Examen régional ( français ):fès-boulmane juin 2o12(bac libre) Texte "Mon cher
Examen régional ( français ):fès-boulmane juin 2o12(bac libre) Texte "Mon cher enfant, je t'envoie ce que tu m'as demandé. Fais un bon emploi de cet argent, je ne pourrais, quand il s'agirait de te sauver la vie, trouver une seconde fois une somme si considérable sans que ton père en fût instruit, ce qui troublerait l'harmonie de notre ménage. Pour nous la procurer, nous serions obligés de donner des garanties sur notre terre. Il m'est impossible de juger le mérite de projets que je ne connais pas; mais de quelle nature sont-ils donc pour te faire craindre de me les confier? Cette explication ne demandait pas des volumes, il ne nous faut qu'un mot à nous autres mères, et ce mot m'aurait évité les angoisses de l'incertitude. Je ne saurais te cacher l'impression douloureuse que ta lettre m'a causée. Mon cher fils, quel est donc le sentiment qui t'a contraint à jeter un tel effroi dans mon cœur? tu as dû bien souffrir en m'écrivant, car j'ai bien souffert en te lisant. Dans quelle carrière t'engages-tu donc? Ta vie, ton bonheur seraient attachés à paraître ce que tu n'es pas, à voir un monde où tu ne saurais aller sans faire des dépenses d'argent que tu ne peux soutenir, sans perdre un temps précieux pour tes études? Mon bon Eugène, crois-en le cœur de ta mère, les voies tortueuses ne mènent à rien de grand. La patience et la résignation doivent être les vertus des jeunes gens qui sont dans ta position. Je ne te gronde pas, je ne voudrais communiquer à notre offrande aucune amertume. Mes paroles sont celles d'une mère aussi confiante que prévoyante. Si tu sais quelles sont tes obligations, je sais, moi, combien ton cœur est pur, combien tes intentions sont excellentes. Aussi puis-je te dire sans crainte: Va, mon bien-aimé, marche! Je tremble parce que je suis mère; mais chacun de tes pas sera tendrement accompagné de nos vœux et de nos bénédictions. Sois prudent, cher enfant. Tu dois être sage comme un homme, les destinées de cinq personnes qui te sont chères reposent sur ta tête. Oui, toutes nos fortunes sont en toi, comme ton bonheur est le nôtre. Nous prions tous Dieu de te seconder dans tes entreprises. (…) Allons, adieu. Ne nous laisse pas sans nouvelles, et prends ici le baiser que ta mère t'envoie. " I-Compréhension (10 points) 1)a- Qui est l’auteur de l’œuvre dont a été tiré ce texte ? (0,5) b- L’œuvre dont a été extrait ce texte est-elle un roman autobiographique, un roman réaliste ou un roman épistolaire (composé essentiellement de lettres) ? (0,5) 2)Reproduisez le tableau suivant sur votre copie puis complétez-le : (1) Ex : Nom du destinataire de la lettre : Eugène de Rastignac La ville où il vivait : Le but de son séjour dans la ville où il vivait : 3)Relevez dans le texte deux termes relatifs au thème de l’argent(1) 4)Laquelle des propositions suivantes correspondent à l’organisation du contenu de la lettre ? (1) a-Reproches informations sur la situation financière des parents conseils souhaits. b-informations sur la situation financière des parents Reproches Conseils Souhaits. c-informations sur la situation financière des parents Souhaits Conseils Reproches. 5)a- En vous appuyant sur le sens du texte, dites si cette proposition est vraie ou fausse : (0,5) « D’après la mère, son fils ne pouvait pas lui expliquer ce qu’il allait réaliser avec la somme d’argent demandée car cela nécessitait des pages et des pages. » b- Justifiez votre réponse en relevant une hyperbole dans le 2ème paragraphe. (0,5) 6)a- Dans le 2ème paragraphe, la tonalité des phrases interrogatives est-elle : comique, polémique ou lyrique ? (0,5) b- Quel sentiment devait exprimer la mère à travers ces interrogations-là ? (0,5) 7)Reformulez (dites autrement) la métaphore soulignée dans le texte sans en changer le sens. (1)(les voies tortueuses ne mènent à rien de grand.) 8)Relevez dans le 3ème paragraphe une phrase montrant que la mère adoucissait le ton des recommandations qu’elle donnait à son fils. (0,5) 9)a- Quelle est la phrase à travers laquelle la mère justifie ses craintes ? (0,5) b- Relevez le lien grammatical utilisé dans cette phrase puis précisez s’il s’agit d’un lien de conséquence, de bue ou de cause. (1) 10)Comment jugez-vous cette mère ? Dites pourquoi. (1) II- Production écrite (10 points) Sujet : Êtes-vous de l’avis de cette mère qui affirme que les jeunes doivent absolument informer leurs parents de leurs projets ? Rédigez un texte dans lequel vous développerez une réflexion s’appuyant sur des arguments et des exemples. Lors de la correction, il sera tenu compte des critères suivants : -Respect de la consigne ; (1) -Présentation du texte (alinéas, paragraphes, ponctuation, majuscules…) ;(1) -Pertinence des idées et des arguments ;(2) -Cohérence de l’ensemble (enchaînement logique de l’introduction, du développement et de la conclusion ; bonne utilisation des mots de liaison), (2) -Correction de la langue.