Etude des contemplations de Victor Hugo I Biographie et bibliographie II Etude

Etude des contemplations de Victor Hugo I Biographie et bibliographie II Etude de l’œuvre 1 le titre Le titre des contemplations apparait très tôt dans la genèse du recueil. Hugo avait songé de publier les contemplations d’Olympio vers les années 1840. Ainsi rapportée à l’histoire du romantisme, l’œuvre à une certaine filiation romantique tant la comparaison avec les Méditations poétiques est évidente. Le titre suggère ici que la poésie est un espace de méditation, c’est-à dire l’expression privilégiée d’un retour sur soi, d’une réflexion sur les grandes questions de l’existence : l’amour, la mort, Dieu. On comprend avec ce titre que Lamartine va s’épancher auprès de son lecteur et exprimer de manière lyrique sa vision de l’existence humaine comme le fera Hugo dans les contemplations. Dans les Contemplations le lecteur peut y voir une fin au long silence lyrique d’Hugo qui, depuis les Rayons et les Ombres s’était adonné aux discours de l’action politique. On peut donc y voir après les Châtiments le désir d’Hugo de s’éloigner du combat politique et d’une écriture satirique pour un retour à un lyrisme plus traditionnel. Mais les Contemplations ne peut pas se réduire a de nouvelles Méditations ni l’envers des Châtiments. Victor Hugo a choisi un titre polysémique teinté d’une sensibilité religieuse capable de restituer les différents contours de son expérience poétique. Ainsi dans le mot contemplation on peut y voir l’observation de la nature ou la célébration de le spectacle de la nature comme le montre le livre II 19&28 « Oui contemplez l’hirondelle les liserons ». « Ami pourquoi contemplez vous sans cesse Le jour qui fuit ou l’ombre qui s’abaisse Ou l’astre d’or qui monte a l’Orient ? ». La contemplation renvoie donc a une vision, l’éloge des beautés naturelles. Cependant de cette contemplation de la nature surgit une volonté, un désir de fusion avec cette dernière. Ainsi l’univers se substitue au poète et contemple a son tour : « les grands arbres profonds qui vivent dans les bois (…) contemplent de son front la sereine lueur » I (2) ou bien « Le soir vient, et le globe à son tour s’éblouit devient un œil énorme et regarde la nuit ». C’est donc l’aspiration du poète à se fondre dans un univers lui –même contemplateur. La contemplation peut aussi dépasser le cadre extérieur pour se déployer à l’intérieur. Elle devient alors une activité réflexive. Rapportée au projet autobiographique, la contemplation permet au poète de s’interroger sur le sens de sa vie, de se concentrer sur lui-même. Enfin la contemplation peut avoir une connotation religieuse qui débouche sur la méditation religieuse. En ressassant ses souvenirs, le poète trouve sur son chemin l’énigme de la mort, énigme dont l’examen donne une tout autre dimension à la contemplation en lui permettant de trouver son objet : DIEU. La contemplation peut être donc résumée à la célébration de la nature, a une fusion avec l’univers, une méditation réflexive, et un véritable acte de prière. 2 Structure du recueil « Les pièces de ce vaste recueil sont comme les pierres d’une voûte ». Cette image architecturale développée par Hugo montre l’importance de la composition des contemplations qui est un élément essentiel du sens de l’œuvre. Divisé en 2 parties autrefois et aujourd’hui, chacune correspond à une période de la vie de l’auteur : La première 1830 à 1843 et la deuxième 1843 à 1855. Ce plan suit une logique d’ordre autobiographe fracturée par la mort de sa fille. Ainsi l’architecture du recueil « livre d’un mort » adressé a une morte s’organise autour de l’expérience fondamentale du deuil. Selon Pol Gaillard, « la succession des deux parties, des six livres, correspond donc à un ordre tout à la fois logique, chronologique et psychologique: des lueurs du matin au crépuscule du soir, de l'espérance à la résignation, de l'amour et de l'amitié à la pertes des êtres chers, des luttes et des rêves à la réalité des résultats, mais aussi des grandes questions aux grandes réponses ou ébauches de réponse, des mystères du mal et de l'injustice à de nouveaux espoirs possibles, des limites du fini à la quête de l'infini ».En effet le schéma binaire de l’œuvre se subdivise en six livres : de l’aurore au bord de l’infini. La structure peut être résumée en ces mots de l’auteur : « cela commence par un sourire, continue par un sanglot et finit par un bruit du clairon de l’abime » 3 la préface La préface du recueil commente la structure de l’œuvre en dégageant les