Ian Hamel Tariq Ramadan Histoire d’une imposture Flammarion © Flammarion, Paris
Ian Hamel Tariq Ramadan Histoire d’une imposture Flammarion © Flammarion, Paris, 2020 Tous droits réservés ISBN Epub : 9782081452237 ISBN PDF Web : 9782081446786 Le livre a été imprimé sous les références : ISBN : 9782081446144 Ouvrage composé par IGS-CP et converti par Pixellence (59100 Roubaix) Présentation de l'éditeur Durant un quart de siècle, l’icône Tariq Ramadan ne serait pas montée si haut (avant de dégringoler si bas) s’il n’avait bénéficié de l’appui d’autant d’« idiots utiles ». Qu’il s’agisse de dignitaires catholiques, de responsables de la Ligue de l’enseignement et de la Ligue des droits de l’homme, de militants socialistes, trotskistes et écologistes, de chercheurs, d’intellectuels, de journalistes ou d’animateurs de télévision. Au XXe siècle, les « idiots utiles » – pour reprendre l’expression chère à Lénine – fermaient les yeux sur le goulag, les famines et les purges sanglantes. Au XXIe siècle, les nouveaux « idiots utiles » feignent d’ignorer la conception réactionnaire de l’islam promue par la Confrérie des frères musulmans, créée en Égypte en 1928 par Hassan al-Banna, le grand-père de Tariq Ramadan et enracinée en Europe à partir de 1958 par son gendre, Saïd Ramadan, le père de Tariq Ramadan. Ian Hamel, journaliste d’investigation, correspondant du Point à Genève, est spécialiste des affaires financières et de l’islam radical. Il est notamment l’auteur de L’énigme Oussama Ben Laden (Payot, 2008), de Banquier. Un Suisse dans le grand banditisme (La manufacture de livres, 2015) et de Notre ami Bernard Tapie (L ’Archipel, 2015). Du même auteur Le mystificateur : 25 ans dans l’ombre de Bernard Tapie, coécrit avec Marc Fratani, L ’Archipel, 2019. Notre ami Bernard Tapie, L ’Archipel, 2015. Banquier. Un Suisse dans le grand banditisme, entretiens avec François Rouge, La manufacture de livres, 2015. L’affaire Ségalat, ou la présomption de culpabilité, Éditions du Belvédère, 2013. Les Bettencourt, derniers secrets, L ’Archipel, 2013. Sarko et Cie. La République des copains et des réseaux, L ’Archipel, 2011. Xavier Bertrand : les coulisses d’une ambition, L ’Archipel, 2010. Et si la Suisse ne servait plus à rien ?, Larousse, 2010. L’énigme Oussama Ben Laden, Payot, 2008. La vérité sur Tariq Ramadan : sa famille, ses réseaux, sa stratégie, Favre, 2007. Quid du canton de Genève, Connaissance et Communication, 2003. Les Guyanais, Français en sursis ?, Éditions Entente, 1979. Tariq Ramadan Histoire d’une imposture À Mathis À Kéziah « L ’affaire Ramadan ramène les prédicateurs à leur misérable humanité, qu’ils dissimulent sous leur commerce. » Kamel Daoud, écrivain et journaliste algérien, Chronique « Le sexe caché des prêcheurs », Le Point, 15 février 2018. A V ANT-PROPOS Après l’attaque à la Préfecture de police de Paris, en octobre dernier, Tariq Ramadan s’est indigné sur les réseaux sociaux que l’on ait « commencé à salir la mémoire » de Mickaël Harpon, juste coupable d’avoir poignardé à mort quatre policiers. Pour le prédicateur, cet informaticien, loin de s’être radicalisé, ne serait en fait qu’un pauvre homme « qui a perdu la raison ». Bien au-delà de ce message nauséeux, j’ai surtout pensé à tous ces « grands esprits » occidentaux, en particulier français, qui ont porté aux nues Tariq Ramadan pendant un quart de siècle. Et aujourd’hui se taisent. Dignitaires catholiques, universitaires, intellectuels, militants de gauche, socialistes, trotskistes et écologistes, laïcs de la Ligue de l’enseignement et de la Ligue des droits de l’homme, journalistes, animateurs de télévision se bousculaient pour lui tresser des couronnes. Time Magazine le classait parmi l’un des sept innovateurs religieux du XXIe siècle. Malgré la faiblesse de son bagage universitaire, Oxford lui a offert une chaire d’études islamiques contemporaines. Benoît XVI l’a accueilli au V atican. Qu’importe si Tariq Ramadan n’a jamais contesté l’héritage doctrinal de son grand-père, Hassan al-Banna, fondateur des Frères musulmans en Égypte, et de son père Saïd Ramadan, venu implanter la confrérie en Europe. Oubliée, sa proximité avec le sulfureux théologien Y oussef al- Qaradhawi, promoteur des attentats-suicides en Israël et admirateur d’Adolf Hitler. Négligés, ses liens financiers comme idéologiques avec la dictature qatarie, si empressée envers les djihadistes d’Afghanistan, de Syrie, de Somalie. Pour ces « grands esprits », et ses compagnons de route, comme Jean Ziegler, sociologue et ancien député socialiste suisse, François Burgat, ancien directeur de recherches au CNRS, ou Alain Gresh, ancien rédacteur en chef du Monde diplomatique, et fondateur du journal en ligne Orient XXI, prétendre aujourd’hui qu’ils ne savaient pas est difficile. Déjà en 1994, dans le quotidien genevois Le Courrier, Tariq Ramadan expliquait comment un mari devait battre sa femme. La même année, dans son premier livre, Les Musulmans dans la laïcité, il affirmait que « les cours de biologie peuvent contenir des enseignements qui ne sont pas en accord avec les principes de l’islam. Il en est d’ailleurs de même des cours d’histoire ou de philosophie. » Plus tard, en 1999, dans l’ouvrage Être musulman européen, Tariq Ramadan se réfère à son grand-père Hassan al-Banna et à Sayyid Qutb, l’un des principaux inspirateurs d’al-Qaida et de Daech. Erreurs de jeunesse ? En 2003, confronté à Nicolas Sarkozy, Tariq Ramadan proposait un « moratoire » sur la lapidation. Le 22 mars 2012, sur son site, il osait décrire Mohamed Merah, auteur d’horribles crimes à Toulouse et à Montauban, « comme un grand adolescent, un enfant désœuvré, perdu, dont le cœur est, de l’avis de tous, affectueux ». En 2017, loin de dénoncer l’excision, le prédicateur rappelait qu’elle faisait « partie de nos traditions » et appelait à une discussion interne à « la communauté musulmane ». Pour avoir désapprouvé l’invitation faite à Tariq Ramadan par la mission d’information parlementaire sur le port du voile intégral en 2009, Jean Glavany, ancien ministre de l’Agriculture et de la Pêche, a subi pendant des mois un « cyber-harcèlement », les menaces haineuses alternant avec les insultes les plus abjectes. Si les réseaux qui soutiennent Tariq Ramadan ont pu s’en prendre impunément à un ancien membre du gouvernement français, il est facile d’imaginer le traitement réservé aux journalistes, aux chercheurs, comme aux intellectuels musulmans qui tentent depuis des années de dénoncer cet imposteur. Sans omettre le sort réservé aux femmes qui ont eu le courage de porter plainte contre Tariq Ramadan pour viol. À aucun moment, ces « grands esprits » n’ont pris la peine de s’indigner des méthodes musclées utilisées par Tariq Ramadan pour tenter de faire taire ses contradicteurs. Un chapitre ne suffirait pas pour énumérer les noms d’oiseaux que je reçois depuis une douzaine d’années. Les trolls ne manqueront d’ailleurs pas de se démultiplier avec la sortie de cet ouvrage. Alors comment expliquer ce soutien aveugle ? Tariq Ramadan serait-il pour tous ses aficionados occidentaux le grand réformateur musulman du XXIe siècle ? Carrément un nouveau prophète ? Pourtant, Gilles Kepel, le spécialiste de l’islam et du monde arabe contemporain, ne s’est jamais privé de répéter que pour lui, ce prédicateur n’était ni un chercheur ni un universitaire. Et de se gausser du faible niveau d’arabe de ce prétendu islamologue. Quant au sociologue Vincent Geisser, chercheur au CNRS, il constate que le petit-fils d’Hassan al-Banna « a joué à fond sur tous les registres – islamologue, théologien, philosophe, universitaire, éditorialiste, grand frère, prédicateur, guide de conscience, leader moral – alors qu’il n’était rien de tout cela ». En matière théologique son apport est inexistant. Tariq Ramadan n’a jamais été un penseur, ni un intellectuel. Le Belge Michaël Privot, spécialiste de l’histoire comparée des religions, coauteur de Mais au fait, qui était vraiment Mahomet ?, propose un test très simple pour dégonfler cette baudruche auprès de ses supporters. Il suffit de leur demander de citer une seule des « innovations » proposées par Tariq Ramadan. Ils seront bien incapables de répondre. Rien de plus normal : Tariq Ramadan s’est longtemps présenté comme « salafi », en référence aux salafs, les compagnons du Prophète et les « pieux musulmans » des trois premières générations de l’islam. Or, par rapport au Coran et à la sunna (les propos tenus par le Prophète et les actes qu’il a pu accomplir), pour un « salafi », la marge interprétative des textes est plus que réduite, et n’autorise guère d’évolution. L ’ancien professeur de français d’un collège de Genève est bien l’auteur d’une trentaine d’ouvrages qui se veulent fort érudits. Je ne résiste donc pas au plaisir de citer quelques lignes de l’introduction d’Islam. La réforme radicale : « Il faut opérer un déplacement du centre de gravité de l’autorité dans l’univers de référence islamique en sériant plus nettement les compétences et les rôles respectifs des savants de différents domaines. » Et quelques lignes plus bas, Tariq Ramadan propose « un ensemble de finalités éthiques plus élaboré et une catégorisation (horizontale et verticale) originale des objectifs supérieurs ». Ne pas s’émerveiller devant de tels écrits lumineux, c’était s’attirer les foudres des antiracistes et se voir traité d’« islamophobe ». Et même peut-être de « sioniste notoire ». Bien avant que ne tombe la première plainte pour viol, Majda Bernoussi, une Belge d’origine marocaine, m’avait révélé en 2010 sa liaison chaotique avec Tariq uploads/Litterature/ ebook-ian-hamel-tariq-ramadan-histoire-d-une-imposture-pdf.pdf
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- Publié le Mai 23, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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