(4) BIOGRAPHIE : Mohammed Khair-Eddine Ecrivain Marocain, l’enfant terrible de la littérature maghrébine d’expression française Né en 1941 à Tafraout (Sud du Maroc ) dans une famille berbère sous la charge d’un père commerçant. Il a quitté son pays pour s’installer en France ou il a travaillé comme mineur Parmi ses œuvres Soleil arachnide, Moi l'aigre, Résurrection des fleurs sauvages...l'auteur est mort à Rabat en 1995. L’ŒUVRE : un roman engagé, un réquisitoire implicite où il relate la situation sociale du Maroc à cette époque Bouchaib, au passé agité ,calligraphie en langue Tifinagh un longue poème à la gloire d'un Saint méconnu tout en buvant du thé chinois reçu de France. L'Imam de la Medersa du village trouva le moyen de faire éditer le poème qui est mis aussi en musique, chanté par des raïs, diffusé à la radio et écouté par tous. Même Redwane, l’ami de Bouchaib, qui vit en France depuis trente ans, prend connaissance du poème de Bouchaib ce qui le décide à lui rendre visite. Malgré l'isolement du village, la modernité commence à s'y faire sentir. Les plus réfractaires finissent par abdiquer par commodité à la facilité. Bouchaib et sa femme garants des traditions, adoptent la modernité dans les limites du raisonnable ce qui n'est pas le cas des parvenus. Ces derniers sont méprisés par le Vieux qui voit en eux des corrompus qui trompent le peuple et escroquent l'Etat Texte : Au village, une petite minoterie commença de fonctionner. Les femmes qui jusque-là moulaient l'orge chez elles ne tardèrent pas à prendre l'habitude d'y aller. Seule la vieille épouse de Bouchaïb continuait de moudre ses céréales à la maison. Elle trouvait, disait-elle, plus de goût à la farine qu'elle produisait elle-même. - Mais tu te fatigues, objectait le Vieux. - Oh non ! Ça me maintient en forme, au contraire. Regarde donc les autres : elles vieillissent plus vite que moi parce qu'elles ont de moins en moins à faire. Et quand elles s'installent chez leur mari en ville, elles restent enfermées, grossissent à force d'inactivité et de mangeaille graisseuse, et elles tombent malades. Je plains ces époux qui se ruinent à payer des médecins et des médicaments. Que ne les ont-ils donc pas laissées tranquilles ici ! - Chacun a son point de vue. Le tien n'est pas dénué de sens. Mais ces femmes se vantent de vivre mieux en ville qu'ici. Là-bas, elles portent de l'or. N'as-tu pas vu qu'elles ressemblent à des bijouteries ambulantes ? Si un voleur les dépouillait, ce serait un homme riche. - Tout ça, c'est du tape-à-l’œil, dit la vieille. - Du tape-à-l’œil? Hé ! C'est de l'or sonnant et trébuchant. Je te répète que ces parvenues portent sur elles de vraies fortunes. As-tu, toi, un seul bijou en or? - Non. - Eh bien ! Tu vois la différence. - Non, je ne vois pas. Je suis mieux ainsi. Pourquoi m'exhiber comme une moins-que-rien ? C'est de la vanité, de l'ostentation, que sais-je? Je n'ai jamais eu que des bijoux en argent pur. C'est noble et c'est berbère. D'ailleurs, j'ai des pièces rares qui valent plus cher qu'un bijou en or tout neuf. Mes parures ont une histoire tandis que ce que portent ces parvenues, comme tu dis, n'en a aucune. Est-ce vrai? - Certes. Comme je l'ai toujours dit, nous sommes les garants de la tradition. Mais veille bien sur ces pièces d'argent. Il y a des trafiquants d'objets rares partout. QUESTIONS I- ETUDE DE TEXTE : (10 points) 1 - Complétez le tableau suivant : 1.5pt Titre de l'œuvre dont est tiré cet extrait Auteur Genre de l'œuvre 2- Parmi les propositions suivantes, recopiez les deux qui sont vraies : 1pt - Toutes les femmes du village allaient à la minoterie - L'épouse de Bouchaïb n'appréciait pas le mode de vie des citadines. - L'épouse de Bouchaïb enviait les femmes de la ville. - La vieille appréciait le travail ménager. 3- Citez deux raisons pour lesquelles l'épouse de Bouchaïb moulait ses céréales à la maison.1pt 4- Elles grossissent à force d'inactivité. Réécrivez la phrase en utilisant un subordonnant de cause. uploads/Litterature/ examen-regional.pdf
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- Publié le Dec 13, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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