deux thèmes essentiels du projet hugolien : le thème autobiographique ancré dans la poétique du lyrisme personnel et le thème philosophique qui montre l’ambition de l’auteur de décrire une expérience existentielle qui est celle de tout être humain. Défini comme « les mémoires d’une âme » les contemplations est dés lors un aperçu total d’une vie achevée. Toujours dans la veine autobiographique, la mort légitime l’écriture. En effet la sincérité autobiographique apparait dans le traumatisme de la mort de sa fille qui fait que le livre s’est fait en lui. Le livre présenté comme une eau devient le miroir de la rétrospection « d’une destinée écrite jour à jour ». Mais au-delà de sa dimension autobiographique le livre présente un aspect philosophique car il reflète l’expérience de tout être humain. On comprend alors la métaphore de l’accumulation de l’eau qui est celle du reflet. A la fois justification d’un projet et commentaire d’une structure ,cette préface présente au-delà du pacte de lecture autobiographique, un compte rendu d’une expérience universelle. 4 résumé de l’œuvre Le recueil composé de 158 poèmes écrits entre 1830 et 1855 est une autobiographie spirituelle fracturée par la mort de sa fille Léopoldine décédée prématurément le 4 Septembre 1843. Les contemplations est ainsi un recueil de poèmes lyriques dédiés a la mémoire de Léopoldine. En effet la douleur est atroce au début et il reste muet. Quand il s’est résolu à écrire, il parle de la douleur ressentie de la souffrance de la destinée humaine ainsi que de l’immortalité de l’âme. Le recueil est composé de six livres avec deux volets : Autrefois et Aujourd’hui séparés par un abime « le tombeau ».Dans la première partie Autrefois on a : ‘’l’aurore’’ ‘’l’âme en fleur’’ et ‘’les luttes et les rêves’’ et dans la deuxième partie ‘’pauca meae’’ ‘’en marche’’ et ‘’au bord de l’infini’’. La première partie rassemble les poèmes écrits entre 1830 et 1843 et la deuxième ceux écrits entre 1846 et 1855. En somme ils constituent vingt cinq ans de vie de Victor Hugo. Le premier livre « l’aurore » est le livre de la jeunesse et de la nature. L’épanouissement de la nature apparait dans 17 poèmes. Rapporté au projet autographique la jeunesse apparait aux poèmes (11, 15, 19, 21). Le deuxième livre « l’âme en fleur » dont le titre est significatif est un témoin de l’orientation du poète. En effet il célèbre le corps et le désir à l’état pur.il donne la première place à l’amour qui vient du cœur et qui est « le rayon qui va de l’âme a l’âme ». La nature montre l’exemple partout. Le printemps est une féérie d’amour : « Tout conjugue le verbe aimer ».II1 L’amour entre l’homme et la femme illumine ou assombrit le ciel de l’âme. Ainsi Hugo emploie tous les rythmes pour chanter l’amour : l’alexandrin assoupli qui est apte a tout dire « aimer, c’est voir, sentir, rêver, comprendre » II28 ou l’équilibre rapide de l’octosyllabe « aimons toujours, aimons encore. » II 22. Le livre II n’est qu’un prolongement et précision du livre I. c’est un épanouissement spirituel et idéal de fusion avec la nature. A la relative diversité du premier livre succède en effet un thème unique : l’amour. Presque tous les poèmes sont inspirés de Juliette Drouet. Le livre III par son titre binaire « les luttes et les rêves » met en relief la double dimension à la fois active et politique et méditative et visionnaire de l’activité poétique et propose un approfondissement du lyrisme hugolien. L’énigme du mal devient progressivement le centre d'une écriture orientée vers la réflexion métaphysique. Pour Hugo l'univers est à la fois sombre et béni. En effet la lutte désigne ici l'indignation devant le scandale du mal dénoncé à travers les critiques des sociétés humaines injustes et destructrices. C’est le livre de la souffrance. Mais les luttes n’abolissent pas les rêves et le poète aspire à la rédemption universelle et a la connaissance totale de l’univers. La deuxième partie est réservée à Léopoldine. Pauca Meae le livre IV est celui du deuil consacré entièrement à l’événement déchirant de la perte de Léopoldine. Pauca Meae en deux mots latins exprime la complexité l’ambigüité du contenu du livre. Il exprime pour Hugo le peu de choses qu’il peut faire encore pour sa fille. Le titre est comme une plainte inachevée, humble, tragique et dérisoire. En tant qu’artiste qui s’était défini comme « écho sonore » « âme cristal » que tout souffle tout uploads/Litterature/ etude-des-contemplations-de-victor-hugo.pdf

  • 14
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager