courir, et jamais ne déplace. L’obscur m’est clair, et la lumière obscure. Vôtre je suis et ne puis être mien, Mon corps est libre, et d’un étroit lien Je sens mon cœur en prison retenu. Obtenir veux, et ne puis requérir, Ainsi me blesse, et ne me veut guérir Ce vieil enfant, aveugle archer, et nu. Commentaire Le poète, qui aspire à l'amour de la femme à laquelle il s'adresse, mais qui souffre, non sans, du fait d'une profonde ambivalence, apprécier sa souffrance (d'où, au vers 4, un véritable aveu de masochisme), déploie toute une série d'oppositions parallèles. Cependant, si au vers 13, il semble encore exprimer le même masochisme, après l'enjambement, il apparaît qu'il se plaint, dans le dernier vers, d'Éros, le dieu de l'amour, représenté les yeux bandés et tenant un arc. Auparavant furent évoquées les allégories «Désir» et «Crainte» LXXXIII Déjà la nuit en son parc amassait Un grand troupeau d'étoiles vagabondes, Et, pour entrer aux cavernes profondes, Fuyant le jour, ses noirs chevaux chassait. Déjà le ciel aux Indes rougissait, Et l'aube encor de ses tresses tant blondes, Faisant grêler mille perlettes rondes, De ses trésors les prés enrichissait : Quand d'occident, comme une étoile vive, Je vis sortir dessus ta verte rive, Ô fleuve mien ! une Nymphe en riant. Alors voyant cette nouvelle Aurore, Le jour honteux d'un double teint colore Et l'angevin et l'indique orient. Commentaire Le sonnet traite de thème de la «belle matineuse», un des plus charmants de la poésie précieuse, qui fut repris avec diverses variantes uploads/Litterature/ du-bellay 3 .pdf

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