Matérialité et immatérialité dans l’Église au Moyen Âge Actes du Colloque organ
Matérialité et immatérialité dans l’Église au Moyen Âge Actes du Colloque organisé par : Le Centre d’Études Médiévales de l’Université de Bucarest Le New Europe College de Bucarest et L’Université Charles-de-Gaule Lille 3 à Bucarest, les 22 et 23 octobre 2010 2 Matérialité et immatérialité dans l’Église au Moyen Âge Actes du Colloque organisé par : Le Centre d’Études Médiévales de l’Université de Bucarest Le New Europe Collège de Bucarest et L’Université Charles-de-Gaule Lille 3 à Bucarest, les 22 et 23 octobre 2010 Textes réunis et présentés par Stéphanie Diane Daussy, Cătalina Gîrbea, Brîndușa Grigoriu, Anca Oroveanu et Mihaela Voicu 2012 2012 2012 2012 4 Referenți: Prof. univ. dr. Ioan Pânzaru Prof. univ. dr. Bruno Phalip Şos. Panduri 90-92, Bucureşti – 050663; Tel./Fax: 021.410.23.84 E-mail: editura_unibuc@yahoo.com Internet: www.editura.unibuc.ro Medievalia 3 Comitet ştiinţific : Martin Aurell, Keith Busby, Mianda Cioba, Luminița Diaconu, Cătalina Gîrbea, Ecaterina Lung, Ioan Pânzaru, Mihaela Voicu, Michel Zink Descrierea CIP a Bibliotecii Naţionale a României Matérialité et immatérialité dans l’Église au Moyen Âge / textes réunis et présentés par Stéphanie Diane Daussy, Cătalina Gîrbea, Brîndușa Grigoriu, … Bucureşti: Editura Universităţii din Bucureşti, 2012 Bibliogr. ISBN 978-606-16-0093-9 I. Daussy Stéphanie Diane (coord.) II. Gîrbea Cătalina (coord.) III. Grigoriu Brîndușa (coord.) 141.1 Tehnoredactare computerizată: Constanţa Titu Avant-propos À l’issue du premier colloque international organisé par le centre d’Études Médiévales de l’Université de Bucarest, Espaces et Mondes au Moyen Âge, en octobre 2008, plusieurs membres du Laboratoire IRHIS (Institut de recherches en Histoire du Septentrion) de l’Université Charles-de-Gaulle Lille 3 proposèrent au professeur Mianda Cioba, alors directrice du Centre, l’organisation commune à Bucarest, deux ans plus tard, d’un autre colloque sur « l’Église visible et invisible au Moyen Âge ». La proposition était intéressante, car elle correspondait parfaitement à la vocation de pluridisciplinarité qui anima le Centre depuis sa fondation en 2006. Aussi fut-elle adoptée avec enthousiasme par Mianda Cioba et par Catalina Girbea, maître de conférences au Département de Français. Elles en parlèrent aussitôt au professeur Anca Oroveanu, directrice académique du New Europe College, qui avait déjà accueilli le colloque de 2008. Elle fut aussi gagnée par le projet, qui correspondait d’ailleurs à l’une des vocations du Collège, celle de réunir, dans un esprit de dialogue scientifique et académique, des spécialistes venus de différents horizons et partageant des opinions diverses. Le colloque n’aurait pas pu aboutir sans l’aide institutionnelle généreusement offerte par le NEC et par l’Université de Bucarest, ainsi que par son Président à l’époque, le distingué médiéviste Ioan Pânzaru. Ce fut la pierre angulaire de ce qui se présentait déjà comme un projet se proposant de réunir l’Occident et l’Orient médiéval, les arts visuels et les arts de la parole, tout en mettant à profit les approches les plus récentes afin de questionner les pensées médiévales traditionnelles ou déjà soucieuses de modernité. Au terme de plusieurs échanges et réunions et suite aux efforts concertés des professeurs Anca Oroveanu, Catalina Girbea, rejointes par l’actuelle directrice du Centre d’Études Médiévales de Bucarest Mihaela Voicu, et de leurs collègues lillois Stéphanie Diane Daussy, Jean-Paul Deremble et Arnaud Timbert le colloque allait trouver sa configuration actuelle et réunir plus de 30 participants, Roumains et Français, mais aussi Espagnols, Américains, parmi lesquels des spécialistes des plus chevronnés (pour ne mentionner que les conférenciers pléniers, Éric Palazzo, Miriam Bedos-Rezak, Nicolas Reveyron, Anca Vasiliu, Catherine Vincent, dont les exposés ont tracé les grands axes du colloque). Amal El-Ganaoui (Université Charles-de- Gaulle Lille3) et Andrea Martignoni (Université Paris IV-Sorbonne) se joignirent au comité d’organisation du colloque. Nous remercions, de même, Alexandra Ilina, étudiante à l’Université de Bucarest, pour les affiches du colloque et la couverture de ce volume. Les actes du colloque rendront compte, nous l’espérons, du succès de cette « aventure » et du niveau des débats. Si l’expérience des matériaux et de la 6 matérialité est intense à chaque époque de création, il revient au Moyen Âge d’avoir cherché à l’articuler explicitement sur une expérience plus complexe d’immatérialité. De l’une à l’autre se développe alors une pensée de la « continuité discontinue », de la tension entre séparation et communication du matériel et de l’immatériel. Que cette tension soit pensée comme participation du premier au second ou seulement comme réflexion de l’invisible dans le visible, l’accent tombe sur la communication dans les philosophies néoplatoniciennes, relayées par les théologies immanentistes ; il est mis sur la séparation dans les théologies – parfois dominantes - plus soucieuses