Cahiers ERTA Redaktor naczelny: Ewa M. Wierzbowska Cahiers ERTA est une plate-f

Cahiers ERTA Redaktor naczelny: Ewa M. Wierzbowska Cahiers ERTA est une plate-forme d’échange scientifique sur la littérature francophone moderne et contemporaine. Cahiers ERTA a d’abord été conçu comme un cycle de monographies « Autour de... », publiées dans le cadre des activités du groupe de recherche scientifique ERTA, fondé en 2006 par Tomasz Swoboda, Ewa Małgorzata Wierzbowska et Olga Wrońska. Deux monographies ont paru, en 2008 et 2011. En 2012, le groupe ERTA a créé un Ouvroir de recherches sur la littérature francophone moderne et a décidé de transformer les monographies en revue, ce qui s’est concrétisé en 2013 pour la parution du troisième numéro. Cahiers ERTA est ouvert sur des méthodes d’interprétation et des théories applicables à l’étude d’une oeuvre littéraire (approches structurales, poststructurales, thématiques, comparatistes, narratologiques, etc). ISSN 2300-4681 e-ISSN 2353-8953 Punkty MNISW: 6 Właściciel czasopisma: Faculté des Lettres Uniwersytet Gdański . ISSN 2300-4681 e-ISSN 2353-8953 Points MNISW: 6 Propriétaire de la revue : Faculté des Lettres Université de Gdańsk (Pologne).  Cahiers ERTA Conseil scientifique professeur Patrick Imbert Université d'Ottawa Canada professeur Tugrul Inal Hacettepe Universitesi Edebiyat Turquie professeur UAM, dr hab. Université Mirosław Loba Adam Mickiewicz Pologne professeur Docteur Zuzana Malinovská Prešovská Univerzita Slovaquie professeur dr hab.Wiesław Malinowski Université Adam Mickiewicz Pologne professeur dr hab. Paweł Matyaszewski Université catholique de Lublin Pologne professeur dr hab. Michał P. Mrozowicki Université de Gdańsk Pologne professeur dr hab. Krystyna Modrzejewska Université d'Opole Pologne Dr. Sabine MEVAN Wesemael Université de Amsterdam Pays-Bas  Cahiers ERTA Comité de rédaction Rédacteur en chef / Rédacteur en chef Ewa M. Wierzbowska Secrétaire de la rédaction / Secrétaire de Rédaction Paulina Tarasewicz Jadwiga Bodzińska-Bobkowska Rédacteur linguistique / Rédacteur linguistique Anne Delsipée Editeurs / Rédacteurs Tomasz Swoboda Katarzyna Kotowska Jadwiga Bodzińska-Bobkowska critiques Liste des réviseurs pour 2017 Krzysztof Jarosz (Université de Silésie, Pologne) Tomasz Kaczmarek (Université de Łódź, Pologne) Ariane Ferry (Université de Rouen, France) Lydie Parisse (Université de Toulouse II Le Mirail, France) Florence Godeau (Université Jean Moulin-Lyon III, Paris, France) Jean-Louis Tilleuil (Université catholique de Louvain, Belgique) Barbara Sosień (Université Jagellone, Pologne) Piotr Śniedziewski (Université de Poznań, Pologne) Piotr Sadkowski (Université Nicolas Copernic, Pologne) Oana Panaïté (Université de l'Indiana-Bloomington, États-Unis) Izabella Zatorska (Université de Varsovie, Pologne) Thierry Laurent (Université de Haute-Alsace, France) Sándor Kálai (Université de Debrecen, Hongrie) Andrzej Rabsztyn (Université de Silésie, Pologne) Anita Staroń (Université de Łódź, Pologne) Adina Balint (Université de Winnipeg, Canada) Doris Eibl (Universität Innsbruck, Autriche) Liste des réviseurs pour 2015 et 2016 Krzysztof Jarosz (Université de Silésie, Pologne) Tomasz Kaczmarek (Université de Łódź, Pologne) Ariane Ferry (Université de Rouen, France) Lydie Parisse (Université de Toulouse II Le Mirail, France) Florence Godeau (Université Jean Moulin-Lyon III, Paris, France) Jean-Louis Tilleuil (Université catholique de Louvain, Belgique) Barbara Sosień (Université Jagellon, Pologne) Piotr