LA SIGNATURE ASTRALE J’éprouve encore, sur mes vieux jours, le besoin impératif
LA SIGNATURE ASTRALE J’éprouve encore, sur mes vieux jours, le besoin impératif de revenir sur le dossier de la « signature », tant je ressens l’importance capitale du sujet et combien nous sommes encore loin de pouvoir le traiter convenablement - moi compris, hélas - sans parler des innocents, et ils dominent dans la république des astrologues, pour qui ce domaine n’est qu’à peine effleuré, si même il est connu d’eux, outre encore ceux qui y renoncent délibérément. Il me tenait à cœur puisque j’en avais déjà fait le thème d’un article dans le n° 2 de l’Astrologue : « La pratique de la Dominante ». Une quarantaine d’années sont passées depuis sa rédaction et ce recul temporel me donne la mesure d’une énorme insuffisance justifiant cette nouvelle intervention en force. En abordant ce thème de la « dominante » - blason de la formule astrale de la personne, ses armoiries en quelque sorte, qui lui impriment son style – nous avons conscience de toucher à l’essentiel de l’interprétation du thème, comme si celle-ci était sa pierre angulaire ou sa clé de voûte. Une sorte de quête du Graal … C’est que l’enjeu n’est pas mince, car interpréter dans cette finalité, c’est écrire l’histoire psychologique de l’individu à peu près comme on dresse la carte d’un pays pour y donner une juste idée de son relief, des proportions de ses étendues diverses et des relations qui s’y établissent, soit une identification de la vie qui s’y passe. Et en raison de son importance, il ne faut pas s’étonner que cette notion soit là, déjà au départ du passage à l’acte interprétatif. Du moins s’y pose-t-elle comme une présence latente, une virtualité qui s’insinue et s’esquisse en se précisant à mesure qu’on le concrétise. Naturellement, il n’est pas étonnant que cette donnée figure tout au long du discours traditionnel, comme un message permanent des anciens et répété sous les formules les plus diverses. D’où le recours à leur savoir, comme enseignement ouvert livré à l’esprit critique : du moment que l’on y voit l’homme tentant d’élancer sa pensée au-dessus de la Terre pour enlacer le Ciel au cœur d’une nuit profonde, nous devrions capter au moins un filet de vérité, venu déjà des moulins de la Chaldée et des pétrins de la Grèce . Une fois de plus, en la circonstance, il faut rappeler à chaque nouveau venu à l’art d’Uranie – qu’il soit d’hier, d’aujourd’hui ou de demain – qu’il est un éphémère passager ayant sauté dans un train en marche qui a déjà derrière lui un long périple et dont le parcours s’inscrit en alluvions de savoir que le temps a déposé à ses pieds, son plus élémentaire intérêt étant d’abord d’être à l’écoute des voyageurs qui ont eux-mêmes tracé l’itinéraire du parcours où il est embarqué. Que serait d’ailleurs l’astrologie d’aujourd’hui sans l’héritage traditionnel ? Quelle dérision le dédain de guignols entichés de leur moderne supériorité appelée à disparaître avec eux ! Car, n’est-ce pas l’essentiel du savoir des anciens que ceux-ci détiennent, en priorité le lumineux arc-en-ciel du planétaire qu’aucun de nous n’eut pu miraculeusement inventer ? S’il vous plait, outrepassez le charme suranné à l’antiquaire d’un retour sur la trace d’un passé sentant le renfermé de vieilleries bouffées aux mites, afin d’aller plus loin pour atteindre un Fond-du-ciel, comme en un retour à l’origine rècupérant un terreau fécondant, une fraîcheur de source faisant vibrer sa lyre. Aux premiers pas sur ce long chemin, on voit Ptolémée l’accomplir en posant la Nature (singulièrement absente dans notre pensée d’aujourd’hui) comme lien obligé entre l’homme et le monde : naissance écologique de l’ « astrologie naturelle ». Si le Soleil chauffe et la Lune humidifie, à Saturne revient la génération du froid, alors que Mars brûle … Dès l’époque pythagoricienne et surtout depuis Hippocrate, le clavier astral est incorporé à une doctrine des tempéraments liant saisons de l’année et âges de la vie où se combinent éléments en leurs principes, à travers une notion humorale naturellement congédiée par le temps. HUMEUR SAISON QUALITE AGE sang printemps humide-chaud jeunesse bile jaune été chaud-sec âge mûr bile noire automne sec-froid vieillesse flegme hiver froid-humide enfance Depuis cette époque lointaine, les termes Flegmatique-Sanguin-Colérique-Mélancolique constituent quatre catégories tempéramentales, que le temps honore d’être la première typologie humaine de l’histoire, ayant traversé plus de deux millénaires ! C’est à peine si le vocabulaire a changé, le flegmatique étant depuis devenu un Lymphatique, le colérique un Bilieux et le mélancolique un Nerveux. Il importe peu que le support théorique des humeurs soit devenu caduque depuis longtemps, car le relais de nouvelles références modernes en a conforté la classification. Faut-il rappeler que l’hydrogène, l’oxygène, l’azote et le carbone sont les constituants de la matière vivante et font l’étoffe de tout l’univers, et qu’au laser l’atome s’accélère ou se ralentit suivant qu’on le chauffe ou qu’on le refroidit ? Outre que, ici, l’objet cosmique parle à l’homme le langage du monde, de la nature, parce que l’être du dehors et l’être en soi, faits l’un et l’autre de la même chair, n’existent qu’en tant qu’ils se dépassent en une totalité vivante, le vrai naturel étant le tout. Heureux ici est ce rappel de Victor Hugo : « C’est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain ne l’écoute pas ». Si c’est par le ciel que nous connaissons la Terre, c’est par la Terre dans le ciel que nous connaissons l’Homme, un Homme œuvre de la Nature. Aujourd’hui, pareilles bases sont absentes ou exclues du bagage de plusieurs écoles modernes, nul doute au détriment de leur valeur enseignante. Car, d’une part, cette classification quaternaire des éléments ne cesse de renaître de ses cendres, comme en témoignent ces diverses reconstitutions au cours du siècle dernier, à bases, cette fois, morphologique, biotypologique, physiologique et embryologique. D’autre part, ce qui vient de si loin reçoit maintenant, comme valeur établie, la bénédiction d’une confirmation statistique de Michel Gauquelin (« L’Astrologie hier et aujourd’hui », Culture, Art, Loisir, 1972), les quatre astres en question étant, comme il en convient en direct, de purs représentants de nos quatre éléments. Mais revenons plus avant en remontant à l’état premier des choses : l’astrologie est d’abord une planétologie. Animation de la vie du cosmos, le Planétaire est la matrice du langage universel, l’alphabet des catégories fondamentales de la vie. C’est lui qui nous livre, entre le Ciel et la Terre et dans les rapports de l’Un au Multiple, la grande chaîne des solidarités homologiques entre toutes choses, d’un règne à un autre : humains, animaux, végétaux, minéraux …, ainsi qu’entre les diverses parties de chaque espèce. Verbe d’une circulation de la similitude, à l’infini propagé en un jeu de miroir homologuant ces liens entre l’homme, la nature et l’univers. On peut déjà en juger en se reportant à l’imagier de l’iconographie des tempéraments avec les dieux planétaires et les enfants des planètes. Chaque tempérament est tout un milieu environnemental dans un apparentement généralisant. Si le flegmatique lunaire est posé en un décor maritime comme le jupitérien sanguin en paysage à moulin à vent, flanqué d’un cheval, d’un paon ou d’un volatile, le colérique martien se voit affublé en chasseur ou flanqué d’un fauve … De même que dans la série des chars planétaires, à Saturne est alloué l’attelage de dragons, animaux des gouffres souterrains, affiliant l’astre à son élément … L E S C H R O N O C R A T O R I E S Tout repose sur les propriétés des corps célestes, sur le “pouvoir” de l’astre sujet à évaluation, et l’on a vu qu’est d’abord posée en face de la donnée astrale la signature d’un tempérament. Démarche élaborée au livre III chapitre 12 du Tétrabiblos fondant cette doctrine tempéramentale sur la gamme du septénaire. En plus de cette référence première aux éléments de notre environnement terrestre, la tradition a institué, telle la gamme d’un solfège, une véritable Comédie humaine en fondant le Planétaire sur la temporalité du système solaire, dans une succession de l’astre le plus près à l’astre le plus lointain, échelonnant cette fois les caractères humains sur une suite des âges de la vie humaine, de la Lune assimilée à l’enfance (surtout l’âge humide au berceau, au temps des langes, de l’allaitement, du biberon, des bouillies, Ptolémée dixit) à Saturne identifié à la vieillesse ridée et desséchée. Pyramide des âges élevée comme un hôtel : telle est la linguistique caractérologique des chronocratories. A la racine même de l’archétype duquel est issu notre savoir sur le symbolisme planétaire réside l’identification du dieu astral et du type humain posé à un âge donné du cycle existentiel. Ainsi, du plus lointain nous est venue l’image de Mercure représenté en jouvenceau, en éphèbe, à l’âge de latence, lutin affairé au jeu et à la camaraderie des classes écolières. Vénus est identifiée à une jeune beauté féminine « dans la fleur de l’âge » aux arômes printaniers, celui de l’adolescence amoureuse, soucieuse de son charme et toute uploads/Litterature/ la-signature-astrale.pdf
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- Publié le Aoû 27, 2021
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