d’établir une rupture entre les deux mondes. Partant du constat qu’il n’y a pas de distance infranchissable entre la matière et l’immatérialité, entre l’humain et le divin, il s’agit de savoir ce que le Moyen Âge entend par immatérialité et comment le lien se fait avec la matière. Comment aussi la matière est reçue et travaillée comme une potentialité de son contraire. Tout en évitant de confondre les deux pôles du matériel et de l’immatériel, on se gardera tout autant de les séparer, comme trop souvent on le constate quand les diverses sciences s’ignorent l’une l’autre. L’objet de ce colloque pluridisciplinaire a été de penser la matérialité comme une puissance (signe, symbole, trace, promesse… ?) d’immatérialité. On entend les matérialités au sens large de réalités concrètes, visibles : tout objet tangible comme un texte, une image, une architecture, un chantier, une orfèvrerie, un objet cultuel, un livre, une sculpture, et même un rituel, un genre littéraire, un programme iconographique, une procédure juridique, un contrat etc. Le pluriel est l’indicatif d’une grande ouverture. Il est plus difficile de préciser la définition de l’immatérialité, sinon comme le résultat du travail des artisans/artistes/penseurs/écrivains qui, partant d’une matière brute, parviennent à une œuvre dont l’aura excède manifestement la seule littéralité des mots, des images, des constructions, des espaces. Sans doute que la tension entre le visible et l’invisible est-elle déjà un indicateur de cette réalité autre (en particulier dans les phénomènes de visions et de visionnaires). Plus subtilement, l’intervention des thèmes iconographiques dans la commande et la réception des œuvres relève de ce dialogue entre l’intention et la signification officielle ou parallèle qui ne peut se faire sans le support d’un objet précis ; il serait utile d’envisager, dans ce contexte, les rapports entre les tendances théologiques médiévales occidentales et celles orientales quant aux modalités d’approche des matérialités. Le fait de montrer et de cacher en même temps (ou de ne montrer que dans des circonstances particulières) relève-t-il d’une volonté d’évoquer un mystère avec retenue et de recharger la quête du sacré menacé par la profanation du regard ? Peut-on identifier des stratégies par lesquelles les images marquent les seuils et les limites de l’espace sacré ? Existe-t-il des risques ou des pratiques de leurres ? L’installation des images dans un livre ou dans un lieu, le simple fait d’écrire, ont-ils pour but de montrer ce qu’on voit ou ce qu’on sait déjà ou, au contraire, de montrer la réalité cachée de ce qui doit être transmis ? les usages de voiler et de révéler, de lire à haute voix ou au contraire de tenir en silence des textes entiers, d’approcher l’absence tout autant que la présence, 7 de ne disposer bien souvent que de restes ou de reliques pour évoquer des totalités disparues ou sublimées, constituent autant de pistes de travail permettant d’appréhender comment s’opère cette médiation entre un « matériau » et sa formulation esthétique, spirituelle, incorporelle. Il existe certes des réalités sensibles plus spontanément diaphanes comme les parfums, la musique, les gestes et les paroles de la prière, les couleurs, mais même dans ces cas plus faciles à traiter du point de vue de l’immatérialité, on cherchera à montrer leur ancrage dans la matière. On pourrait déjà avancer que la quête de la lumière en toutes choses de la création est l’expression de ce désir de voir Dieu incarné et invisible à la fois. Une place importante a aussi été accordée à la figuration de l’église comme lieu de culte, corps mystique du Christ, communauté des chrétiens, symbole de l’Univers, ainsi qu’aux pratiques liturgiques, telles qu’elles se retrouvent dans la littérature. Le projet est assurément ambitieux, d’autant que parler de l’immatérialité c’est déjà, à moins d’apophatisme, la réduire à une sensibilité circonstanciée. Mais il nous a semblé opportun d’explorer cette voie qui peut renouveler l’étude plus éprouvée des techniques afin de redonner à la poésie, à la symbolique, à l’interprétation, à la contemplation, le dernier mot des entreprises artistiques médiévales. Les éditeurs Sens, perceptions et symboles Éric PALAZZO Université de Poitiers-CESCM-IUF Le Visible, l’Invisible et les cinq sens dans le haut Moyen Âge. À propos de l’iconographie de l’ivoire de Francfort1 À la mémoire du père Anselme Davril Abstract This contribution explores several aspects of the traduction of the theology on the five senses in the liturgy and its iconographical representation during the Middle Ages. The object of the study is one of the most famous ivory piece of the carolingian period, certainly produced at the time of the reign of Charles the Bald and in its artistic environement. The icongraphy of the ivory shows a very complex combination uploads/Litterature/ eub-bucarest.pdf
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- Publié le Jan 21, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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