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Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert Théorie de la littérature sous la direction d’Andrea Del Lungo 7 L’Absolu et la Littérature du romantisme allemand à Kafka Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert Paris classiques garnier 2013 Éric Lecler L’Absolu et la Littérature du romantisme allemand à Kafka Pour une critique politique Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert © 2013. Classiques Garnier, Paris. Reproduction et traduction, même partielles, interdites. Tous droits réservés pour tous les pays. ISBN 978-2-8124-1404-6 (livre broché) ISBN 978-2-8124-1405-3 (livre relié) ISSN 2112-8790 Éric Lecler est maître de conférences en littérature comparée à l’université Aix-Marseille. Auteur d’articles sur les rapports entre littérature et philosophie et entre littérature et musique, il a publié L’Opéra symboliste (Paris, 2007), L’Opéra expressionniste (Bruxelles, 2012), participé au Dictionnaire encyclopédique Wagner (Paris, 2012) et coédité le no 3 de la revue Malice intitulé Littérature et esthétique. Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert ABRÉVIATIONS A.L Lacoue-Labarthe, Philippe et Nancy, Jean-Luc, L’Absolu littéraire. Théorie de la littérature du romantisme allemand, Seuil, Paris, 1978. K.A. Schegel, Friedrich, Kritische Friedrich-Schlegel-Ausgabe, E. Behler (éd.), 34 vol., Paderborn-München-Wien, Verlag Ferdinand Schöningh, Thomas Verlag, Zürich (1958-). Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert Introduction Petite histoire de l’absolu La littérature possède-t-elle une forme, sinon éternelle, du moins transhis- torique ? Pour répondre sérieusement à cette question, un instrument essentiel nous manque : une histoire de l’idée de littérature. On écrit sans cesse (du moins depuis le xixe siècle, ce qui est significatif) l’histoire des œuvres, des écoles, des mouvements, des auteurs, mais on n’a jamais encore écrit l’histoire de l’être littéraire1. C’est à une telle histoire de l’idée de littérature que voudrait contribuer cet essai, consacré aux théories de « l’absolu littéraire » dans la critique française. Une telle histoire ne peut être que critique car à l’« être » réclamé par Barthes en 1963 dans Tel Quel elle préférera l’idée de lit- térature comme représentation historique et transitoire. Afin d’établir la généalogie, au sens nietzschéen, du concept d’« absolu littéraire », il convient de confronter ce que dit la critique française de l’origine roman- tique allemande de la Littérature avec les textes fondateurs eux-mêmes. La première partie de cette recherche entend mesurer l’écart entre les textes de l’Athenäum et leur commentaire, en s’appuyant à la fois sur une lecture globale et contextualisée de ces textes, mais aussi sur des travaux allemands et français qui n’entendent pas y trouver la théorie 1 R. Barthes, « Littérature et signification » [1963], in Essais critiques, Paris, Éditions du Seuil, 1964, p. 265. Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert 10 L’absolu et la littérature de la littérature. Aucune prétention à une vérité originaire du premier romantisme n’est ici revendiquée1 ; seul un différentiel interprétatif peut-être dégagé, celui justement qui se fédère sous le nom inventé par Philippe Lacoue-Labarthe et Jean-Luc Nancy d’« absolu littéraire ». La citation de Barthes serait programmatique de cette étude, si Barthes ne tendait lui aussi à participer à la construction d’un « être littéraire » – à l’extrême du spectre de l’absolutisation, Jean-Marie Schaeffer déduit de l’Athenäum une « ontologie » de la Littérature absolue. La revue du premier romantisme est lue, par les penseurs de l’absolu littéraire, comme la théorie de la littérature, du texte qui se fonde comme Sujet et dans la subjectivité. Le pari tenté sera de montrer qu’on peut y voir au contraire un manifeste pour l’esthétique romantique, conçue comme mise en forme d’une pensée de l’Histoire. La seconde partie étudiera dans un premier l’incidence de la conception de l’absolu littéraire dans la lecture française de Kafka (et du Procès en particulier). De fait, le moteur des lectures françaises de Kafka fut Maurice Blanchot, qui est aussi l’un des pères fondateurs reconnus par Lacoue-Labarthe et Nancy de leur lecture du premier romantisme allemand. La lecture française inaugurée par Blanchot fut l’une des premières sacralisations de la Littérature. De même que pour L’Absolu littéraire, cette méthode fera apparaître l’écart entre la critique de l’entité Kafka (nom absolu de l’œuvre-auteur) et le texte (ou disons le contexte la plupart du temps ignoré). La lecture française de Blanchot, Marthe Robert ou Deleuze décontextualise le texte du Procès au nom de l’absolu littéraire. Deleuze et Guattari n’échappent paradoxalement pas à ce courant, puisque la littérature est politique de ne l’être en rien (de demeurer mineure). Le raisonnement inspiré par Foucault est pour le moins étrange : tout désir est ( contrôlé par) le pouvoir ; en étant expressive d’un désir libre et libertaire, la littérature est donc politique. Il va de soi qu’elle l’est alors a minima, si l’on attend de la pensée politique qu’elle engage une praxis, et a contrario car elle n’est que le négatif des conditions réelles sociales et politiques. Notre lecture du Procès, en particulier, réintro- duira Kafka dans l’histoire, et fera converger la lecture de Benjamin du premier romantisme et ses écrits sur Kafka. 1 Le romantisme en soi ne signifie rien et son sens varie selon les pays et les âges comme le montre R. Wellek, A History of Modern Criticism, vol. 2 : The Romantic Age, Cambridge, Cambridge University Press, 1981. Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert Introduction 11 L’Absolu littéraire fait naître la Littérature dans le premier roman- tisme, car ce serait le moment théorique d’interrogation sur un objet non déterminé, un nom à quoi ne correspond aucune représentation, un absolu. Il s’agit de déterminer l’essence de la Littérature naissant au moment où se pose la question « Qu’est-ce que la littérature ? ». Telle pourrait être la formulation concise d’une question complexe ; par l’adjonction, dans la langue française, d’une majuscule, le sens du mot est radicalement transformé et en fait un objet problématique, parce que théorique. L’énallage crée le concept. Or, cette question offre deux présupposés contradictoires : d’une part qu’existe un objet, le texte, et que pourtant cet objet échappe à toute définition objective et unilatérale, sans quoi la question même n’aurait pas lieu d’être ; l’on continuerait sinon à parler des « lettres » comme d’un corpus défini. On nomme donc poésie, « poéticité », littérarité ou tout simplement Littérature ce qui transcende le texte dans le texte. Posée ainsi, la question « Qu’est-ce que la littérature ? » signifierait, par son acte même, que la littérature a échappé, échappe, et peut-être échappera toujours, car telle serait son essence, à toute saisie conceptuelle. La forme interrogative est une forme adéquate à un contenu posé comme négatif. La littérature serait donc un non-objet, une qualitas occulta, une pure idée transcendantale par quoi existent des textes littéraires. Présente dans les textes des hommes, elle déborde toujours l’existence de chaque texte en particulier pour en être la force active originaire ou la visée idéale. Que la littérature échappe à la désignation prédicative, qu’elle soit question ouverte donc infinie, telle est le premier trait qui fait d’elle l’absolu d’une théologie négative. La littérature serait à la fois dans les textes et au-delà d’eux, dans le langage et dans sa négation poétique absolue. Elle suppose cette coupure entre deux états de la parole, théorisée par Mallarmé. Que la question se pose de l’essence littéraire, et elle entraîne à sa suite une valorisation du mode interrogatif dans le langage lui-même. Le produit n’est pas autre chose ici que la forme même de sa production. De son origine mystérieuse, le langage sera la forme même, elle-même inassignable fin d’une interrogation reconduite. C’est le second trait, avec son idéalité, de cette théorie de la Littérature : son caractère probléma- tique pose nécessairement, dans les textes, littéraires, le dédoublement d’une instance critique. On pressent alors l’enjeu politique possible de la littérature : la question de la Littérature est l’affirmation moderne de Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert 12 L’absolu et la littérature la liberté de l’homme qui se pose comme conscience critique. Mais si l’on suit les prémisses du raisonnement, il faut admettre, au contraire, qu’elle ne se maintient comme Littérature uploads/Litterature/ eric-lecler-labsolu-et-la-litterature-du-romantisme-allemand-a-kafka-pour-une-critique-politique.pdf
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- Publié le Jul 24, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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