Śniedziewski (Université de Poznań, Pologne) Piotr Sadkowski (Université Nicolas Copernic, Pologne) Oana Panaïté (Université de l'Indiana-Bloomington, États-Unis) Izabella Zatorska (Université de Varsovie, Pologne) Thierry Laurent (Université de Haute-Alsace, France) Sándor Kálai (Université de Debrecen, Hongrie) Andrzej Rabsztyn (Université de Silésie, Pologne) Anita Staroń (Université de Łódź, Pologne) Adina Balint (Université de Winnipeg, Canada) Doris Eibl (Universität Innsbruck, Autriche) CAHIERS ERTA, 2018, NUMÉRO 14, LA TERRE, LE TERRITOIRE, LA CARTE Rédacteur en chef : Ewa M. Wierzbowska Publié en ligne : Juin 30, 2018 Écocritique de la nature dans les oeuvres de Giono et de Le Clézio Jean Florent Romaric Gnayoro Cahiers ERTA, 2018, Numéro 14 La terre, le territoire, la carte, s. 71-90 Data publikacji online: 30 czerwca 2018 DOI 10.4467/23538953CE.18.010.8833 PEŁNY TEKST: PDF(Francuski) études VÉRONIQUE ARSENEAU L’espace transitoire dans la poésie de Sarah Marylou Brideau : Rues étrangères ou comment cartographier le soi et l’Autre 3 FULGENCE MANIRAMBONA L’espace romanesque mondialisé : Vers une création de la transterritorialité dans le roman de la diaspora africaine contemporaine 19 HONORINE B. MBALA‐NKANGA Ada : Un graffiti mural du sang dans Histoire d’Awu de Justine Mintsa 37 varia JEAN FLORENT ROMARIC GNAYORO Écocritique de la nature dans les œuvres de Giono et de Le Clézio 71 cahiers erta no14 JADWIGA BODZIŃSKA‐BOBKOWSKA Penser la Terre, vivre la déterritorialisation – la poétique « territoriale » de Bruno Durocher 55 A vec l’écocritique, ces dernières années plusieurs théories1 font état de ce que l’homme est en synergie avec la nature. À en croire Rachel Bouvet, « plus le site est grandiose, plus l’acte de paysage est à même de susciter des émotions intenses, une fascination dont il est difficile de se déprendre »2. En effet, l’environnement intègre précisément la question de l’écologie qui apparaît comme la science qui étudie les êtres vivants dans leur milieu et les interactions entre eux. À l’observation, on peut alors se demander, justement, si la littérature gionienne et leclézienne ne s’offre pas comme un nouveau sentier verdoyant pour l’écologie. En fait, l’écocritique désigne par ricochet l’expression d’une étude axée sur le domaine environnemental. On pourra dès lors remar‐ quer que la révolution industrielle a gravement entamé sa JEAN FLORENT ROMARIC GNAYORO Université Peleforo Gon Coulibaly Écocritique de la nature dans les œuvres de Giono et de Le Clézio 1 L’œuvre collective, The Ecocriticism Reader, publiée en 1996, exprime l’entrée en matière d’une série de réflexions explicites sur le rapport entre littérature et environnement. Voici comment Cheryll Glotfelty définit l’écocritique dans l’introduction : “What then is ecocriticism? Simply put, ecocriticism is the study of the relationship between literature and the physical environment”. (« Qu’est‐ce que l’écocritique ? Tout simplement, l’écocritique est l’étude du rapport entre la littérature et l’environnement physique », trad. J. F. R. G.). Ch. Glotfelty, H. Fromm (dir.), The Ecocriticism Reader, Landmarks and literary ecology, Athens– London, University of Georgia Press, 1996, p. XVIII. 2 R. Bouvet, Vers une approche géopoétique, Lectures de Kenneth White, Victor Segalen, J.‐M. G. Le Clézio, Québec, Presses de l’Université du Québec, 2015, p. 42‐43. 72 quiétude. Cette dépréciation de la nature a donc amené Giono et Le Clézio à s’interroger sur la destinée même de l’humanité. C’est également, à juste titre, que certaines philosophies orientales3 ou africaines4 ont situé l’homme dans le sillage de la nature. Elles ont établi une nette connexion entre ces entités. L’homme est avec elles consi‐ déré comme le prolongement de la nature. Aussi, pour Giono et Le Clézio, engager la destruction de l’environnement revient à piéger l’avenir de l’espèce humaine et à hypo‐ théquer sa survie. Si, par ailleurs, les philosophies anciennes inhérentes aux civilisations passées sont anthropocen‐ triques, elles sont tout également écocentriques. Mais dans le virage dévastateur, amorcé depuis le cartésianisme, où l’homme se doit de se rendre maître et possesseur de la nature, la question est toujours d’actualité. Ainsi, l’homme a conquis la nature en oubliant que les mythes et la littérature apparaissent comme un contre‐discours à la dégradation de l’environnement. De fait, les imaginaires littéraire et fictionnel gioniens et lecléziens peuvent être le lieu de l’exploration d’un environnement revivifié. Quelles sont alors les implications singulières qui se dégagent de l’attrait des auteurs pour la nature ? L’enjeu ici est donc de s’inscrire dans une perspective écocritique à partir des œuvres gioniennes et lecléziennes. L’attrait de la nature vivante Conformément à l’attrait manifesté pour la nature, on assiste à une centralité de l’écologie dans l’art et la 3 La Bhagavad Gîtâ, texte philosophique antique et sacré en Inde, prô‐ nant entre autres, la compassion envers la totalité des créatures, en est une parfaite illustration. 4 En témoigne le célèbre poème récité par les écoliers africains et intitulé « Le Souffle des ancêtres » de Birago Diop, de son recueil Leurres et lueurs, paru en 1960, qui tenant lieu d’une continuité de la philosophie traditionnelle africaine, s’inscrit dans la lignée d’une convenance en rapport avec l’intimité la plus réussie, entre le souffle de l’homme et la nature environnementale. JEAN FLORENT ROMARIC GNAYORO 73 littérature. Justement, l’écocritique se veut une méthode d’analyse littéraire qui met l’environnement et la nature en pole position des considérations, où tout l’intérêt conduit. Effectivement, le rapport de l’homme à l’espace naturel – en particulier dans les œuvres gioniennes et lecléziennes – met en lumière ce rapprochement avec l’écologie. Abonder dans ce sens, c’est également opter pour la réalité géographique, du moins pour ce qui a trait de l’aménagement du territoire, à propos de l’évocation de l’espace, par exemple, chez maints personnages gioniens et lecléziens. Sans surprise, le point de départ pour pouvoir apprécier la nature vivante se révèle la route empruntée, telle que l’évoque Stendhal qui y ajoute un effet de miroir5. Ce début accolé à la spatialité d’une route à prendre dans les œuvres littéraires de Giono et de Le Clézio doit encore s’appréhender comme l’entend Derrida pour qui « il faudra étudier ensemble, génétiquement et structurellement, l’histoire de la route et l’histoire de l’écriture »6. La narration se profile donc grâce à la dyna‐ mique des sujets qui se déplacent dans un espace naturel déterminé. L’objectif est, dès lors, de déceler, sans doute, les ressemblances et les divergences avec le référent spatial qu’on pourrait encore rencontrer dans la vie réelle. Une telle approche consiste, bien entendu, à confronter le réel à sa description par le scripteur uploads/Litterature/ ecocritique-gnayoro-erta.pdf

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