1209-2009, cathares: une histoire à pacifier? actes du colloque international t
1209-2009, cathares: une histoire à pacifier? actes du colloque international tenu à Mazamet les 15, 16 et 17 mai 2009 sous la présidence de Jean-Claude Hélas Anne Brenon Thomas Butler Annie Cazenave Lidia Denkova Natalyia Dulnyeva Jean Duvernoy Carles Gascón Chopo Ylva Hagman Gwendoline Hancke Pilar Jiménez-Sanchez Guy Lobrichon Franco Morenzoni Daniela Müller Claudine Pailhès Roland Poupin Marjolaine Raguin Julien Roche Travis Stevens Galia Valtchinova Ruben van Luijk Francesco Zambon David Zbíral HISTOIRE LOUBATIÈRES Avant propos CATHARES : UNE HISTOIRE A PACIFIER ? L’étude d’une dissidence depuis des siècles disparue dans les remous de l’histoire n’est pas chose facile, tant, par nature, les documents qui en conservent trace sont artificieux, « monuments du pouvoir » selon les mots de Georges Duby, reflétant la perpétuelle raison du plus fort, ses construc- tions infiniment piégées, ses certitudes en trompe-l’œil. À plus forte raison lorsqu’il s’agit d’une hérésie, phénomène qui en son temps a concentré sur lui les regards malveillants du politique et du religieux. Que nous le voulions ou non, à des degrés divers, nous sommes tous les héritiers de vieux présup- posés, que seul le travail historien peut débusquer et déminer, en l’analysant. Depuis les décennies que le chantier de l’histoire laboure le champ de l’héré - sie médiévale – quels que soient les noms qu’on lui donne – c’est peut-être la pratique d’un commun langage qui a le plus manqué aux chercheurs. Le travail en chantier a pourtant énormément progressé, donnant matière, en cette année (2009) de commémoration des événements de la Croisade contre les Albigeois, à un colloque de large envergure, susceptible de rassem- bler et confronter les mille pistes de ses avancées. Nous remercions les spécia- listes, de par le monde, de la dissidence religieuse conventionnellement dési- gnée comme cathare, qui ont accepté cette invitation à mettre en commune réflexion le fruit de leur recherche. Leurs apports sont divers, comme divers sont les types de sources sur lesquelles ils ont travaillé, ainsi que les question- nements qu’ils leur ont posés. En commun, ils partagent leur méthode de travail, respectueuse et critique par rapport aux textes. L’unanimité n’existe pas en histoire, on pourrait même dire qu’elle tue l’histoire – en la gravant sur marbre. En ce sens, dieu merci, l’histoire du catharisme n’est pas morte. Les points de vue sont multiples, parfois divergents. Ne craignons pas les contradictions – qui sont les pistes de l’histoire de demain. Mais cherchons ensemble le langage d’une histoire qui dialogue en paix. Le comité d’organisation: Jacques Beaulieu, Régine Benoît, Sonia Benoît, Anne Brenon, Annie Caze- nave, Jean Duvernoy, Jean-Claude Hélas, Monique Paillon, Julien Roche. SOMMAIRE Remerciements, Avant propos ..................................................................6 La construction de l’hérésie Retour sur la construction historiographique des origines orientales du catharisme (Pilar Jiménez-Sanchez)...............11 Origine et originalité de l’hérésie (Lidia Denkova).................................25 La charte de Niquinta et le rassemblement de Saint-Félix, état de la question (David Zbíral) ..................................31 Édition critique de la charte de Niquinta selon les trois versions connues (David Zbíral).......................................45 Innocent III et la rhétorique contre l’hérésie (Travis Stevens)..............53 Hérésie et hérétiques dans la Chanson de Guilhem de Tudela (Marjolaine Raguin) ..............................................65 Sur la présence cathare en Val d’Aran (Carles Gascón Chopo)................81 Hérésies et hérétiques dans la prédication parisienne de la première moitié du XIIIe siècle (Franco Morenzoni) .......................91 Les « chrétiens » bosniens (Thomas Butler) ............................................109 Table-ronde animée par Guy Lobrichon .............................................117 Théologie et ecclésiologie de la dissidence Les historiens et la question de la vérité historique. L’Église cathare a-t-elle existé ? (Daniela Müller)..................................139 7 L’interprétation cathare des paraboles évangéliques : les deux arbres, la brebis et la drachme perdues (Francesco Zambon).............................155 Les fondements de la lecture cathare du prologue de l’Évangile de Jean (Natalyia Dulnyeva & Andrèi Pechenkine – Tula)....171 La Brevis summula contra herrores notatos heretichorum et le point de vue des Églises cathares concernant les diverses sortes d’esprits (Ylva Hagman).......................179 À propos des tuniques d’oubli (Roland Poupin)....................................193 Débat autour des interventions...............................................................205 Table ronde animée par Daniela Müller..............................................211 Causes et conditions de la disparition du catharisme Les comtes de Foix et l’hérésie (Claudine Pailhès).................................223 Le faydit, l’épouse et la concubine : le destin ordinaire de la famille de Mazerolles entre hérésie, croisade et Inquisition (Gwendoline Hancke).................241 Jordan de Saissac (Jean Duvernoy) ............................................................261 Les années 1230-1245 : premiers jalons d’une déprise du catharisme en pays d’oc ? Exemple de deux seigneuries de la Montagne Noire (Anne Brenon) .....................................................267 Genus hereticorum (Annie Cazenave).........................................................287 Débat autour des interventions...............................................................305 Table ronde animée par Julien Roche...................................................311 Synthèse et conclusions par Jean-Claude Hélas ...................................319 Les auteurs, présentation........................................................................329 ÉDITION CRITIQUE DE LA CHARTE DE NIQUINTA SELON LES TROIS VERSIONS CONNUES David Zbíral Les témoins et le stemma Il y a trois témoins du document: le ms. Paris, Bibliothèque nationale de France, fonds Baluze 7, fol. 40r-42v (abrégé A), le ms. Paris, Biblio- thèque nationale de France, fonds Baluze 275, fol. 38r-39r (abrégé B), où la Charte fait partie des annexes à l’ouvrage inédit de Guillaume Besse inti- tulé Dissertation sur la difference des heretiques generalement appellés Albi- geois, divisés en quatre branches avec un discours sommaire de tout ce qui a esté faict pour l’extirpation de ces heretiques (ci-après Dissertation), et enfin l’édition imprimée dans Guillaume Besse, Histoire des Ducs, Marquis et Comtes de Narbonne, autrement appellez Princes des Goths, Ducs de Septi- manie, et Marquis de Gothie, Paris, Antoine de Sommaville, 1660, p. 483- 486 (abrégé C). Des trois versions, A est manifestement la plus proche de l’original (quel que soit le caractère de celui-ci) et exige le plus petit nombre de corrections. Sans évoquer les arguments ici, je propose le stemma suivant. Aucune des trois versions connues n’est l’ancêtre direct d’une autre. Une première copie hypothétique de Besse, soit version X, était basée, selon ce que Besse dit lui-même dans les trois versions (voir l’édition infra), sur un document communiqué à lui par Pierre de Caseneuve. Dans la version X, il y avait encore beaucoup d’abréviations non résolues et au moins neuf ligatures spéciales peu connues de et. La version X a été recopiée et la copie a été envoyée à Baluze: c’est la version A, elle aussi comportant les abréviations peu résolues et les ligatures retracées. En outre, X a été transcrit pour former la version Y, une version hypothétique plus facile à lire, avec des abrévia- tions déjà assez résolues (mais parfois de manière fautive). La version Y a été transcrite dans la version B et dans le manuscrit de l’Histoire des Ducs, Marquis et Comtes de Narbonne, sur la base duquel le typographe a composé la version C. Elle explique les erreurs communes à la version B et C. À propos de l’édition L’édition se base sur la version A. Elle signale les abréviations: le texte ajouté par le développement des abréviations est mis systématiquement en 45 italiques. Cela a semblé utile puisque les abréviations sont essentielles pour comprendre l’histoire du texte et de plus, leurs modifications par G. Besse ont paru suspectes à M. Zerner 1. En fait, il ne s’agit que de leur résolution ou régularisation. L’emploi des majuscules et minuscules a été adapté, la ponctuation en partie ajoutée ou modifiée. Le texte illisible se trouve entre accolades, le nombre de points indique le nombre des lettres. U et v s’emploient selon la valeur phonétique, j se transcrit comme i (sauf Fanumjovem). Dans le texte français de Besse, les accents eux aussi ont été modifiés selon les règles habi- tuelles dans les éditions des textes du XVIIe siècle. L’apparat est complet quant aux variantes (y compris celles qui ne concer- nent que les abréviations). Il suit les mêmes règles quant à u et v, j et i. Les majuscules et minuscules ont été modifiées, sauf les variantes de C là où celles- ci sont indiquées à part, pas avec la variante d’une autre version. Le signe || marque la frontière des pages. Les leçons de M. Zerner, « Copie de la Charte de Niquinta de la main de Guillaume Besse (coll. Baluze, 275, fol. 38-39) », dans M. Zerner dir., L’his- toire du catharisme en discussion…, op. cit., p. 275-278 (transcription assez fautive de B avec un choix des variantes de A, abrégée Zerner) qui diffèrent de celles de cette édition ne sont pas indiquées d’une manière systématique. Cette édition a paru pour la première fois dans David Zbíral, « La Charte de Niquinta: un faux moderne? », Heresis, 42-43, 2005, p. 141-152. Le texte (y compris l’apparat critique) est sans changements, quelques notes ont été modifiées. la construction de l’hérésie 46 Édition Charte de Niquinta, antipape des heretiques surnommés d’Albigeois, laquelle 2 m’a esté 3 communiquée par feu M. Caseneuve 4. || Anno MCLXVII. 5 Incarnationis Dominice 6 in mense madii. In diebus illis ecclesia 7 Tolosana adduxit Papa Niquinta in Castro Sancti Felicii 8 et magna multitudo hominum et mulierum ecclesie 9 Tolosane 10 aliarumque ecclesiarum 11 vicine congregaverunt 12 se ibi ut acciperent 13 consolamen- tum. Et 14 dominus Papa Niquinta cepit 15 consolare. Postea 16 vero Robertus de Spernone 17, episcopus 18 ecclesie 19 Francigenarum, venit cum consilio suo, et 20 Marchus Lombardie venit uploads/Litterature/ edition-critique-de-la-charte-de-niquint.pdf
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- Publié le Sep 04, 2022
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